Usine métallurgique de Pont-à-Mousson
L'usine sidérurgique de Pont-à-Mousson (ou Hauts-Fourneaux de Pont-à-Mousson) est une usine sidérurgique de l'est de la France, en Lorraine, à Pont-à-Mousson, fondée en 1856. Elle est actuellement la propriété de Saint-Gobain PAM Canalisation, une filiale de Saint-Gobain[1]. L'usine produit de la fonte pour canalisations et pour la voirie[1]. L'entreprise fut notamment présidée par Camille Cavallier et par André Grandpierre. L'usine fait partie des trois derniers sites de France à produire de la fonte par Haut fourneau.
de Pont-à-Mousson
Type d'usine |
Usine métallurgique |
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Opérateur | |
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Date d'ouverture |
1856 |
Produits |
Tuyau en fonte (en) |
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Situation | |
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Coordonnées |
48° 53′ 38″ N, 6° 03′ 11″ E |
Histoire
L'usine a été créée en 1856[2],[3] par le négociant Frédéric Mansuy, dans le but d'exploiter le gisement de Marbache dont il vient d'acquérir la concession[4]. Dès ses débuts, il choisit l'ingénieur Xavier Rogé comme directeur de l'usine[4]. En cinq ans, trois hauts-fourneaux sont démarrés (1856, 1857, 1861)[2], mais l'insuffisance de fonds propres entraine la liquidation de l'entreprise[5]. Pour continuer à la faire vivre, Xavier Rogé et de nouveaux associés reprennent l'entreprise en 1862[5].
En 1866, le directeur Rogé se rend en Angleterre, et se rend compte que les tuyauteries en fonte à destination des canalisations d'eau pourront offrir un réel débouché à l'entreprise[3],[5]. Un an plus tard, un quatrième haut-fourneau est construit[2], et Rogé décide avec succès de spécialiser l'entreprise dans les tuyaux pour canalisations, ce qui demeure jusqu'à aujourd'hui. Avec l'aide de son acolyte Camille Cavallier, il remporte de nombreux marchés en France et en Europe dès le début des années 1870, jusqu'aux conduites d'eau de la ville de Paris en 1883[5], et démarre un cinquième haut-fourneau en 1894[2].
Xavier Rogé délègue progressivement la direction à Camille Cavallier à partir de la fin des années 1880, lequel prendra sa suite après sa mort en 1900[5]. Cavallier, se désignant lui-même comme un « travailleur acharné »[4], développe considérablement l'entreprise en absorbant des concurrents, ouvrant de nouvelles usines, internalisant l'approvisionnement en matières premières et développant son réseau de distribution en France et à l'étranger, tout en conservant la stratégie — amorcée par son prédécesseur — focalisée sur les tuyaux[5]. Entre 1900 et 1926, la production de l'entreprise passe ainsi de 80 000 tonnes à 237 000 tonnes[5].
À la mort de Camille Cavallier en 1926[3], l'actionnariat de l'entreprise se répartit principalement entre ses héritiers, ceux de Xavier Rogé, le colonel Plassiart et le banquier Paul Lenglet, qu'il a liés de son vivant par un pacte au travers de la société financière Filor (Financière Lorraine)[5]. Ce pacte durera jusqu'en 1964[5], année où le nombre de hauts-fourneaux est abaissé à quatre[2].
Après 1926, l'entreprise continue de se développer sous l'impulsion de son gendre Marcel Paul-Cavallier[4],[5], puis par André Grandpierre après la Seconde Guerre mondiale[3].
En 1939-1940, le groupe a participé à l’exposition universelle de New York.[6],[7]
En 1970, sous la direction de Roger Martin, l'entreprise fusionne avec Saint-Gobain[2],[3]. Avec le déclin de la sidérurgie en Lorraine des années 1975-1990, le nombre de hauts-fourneaux du site redescend à trois[2], mais l'entreprise se développe et continue à produire pour les systèmes de canalisations[3].
En 2021, l'usine réalise un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros, dont la moitié à l'export.[8]
Outils de production
L'usine dispose de trois hauts-fourneaux, ayant chacun une capacité annuelle de 200 000 tonnes de fonte[2],[9],[note 1], et dont un seul est encore en activité.
Un premier haut-fourneau a été fermé en 2009 lorsque la demande annuelle était passée sous la barre des 400 000 tonnes[10]. La fermeture « provisoire » d'un second haut-fourneau a été annoncée en 2011, à la suite d'une nouvelle baisse d'activité dans le secteur de la voirie, alors que l'entreprise employait un peu plus de 1 000 salariés[10].
Elle est l'une des trois usines françaises produisant de la fonte en hauts-fourneaux.
Produits
La société est organisée en trois activités : Eau et assainissement, Voirie et Bâtiment.
L'usine produit de la fonte, qui n'est pas destinée à être transformée en acier[9]. Cette fonte est notamment utilisée pour la production de tuyaux en fonte centrifugée. Les produits sont employés pour les réseaux d'eau, les réseaux d'assainissement, les canalisations industrielles, ou encore pour la voirie (plaques d'égouts, regards, etc.)[1].
L'usine produit plus de 2 kilomètres de canalisation par jour[réf. nécessaire].
Notes et références
Notes
- Les sources mentionnent une capacité de production de 600 000 tonnes pour le total des trois hauts-fourneaux, soit 200 000 tonnes par haut-fourneau.
Références
- Saint-Gobin PAM, « Découvrez nos marchés », sur pamline.fr (consulté le )
- « Usine de Pont-à-Mousson (France) », sur industrie.lu (consulté le )
- François Roth, « Les fonderies de Pont-à-Mousson », sur pontamousson-patrimoine.fr (consulté le )
- Jean Vuillemin, « Camille Cavallier », Arts et Métiers Magazine, (lire en ligne)
- Tristan Gaston-Breton, « Camille Cavallier », sur www.lesechos.fr (consulté le )
- « Les Fonderies de Pont-à-Mousson s'exposent à New York », sur Saint-Gobain Archives (consulté le )
- « Pont-à-Mousson. Savez-vous ce que la fonderie Saint-Gobain a exposé à l’exposition universelle de New York ? », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
- Eric Wattez, « Dans le chaudron de Pont-à-Mousson, monument de l'industrie française », sur Capital.fr, (consulté le )
- AFP, « Dunkerque, Fos-sur-Mer... De quoi sont composés les sites sidérurgiques d'ArcelorMittal en France? », L'Obs, (consulté le ).
- Pascal Ambrosi, « Saint-Gobain Pont-à-Mousson ferme un deuxième four », L'Usine nouvelle, (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
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