Variante Tchigorine
Parmi les ouvertures du jeu d'échecs, la variante Tchigorine est la ligne principale de l'Espagnole fermée, qui est elle-même une sous-variante de la partie espagnole.
Cet article utilise la notation algébrique pour décrire des coups du jeu d'échecs.
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
La variante Tchigorine s'obtient après les coups :
- 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 (la partie espagnole)
- 3...a6 4. Fa4 Cf6 5. O-O Fe7 (l'Espagnole fermée)
- 6. Te1 b5 7. Fb3 d6 8. c3 O-O 9. h3 (la ligne principale)
- 9...Ca5 (voir diagramme).
Origine
La variante Tchigorine tire son nom du fondateur de l'école russe des échecs Mikhaïl Tchigorine, qui en a eu l'idée à la fin du XIXe siècle. Il faut éviter la confusion avec la défense Tchigorine, qu'il a aussi lancée, et qui est une variante du gambit de la dame. Bien que la variante Tchigorine soit très ancienne, elle a passé l'épreuve du temps. La plupart des champions du monde ont recouru à cette variante, ce qui prouve sa solidité.
Analyse
Par 9...Ca5, les Noirs, prévoyant que les Blancs vont pousser leur pion d, mettent le cavalier c6 à l'abri et orientent le fou b3 vers une diagonale moins dangereuse. Ils permettent aussi 10...c7-c5. En effet, les Noirs joueront 10...c5 après 10. Fc2 pour attaquer le pion blanc qui viendra en d4. Par 11. d4, les Blancs établissent enfin le duo de pions e4 + d4 au centre. Les Noirs peuvent répondre 11...Cc6, 11...Fb7, 11...Cd7 (la variante Keres) ou 11...Dc7, qui est la ligne principale. Par 11...Dc7, les Noirs défendent le pion e5 et commencent à exercer une pression sur la colonne c, qu'ils pourront ouvrir par 12...cxd4. Après 12. Cbd2 (ce cavalier ne restera pas là mais pourra aller de f1 en f5 par la case g3, ou de f1 en e3 puis en d5), les Noirs peuvent jouer 12...Fd7, 12...Cc6 ou 12...cxd4. La ligne principale est 12...cxd4 13. cxd4. Les Noirs peuvent alors jouer 13...Td8, 13...Fb7, 13...Fd7 ou 13...Cc6.
Une partie au sommet
Veselin Topalov-Alexeï Chirov, Linares (Espagne), 2004[1]
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. o-o Fe7 6. Te1 b5 7. Fb3 d6 8. c3 o-o 9. h3 Ca5 10. Fc2 c5 11. d4 Dc7 12. d5 Cc4 13. b3 Cb6 14. a4 Fd7 15. a5 Cc8 16. c4 g6 17. Cc3 Ch5 18. Ce2 Te8 19. Ta2 Ff8 20. g4 Cg7 21. Cg3 f6 22. Ch2 Te7 23. h4 Tf7 24. f4 exf4 25. Fxf4 Dd8 26. Tf1 De7 27. h5 Ce8 28. Fd3 Fg7 29. Rg2 Df8 30. Dc1 bxc4 31. bxc4 Tb8 32. Taf2 Tb3 33. Tf3 Ce7 34. Fd2 Fc8 35. Dc2 Tb8 36. Rh1 gxh5 37. Cxh5 Cg6 38. e5 dxe5 39. Fxg6 hxg6 40. Dxg6 e4 41. Th3 Tfb7 42. Cf4 Tb1 43. Dh7+ Rf7 44. Dh5+ Rg8 45. Cg6 1-0 (il peut suivre 45...Dd6 46. Dh7+ Rf7 et les Noirs perdront du matériel après Ff4).
Notes et références
- (en) Partie commentée sur ChessGames.com
Bibliographie
- (es) Daniel Elguezabal Varela, Curso de aperturas: sistemas abiertos, Editorial La Casa del Ajedrez, 2002
- (en) Nigel Davies, Play 1. e4 e5!: A complete repertoire for Black in the open games, Everyman Chess, 2005
- (en) Glenn Flear, The Ruy Lopez main line, Everyman Chess, 2004
- (en) Yasser Seirawan, Winning chess openings, Everyman Chess, 2003.
- Portail des échecs