Turgis et Gaillard Industrie
Turgis et Gaillard Industrie est un groupe industriel fondé par Fanny Turgis et Patrick Gaillard. Il exerce des activités de conception et de fabrication d’équipements, principalement dans le secteur de l'aéronautique et de la défense. Il réalise aussi des opérations de maintenance d’équipements industriels civils, et du maintien en condition opérationnelle (MCO) d’engins militaires. De façon plus ponctuelle, le groupe travaille dans les domaines des sports mécaniques et du nautisme.
Turgis et Gaillard Industrie | |
Création | 2015 |
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Fondateurs | Fanny Turgis et Patrick Gaillard |
Siège social | Neuilly-sur-Seine |
Activité | Aéronautique MCO Défense |
Filiales | AA'ROK CRD CSB ETS GRAFFEUILLE MMD SEFIAM |
Effectif | 250 |
Site web | www.turgisetgaillard.fr |
Chiffre d'affaires | 35 000 000 € |
Le groupe comporte plusieurs unités de production en France, en Europe, et en Inde[1].
Historique
Les deux associés se rencontrent à l'université Paris X Nanterre en 2002. Fanny Turgis commence sa carrière dans la communication politique et les relations publiques. Patrick Gaillard va, lui, rejoindre le Ministère de la Défense. Il travaillera à la Direction du Renseignement militaire (DRM) pendant quatre ans. Les retours d'expériences des opérations dans la bande sahélo-saharienne lui inspirent le projet Gerfaut, visant à équiper les C-130 Hercules de systèmes d'armes. C'est d'ailleurs cette idée qui va les réunir en 2011, année de création du bureau d'études AA'ROK. Dans le cadre du projet Gerfaut, ils vont collaborer avec plusieurs sociétés comme Arinc, Rafaut et Safran Electronics & Defense[2].
En 2015, les deux associés acquièrent SEFIAM pour renforcer leur activité. Cette société assure la conception et la fabrication de systèmes pour l’aéronautique et la défense.
Puis en 2016, ils rachètent Modelage Mécanique du Dauphiné (MMD) afin de compléter le savoir-faire technique de l'entreprise. La même année, le groupe se diversifie dans la maintenance industrielle avec le rachat de Conception Réalisation Développement (CRD) et Chaudronnerie Service Bourgogne (CSB). Dans la même logique, Turgis et Gaillard Industrie devient actionnaire majoritaire des Établissements Graffeuille, société spécialisée dans l'échange et la réparation de sous-ensembles et pièces de camions (moteurs, boites de vitesse , etc.).
En 2017, le groupe s'internationalise en créant une filiale indienne, nommée Turgis et Gaillard India.
Fanny Turgis et Patrick Gaillard sont aujourd'hui respectivement Présidente et Directeur Général de Turgis et Gaillard Industrie.
Principales entités du groupe
Société | Code postal | Vllle | CA en K€ |
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Graffeuille | 16170 | Rouillac | 18 855 |
Sefiam | 48200 | Saint Chély d'Apcher | 3 540 |
Turgis et Gaillard Industries (holding) | 92200 | Neuilly sur Seine | 3 469 |
Modelage Mécanique du Dauphiné | 38130 | Echirolles | nc |
Navale et Industrie Lorientaise | 56100 | Lorient | nc |
Arapedes Industrie (holding) | 92200 | Neuilly sur Seine | nc |
Havanne Investissement | 92200 | Neuilly sur Seine | nc |
Compagnie financiére Havanne des Milaurettes (holding) | 92200 | Neuilly sur Seine | nc |
Hesiode (holding) | 92200 | Neuilly sur Seine | nc |
Euromisslle | 92200 | Neuilly sur Seine | nc |
CSB | 21110 | Bretenière | nc |
CRD | 21110 | Bretenière | nc |
Projets
SSA 1101 Gerfaut
Les drames survenus lors des opérations Archange foudroyant[3] (2011) et Serval[4] (depuis 2013) opérées au Sahel ont fait réfléchir aux besoins de l’aviation de transport en matière d'appui feu pour de telles opérations, poussant le bureau d’études AA’ROK a imaginer une solution[5]. Baptisée SSA 1101 Gerfaut, celle-ci fut conçue en collaboration avec Sagem et l’équipementier Rafaut. L'idée motrice du projet est d'employer l'armement air-sol modulaire (AASM) non pas sur un avion de type Rafale, mais sur un avion de transport C-130 Hercules. Le SSA 1101 Gerfaut de AA'ROK est un système d'appui feu pour forces spéciales ayant pour objectif de fournir une couverture aérienne persistante aux unités déployées sur les terrains d'opération[6]. C'est donc un moyen de réaliser des missions de frappe à partir d'un avion de transport tactique. L'emploi de l'AASM depuis ce type d'appareil est plus efficace car étant plus lent et il a de meilleures performances aérodynamiques. L’AASM peut atteindre une cible à trente kilomètres de distance.
Le SSA-1101 Gerfaut a été exposé pour la première fois sous forme de maquette sur le stand Rafaut au Salon du Bourget 2015[7]. Il se présente comme un adaptateur doté de deux lance-bombes AUF2 montés en tandem sous un pylône qui est lui-même installé sous la voilure de l’Hercules, sur les points d’emport entre les deux moteurs. Ce montage permet d’emporter cinq bombes de 250 kg (GBU-49 ou AASM) et une nacelle permettant au C-130 Hercules d’avoir une capacité autonome d’engagement de cibles. Le pylône sous la voilure peut également héberger une antenne Rover qui va permettre de faciliter la communication avec les troupes au sol[8].
Le système mis en œuvre par AA’ROK, Rafaut et Sagem ne requiert aucune modification de l’avion de transport C-130 car ce dernier est monté à la place du réservoir externe de carburant. Ainsi, il conserve sa capacité de transport en soute et de parachutage, en plus de pouvoir larguer entre 4 et 8 AASM. Le C-130 Hercules équipé du SSA-1101 Gerfaut peut donc intervenir sur une très longue durée (plus de 10 heures de vol) sans nécessiter de ravitailleur en vol, au plus près des opérations (aptitude à utiliser des terrains sommaires), et à une certaine distance de sécurité des missiles sol-air[9]. Le SSA 1101 Gerfaut peut ainsi préserver le potentiel des avions de combat et de ravitaillement en vol en les déchargeant des missions les moins exigeantes.
Sefiam 1602e
Lors de l’Aero Defence Support Show (ADS Show) à Bordeaux, dédié au maintien en condition opérationnel aéronautique et de défense, Turgis et Gaillard Industrie a présenté son prototype Sefiam 1602e qui est un système de servitude pour aéronef de combat[10]. Il s’agit en fait d’un matériel de mise à poste des munitions. Ce prototype est une nouveauté pour le soutien opérationnel des avions et des drones de combat car il vient justement en faciliter la maintenance.
Le SEFIAM 1602e est développé depuis 2016 grâce notamment au soutien financer de la Direction générale de l'Armement (DGA). Turgis et Gaillard Industrie explique que le SEFIAM-1602e est le « seul matériel spécifiquement conçu pour le soutien des aéronefs furtifs dotés de soute, avions ou drones ». Il ajoute que c’est un engin électrique, télécommandé, compact et robuste[11]. Il permettrait d’accélérer les opérations d’armement des avions de combat.
L’intérêt du projet est que « Le SEFIAM-1602e accroit l’efficacité d’une flotte d’aéronefs de combat et optimise les coûts : moins de temps passé au sol à réapprovisionner les avions en armements entre deux missions, c’est plus de temps en vol, à mener des opérations » explique Turgis et Gaillard Industrie.
Le SEFIAM 1602e pourrait être intégré dans le catalogue export des matériels de servitude vendus avec le Rafale. Turgis et Gaillard Industrie espère également pouvoir faire intégrer son système dans les équipements de soutien du Système de Combat Aérien Futur.
L’objectif pour Turgis et Gaillard Industrie est de vendre 150 SEFIAM 1602e d’ici 10 ans. Mais le groupe industriel souhaiterait aussi construire un prototype du SEFIAM 1602e dans sa filiale indienne Turgis&Gaillard India pour proposer le système à l’armée de l’air locale.
SunWave
AA'ROK, le bureau d'études du pôle aéronautique du groupe Turgis et Gaillard Industrie, a conçu un navire solaire 100% autonome à 5 nœuds
Le prototype fut présenté pour la première fois au public pendant le Salon nautique international de Paris du 8 au , salon durant lequel il reçoit le prix du bateau électrique de l'année 2018[12].
Christian Olivaux, directeur des programmes, met en avant le côté innovateur du projet, expliquant « avoir voulu faire différent, pour réinventer le nautisme ». Le SunWave permet selon lui « d’offrir la quiétude de la voile mais avec un bateau facile à piloter, alors que le voilier demande de la technique. »[13]
D’une longueur de 7 mètres, il s'agit d'un bateau de plaisance solaire électrique d'une autonomie dite illimitée. En effet, les deux moteurs de 10 kW chacun associés au pack de batteries lithium de 20 kW permettent de naviguer pendant 15 heures à une vitesse de croisière. Les panneaux solaires qui viennent en relai permettent une autonomie illimitée à une vitesse de 5 nœuds sous batterie même de nuit sans aucun rayonnement solaire[12].
Il a été conçu à partir de technologies issues du monde aérospatial. Doté d'une propulsion électrique, il navigue en silence et sans émission toxique, nécessitant ainsi ni carburant, ni entretien.
Notes et références
- « Pose de la première pierre pour Turgis & Gaillard India », sur air-cosmos.com, (consulté le )
- « Fanny Turgis et Patrick Gaillard : un binôme déterminé », Air&Cosmos, no 2614, , p. 11
- « Les ratés de la mission «Archange foudroyant» », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Opérations militaires au Mali: des dépenses élevées, un lourd bilan humain et toujours des terroristes très actifs », sur Le360 Afrique (consulté le )
- Bruno Etchenic, « Quand une PME française propose de transformer le Hercules en bombardier », sur portail-aviation.com,
- Philippe Langloit, « Le Gerfaut, passeport pour un C-130 à capacité d'appui aérien », Défense et Sécurité Internationale, no 107, , p. 94-97
- « Gerfaut : un gunship « made in France » », sur ttu.fr,
- Guillaume Steuer, « L'armée de l'air veut armer ses C-130 », Air&Cosmos, no 2403, , p. 67
- « Le feu qui vient du ciel », sur janes.com,
- « ADS Show : Un chariot de servitude pour les appareils modernes », sur air-cosmos.com,
- « Une innovation française va faciliter la maintenance des avions de combat et des drones furtifs », sur opex360.com,
- « SunWave, bateau électrique de l'année », sur Ouest-France.com,
- « Le Sunwave S2, une vraie base de loisir flottante », sur bateaux.com,
- Mamouth Leader, « Le mamouth: Résurrection d'un VBRG, par Turgis et Gaillard », sur Le mamouth, (consulté le )
- « La gendarmerie recherche désespérément des blindés pour remplacer ses VBRG antédiluviens », sur La Tribune (consulté le )
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