Un rêve de Séverac
Un rêve est une mélodie pour voix et piano de Déodat de Séverac composée en 1901 sur un poème d'Edgar Allan Poe.
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Un rêve | |
![]() Couverture de la partition pour l'édition mutuelle (1903). | |
Genre | Mélodie |
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Musique | Déodat de Séverac |
Texte | Edgar Allan Poe |
Langue originale | français |
Effectif | chant et piano |
Durée approximative | 3 min |
Dates de composition | 1901 |
Présentation
Sur le poème d'Edgar Allan Poe A Dream, traduit par Stéphane Mallarmé, Un rêve est une mélodie composée par Séverac en 1901.
La partition, dédiée au peintre Odilon Redon[1], ami du compositeur[2], est publiée pour la première fois en 1903 par Édition mutuelle.
Analyse
Un rêve est en mi majeur, de tempo « très calme », et se caractérise par son « langage debussyste[3] ».
La musicologue Marie-Claire Beltrando-Patier relève dans cet esprit sa forme continue, une déclamation recto-tono, l'usage de notes répétées et la présence de rythmes irrationnels[3].
L'esthétique impressionniste de la pièce est aussi soulignée par les sonorités du piano, « souvent en demi-teintes avec les deux pédales », et son écriture parfois à trois portées[3].
Graham Johnson y décèle l'influence de Pelléas et Mélisande. À propos de l'indication du rythme de la basse, notée « dans la demi-teinte », il considère que « cette couleur ombrée abrite tout un univers de murmures musicaux en clair-obscur[4] ».
Pour lui, l'accompagnement, « paisiblement propulsé par des triolets pointés qui ondoient légèrement et sont parfois autorisés à s’interrompre en de brefs moments d’extase », relève « d'un pianisme orchestré, ou d’une orchestration pianistique, alla Debussy ». Associé à une ligne mélodique « modelée sur les rythmes parlés », le rêve devient magique par la grâce d'un « mélange sensuel, quasi physique, entre la voix et le piano, main dans la main avec une harmonie somptueuse[4] ».
Discographie
- Songs by Déodat de Séverac, François Le Roux (baryton), Graham Johnson (piano), avec la participation de Patricia Rozario (soprano), Hyperion Records CDA66983[5], 1998.
- Déodat de Séverac : Mélodies, Anne Rodier (soprano), François-Michel Rignol (piano), Solstice SOCD319, 2016[6].
Bibliographie
Ouvrages généraux
- Vladimir Jankélévitch, La présence lointaine : Albeniz, Séverac, Mompou, Paris, Seuil, coll. « Points » (no 912), (1re éd. 1983) (ISBN 978-2-7578-9065-3).
- Marie-Claire Beltrando-Patier, « Déodat de Séverac », dans Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1), p. 727-728.
Monographies
- Jean-Bernard Cahours d'Aspry, Déodat de Séverac, musicien de lumière. Sa vie, son œuvre, ses amis (1872-1921), Atlantica-Séguier, coll. « Carré Musique », , 145 p. (ISBN 978-2-84049-235-1).
- Pierre Guillot, Déodat de Sévérac : musicien français, Paris, L'Harmattan, , 354 p. (ISBN 978-2-296-13156-9, présentation en ligne).
Notes discographiques
- (en + fr) Graham Johnson, « Les mélodies de Déodat de Séverac », p. 33-38, Hyperion Records CDA66983, 1998.
Références
- (en) Adrian Corleonis, « Un Rêve, for voice & piano (12 ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
- Clara Leprince, « Les amis de Séverac », sur Déodat de Séverac (consulté le )
- Beltrando-Patier 1994, p. 728.
- Johnson 1998, p. 35.
- Festival Déodat de Séverac, Discographie Déodat de Séverac disponible.
- Nicolas Mesnier-Nature, « Les mélodies de Déodat de Séverac bien servies par des interprètes investis », sur ResMusica,
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- MusicBrainz (œuvres)
- (en) AllMusic
- (en) Muziekweb
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