Tribu Romilia
La tribu Romilia est l'une des 31 tribus rurales de la Rome ancienne. La tradition la range parmi les 21 premières tribus rurales, créées au tout début du Ve siècle av. J.-C.[1], mais sa création est certainement postérieure car le territoire qui lui était assigné n'était pas encore romain à cette époque. Son abréviation épigraphique est ROM[2].
Histoire
Son nom vient très probablement du nom de la gens Romilia, famille assez mal connue si ce n'est par T. Romilius Rocus Vaticanus, consul en -455 et decemvir legibus scribundis en -451 ; celui-ci porte le cognomen de Vaticanus, et précisément le territoire de la tribu se trouvait sur la rive droite du Tibre, autour de l’ager Vaticanus (qui a donné son nom au Vatican), entre la Via Campana et la Via Clodia[3]. Jusqu'au milieu du Ve siècle av. J.-C., la rive droite du Tibre (trans Tiberim), en face de Rome, n'était pas romaine[4], mais étrusque. La conquête de cette rive (ripa Veiens) et la constitution subséquente de la tribu sont certainement intervenues peu après le milieu du Ve siècle. Vers l'ouest, la tribu Romilia était séparée de la tribu Galeria par le ruisseau qui porte le nom de Magliana.
Les Romains n'avaient pas gardé un souvenir clair de l'origine de cette tribu, dont ils associaient le nom à celui de Romulus[5] (la tribu était d'ailleurs parfois appelée Romulia). C'est sans doute en raison de cette croyance que la tribu Romilia avait le privilège, aux comices tributes, de voter la première parmi les tribus rurales, juste après les tribus urbaines.
Par la suite, ont été inscrits dans la tribu Romilia les citoyens romains originaires de villes d'Italie ou des provinces comme Sora, patrie de Marcus Atilius Regulus, dans le Latium méridional, et Este (Ateste), en Vénétie.
Notes et références
- Tite-Live, 2, 21, 7.
- On trouve aussi ROMIL, ROMVL. René Cagnat, Cours d'épigraphie latine, 4e éd., Paris, 1914, p. 64.
- Le rapprochement a été fait par Karl Julius Beloch.
- Comme on peut le déduire d'un passage de la loi des Douze Tables qui indique que certains débiteurs insolvables y étaient vendus. Cf. Andrew Alföldi, op. cit., p. 295.
- Festus, par exemple, déclarait que le territoire de la tribu avait été enlevé aux Véiens par Romulus, ce qui est évidemment anachronique : Romulia tribus dicta quod ex eo agro censebant, quem Romulus ceperat ex Veientibus (Paul. Fest, p. 331, 1 L.).
Sources
- (en) Lily Ross Taylor, The Voting Districts of the Roman Republic : The Thirty-five Urban and Rural Tribes (« Papers ans Monographs of the American Academy in Rome », 20), 1960, p. 38.
- (en) Andreas Alföldi, Early Rome and the Latins, Ann Arbor, University of Michigan Press, [1963], p. 310.
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