Valentijn De Hingh

Valentijn de Hingh est un mannequin, DJ et éditorialiste néerlandais née le aux Pays-Bas. Son enfance et son adolescence d'enfant transgenre ont fait l'objet d'un documentaire de Hetty Niesch, qui l'a suivie de l'âge de 8 ans à 17 ans.

Valentijn de Hingh
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
De Correspondent (en) (depuis ), Comme des Garçons (depuis ), Maison Margiela (depuis ), De Correspondent (en)
Taille
1,85 m

Enfance

Valentijn de Hingh est née de sexe masculin, le et a grandi à Lelystad. Dès l'âge d"un an, ses parents remarquent qu'elle développe une identité de genre féminine. Sa scolarité est marquée par des épisodes de harcèlement [1],[2] (elle raconte avoir été poussée dans les ronces) [3]. Souhaitant devenir ballerine, elle entre dans une école de danse professionnelle qu'elle finit par quitter, ne pouvant se tenir au rôle de danseur que lui assigne la direction de l'établissement [4]. Elle est considérée comme une élève intelligente. Après sa scolarité, elle entame des études de littérature à l'Université d'Amsterdam [5].

Transition

Alors qu'elle a 5 ans[1], après avoir lu un article sur les enfants transgenres, ses parents l’emmènent en consultation dans une clinique du genre. Lors de sa pré-adolescence, on lui prescrit des bloqueurs de puberté et elle entame la prise d'hormones féminisantes à 16 ans. Son parcours est suivi pendant 10 ans, de l'âge de 8 ans à 17 ans, par la réalisatrice de documentaires Hetty Niesch, qui l'avait remarquée pendant un tournage sur les enfants ayant des problèmes avec leur sexualité[2]. Le documentaire est diffusé en 2007 à la télévision néerlandaise. En 2011, elle subit une opération chirurgicale de réattribution sexuelle.

Valentijn de Hingh porte un regard critique sur le contexte social qui a entouré sa transition :

« Dès l'âge de 5 ans, mes parents sont allés avec moi à la clinique de genre. Bien que je m'accordais plus avec des filles et que je m'identifiais, en effet, avec des « rôles féminins », je me demande parfois s'il était censé de placer si tôt ma transition dans un contexte médical. Pourquoi un enfant de cinq ans doit-il recevoir le label trans ? Qu'y a-t'il de mal à être (...) un petit garçon efféminé ? (...)

Parce que j'ai commencé si tôt, J'ai en effet le privilège d'être - Je hais ce mot - « passable » ; personne ne voit immédiatement que je suis trans, en conséquence de quoi je suis moins confrontée à la transophobie que des personnes chez qui être trans est plus visible. (...) Le genre est, par essence, un système pourri, et nous comptons maintenant pour moindres les personnes trans si elles ne semblent pas être assez passables. C'est malhonnête et ça ne me convient pas (...) Dans un monde idéal, les frontières, en ce qui concernent les genres, sont rendues vagues[1]. »

Un an après son opération de réattribution sexuelle, elle affirme dans un entretien télévisé : « J'ai choisi mon opération très consciemment pour me conformer à la construction sociale des genres[6]. »

Elle ne se considère « ni comme un homme, ni comme une femme » et se définit comme « une personne transgenre non binaire »[7]. Elle ne voit toutefois pas d'inconvénient à ce qu'on utilise le pronom « elle » pour la désigner[3].

Mannequinat

Un an avant la diffusion du documentaire d'Hetty Niesch, elle est repérée par un chasseur de talent et commence à travailler comme mannequin à Paris [3]. En 2008, elle défile pour la Maison Martin Margiela et la marque Comme des Garçons. Elle pose notamment pour le photographe David Demarchelier. Ayant brusquement grandi de quelques centimètres, elle est jugée trop grande par les agences de Mannequinat et doit temporairement interrompre sa carrière[5].

En 2012, elle gagne le Personnal Style Award de Elle Magazine [8].

En 2014, elle est photographiée, ainsi que 16 autres modèles transgenres, par Bruce Weber pour le catalogue des magasins américains Barneys [9]. Il réalise aussi un court métrage, The Fawn à son sujet [10].

En 2015, elle est choisie, avec le mannequin Hari Nef, pour la campagne de & Other Stories, la marque créateur du groupe H&M. Le photographe de cette campagne, Amos Mac, est aussi le fondateur d'Original Plumbing, un magazine pour hommes trans [11].

Engagement

Au fil du tournage du documentaire d'Hetty Niesch, Valentijn de Hingh, d'abord contente à l'idée de passer à la télévision, prend conscience de l'importance qu'il pourrait avoir pour la représentation des personnes transgenres : « J'ai réalisé cela lorsque je suis allée chercher des frites au snackbar avec mon père. Il y avait là une télévision, on diffusait Jerry Springer. Une femme trans était l'invitée, comme assez souvent, et comme il était d'usage, elle n'était pas présentée de façon très positive. Pendant l'émission, elle déclarait à son fiancé qu'elle était trans. Il a flippé et lui a sauté dessus. Ça se passait naturellement toujours comme ça dans Jerry Springer. Le public a commencé à huer et à prendre son [le fiancé] parti. (...) J'ai trouvé grave la façon dont on la traitait et comment on réagissait à son égard. (...) C'était une motivation de plus pour ce documentaire : Montrer (...) qu'il est possible de mener une vie normale » [3].

En 2016, elle est mannequin pour l’œuvre Amsterdam Rainbow Dress, créée par le plasticien Matijs Van Bergen et le designer spatial Oeri van Woezik[12]. Elle pose devant La Ronde de nuit de Rembrandt en portant une robe composée des 72 drapeaux de nations dans lesquelles l'homosexualité est encore pénalement condamnée. Cette année là, elle est également la première ambassadrice transgenre de l'Europride [13].

En 2018, elle participe à Wat vindt een kind Que pense un enfant »). Pendant ce programme diffusé par la plateforme de streaming Videoland à l'occasion de la Gay Pride d'Amsterdam, plusieurs personnalités LGBT néerlandaises entrent en discussion avec des enfants sur des thèmes liés à la diversité et à la sexualité [14],[15].

En 2019, elle voyage en Inde et réalise avec Stig Junes le documentaire Halfgoden sur les communautés Hijra de Bombay, Delhi et Prayagraj. Le documentaire est diffusé sur NPO3 en [16],[17].

Autres activités

En 2012, elle donne une conférence TEDx à Amsterdam intitulée « Why did I choose » [18],[19].

En 2013, elle participe à l'émission Expédition Robinson [20].

En 2013 et 2014, elle apparaît dans trois vidéoclips du groupe rock Hunting the Robot [21],[22],[23].

Elle apparaît dans deux œuvres vidéos d'Ursula Mayer, une plasticienne qui travaille sur les thèmes du genre, de l'identité et du consumérisme. « Gonda [24],[25]» est réalisé en 2012 et « Cinesexual [26] » en 2014 [27].

En 2017, elle est programmatrice invitée au Festival du cinéma Néerlandais afin de travailler sur le thème du Genre [3].

Elle écrit des rubriques pour NRC.nl et NRC Next, deux branches du NRC handelsblad ainsi que pour Spunk.nl et Vrij Nederland. Elle est correspondante « Identité » pour decorrespondent.nl [7].

Elle est DJ avec amazing agency .

Articles connexes

Références

  1. (nl) Bo Hanna, « Gamechanger Valentijn de Hingh: "Gender is in essentie een rotsysteem" », sur Glamour, (consulté le )
  2. (nl) Hetty Niesch, « Valentijn », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  3. (nl) Henk van Straten, « Valentijn de Hingh: 'Ik ben een niks-ist' », sur ELLE, (consulté le )
  4. (nl) Hetty Niesch, « Valentijn », Document vidéo, voir passages de 9 min à 11 min 30 s et de 16 min 40 s à 20 min 20 s, sur youtube.com, (consulté le )
  5. (en) Mickie Meinhardt, « Meet Valentijn de Hingh, the Latest Transgender Model », sur Fashionista (consulté le )
  6. (nl) « Valentijn de Hingh - 24 uur met... », (document vidéo, citation à 21 min), sur VPRO, (consulté le )
  7. (nl) Valentijn De Hingh, « Ik ben Valentijn de Hingh: man noch vrouw, en jullie nieuwe correspondent Identiteit », sur De Correspondent, (consulté le )
  8. (nl) Simone Lautenbach, « Valentijn de Hingh & Maaike Staal winnen Elle Style Awards », sur ad.nl, (consulté le )
  9. (en-US) Alex Rees, « Awesome New Barneys Catalog Features 17 Trans Models », sur Cosmopolitan, (consulté le )
  10. (en) Bruce Weber, « The Fawn », sur youtube, (consulté le )
  11. « & Other Stories signe une campagne exclusivement transgenre », sur Madame Figaro, (consulté le )
  12. (en) James Michael Nichols, « Trans Model Wears Dress Made Of Flags Where Homosexuality Is Illegal », Article web intégrant une vidéo, sur HuffPost, (consulté le )
  13. (en) Rachel Lubitz, « This Trans Model Wore a Dress Made of Flags of Countries Where Homosexuality Is Illegal », sur Mic (consulté le )
  14. (nl) Evie Westland / Nu.nl, « Model Valentijn wil genderdiversiteit op jonge leeftijd met kinderen bespreken », sur NU, (consulté le )
  15. (nl) Videoland, « Kinderen stellen vragen aan een transgender! | Wat Vindt Een Kind? », Document video, sur youtube.com, (consulté le )
  16. (nl) Winq redactie, « Kijktip: Valentijn de Hingh bezoekt transgenders in India », sur winq.nl, (consulté le )
  17. (nl + en) Valentijn de Hingh, « Halfgoden », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  18. (en-US) Jacob Bernstein, « In Their Own Terms », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) TEDx talks, « Why Did I Choose? | Valentijn De Hingh | TEDxAmsterdam », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  20. (nl) BuzzE, « Sanne en Valentijn keken samen naar aflevering Expeditie Robinson », sur bndestem, (consulté le )
  21. (en) Hunting The Robot, « Don't Break The Boy », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  22. (en) Hunting The Robot, « Close », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  23. (en) Hunting The Robot, « In The Morning », Document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  24. (en) « Portrait of trans model Valentijn de Hingh | Gonda by Ursula Mayer | Visual Art | Random Acts », document vidéo, sur youtube.com, (consulté le )
  25. (en) Ursula Mayer, « Gonda », sur www.ursulamayer.com (consulté le )
  26. (en) Ursula Mayer, « Cinesexual », sur www.ursulamayer.com (consulté le )
  27. (en-GB) Hannah Ellis-Petersen, « Ursula Mayer wins 2014 Derek Jarman award for radical film-making », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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