Traitement de texte

Le traitement de texte (en anglais word processing) est le processus qui consiste, sur un support numérique, à mettre en forme un texte d'un point de vue typographique. Un logiciel de traitement de texte contient de multiples fonctions, permettant la saisie, la correction et la mise en forme d'un texte, son stockage sur le matériel utilisé, en plus de sa diffusion et de sa vérification orthographique, regroupant par la même occasion tout type de polices, de couleurs, de typographies, de paragraphe, de mise en page, etc.[1].

LibreOffice Writer 6.2

Historique

De l'écriture manuscrite à l'écriture par ordinateur

Les premiers textes dont la forme avait été traitée étaient les écrits dont la formulation étaient normative.

  • les textes de loi
  • les rapports de greffe dans les tribunaux et actes chez les notaires
  • les comptabilités (depuis la Renaissance avec l'invention de la lettre de change)
  • les actes de naissance selon le Code civil et ses différentes formes locales et historiques
  • les formulaires de déclaration des taxes à recouvrir
  • ...

L'écriture manuscrite « bien formée » permettait de compléter les formulaires imprimés utilisés depuis le XIXe siècle par un officier avec parfois des témoins. Au milieu de ce siècle la machine à écrire remplace l'écriture manuscrite.

Dans les temps modernes de l'informatique[2], partant de la machine à écrire à clavier et de la nécessité d'effacer des parties de texte dues à des erreurs de frappe, historiquement, les machines à produire du texte se sont informatisées à partir de l'époque des machines à boule polyvalentes d'IBM, années 1960.

Ces machines à boule servaient à la dactylographie simple des bureaux qui s'associe alors à l'emploi du dictaphone à cassette (et du blanc correcteur d'erreurs)..

papier à pliage accordéon pour imprimante dans les années 1970 destiné à l'édition des « états ».

Ces machines à boule servaient aussi de console système du système informatique IBM. On envoyait le résultat imprimé en continu par l'imprimante avec ses bandes pilotes, (avec ses repères de contenu constitué par bannières identifiantes), à la déliasseuse[3].

À partir de cette époque 1960, à partir du moniteur de contrôle à tube cathodique[Note 1] était développé l'écran d'ordinateur pour les informaticiens quel que soit le système d'exploitation utilisé. Il fallait produire en langage de programmation les textes sources des programmes sur les terminaux. Ils devaient être compilés puis exécutés[Note 2]. L'outil utilisé pour produire et formater ces écrits était l'éditeur de texte; il ne pouvait servir à la production de texte formaté pour du secrétariat, n'ayant pas de mise en page à la saisie destinée à la lecture par une personne, mais un format de l'écrit lié au langage utilisé.

A été développé en 1968 sur demande de l'ARPA le premier logiciel système d'ordinateur central (le NLS), système multitâche à fenêtre et souris pouvant faire des vidéos de démonstration à distance.

À la fin des années 1970 apparaissent l'imprimante à marguerite (qui produit une qualité courrier en opposition à une qualité matricielle inférieure des imprimantes lourdes), plus l'imprimante laser et l'imprimante à jet d'encre non bruyantes ; les deux dernières éditent du texte et des dessins, feuille à feuille, et recto-verso sur des rames de papier[Note 3].

Les premiers logiciels de traitement du texte dans les années 1980 pour un secrétariat sur ordinateur individuel sont dotés d'une mise en page pour la lecture ordinaire et de mise à disposition de polices d'écriture[4] ce que ne font pas les éditeurs de texte.

L'aspect nouveauté du traitement de texte popularisé sur PC fut due à la production de l'Apple II design fin des années 1970 et de son tableur intégré : la machine, petit ordinateur individuel, pouvait stocker plusieurs versions du document et les envoyer sur une imprimante laser (issue d'une technique des photocopieurs) sans frappe mécanique et sans bandes Caroll, de façon « intuitive »[5],[6].

Le taquet de tabulation des machines à écrire physiques pour justifier le texte est devenu alors une image cliquable pour formater les marges du texte et des images.

Les ordinateurs individuels font dès le début des années 1980 partie du matériel de l'apprentissage à l'école[7] du texte dactylographié sous logiciel de traitement[Note 4].

Le downsizing[Note 5] fit cohabiter des systèmes ayant pour résultat un traitement du texte expliquant les quantités dans les rapports dans la communication de données de l'informatique décisionnelle et la prospective dans laquelle s'inscrit l'entreprise concernée, qui voisinent les textes publicitaires ou de vulgarisation externe ou interne (journaux d'entreprises) en traitement de texte.

La segmentation linguistique utilisée dans les logiciels des ordinateurs individuels permet d'établir des liasses pour poster courriels professionnels ou lettres publicitaires, (qui ont été abondants dès les années 2000), par le biais des informations structurées.

Les premiers PC

Xerox Star (1981)
Apple Lisa (1983).

A la fin des années 70, Xerox crée des ordinateurs personnels innovants, permettant, grâce au bitmap, la production de documents WYSIWYG, il s'agit de l'Alto et du Star. Le premier n'est pas commercialisé, et le second est un échec commercial. Apple reprend le concept et commercialise le Lisa, ordinateur personnel complet « tout en un » facile à transporter (multitâche, souris, disque dur, disquette, bitmap, WYSIWIG), intégrant l'interface graphique formulé comme un bureau inventé par Xerox[5]. Par sa mémoire active trop faible, c'est aussi un flop commercial, il est remplacé par l'Apple I puis II pour concurrencer le Wang 2000 avec son langage de commande BASIC à éditeur de texte destiné à la gestion des finances.

Les premiers logiciels de mise en forme de textes

Dès la naissance en 1969 de UNIX (sur le PDP-7 de DEC avec un assembleur 18 bits) apparaît Roff et ses dérivés Troff et Nroff. Puis plus tard, apparut en laboratoire Scribe (en) qui révolutionna la production de texte car il séparait clairement la présentation et le contenu.

Le traitement du texte

L'auteur d'un texte écrit visant un large lectorat doit se donner comme objectif d'être clair et lisible[8].

L'informatique de gestion est née du désir de présenter et publier des comptes de tiers dans la banque, en particulier. Ce travail long et répétitif requiert une automatisation que permet l'informatique naissante[9]. La cause qui y a succédé est la gestion de la production industrielle (après la deuxième guerre mondiale). Se sont formalisés les textes la présentant (avec les sujétions que sont les achats, les ventes, l'état des stocks et la constitution des catalogues de références de produits).[10] Ces résultats imprimés et archivés pour être présentés aux dirigeants et à l'administration fiscale sont des données informatiques récupérées par des formulaires remplis au quotidien afin d'obtenir le bilan et les statistiques. Le développement de l'informatique de la gestion des ressources humaines (au détriment de la mécanographie qui depuis la période 1930 a traité le problème des cotisations sociales par des fiches mises dans des trieuses), a été nécessaire à partir des années 1960 avec l'importance donnée à la comptabilité auxiliaire des bulletins de paie et leur émission[11]. Les machines transfert rotatives (de PAO) à bobine de papier qui traitent de cela peuvent à l'époque 2000 faire plusieurs mètres de long.

Le texte donné par le traitement de texte destiné être lu comme un écrit du quotidien professionnel ou de loisir fait l'objet d'une édition de même type que ce qui était envoyé au marbre dans les journaux pour sa mise en forme. Dans la pagination on intègre les images. Avec l'informatique et les logiciels de traitement de texte, on intègre l'hypertexte de la lecture dynamique sur écran[12] la correction grammaticale ..., la formule de politesse. Pour la fabrication de la page écrite ce qui est affiché le plus souvent est une maquette du texte illisible directement mais avec des caractères déclencheurs (non imprimés) que l'on intègre qui donnent la forme du texte[13] comme le pied de mouche; L'usage de cet outil se fait moyennant une compréhension de ces signes [7] avec le bénéfice de sauvegardes automatiques déclenchées par le logiciel pour l'écrit que l'on constitue. Cet écrit peut être constitué par plusieurs auteurs, cependant un seul à la fois peut traiter le texte. Dans la période contemporaine, «le numérique peut être intégré par l’ensemble des acteurs de l’édition comme une source commune d’économie dans le processus de production ». L'évolution des organisations des entreprises et les institutions à abouti à ce que, à son niveau, l'usager d'un logiciel de traitement de texte qui produit le texte soit directement un responsable[14].

Bibliographie

  • [Serres-Farouki 1997] Michel Serres (dir.) et Nayla Farouki (dir.), Le Trésor : Dictionnaire des Sciences, Flammarion, (ISBN 2-08-035108-7). 
  • [Vandendorpe 1999] Christian Vandendorpe, Du papyrus à l'hypertexte, Boréal (Montréal) La Découverte (Paris), (ISBN 2-89052-979-7)

Notes et références

Notes
  1. Tubes cathodiques à capteurs d'information (technique différente de la télévision à signal aérien) utilisés dans les laboratoires de recherche, les lignes de production en usine et les centres hospitaliers. Le rafraîchissement de l'écran est obtenu par une carte électronique référençant la base temps.
  2. Les fichiers informatiques font partie du processus de production de l'informatique en langage informatique évolué.
  3. Imprimantes lourdes où le papier est frappé sur son verso, le cylindre de caractères ou la chaine passant au recto devant le ruban.
  4. En France le Thomson TO7.
  5. Le downsizing et la technique de fabrication des disques durs de cette époque fin 1970 permit de se passer des « salles blanches » des centres informatiques. Cela correspond au début de la bureautique dans les « open space ».
Références
  1. Traitement de texte. Ensemble des procédés et des techniques ... (CILF, janv. 1976). Machine(s) de traitement de texte. Développer des matériels de traitement de texte (Le Monde, 21 juill. 1981, p. 13, col. 2). Définitions lexicographiques et étymologiques de « traitement » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Dictionnaire des Sciences, Chap. Système d'information, p. 946. « Les gros projets industriels, avionique, réacteurs nucléaires..., durent plus de 30 ans. »
  3. Machine qui sépare automatiquement les feuillets superposés à la sortie d'une imprimante en continu. Définitions lexicographiques et étymologiques de « déliasseuse » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  4. 01net.com
  5. Pascal Grandmaison, Apple, les 10 raisons d'un succès planétaire, Le Figaro /sciences, 2010,(via le Guichet du Savoir) (lire en ligne), « Steve Jobs l'homme qui réussit avec les idées des autres: l'interface graphique, véritable philosophie, va transformer l'informatique à tout jamais.
    Déplacer la flèche sur le bureau avec la souris et double-cliquer sur le document pour lancer l'application correspondante. Cette manœuvre apparemment anodine ne l'est pas en 1984 quand Apple lance le Macintosh. Face à des PC encore astreints à d'obscures lignes de codes pour réaliser la moindre opération, elle réplique avec un écran d'accueil affichant un ludique «Hello». « Quand on parle du design, les gens pensent à quoi ça ressemble?, mais pour nous cela veut dire comment ça marche ?» aime à résumer Steve Jobs. Le Mac s'avère épargné par les virus alors que le PC plus répandu (85% des ventes), concentre l'attention des cybercriminels. »
  6. Michel Maffesoli, La pomme est à la fois le péché et la vie, Le Figaro magazine, 2010, (via le Guichet du Savoir) (lire en ligne)
  7. Jean-François Rouet, La conception des ressources multimédias pour l’apprentissage : apports des recherches en psychologie du langage. In: Revue française de pédagogie, volume 152, 2005. pp. 79-87; (lire en ligne)
  8. Dictionnaire des Sciences, Chap. Sémantique, p. 877. « Sémantique: le sens porté est attribué par convention, par analogie, par contiguïté (cas d'un curseur sur un écran)... C'est à la sémiotique de répondre. »
  9. Définitions lexicographiques et étymologiques de « publier » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  10. Dictionnaire des Sciences, Chap. Outils et notions du génie logiciel, p. 402-403. Notions: abstraction, modularité, généricité, sémantique, écritures des programmes, validation des logiciels.
  11. En France instauration de la paie mensuelle de la main d'œuvre à partir de 1959.
  12. Vandendorpe 1999. « Par sa nature, un hypertexte est normalement opaque, à la différence du livre qui présente des repères multiples et constamment accessibles. Il en découle que la dynamique de lecture est très différente d’un média à un autre. » p. 8-10.
  13. Vandendorpe 1999. « Si l’on considère que les traitements de texte courants retranchent encore de la surface de l’écran l’équivalent de six à sept lignes (barres de titre, de menus, d’outils standard, de mise en forme, de défilement, de statut et de système d’opération), c’est le quart de la hauteur utile qui échappe au contrôle du scripteur, ne lui laissant qu’une fenêtre de texte équivalant à une demi-page ou moins. » p. 192.
  14. Alain van Cuyck et Claire Bélisle (dir.), Jacques André et Alain Paccoud, Bertrand Legendre et al. numérique : réalités, enjeux et perspectives, Presses de l’enssib, 2005 (lire en ligne),
    -Effet du niveau social de l'individu sur la familiarité avec l'écriture électronique; Effet d'usage professionnel; Usage d'internet selon le statut social. p. 81.
    -L'énoncé et les modalités du dire. p. 114.
    -Le facteur économique de production de l'écrit éditorial (divisé par 3 en 2005) de l'impression (en 2005 baissé de 40% avec cette technique); Concentration et développement d'entreprises. p.187.

Annexes

Articles connexes

Une machine à dessiner digitale, dessin avec inclusion de textes, type en usage dans les Systèmes urbains de référence cadastrale.
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