Agence des États-Unis pour le développement international
L'Agence des États-Unis pour le développement international (en anglais : United States Agency for International Development, USAID) est l’agence du gouvernement des États-Unis chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde. L'agence travaille sous la supervision du président, du département d'État et du Conseil de sécurité nationale.
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Economic Cooperation Administration (en) |
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Historique
Tirant son origine du plan Marshall d'aide à l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, l'USAID fut créé le par le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy[1].
Missions
L’USAID a pour mission d'aider à réduire la pauvreté, promouvoir la démocratie et la croissance économique, soulager les victimes des catastrophes naturelles et prévenir les conflits.
L’agence a investi plusieurs milliards de dollars dans une grande diversité de projets depuis 1961, afin de s’attaquer aux contraintes au développement national. Entre autres, elle finance plusieurs centres de recherche médicales à travers le monde. Son budget annuel pour 2006 est de 9,1 milliards de dollars. Pour l'année fiscale 2016, le président Barack Obama a demandé une somme de 10,7 milliards de dollars pour le budget principal. USAID gère aussi 12 programmes hors des États-Unis qui sont budgétairement isolés pour un montant total de 22,3 milliards de dollars[2].
Elle a été dirigée de 2001 à 2005 par Andrew Natsios (en). En 2003, il a demandé aux contractants et aux ONG financées via l'USAID de promouvoir l'image de l'action du gouvernement américain, principal contributeur financier de cette aide[3].
Liste des administrateurs de l'USAID
No | Administrateurs | Dates | Président |
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1 | Fowler Hamilton[4] | 1961–1962 | John F. Kennedy |
2 | David E. Bell (en)[4] | 1962–1966 | John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson |
3 | William Gaud[4] | 1966–1969 | Lyndon B. Johnson |
4 | John A. Hannah (en)[5] | 1969–1973 | Richard Nixon |
5 | Daniel Parker[5] | 1973–1977 | Richard Nixon, Gerald Ford |
6 | John J. Gilligan[5] | 1977–1979 | Jimmy Carter |
7 | Douglas Bennet (en)[5] | 1979–1981 | |
8 | M. Peter McPherson (en)[5] | 1981–1987 | Ronald Reagan |
9 | M. Alan Woods[5] | 1987–1989 | Ronald Reagan, George H. W. Bush |
10 | Ronald Roskens (en)[5] | 1990–1992 | George H. W. Bush |
11 | J. Brian Atwood (en)[6] | 10 mai 1993 – 1999 | Bill Clinton |
12 | J. Brady Anderson[6] | 2 août 1999 – 2001 | |
13 | Andrew Natsios (en) | mai 2001 – 14 janvier 2006 | George W. Bush |
14 | Randall L. Tobias (en) | 31 mars 2006 – 27 avril 2007 | |
15 | Henrietta H. Fore | 14 novembre 2007 – 20 janvier 2009 | |
16 | Rajiv Shah | 7 janvier 2010 – 19 février 2015 | Barack Obama |
17 | Gayle Smith (en) | 2 décembre 2015 – 20 janvier 2017 | |
18 | Mark Andrew Green (en) | 7 août 2017 – 10 avril 2020 | Donald Trump |
— | John Barsa (en) (intérim) | 11 avril 2020 – 6 novembre 2020 | |
19 | Samantha Power | Depuis le 3 mai 2021 | Joe Biden |
Critiques et controverses
L'Agence des États-Unis pour le développement international a fait l'objet de critiques de la part de plusieurs pays et ONG.
Accusations de liens avec l'industrie agroalimentaire
Selon l’ONG Les Amis de la Terre, les autorités américaines utiliseraient « la faim à des fins commerciales et politiques, au bénéfice des grosses industries agroalimentaires », notamment par le biais de l’USAID pour livrer du « maïs transgénique dans les pays d’Afrique australe »[7].
Uruguay
En Uruguay, en 1969, l'agent du FBI spécialiste de la torture Dan Mitrione est envoyé sous l'égide de l'USAID. Démasqué par la guérilla Tupamaros, il est assassiné en 1970. À sa mort, le porte parole de la Maison-Blanche déplorera le meurtre d'un homme dont le « service dévoué à la cause du progrès pacifique dans un monde ordonné demeurera un exemple pour tous les hommes libres ».
Équateur
En Équateur, l'USAID est au centre d'une affaire de corruption à la fin des années 1980, lorsqu'il est révélé qu'elle versait à une trentaine de hauts fonctionnaires chargés de la dette extérieure, du refinancement et de l'obtention de crédits d’importants pots-de-vin pour les inciter à prendre les décisions voulues par Washington[8].
Russie
Cette agence est régulièrement accusée d’espionnage, ainsi que de troubler la politique intérieure en Russie, ce qui a mené à son interdiction dans ce pays en [9].
Bolivie
C'est au tour d'Evo Morales, président de Bolivie de 2006 à 2019, d'expulser l'USAID de son pays en date du . Présente depuis 49 ans sur le territoire, l'USAID agit « pour des objectifs politiques et non pour des objectifs sociaux », a affirmé Morales. « Plus jamais l'USAID, qui manipule, qui utilise nos frères dirigeants, qui utilise des camarades de la base en leur donnant des aumônes ! », a ajouté Morales[10].
Selon des informations dévoilées par WikiLeaks, l'USAID a versé 4 millions de dollars en 2007 à des organisations séparatistes de Santa Cruz afin de déstabiliser le gouvernement bolivien[11].
Cuba
Le , Associated Press a révélé l’existence d’un plan de l'USAID visant à renverser le régime cubain[12]. Cette opération clandestine aurait consisté, de 2009 à 2012, à envoyer des jeunes en provenance du Venezuela, du Pérou et du Costa Rica sur des campus universitaires de l’île sous couvert d’y organiser des ateliers sanitaires de prévention du VIH et identifier des leaders potentiels d’une alternative au régime communiste.
Venezuela
En 2002, l'USAID a joué un rôle essentiel dans la tentative de coup d'État contre Hugo Chávez, d'après les messages secrets révélés par WikiLeaks[13].
L'ambassadeur américain au Venezuela, William Brownfield, explique dans une note diplomatique de 2006 que les activités essentielles de l'USAID consistent à « renforcer les institutions démocratiques ; pénétrer la base politique du régime ; diviser le chavisme ; protéger les intérêts vitaux des États-Unis ; isoler Chávez internationalement[14] »
Zimbabwe
En mars 2009, un camion estampillé USAID, appartenant à l'agence et conduite par un chauffeur de l'agence de développement britannique, est entré en collision avec la voiture de Morgan Tsvangirai, coprésident du Zimbabwe, et de sa femme, tuant cette dernière. Le fait que ce camion soit de l'USAID a contribué à démentir les rumeurs d'attentats[15].
États-Unis
Elle a fait[Quand ?] l'objet de sanctions du Government Accountability Office, bureau d'audit du gouvernement fédéral américain, concernant des scandales de fraude[réf. nécessaire].
Notes et références
- (en) Historique de l'USAID - Site officiel
- USAID https://www.usaid.gov/results-and-data/budget-spending - Site officiel consulté le 13 septembre 2015
- (en) Natsios: NGOs Must Show Results; Promote Ties to U.S. Or We Will ‘Find New Partners’ - InterAction.org, 9 juin 2003 (voir archive)
- « Kennedy, Johnson and the early years », Devex, (consulté le )
- « The Cold War and its aftermath », Devex, (consulté le )
- « The clashes of the 1990s », Devex, (consulté le )
- Aliments OGM : les États-Unis ‘jouent avec la faim’ - Les Amis de la Terre, 23 mai 2003
- Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 183-184
- Moscou interdit l'USAID, mais veut poursuivre la coopération économique, RIA Novosti, 21 septembre 2012
- Le président Morales expulse l'USAID de Bolivie, Belga, 1er mai 2013
- (es) « Un analista de WikiLeaks muestra cómo EE.UU. patrocinó el separatismo en Bolivia », RFI, (lire en ligne, consulté le )
- USAID programme used young Latin Americans to incite Cuba rebellion, 4 août 2014
- http://www.telesurtv.net/english/analysis/USAIDin-Latin-America-More-Than-Just-Aid-20141027-0055.html - Site de telesur consulté le13 septembre 2015
- Ana Otašević, « Changements de régime clés en main », sur Le Monde diplomatique,
- (en) Morgan Tsvangirai's wife 'killed by US aid truck' - Mike Pflanz, Telegraph, 7 mars 2009.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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