Turco-tunisiens
Les Turco-tunisiens, également connus sous le nom de Turcs de Tunisie[2] ou de Turcs tunisiens[3] (arabe : أتراك تونس ou turc : Tunus Türkleri), sont les Tunisiens descendants des Turcs et janissaires ottomans qui formaient un groupe en Tunisie[4].
Tunisie | 500 000[1] |
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Langues | Turc, Arabe tunisien, Français |
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Religions | Islam |
Ethnies liées | Tuniso-européens |
Histoire
En 1534, avec environ 10 000 soldats, l'Empire ottoman prend le contrôle et s'installe dans la région, après que les habitants aient demandé leur aide en raison de craintes que l'Empire espagnol les envahissent[5]. Dès lors, pendant la domination ottomane, les Turco-janissaires colonisent et dominent la vie politique de la régence de Tunis pendant des siècles. Par conséquent, le profil ethnique de la Tunisie change avec la migration des janissaires et Turcs d'Anatolie et le l'apparition des Kouloughlis, peuple au sang mélangé européen et tunisien[6],[7],[8]. Au nord du cap Bon, la ville de Hammam Ghezèze (« bain d'Oghuz ») est peuplée de descendants d'Oghouzes (Ghezèze étant l'équivalent de ce terme en arabe tunisien).
Démographie
Les familles d'origine janissaire ou turque vivent principalement près des villes côtières telles que Tunis, Mahdia, Hammamet et les îles (telles que Djerba), bien que beaucoup vivent également dans le centre de la Tunisie[9],[10].
Culture
Langue
En 2012, le gouvernement tunisien introduit le turc en tant qu'option dans tous les collèges et lycées[11].
Religion
Les Turcs ont apporté avec eux l'école hanafite de l'islam durant la période ottomane de la Tunisie, qui subsiste encore de nos jours dans les familles d'origine turco-janissaire[12]. Traditionnellement, les mosquées tuniso-ottomanes ont des minarets octogonaux.
Personnalités
Les Turco-janissaires en Tunisie constituaient traditionnellement une élite privilégiée qui occupait des postes au sein de l'armée et de la bureaucratie[13]. Cependant, au XIXe siècle, les mariages avec la population locale lient les familles dirigeantes à des notables autochtones. À cette époque, de nombreux Turco-janissaires se tournent également vers le commerce et l'artisanat, initialement dans le souk El Trouk (souk des Turcs), où un nombre considérable de marchands d'ascendance turco-janissaire émergent. Les Turco-janissaire entrent également dans le corps des artisans[13]. La famille Ben Romdhan, d'origine turco-janissaire, revendique une grande partie des familles tunisiennes de Mahdia, telles que les familles Hamza, Turki, Kazdaghli, Agha et Snène[14]. Parmi les autres familles tunisiennes d'origine turco-janissaire figurent les Bayram, Belkhodja, El Materi, Sfar, Osman, Mami et Slim.
Références
- (tr) Metin Akar, « Fas Arapçasında Osmanlı Türkçesinden Alınmış Kelimeler », Türklük Araştırmaları Dergisi, no 7, , p. 94-95.
- (en) Albert Hourani (postface Malise Ruthven), A History of the Arab Peoples : With a New Afterword, Cambridge, Harvard University Press, , 624 p. (ISBN 978-0-674-05819-4), p. 129.
- (en) « Turks in northern Africa yearn for Ottoman ancestors »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur todayszaman.com, .
- Commission nationale tunisienne pour l'éducation, la science et la culture, Diversité culturelle et dialogue interculturel en Tunisie, Rabat, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, , 68 p. (lire en ligne), p. 9.
- Commission nationale tunisienne pour l'éducation, la science et la culture, Diversité culturelle et dialogue interculturel en Tunisie, Rabat, Unesco, , 68 p. (lire en ligne), p. 12.
- Ousmane Wague, « Vient de paraître Tribus : des origines à la dislocation » (consulté le ).
- Commission nationale tunisienne pour l'éducation, la science et la culture, Diversité culturelle et dialogue interculturel en Tunisie, Rabat, Unesco, , 68 p. (lire en ligne), p. 13.
- (tr) « Levanten Türkler »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur milligazete.com.tr, .
- « Le Monde arabe et la Turquie : les prémices d'une entente », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
- Dave Delarosbil, Mahdia : histoire et société, Montréal, Université de Montréal, , 13 p. (lire en ligne), p. 7.
- (en) Mohamed Benrabah, Language Conflict in Algeria : From Colonialism to Post-Independence, Bristol, Multilingual Matters, , 216 p. (ISBN 978-1-84769-964-0), p. 186.
- (en) Daniel Jacobs et Peter Morris, The Rough Guide to Tunisia, Londres, Rough Guides, , 528 p. (ISBN 978-1-85828-748-5, lire en ligne), p. 460.
- (en) Arnold H. Green, The Tunisian Ulama, 1873-1915 : social structure and response to ideological currents, Leyde, Brill, , 324 p. (ISBN 978-90-04-05687-9, lire en ligne), p. 47.
- Ahmed Khouaja, « La biographie familiale comme source de connaissance historique : le cas de la famille Ben Romdhan de Mahdia (Sahel tunisien) à l'époque coloniale et post-colonial », dans Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, (ISBN 978-2-266-03816-4, lire en ligne), p. 89.
Voir aussi
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