UGC 6697

UGC 6697 est une galaxie irrégulière de Wolf-Rayet située dans la constellation du Lion. À une distance estimée à 98 ± 10 Mpc (∼320 millions d'a.l.) de la Terre[1], elle est membre de l'amas du Lion et est située à 1,5 million d'années-lumière du centre de l'amas. Elle a été découverte le 9 octobre 1978 par Guiseppe Gavazzi à l'observatoire radio Westerbork quand il étudiait l'amas de galaxies Abell 1367[2].

UGC 6697

UGC 6697 imagée par le Very Large Telescope dans l'infrarouge proche.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Lion
Ascension droite (α) 11h 43m 49,1088652488s
Déclinaison (δ) +19° 58′ 05,954438316″
Magnitude apparente (V) ~13,56
Décalage vers le rouge ~ 0,022

Localisation dans la constellation : Lion

Astrométrie
Distance 98 ± 10 Mpc (∼320 millions d'a.l.)
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie irrégulière
Découverte
Découvreur(s) Guiseppe Gavazzi
Date 8 octobre 1978
Désignation(s) UGC 6697 KUG 1141+202 PGC 36466 MCG+03-30-066 A1367-12
Liste des galaxies irrégulières

Morphologie
Image composite de UGC 6697 faite à partir des images du télescope primaire de l'observatoire Palomar.


UGC 6697 est une galaxie irrégulière ultra-mince que l'on pourrait qualifier de galaxie naine sur la largeur, en proie à un important processus de formation d'étoiles, faisant d'elle une galaxie de Wolf-Rayet. Son noyau pourrait être qualifié de noyau de Seyfert, alors que le reste de la galaxie s'apparente à une galaxie à faible brillance de surface. Elle subit un processus de dislocation, la rendant irrégulière et ultra-mince. UGC 6697 est aussi accompagnée d'une traînée de matière[3] qui mesure environ 100 kpc (∼326 000 a.l.) de long. Les étoiles de la galaxie sont généralement très massives, puisque les relevés du spectrographe MUSE suggèrent que la masse de toutes les étoiles réunies est de 10 10 M☉. Elle est principalement composée (à part les étoiles), de gaz ionisés, tels que de l'oxygène et de l'hydrogène, qui tous réunis ont une masse de 109 M☉. Elle comporte aussi de nombreuses régions HI, qui indiquent la présence de jeunes étoiles dans la galaxie.

Les régions HI sont principalement situées dans le disque galactique de UGC 6697 et elles se caractérisent par une très faible taille et une très forte densité[4].

Situation dans Abell 1367

UGC 6697 est membre éloigné de l'amas du Lion, puisqu'elle est située à 1,5 million d'années lumière du centre de l'amas. D'anciennes observations radio ont montré que la galaxie subit un étirement en raison de l'effet de marée exercé par Abell 1367, et que la galaxie est compressée en son centre et étirée sur la longueur, lui donnant l'apparence d'un cigare. Les forces de marée de Abell 1367 font que UGC 6697 pourrait être qualifiée de galaxie ultra-mince, au même titre que l'objet de Fourcade-Figueroa, puisque la taille de UGC 6697 est estimée à une longueur d'environ 62 kpc (∼202 000 a.l.) et une largeur d'environ 4 kpc (∼13 000 a.l.). Abell 1367 exerce une grande force gravitationnelle sur UGC 6697, si bien qu'elle est en chute libre vers l'amas à une vitesse de 6 700 km/s, ce qui à pour effet de disloquer la galaxie et de créer une traînée de matière et d'étoiles[5].

Dislocation

Il est souvent admis que la forme particulière de la galaxie est causée par l'influence gravitationnelle de Abell 1367, qui disloque UGC 6697 par ses puissants effets de marée. Les forces de marée étirent la galaxie sur la longueur et la font rétrécir sur la largeur, lui faisant atteindre le stade d'une galaxie ultra-mince. La forte vitesse de chute libre de UGC 6697 a pour effet de comprimer le gaz de la galaxie et d'éjecter une partie des nébuleuses et nuages moléculaires composant la galaxie vers l'extérieur de cette dernière.

Image composite de UGC 6697 montrant les étoiles Wolf-Rayet et le gaz expulsé de la galaxie. L'image en rayons X est en bleu (capturée avec le télescope spatial Chandra, l'image en ondes radio est en vert (capturée par le Very Large Array) et l'image optique est représentée en vert (capturée par le Very Large Telescope).

Le gaz, dans son état de compression, produit une phase très active de formation d'étoiles massives, si massives que leur âge maximal (avant d'entrer dans une phase de supernova) est estimé à 10 millions d'années, puis elles entreront en supernova à effondrement de cœur. Les observations en rayons X montrent que plusieurs supernovas très violentes se sont déjà produites, puisque les rayons X émis par UGC 6697 sont le signe que du gaz est chauffé[6] à plusieurs millions de kelvin (de l'ordre de 107 K). Les jeunes étoiles massives nouvellement formées entrent très rapidement dans une phase de Wolf-Rayet et expulsent leurs couches externes sous la forme de puissants vents stellaires, vents qui soufflent une grande partie du gaz de la galaxie[7].

La traînée de la galaxie est causée par une interaction entre les bordures de la galaxie et le gaz chaud qui environne l'amas du Lion, à la manière d'une météorite dans l'atmosphère terrestre[6].

Galaxie satellite
Image de UGC 6697 tirée des images du télescope de 3,5 mètres de l'observatoire d'Apache Point dédié au Sloan Digital Sky Survey. La galaxie satellite de UGC 6697 est la tache ronde située juste au-dessus à droite de UGC 6697.

En 1984, une galaxie satellite a été découverte à UGC 6697. Elle est nommée SDSS J114348.22+195830.7, et elle s'apparente à une galaxie naine[3],[5], puisque son diamètre est estimé à environ 4 kpc (∼13 000 a.l.). Elle est classifiée comme une galaxie elliptique de type morphologique E1. Elle peut être qualifiée de galaxie très faiblement lumineuse puisque sa magnitude absolue est mesurée à -17,47[8]. Les deux galaxies sont espacées d'environ 14 kpc (∼45 700 a.l.), et des observations du spectrographe MUSE installé sur le Very Large Telescope, semblent avoir révélé un échange de matière entre les deux astres[4].

Supernova

Le 5 mars 1986, les astronomes suisses Bruno Leibundgut et Bruno Binggeli ont observé SN 1986c, une supernova de type II, grâce au télescope de 3,6 mètres de l'ESO. La supernova ne fut que peu lumineuse avec une magnitude apparente maximale de ~18 dans la bande B et une magnitude absolue maximale de -17,7[9], et elle se situait proche du centre galactique de UGC 6697[10].

Références
  1. « By Name | NASA/IPAC Extragalactic Database », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  2. G. Gavazzi, « A Westerbork survey of clusters of galaxies. VII. Peculiar radio sources in the central region of Abell 1367. », Astronomy and Astrophysics, vol. 69,‎ , p. 355–361 (ISSN 0004-6361, lire en ligne, consulté le )
  3. G. Gavazzi, M. Marcelin, A. Boselli et P. Amram, « The velocity field of UGC 6697 revisited », Astronomy and Astrophysics, vol. 377,‎ , p. 745–758 (ISSN 0004-6361, DOI 10.1051/0004-6361:20010991, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) G. Consolandi, G. Gavazzi, M. Fossati et M. Fumagalli, « MUSE sneaks a peek at extreme ram-pressure events - III. Tomography of UGC 6697, a massive galaxy falling into Abell 1367 », Astronomy & Astrophysics, vol. 606,‎ , A83 (ISSN 0004-6361 et 1432-0746, DOI 10.1051/0004-6361/201731218, lire en ligne, consulté le )
  5. G. Gavazzi, M. Tarenghi, W. Jaffe et H. Butcher, « Radio and optical investigation of UGC 6697 in Abell 1367. », Astronomy and Astrophysics, vol. 137,‎ , p. 235–244 (ISSN 0004-6361, lire en ligne, consulté le )
  6. « Chandra :: Photo Album :: UGC 6697 in Abell 1367 :: 25 Jan 05 », sur chandra.harvard.edu (consulté le )
  7. A. Fruscione et G. Gavazzi, « X-ray emission from UGC 6697 in A 1367. », Astronomy and Astrophysics, vol. 230,‎ , p. 293–296 (ISSN 0004-6361, lire en ligne, consulté le )
  8. « By Name | NASA/IPAC Extragalactic Database », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  9. G. A. Tammann et A. Schroeder, « Supernova studies. V. The luminosity function of supernovae of type II. », Astronomy and Astrophysics, vol. 236,‎ , p. 149 (ISSN 0004-6361, lire en ligne, consulté le )
  10. « IAUC 4191: 1986 EB; Prob. NEW COMET SHOEMAKER; 1986C; 1985n; Corr », sur www.cbat.eps.harvard.edu (consulté le )

Liens externes
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