Varangue (marine)

Une varangue est une des pièces de charpente d'un bateau, servant, dans les fonds, de liaison transversale entre la quille et les deux couples de chaque côté, à la base de la coque[1].

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Varangues (non blanchi), Hermione (2014).
Cette coupe montre les varangues (16), faisant la jonction transversale entre la quille (9) et les couples (14).

Étymologie

De l'ancien normand varengue, warengue, vrangue d'abord attesté dans les documents et les comptes du Clos des Galées de Rouen dès 1379. Il procède de l'ancien scandinave wrang[1] ou vrang « courbe, varangue d'un bateau », non attesté, mais qui se poursuit sous les formes suédoises (dialectale) vrang, l'islandais röng, le féroïen rong et le moyen anglais wrang (XIIIe siècle).

Description

Construction navale en bois

Sur les grands navires en bois, elles s'assemblent avec les bois tors ou genoux (en forme de U plat ou de V pincée à l'arrière[1]) et les alonges pour former les couples. Dans le cas de présence d'une carlingue, les varangues reposent dessus[1]. Des anguillers sont pratiqués au pied des varangues pour faciliter l'écoulement d'eau le long de la quille.

Une varangue est dite « acculée », lorsque l'extrémité de cette pièce s'élève considérablement au-dessus du plan supérieur de la quille, la partie chevauchant la quille appelant le cul[1]. La plus longue varangue située au maitre bau (endroit le plus large de la coque) est dite maitresse varangue[1]. À l'inverse sur les parties étroite de la quille, il n'y a pas de couple, seulement des varangues courtes appelées varangues sèches[1]. Lorsqu'une varangue s'appuie contre la quille sans la chevaucher, on parle de fausse varangue[1], il existe alors une fausse varangue droite et gauche. Lorsqu'une varangue est doublée et enchâsse un couple on parle de varangue de porque[1].

En construction navale traditionnelle quatre dimensions sont utilisées pour les varangues : tour, droit, longueur et ouverture[1].

La varangue est aussi appelée rable ou râble, terme usité surtout à propos de la marine de Loire[2].

Extrait de l'ouvrage de Louis Joseph Marie Achille Goujon, Des bois propres aux constructions navales, manuel à l'usage des agents forestiers et maritimes. de 1807, qui « figurent les bois sur pied, sous les différentes formes qu'ils ont reçu de la nature, qui les rendent propres à l'usage de la marine »[3].

Construction navale en acier

Dans la construction en métal des navires cargo, les varangues s'étendent jusqu'aux goussets de pied de membrure, et comportent des orifices de dimension suffisante pour laisser passer une personne. Des carlingues divisent les varangues[4].

Les varangues étant situées en fond de coque (susceptible d'être plus corrodé), l'acier est parfois remplacé par l'inox[1].

Notes et références

  1. Dictionnaire de la Mer (Jean MERRIEN, Edition Omnibus, 2001), Page 835-836
  2. Rable, dictionnaire fluviatil & batelier
  3. Louis Joseph Marie Achille Goujon. Des bois propres aux constructions navales, manuel à l'usage des agents forestiers et maritimes. 1807. Lire en ligne
  4. Dominique Paulet et Dominique Presles, Architecture navale, connaissance et pratique [détail des éditions]

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : Savoir-faire, traditions, vocabulaire, techniques, Paris, Omnibus, réédition 2001 (réimpr. 2014), 861 p. (ISBN 978-2-258-11327-5)
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