Traité de Florence (1844)
Le traité de Florence du , est un accord secret établi entre les gouvernements du grand-duché de Toscane, du duché de Modène et Reggio et Charles II de Bourbon-Parme, duc de Lucques et futur duc de Parme et Plaisance.
Pour les articles homonymes, voir Traité de Florence (homonymie).
Signé |
28 novembre 1844 Florence, Grand-duché de Toscane |
---|---|
Effet |
11 décembre 1847[réf. nécessaire]
|
Parties | Grand-duché de Toscane | Duché de Modène et Reggio | Duché de Parme et Plaisance |
---|
Le but du traité est l'actualisation des dispositions et compensations territoriales prévues par le congrès de Vienne de 1815 ainsi que la rationalisation des frontières entre les trois États dans la zone de la Lunigiana et de la Garfagnana, où des limites compliquées et des enclaves sont encore présentes.
Préliminaire
Le congrès de Vienne et celui de Paris de 1817, assignent le duché de Parme et Plaisance et de Guastalla en viager à Marie-Louise d'Autriche, seconde épouse de Napoléon Bonaparte et tante du duc François V de Modène.
Avec la mort de la duchesse, les Stati parmensi doivent retourner aux souverains légitimes : les Bourbon-Parme, qui entre-temps ont été nommés ducs de Lucques et ont pris possession des territoires de l'ancienne république de Lucques, dissoute par Napoléon Ier en .
Avec la mort de Marie-Louise et le retour des Bourbons à Parme, le duché de Lucques doit être divisé entre le duché de Parme et Plaisance, celui de Modène et Reggio et le grand-duché de Toscane.
La signature du traité et les changements par rapport à Vienne et Paris
Après de longues négociations à Florence, le , les représentants des gouvernements de Toscane, Modène et de Lucques, en la présence de l'ambassadeur du royaume de Sardaigne et celui des Habsbourg, décident d'apporter les changements conclus à Vienne et Paris presque 30 années plus tôt.
Le grand-duché de Toscane doit céder au profit du duché de Modène et Reggio, lors de l'annexion du duché de Lucques, l'évêché de Fivizzano et les quatre enclaves de Gallicano, Minucciano, Montignoso du lac de Porta tandis que Modène renonce à l'annexion des évêchés de Pietrasanta (comprenant aussi Forte dei Marmi et Versilia) et de Barga, prévue par le congrès de 1815.
En échange de cette renonciation par Modène et Reggio, le grand-duché de Toscane cède Pontremoli et la haute Lunigiana au duché de Parme et Plaisance tandis que le duché de Parme et Plaisance, à son tour, cède les territoires de l'ancien duché de Guastalla (Guastalla, Luzzara et Reggiolo) au duché de Modène et Reggio.
En outre, les clauses du traité prévoient que les deux duchés émiliens rationalisent leurs frontières en s'échangeant mutuellement quelques portions de territoire le long de la rivière Enza : des portions du territoire de Brescello[1], Poviglio, Gattatico, portions de l'actuelle commune de Canossa[2] et des portions de la Vallée des Chevaliers[3] sont cédées à Modène et Reggio tandis que Scurano et Bazzano reviennent à Parme et Plaisance.
La crise de Lucques et la querelle entre Modène et la Toscane
En , Lucques connaît quelques revendications envers le duc de Parme Charles II, concernant des reformes libérales qui ont déjà été accordées en Toscane. Après un premier refus et malgré les quelques concessions accordées, le duc ne pouvant résister à la pression s'enfuit à Modène où il transforme le Conseil d'État en Conseil de régence.
Le , Charles II abdique en faveur de Léopold II de Toscane, lequel le récompense par une confortable rente annuelle jusqu’à ce qu'il prenne possession du duché de Parme et Plaisance.
L'application du traité et les réactions de la population ne sont pas une surprise pour les trois souverains :
- À Lucques, les craintes de la population d'être victime de marchandage sont apaisées par l'attitude conciliante du grand-duc Léopold II.
- À Pontremoli et Fivizzano (province de Massa-Carrara), la population n'accepte pas de bonne grâce de passer d'un gouvernement débonnaire à celui tyrannique des Bourbon-Parme et des Austro-Estensi.
- La commune de Pontremoli proteste contre la cession à Parme en envoyant une délégation à Léopold II de Toscane. La population va jusqu’à menacer d'incendier la cité suivant l'exemple moscovite de 1812.
- À Fivizzano, les troupes de Modène subissent et répriment durement l'insurrection des habitants.
Face à ces événements, les Toscans demandent au grand-duc de Toscane Léopold II de déclarer la guerre aux deux États voisins. Pour éviter un conflit et maintenir le territoire, Léopold II propose une forte compensation financière aux deux souverains contre le renoncement à toute annexion ; proposition acceptée par le duc de Parme Charles II en raison de son endettement, mais refusée par François V de Modène.
À la fin, l'exécution des clauses du traité est faite grâce à la pression autrichienne et les troupes de Parme et Modène peuvent occuper les territoires cédés par la Toscane.
Bibliographie
- (it) Claudio Maria Goldoni, Atlante Estense. Mille anni nella storia d' Europa, Edizioni Artestampa, .
Galerie de photos
- Borne des confins du duché de Parme et Plaisance entre Modène et Parme jusqu'en 1847.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Trattato di Firenze » (voir la liste des auteurs) le 21/12/2012.
Notes et références
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du XIXe siècle
- Portail du Saint-Empire romain germanique
- Portail de Florence