Tramway de Sedan
Le tramway de Sedan a desservi cette ville française des Ardennes, ainsi que ses voisines, entre 1901 et 1917, date à laquelle les voies ont été démontées par l'occupant. Il n'a pas connu d'évolution forte durant cette période assez courte de fonctionnement mais a marqué les habitants de la ville. De nombreuses cartes postales ont été éditées sur ce thème.
Tramway de Sedan | |
Tramways au terminus de la Place de Turenne | |
Situation | Sedan (Ardennes, Champagne-Ardenne) |
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Type | Tramway |
Entrée en service | 1901 |
Fin de service | 1914 |
Longueur du réseau | 11 |
Écartement des rails | métrique |
Propriétaire | Ville de Sedan |
Exploitant | Cie des tramways électriques de Sedan |
Histoire
Un service de transport en commun par omnibus existait à Sedan[1], mais se révélant insuffisant, des réflexions s'engagèrent à la fin du XIXe siècle sur la création d'un réseau de tramway pour desservir la ville ainsi que des communes voisines.
La concession est attribuée par la ville de Sedan à la Compagnie générale de traction [2] aux risques et périls du concessionnaire, chargé de construire le réseau et de l'exploiter. La concession est rétrocédée ensuite en 1904 à la Compagnie des tramways électriques de Sedan[3] dont le siège est à Paris[4], et qui est une filiale de la Compagnie générale de Traction, comme l'était également le tramway de Charleville-Mézières.
Le réseau est mis en service le . 5 000 personnes voyagent gratuitement ce jour-là[5],[6].
Le service fonctionne jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.
Sedan envahie, il est utilisé par l'armée allemande[7]. En 1917, celle-ci dépose cependant une partie des voies et des pylones afin de récupérer l'acier pour l'industrie d'armement[8].
À la libération de la ville, fin 1918, il est inutilisable et n'est pas reconstruit les années suivantes. Les dommages de guerre sont utilisés pour d'autres modes de transport. Même si ces premiers tramways ont marqué les esprits, ils ont laissé à l'usage un souvenir mitigé[6], dû peut-être aux accidents mais aussi au développement du parc automobile et des autobus qui ont séduit davantage les populations, et qui ont semblé plus modernes, pendant quelques décennies.
Infrastructure
Le réseau, de 11 km, est électrifié et construit à voie unique et métrique[9]. Des évitements aménagés à certaines stations permettait le croisement des rames.
Il comprend les lignes suivantes (selon la toponymie de l'époque) :
- Place Turenne - La Gare, par la rue Gambetta, la place Crussy, la place d'Alsace-Lorraine, l'avenue Philippoteaux et la place de la Gare.
- Place Turenne - Gaulier (l'Espérance), par la place d'Harcourt, la rue Blanpain, la place Saint-Vincent-de-Paul, la rue du Général-Margueritte et le chemin de Floing
- Place Turenne - Balan, par la rue Gambetta (parcours commun avec la ligne n° 1), la rue Carnot, la place de la Halle, la rue du Ménil, la place Nassau, le faubourg du Ménil et le chemin de Balan jusqu'au chemin du Cimetière.
- Place Turenne - Fond de Givonne, par la rue Gambetta, la place Crussy et la place d'Alsace-Lorraine (parcours commun avec la ligne n° 1), l'avenue Philippoteaux, la place Nassau, la rue Nassau et ia route nationale n° 77 jusqu'au chemin d'Illy
- Place Turenne - Torcy, par le pont de la Meuse, la rue Thiers, le viaduc de Torcy et la route nationale n° 64 jusqu'au passage à niveau du chemin fer[10].
Ces lignes sont déclarées d'utilité publique par le décret de 1900.
Exploitation
Matériel roulant :
- 11 motrices à 2 essieux et plates-formes ouvertes, avec accès dans l'angle. Pendant la durée de l'exploitation, les plates-formes ouvertes furent fermées pour améliorer le confort des voyageurs et du conducteur[8].
- 3 remorques
Sur la photographie du point central du réseau, Place Turenne, on aperçoit trois motrices dans leur état initial, avant la fermeture des plates-formes.
Sur la même photographie, dans la rue située au centre, on discerne également la voie unique de la ligne, ainsi que l'évitement permettant le croisement des rames.
Notes et références
- Art. 8 de la convention de rétrocession annexée au décret du 3 octobre 1900
- « Décret du 3 octobre 1900, qui déclare d'utilité publique un réseau de Tramways sur le territoire des communes de Sedan, Balan et Floing (Ardennes) - avec la convention de rétrocession et le cahier des charges », Bulletin des lois de la République française, no 2238, , p. 971-984 (lire en ligne)
- « Décret du 25 mai 1906, approuvant la substitution d'une Compagnie comme rétroconcessionnaire du réseau de tramways dans le département des Ardennes », Bulletin des lois de la République française, no 2759, , p. 1808-1809 (lire en ligne)
- Photographie d'une action au porteur de la Compagnie des tramways électriques de Sedan
-
- [PDF] Gérald Dardart, « Histoire des transports urbains : Le tramway des « trois villes » », Carolo mag', no 150, , p. 26-27 (lire en ligne)
- Pierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau, Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Paris, Guénégaud, 1969 ; Marseille, Laffitte Reprints, 1978, p.531
- Pascal Dumont et Olivier Geerinck, Sur les rails d'Ardennes et de Gaume, Breil-sur-Roya, Édition De Borée, coll. « Arts, Savoir-faire & Traditions », , 175 p. (ISBN 2-914603-14-2, présentation en ligne, lire en ligne)
- Histoire générale des transports, page citée en lien externe
- « Les Chemins de Fer Secondaires de France : 08 - Département des Ardennes. », FACS, (consulté le )
- Article 2 du Cahier des charges annexé au décret de 1900
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- « Histoire générale des transports - Tramway de Sedan », AMTUIR (consulté le )
Bibliographie
- René Courant, Le Temps des tramways,1982, éditions du Cabri (ISBN 290331022X)
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