Traité de Bâle (5 avril 1795)

Le traité de Bâle, signé le , est un traité de paix entre la République française et le royaume de Prusse, qui se retire alors de la première coalition, principalement pour disposer de forces suffisantes dans les affaires de la Pologne, au sujet desquelles elle s'oppose à la Russie[1].

Pour les articles homonymes, voir Traité de Bâle.

La Prusse ne rentre ensuite en guerre contre la France qu'en 1806 (quatrième coalition).

Contexte

La Prusse est en guerre contre la France depuis que celle-ci, alors encore une monarchie dirigée par Louis XVI, a déclaré la guerre à l'Autriche en avril 1792. L'armée prussienne a subi un échec à Valmy (septembre 1792), au moment de l'instauration de la république en France, mais a continué la guerre, à laquelle se sont ensuite joints de nombreux autres pays, notamment l'Angleterre, à partir de 1793.

Mais un élément nouveau apparaît à l'est après la guerre russo-polonaise de 1792 et le deuxième partage de la Pologne en 1793, conjointement avec la Prusse, qui annexe la région de Poznan.

La situation en Pologne est très instable, et la perspective d'un nouveau partage suscite des tensions entre la Prusse et la Russie. En mars 1794, les patriotes polonais lancent l'insurrection dirigée par Kosciuszko. Frédéric-Guillaume II de Prusse, plaçant au premier rang la question polonaise, adopte à l'ouest une attitude peu belliqueuse vis-à-vis de la France au cours de cette années, tout en intervenant en Pologne contre les insurgés, afin de bloquer une trop forte avancée de l'armée russe vers l'ouest.

Dès la défaite de Kosciuszko (novembre 1794), la Prusse engage des négociations avec la France en vue de la paix.

Les négociations

La France est représentée par un ministre plénipotentiaire François Barthélemy et la Prusse par Karl August von Hardenberg.

Les insurgés polonais ont des agents à Paris, mais ils constatent rapidement que, malgré sa sympathie pour leur cause (Kosciuszko a été proclamé citoyen d'honneur de la France en août 1792), le gouvernement français, alors dirigé par les Thermidoriens, n'accorde aucune place à la question polonaise dans ses négociations avec la Prusse.

Contenu du traité

La Prusse abandonne à la France ses possessions à l'ouest du Rhin, c'est-à-dire le duché de Gueldre et l'ouest du duché de Clèves.

En contrepartie, la France rend à la Prusse les territoires qu'elle a conquis à l'est du Rhin.

Conséquences

Le retrait de la Prusse renforce la position militaire de la France, victorieuse sur terre depuis le mois de juin 1794.

Le 22 juillet 1795, l'Espagne se retire à son tour de la coalition (deuxième traité de Bâle).

Le troisième partage de la Pologne, qui met fin à l'existence de la République des Deux Nations, a lieu entre la Russie, l'Autriche et la Prusse le 25 octobre 1795.

Notes et références

  1. La Prusse et la Russie sont d'accord pour partager la Pologne, mais chaque puissance veut limiter l'expansion de l'autre.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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