Un héros très discret

Un héros très discret est un film français réalisé par Jacques Audiard sorti en 1996. Il s'agit d'une adaptation du roman homonyme de Jean-François Deniau.

Un héros très discret

Réalisation Jacques Audiard
Scénario Alain Le Henry
Jacques Audiard
d'après Jean-François Deniau
Acteurs principaux
Pays de production France
Genre Drame
Durée 110 minutes
Sortie 1996

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Albert Dehousse s'enivre depuis son enfance de romans héroïques, vivant par procuration dans un monde imaginaire. Sa vie n'est malheureusement pas aussi exaltante dans la petite ville paisible du Nord de la France où il réside avec sa mère qui vit dans la mémoire d'un père disparu, officiellement héros de la Grande Guerre, mais en fait alcoolique invétéré. La Seconde Guerre mondiale passe sans même y laisser de traces, ôtant peut-être à Albert l'occasion justement de devenir un héros. Il laisse donc son mariage de côté et monte à Paris où l'on célèbre les héros de la Résistance française.

Sans un sou, Albert Dehousse mendie à la sortie d'un cabaret en . Il fait la rencontre du capitaine Dionnet qui un temps le prend sous sa coupe, bien qu'Albert ait refusé ses avances homosexuelles, lui donnant indirectement des conseils, et lui permet de trouver un logement. Après avoir été secrétaire particulier du célèbre collaborateur, Joseph Joanovici dit « Monsieur Jo », il décide de monter un stratagème pour intégrer le milieu de la Résistance, qui fête régulièrement ses anciens faits d'armes. S'inventant un passé d'ancien Français libre à Londres, il parvient au culot à se faire accepter par les membres d'un réseau. Devant la crédibilité de ses mensonges, pour la plupart bâtis autour de petits détails qui donnent un grand sens de véracité à ses dires, et malgré les doutes de certaines personnes, il en vient à être proposé pour tenir le rôle de conseiller dans l'administration chargée de l'épuration et des nominations.

Grâce à son efficacité dans ses fonctions, grandement servie par sa mémoire des listes des connaissances de Monsieur Jo, Albert est finalement nommé lieutenant-colonel au titre de ses faits de résistance et ira à Baden-Baden avec les troupes françaises d'occupation pour gérer un bureau militaire. Continuant à tromper son monde, et se montrant finalement à la hauteur de sa charge militaire, il intègre la communauté française locale, se fait petit à petit accepter par ses subordonnés, qui, bien que sceptiques, sont sous l'emprise de Dehousse. Cependant, son usurpation est trop lourde à porter et devant les questions de sa compagne, il avoue la supercherie et signe une lettre d'aveux. Condamné pour la forme, pour ne pas ébruiter le scandale, il fait trois ans de prison et continuera pendant plus de 30 ans à occuper diverses fonctions par des usurpations successives.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

« Les vies les plus belles sont celles qu’on s’invente », annonce en préambule, avec une lucidité désabusée, un Albert Dehousse vieillissant. Le film interroge la frontière entre mystification et réalité, son héros est un personnage don quichottesque qui déploie des efforts colossaux pour se réinventer une histoire qui puisse s'inscrire dans la grande histoire[1].

À noter que bon nombre des intervenants (comme les historiens ou certains résistants) interprètent leurs propres rôles (bien que l'histoire de Dehousse ne soit pas vraie, cela conforte l'ambiguïté entretenue dans le film et le roman). Parmi eux, Jacques Audiard lui-même peut être aperçu vers la fin du récit. Ainsi Jean-Jacques Pauvert apparait, illustrant ses propos du livre du capitaine Dionnet La mauvaise mémoire. Noter l'ironie du titre.

Distinctions

Notes et références

  1. S. Blumenfeld, « Un héros très discret », sur lesinrocks.com, .

Liens externes

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