Université de Leyde

L'université de Leyde (en néerlandais, Universiteit Leiden, UL ; jusqu'en 1998, Rijksuniversiteit Leiden, « université d'État de Leyde », RUL) est la plus ancienne des universités néerlandaises, fondée le par Guillaume Ier d'Orange-Nassau. Elle est basée à Leyde et possède un campus annexe à La Haye, dans le quartier de la gare centrale.

Université de Leyde
L'Academiegebouw de l'université de Leyde.
Histoire
Fondation
Statut
Type
Nom officiel
Universiteit Leiden
Régime linguistique
Néerlandais (principal)
Anglais (partiel)
Fondateur
Président
Annetje Ottow
Recteur
Hester Bijl
Devise
Libertatis Praesidium
(Bastion de la liberté)
Membre de
Groupe de Coimbra, ORCID (d), IIIF Consortium (d)
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
25 800 (2015-2016)
Effectif
5 500 ()
Budget
588 millions (2016)
Localisation
Pays
Ville
Géolocalisation sur la carte : Hollande-Méridionale
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas

L'université est fréquentée au cours du temps par des membres de la famille royale néerlandaise et plusieurs grandes figures politiques en devenir, aussi bien néerlandaises, à l'image de Johan Thorbecke, Abraham Kuyper, Jaap de Hoop Scheffer et Mark Rutte, qu'étrangères, tel le Premier ministre britannique John Stuart Bute, le théologien islamique Nasr Hamid Abu Zayd et le président américain John Quincy Adams. Elle accueille également les futurs lauréats de prix Nobel Jacobus Henricus van 't Hoff, Hendrik Lorentz, Pieter Zeeman et Johannes Diderik van der Waals, ainsi que des artistes et penseurs à l'image du peintre Rembrandt, de l'auteur Ayaan Hirsi Ali, du réalisateur Paul Verhoeven, du juriste Hugo Grotius et des philosophes René Descartes et Thomas Browne.

Au cours de l'année scolaire de 2015 à 2016, l'université compte 25 800 étudiants et est classée parmi les cent meilleures du monde selon les classements THE (67e), QS (95e) et ARWU (82e). Elle se trouve dans les dix meilleures au monde pour l'archéologie, ainsi que pour les humanités classiques et l'histoire ancienne[1],[2],[3].

Histoire

Fondation

Pour remercier les habitants de Leyde de leur résistance contre les Espagnols, le prince Guillaume Ier d'Orange leur accorde le droit d'avoir une université (nom latin : Academia Lugduno-Batava), ainsi qu'une bibliothèque.

Bibliothèque universitaire de Leyde (1610).

L'université de Leyde est la première université néerlandaise et ouvre officiellement le [4], considéré comme son dies natalis. Elle a pour premiers locaux l'ancien couvent dominicain, situé sur le canal du Rapenburg.[5] L'observatoire de Leyde, créé en 1633, est l'un des plus anciens observatoires universitaires du monde.

Hôpital universitaire

Cérémonie de remise des diplômes, par Van der Burch (années 1650).

À partir de 1681, sous l'impulsion du médecin huguenot Charles Drelincourt, l'université de Leyde commence à enseigner la médecine d'une nouvelle manière : les cours magistraux ne s'organiseraient plus autour des Anciens (au sens médiéval du terme), mais autour de sujets médicaux, illustrés par l'examen clinique des malades et par des autopsies[6].

Hermann Boerhaave développe pleinement cette pratique nouvelle, ce qui le fait regarder comme le fondateur de l'hôpital universitaire moderne et de la médecine clinique, ou plus exactement de l'enseignement médical au chevet des malades. Sa renommée lui vaut la présence de Pierre le Grand à ses cours lors de son séjour aux Pays-Bas en 1715.

Époque contemporaine

En 1911, Albert Einstein fait ses débuts en tant que professeur invité à l'université de Leyde, ville qu'il nomme « ce morceau de terre délicieux sur cette planète stérile ». Il réside alors avec sa femme chez Hendrik Lorentz.. En 1920, il est nommé professeur spécial, travaillant avec Heike Kamerlingh Onnes entre autres, ce dernier réalisant des premières mondiales dans le laboratoire de l'université[7].

Winston Churchill reçu à Leyde pour la remise de son doctorat honoris causa en 1946.

Avec le prix Nobel de médecine de Niels Jerne en 1984, l'université de Leyde compte 16 prix Nobel (pour des anciens étudiants et des chercheurs) au cours de son histoire[8]. En 1998, le campus annexe de l'université à La Haye est inauguré. Le , les facultés de théologie, de lettres, de philosophie et d'art fusionnent pour donner naissance à la nouvelle faculté des sciences humaines. La bibliothèque universitaire de Leyde compte actuellement plus de 5,2 millions d'ouvrages, dont la plus importante collection au monde sur l'Indonésie.

Organisation

En 2006, l'université compte sept facultés (elles-mêmes divisées en instituts) : faculté d'archéologie, faculté de sciences humaines, faculté de médecine (existe depuis la création de l'université), faculté de droit (existe depuis la création de l'université), faculté de sciences sociales, faculté de mathématiques et de sciences naturelles et faculté de gouvernance et d'affaires mondialesLa Haye).

L'université de Leyde est renommée pour sa faculté d'archéologie. Ainsi, en 2018, le classement mondial des universités QS la classe comme la 1re faculté d'archéologie d'Europe continentale et la 8e mondiale derrière l'université Stanford aux États-Unis. Elle n'a fait qu'augmenter dans le classement depuis 2016 passant de 10e mondiale à 9e en 2017 puis à sa position actuelle aujourd'hui[9].

La faculté d'archéologie de Leyde est fondée par Caspar Reuvens (1793-1835), l'un des pionniers de l'archéologie moderne, à une époque où l'archéologie en tant que discipline distincte se développe. En effet, le , le roi Guillaume Ier signe un décret autorisant Reuvens à devenir professeur d'archéologie à Leyde, faisant ainsi de lui le premier professeur connu de cette discipline[10].

Will Roebroeks, professeur d'archéologie du Paléolithique, en 2007, suivi de Corinne Hofman, professeur d'archéologie des Caraïbes, en 2014, remportent le prix Spinoza. Parmi les autres professeurs actuels de la faculté, on compte Sada Mire, un archéologue suédo-somalienne connue pour sa lutte pour la sauvegarde des antiquités menacées au Somaliland, ou Maarten Jansen, auteur de découvertes sur la civilisation Mixtèques, ainsi que Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologue français membre du Collège de France. L'étruscologue Lammert Bouke Van der Meer est professeur d'archéologie classique à Leyde dans les années 1990. Parmi les anciens étudiants connus de la faculté se trouvent Senarath Paranavithana (1896-1972), archéologue du Sri Lanka, ou encore Peter von Dommelen, professeur à l'université Brown aux États-Unis. Henri Frankfort (1897-1954), égyptologue néerlandais, obtient son doctorat à l'université de Leyde. Le botaniste et archéologue Thomas van der Hammen (1924-2010) étudie aussi à Leyde.

Le Rijksmuseum van Oudheden (musée royal des Antiquités), situé à Leyde, est rattaché à la faculté d'archéologie avec laquelle il coopère. Il contient des collections provenant des civilisations étrusque, romaine, grecque et médiévale européenne, ainsi que de l'Égypte antique, notamment le temple de Tafa, temple égypto-nubien du Ier siècle démonté en 1960 puis offert aux Pays-Bas, qui est ainsi conservé.

Classement mondial par sujet
Source : Classement mondial des universités QS
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Archéologie 28e 28e 29e 10e 9e 8e
Études classiques et histoire ancienne 6e
Histoire 19e 17e 15e

Personnalités liées à l'université

Un cours magistral d'Hermann Boerhaave à Leyde en 1715.
Leçon inaugurale (2008).
La Senaatskamer, où sont organisées les cérémonies de promotion.

Notes et références

  1. « Leiden University », sur Times Higher Education (THE), (consulté le ).
  2. « Leiden University », (consulté le ).
  3. « Leiden University | Academic Ranking of World Universities - 2015 | Shanghai Ranking - 2015 », sur www.shanghairanking.com (consulté le ).
  4. Frédéric Attal, Les universités en Europe du XIIIe siècle à nos jours : espaces, modèles et fonctions, Publications de la Sorbonne, , p. 248.
  5. Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques : d'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles., Armand Colin, (ISBN 978-2-200-63012-6), p. 161
  6. (en) A. Wear, Medicine in Early Modern Europe, 1500-1700., Cambridge University Press, (ISBN 0-521-47564-3), p. 361
    dans The Western Medical Tradition, 800 BC to AD 1800.
  7. (en) Leiden Classics: Einstein & Friends, Université dee Leyde, 25 septembre 2015.
  8. (en) Nobel Prize laureates, Université de Leyde (consulté le 15 juin 2021).
  9. « Archaeology ranking », (consulté le ).
  10. (en) « Leiden Classics: Caspar Reuvens, the world’s first professor of archaeology », (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Willem Otterspeer: The Bastion of Liberty: Leiden University Today and Yesterday. Leiden University Press, Leiden 2008, (ISBN 978-90-8728-030-7).
  • (en) Willem Otterspeer: Good, gratifying and renowned. A concise history of Leiden University. Transl. by John R.J. Eyck. Leiden, 2015. (ISBN 978-90-8728-235-6)
  • (en) Th.H. Lunsingh Scheurleer & G.H.M. Posthumus Meyjes (éds), Leiden University in the Seventeenth Century. An Exchange of Learning (Leiden, 1975), (ISBN 9004042679).

Articles connexes

Liens externes

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