Vaiere Mara
Vaieretiai Mara, plus connu sous le nom de Vaiere Mara[1], est un sculpteur polynésien né en 1936 sur l'île de Rurutu (archipel des Australes) et décédé en 2005 à Paea (Tahiti).[2]
Biographie
Ayant débuté comme sculpteur de tiki marquisiens, il a rapidement développé un style personnel qui fait de lui le premier sculpteur polynésien moderne. Il est également le premier artiste polynésien à avoir signé ses oeuvres[3]. Il signait le plus souvent MARA V. Très prolifique, on lui doit de nombreux bustes en corail blanc, ainsi que des thèmes polynésiens innovants tel que le tamaaraa tahitien (déjeuner tahitien), la chasse au cochon où encore des bas-reliefs en bois précieux.
A la fin des années soixante le Gouverneur Jean Sicurani fit l'acquisition à titre personnel d'une Hina monumentale. Connue par un ouvrage de Patrick O Reilly[4], cette sculpture a été conservée par le Haut-Commissariat de la République et exposée une première fois au public en 2021 à l'Université de la Polynésie Française, dans le cadre de la journée mondiale de l'art.
En 1978 Patrick O'Reilly consacre un livre au sculpteur, Mara sculpteur Tahitien, publié chez Hachette Pacifique.
A la fin des années 1970 on doit à Mara la décoration de l'Assemblée de Polynésie, sur commission du gouvernement de Francis Sandford.
Postérité
Après son décès en 2005, le sculpteur est très vite tombé dans l'oubli, jusqu'à ce qu'un galeriste argentin, Miguel Hunt, ne le redécouvre en 2012, et réunisse un fond de sculptures donnant lieu à plusieurs expositions en 2014. En 2015 le professeur Jean Guiart publie un long texte sur le sculpteur dans sa revue Connexions[5], suivi en avril 2018 d'un numéro spécial consacré à l'Inventaire des oeuvres de Mara[6]. Outre de nombreux visuels, on y trouve des textes de Jean-Luc Coudray et de Jean Duday, ainsi que des entretiens avec les enfants du sculpteur, qui permettent de retracer sa biographie.
En 2019 le sculpteur fait l'objet d'un film documentaire[7] de Jonathan Bougard[8], artiste lui ayant consacré cinq année[9]s de recherches et ayant retrouvé plus de 500 sculptures[10]. Le documentaire est diffusé sur la chaine TNTV puis au Musée du Quai Branly Jacques Chirac[11] début 2020 en présence du réalisateur[12].
Une rétrospective de son oeuvre est annoncée depuis longtemps par le Musée de Tahiti et des Iles.[13]
Bibliographie
- Bois légendaires de Mara, sculpteur tahitien. Patrick O'Reilly, Hachette Pacifique 1979.
- Tahitiens, répertoire biographique de la Polynésie française. Patrick O'Reilly et Raoul Teissier, Musée de l'homme 1975.
- (en) Official Directory and Guide Book for Tahiti, Bernard Covit, the University of California 2009.
- Mara, le principe du corail. Jonathan Bougard, Connexions n°3, octobre 2015.
- Dossier Vaiere Mara, inventaire des oeuvres. Connexions n°9, avril 2018.
- Réhabilitation du plus grand sculpteur polynésien, dossier par Ariitaimai Amary. Tahiti Pacifique Magazine du 23 août 2019.
Notes et références
- Rédaction la Dépêche de Tahiti, « Sur les traces d’un artiste oublié, Mara V », La Dépêche de Tahiti, (lire en ligne)
- Le musée virtuel polynésien, « Sculpture de Mara V »
- Jean Duday, « Sculptures de corail »
- Jacques Franc de Ferrière, « Une exposition à la mémoire du grand sculpteur polynésien Mara », Tahiti infos, (lire en ligne)
- Jean Guiart, « Connexions »
- Jonathan Bougard, « Inventaire Mara », Connexions, (lire en ligne)
- TK21 revue, « Vaiere Mara extrait »
- TNTV, « MARA V »
- Film Documentaire, « MARA V »
- Ariitaimai Amary, « Réhabilitation du plus grand sculpteur polynéisen », Tahiti Pacifique Magazine,
- Société des Océanistes, « Mara V » [PDF]
- Mana Culture, « Vaiere Mara » [vidéo]
- Jonathan Bougard, « Miguel Hunt et Vaiere Mara, entretien avec Miriama Bono »
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