ULAS J134208.10+092838.61
ULAS J134208.10+092838.61 (nom abrégé informel : ULAS J1342+0928 ou simplement J1342+0928) est un quasar dont la découverte est annoncée par Eduardo Bañados et ses collaborateurs dans le journal Nature le . Avec un décalage vers le rouge (z) de 7,541 3 ± 0,000 7, il est le quasar le plus lointain jamais observé en date de , situé à 13,1 milliards d'années-lumière du Système solaire, dépassant ULAS J1120+0641, qui fut pendant plus d'une demi-décennie le seul quasar connu avec z >7 [1].
ULAS J134208.10+092838.61 | |
Données d’observation (Époque J2000.0) | |
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Constellation | Bouvier |
Ascension droite (α) | 13h 42m 08,10s |
Déclinaison (δ) | +09° 28′ 38,61″ |
Décalage vers le rouge | 7,541 3 ± 0,000 7[1] |
Localisation dans la constellation : Bouvier | |
Astrométrie | |
Distance | 13,1 × 109 al[2] |
Caractéristiques physiques | |
Type d'objet | Quasar |
Découverte | |
Date | (annonce) |
Désignation(s) | ULAS J134208.10+092838.61 |
Liste des quasars | |
Il a une luminosité bolométrique égale à 400 000 milliards (4,0 × 1014) de fois celle du Soleil[1]. Le trou noir central responsable de la luminosité de ce quasar a une masse de 780+330
−190 millions (7,8+0,33
−0,19 × 108) de masses solaires[1].
Ce trou noir est observé tel qu'il était seulement 690 millions d'années après le Big Bang, soit 5 % de l'âge actuel de l'Univers. Cette découverte renforce les modèles de croissance des trous noirs précoces qui autorisent des trous noirs avec des masses initiales de plus d'environ 10 000 masses solaires ou une accrétion hyper-Eddington épisodique. Bien qu'une unique structure à forte densité de colonne d'hydrogène neutre (supérieure à 2 × 1020 cm−2) à proximité immédiate du quasar puisse engendrer un spectre similaire, la probabilité d'existence d'un tel système est estimée inférieure à 1 %. Les découvreurs dérivent ainsi une fraction d'hydrogène neutre dans le milieu intergalactique significative, bien que la valeur exacte soit dépendante du modèle considéré. Leur analyse la plus conservatrice donne une proportion d'hydrogène neutre (HI) supérieure à 0,33 (respectivement 0,11) à une probabilité de 68 % (respectivement 95 %), indiquant que le quasar est bien observé à l'époque de la réionisation[1].
Ce quasar se trouve à 13,1 milliards d'années-lumière de la Terre[2] dans la constellation du Bouvier[3].
Découverte
Le [1], des astronomes annoncent la découverte d'un quasar grâce à l'étude des données du WISE[4], d'observations avec l'un des télescopes Magellan au Chili, de recherches avec le grand télescope binoculaire en Arizona et d'observations avec le télescope Gemini North de l'observatoire Gemini à Hawaii. Les scientifiques déterminent que le trou noir supermassif existe environ 690 millions d'années après la naissance de l'Univers, soit environ 5 % de son âge actuel[1].
Le quasar s'est formé à l'époque de la réionisation[2], soit au plus tard 1 milliard d'années après la naissance de l'Univers.[5],[6] Le quasar a éjecté d'énormes quantités de poussières et de gaz dans le milieu interstellaire de sa galaxie hôte[7].
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « ULAS J1342+0928 » (voir la liste des auteurs).
- Bañados et al. 2017.
- Choi 2017.
- Staff, « Finding the constellation which contains given sky coordinates », djm.com (consulté le )
- Landau et Bañados 2017.
- Matson, John, « Brilliant, but Distant: Most Far-Flung Known Quasar Offers Glimpse into Early Universe », Scientific American, (consulté le )
- C. Willott, « Cosmology: A monster in the early Universe », Nature, vol. 474, no 7353, , p. 583–584 (PMID 21720357, DOI 10.1038/474583a, Bibcode 2011Natur.474..583W, arXiv 1106.6090)preprint of this paper
- Venemans et al. 2017.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Articles scientifiques
- [Bañados et al. 2017] (en) Eduardo Bañados et al., « An 800-million-solar-mass black hole in a significantly neutral Universe at a redshift of 7.5 » [« Un trou noir de 800 millions de masses solaires dans un Univers significativement neutre à un décalage vers le rouge de 7,5 »], Nature, (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/nature25180, arXiv 1712.01860). Les co-auteurs de l'article sont, outre Eduardo Bañados, Bram P. Venemans, Chiara Mazzucchelli, Emanuele P. Farina, Fabian Walter, Feige Wang, Roberto Decarli, Daniel Stern, Xiaohui Fan, Fred Davies, Joseph F. Hennawi, Rob Simcoe, Monica L. Turner, Hans-Walter Rix, Jinyi Yang, Daniel D. Kelson, Gwen Rudie et Jan Martin Winters.
- [Venemans et al. 2017] Venemans, Bram P. et al., « Copious Amounts of Dust and Gas in a z = 7.5 Quasar Host Galaxy », The Astrophysical Journal Letters, vol. 851, no 1, (lire en ligne, consulté le ).
Communiqués de presse institutionnels
- [Landau et Bañados 2017] Elizabeth Landau et Eduardo Bañados, « Found: Most Distant Black Hole », NASA, (lire en ligne, consulté le ).
Autres
- Roberto Decarli et al., « Spitzer Space Telescope - Directors Discretionary Time Proposal #13201: Rest-frame optical photometry of a z-7.54 quasar and its environment », CalTech, (lire en ligne, consulté le )
Articles de vulgarisation
- [Simon 2017] Éric Simon, « Découverte du premier quasar situé avant la réionisation complète de l’Univers, 690 millions d’années après le Big Bang », Ça se passe là-haut..., (lire en ligne)
- [Choi 2017] Charles Q. Choi, « Oldest Monster Black Hole Ever Found Is 800 Million Times More Massive Than the Sun », Space.com, (lire en ligne, consulté le ).
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