Ancien Testament

Étymologie

L'Ancien Testament se nomme en koinè (grec) Παλαιὰ Διαθήκη / Palaià Diathếkê, et en latin Vetus Testamentum[1],[2],[3].

Le mot latin testamentum testament ; témoignage ») est lui-même traduit du grec ancien : διαθήκη / diathếkê (« testament, contrat, convention »). Dans un sens religieux, « testament » signifie « alliance »[3].

Origines

Ce que les chrétiens appellent Ancien Testament provient d'un ensemble de textes religieux rédigés, pour leur très grande majorité, à l'origine en hébreu, et qui nous est parvenu sous la forme de copies[4].

Cette Bible hébraïque est traduite en grec à partir du milieu du IIIe siècle av. J.-C., en commençant par le Pentateuque (Torah). Cette traduction grecque, connue sous le nom de Septante, est largement utilisée par la communauté juive d'Égypte[3]. Au fil du temps, elle s'étoffe d'autres livres. Vers 132 av. J.‑C., la Loi et les Prophètes sont déjà traduits en grec. D'autres livres (notamment les Écrits) sont ensuite encore traduits de l'hébreu ou de l'araméen, mais certains livres sont aussi directement rédigés en grec, si bien que les textes religieux en hébreu et en grec divergent[5].

C'est à partir du milieu du IIe siècle que les chrétiens appellent cette Bible juive « Ancien Testament » pour la distinguer des écrits réunis entretemps dans le Nouveau Testament[6] (tous les livres du Nouveau Testament ont été rédigés en grec)[3].

L'Église chrétienne primitive se fonde sur cette version grecque des Septante. C'est pourquoi son Ancien Testament comprend, en plus des livres du Tanakh juif, d'autres livres ainsi que quelques compléments dans les livres d'Esther, Daniel… Ces textes sont appelés livres deutérocanoniques par l'Église catholique. Les Églises orthodoxes, qui les reconnaissent comme canoniques, ne les désignent par aucun terme particulier. Les Communautés ecclésiales protestantes ont un Ancien Testament calqué sur la Bible hébraïque et ne reprennent pas ces livres, qu'elles considèrent comme apocryphes.

La version latine de l'Ancien et du Nouveau Testaments[7] en usage dans l'Église est établie par saint Jérôme de 392 à 410. Elle porte le nom de Vulgate[3].

Canon

Ensemble des rouleaux du Tanakh.

Les juifs, et à leur suite les protestants, ne considèrent pas comme inspirés les livres grecs transmis uniquement par la Septante. Il s'agit du Livre de Tobie, du Livre de Judith, certains chapitres d'Esther, 1-2 Maccabées, certains chapitres de Daniel, Sagesse, Ecclésiastique (Siracide) et Baruch.

Il est difficile de situer le moment à partir duquel l’Ancien Testament est constitué en canon par les chrétiens. Au IIe siècle, l'Église de Rome condamne l'hérésie de Marcion, qui rejetait le caractère inspiré de ces livres. Ce n'est que plus tard que le canon de la Bible chrétienne est constitué.

Canon catholique et orthodoxe

Le plan du canon de l'Ancien Testament selon la Septante est le suivant[8] :

  • Pentateuque (Torah) : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome
  • Les livres historiques : Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel, I-II Rois, I-II Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Tobie*, Judith*, I-II Maccabées*
  • Les Hagiographes : Livre de Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse de Salomon*, Ecclésiastique*
  • Les Prophètes : Ésaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch*, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie

Les livres dits « deutérocanoniques » dans l'Église catholique sont signalés par une *.

Canon juif et protestant

L'ordre et l'organisation des livres ne sont pas les mêmes dans le judaïsme. Le Tanakh est divisé en trois parties

  1. La Torah instruction », « enseignement », « loi »), c'est-à-dire le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitiques, Nombres, Deutéronome
  2. Les Nevi'im (Josué, Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois) et prophètes postérieurs majeurs (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel) et mineurs (Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie)
  3. Les Ketouvim : Psaumes, Proverbes, Livre de Job, les « rouleaux » (Ruth, Cantique des Cantiques, Qohélet ou Ecclésiaste, Lamentations, Esther), Daniel, Esdras et Néhémie, 1-2 Chroniques (l'ordre des livres dans cette troisième catégorie peut varier).

Dans l'Ancien Testament, Job, Psaumes, Proverbes et Ecclésiastique (Siracide) sont placés dans les livres historiques. Ensuite viennent les livres prophétiques : six prophètes majeurs :

et les douze petits prophètes.

Notes et références

  1. Histoire visuelle de la Bible, National Geographic, Les Nouveaux Essentiels, , 512 p. (ISBN 978-2-8229-0033-1).
  2. Introduction à l'Ancien Testament, p. 22.
  3. Encyclopédie Larousse du XXe siècle, Paris, 1932.
  4. Édouard Dhorme, Introduction à la Bible (Ancien Testament), Pléiade, Gallimard, p. XVII-XVIII).
  5. Introduction à l'Ancien Testament, p. 102.
  6. Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi, Christophe Nihan, Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, , p. 19.
  7. Traductions de la Bible.
  8. Introduction à l'Ancien Testament, p. 21-22.
  9. Baruch ben Neria n'est pas considéré comme prophète par les Juifs et les Protestants.
  10. livre deutérocanonique absent des canons juif et protestant ; parfois placé avant les Lamentations.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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