Vassili Gontcharov

Vassili Mikhaïlovitch Gontcharov (en russe : Василий Михайлович Гончаров), né en 1861 dans la région de Voronej, mort le , est un cinéaste russe, pionnier du cinéma muet dans l'Empire russe.

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Vassili Gontcharov
Vassili Gontcharov en 1910
Nom de naissance Vassili Mikhaïlovitch Gontcharov
Naissance
région de Voronej
Nationalité russe
Décès
Profession cinéaste

Biographie

Peu de choses sont connues des premières années de Gontcharov, mais il fut pendant longtemps employé aux chemins de fer de la gare d'Askaï sur la ligne Kozlov-Voronej-Rostov, puis il fut employé au service des tarifs du train.

Il était passionné de théâtre et écrivait des pièces. Il tenta dans les années 1880 de faire jouer ses pièces dans des théâtres de province, mais elles furent refusées. Il réussit tout de même à faire éditer certaines de ses œuvres et entra dans la Société des écrivains dramatiques et des compositeurs d'opéras, ainsi que dans la Société des écrivains et des savants de Russie.

Après la mort de sa femme autour de 1900, Gontcharov souffrit d'une dépression nerveuse et dut être soigné. Il reprit du service en 1906 comme chef de gare à Malorossiskaïa sur la ligne de Vladikavkaz et se remet à écrire, tout en s'intéressant au cinématographe naissant.

Il démissionne en 1908, pour se consacrer à sa passion, et déménage à Moscou, où il réussit à faire jouer deux de ses pièces, dont l'une à propos de Stepan Razine. Il fait alors la connaissance d'Alexandre Drankov, car il a besoin d'illustrer sa pièce de scènes de film. Ce dernier le convainc de tourner plutôt un film entier. C'est donc la naissance du film muet Stenka Razine, dont il est l'auteur du scénario et qui aboutit à un procès sur les droits d'auteur. Gontcharov ne peut conserver ses droits, à cause du refus de l'Union des écrivains dramatiques et musicaux qui ne considère pas un scénario comme une œuvre littéraire, et se dispute avec Drankov.

Il se tourne alors vers le producteur Paul Timan qui commença sa carrière avec le tournage de films historiques muets, comme La Mort d'Ivan le Terrible (1909), mais qui fut un échec commercial. Gontcharov se lia alors avec Alexandre Khanjonkov qui accepta de tourner son scénario La Chanson du marchand Kalachnikov[1], puis Mazeppa ou encore Un mariage russe au XVIIe siècle (1909). Ce dernier film était techniquement inabouti, avec des scènes trop rapides, aussi Khanjonkov prit aux côtés de Gontcharov un assistant, Piotr Tchardynine, qui se révélera comme un grand cinéaste du muet jusqu'à sa mise à l'écart définitive en 1928.

Poursuivant sa collaboration avec la compagnie de production de Khanjonkov (Société A. Khanjonkoff et compagnie), Gontacharov présente au public de nouveaux films comme Vanka-klioutchnik, Mazeppa, Tcharodeïka, etc., mettant en scène des personnages historiques. Gontcharov collabora aussi en 1909 et 1910 avec la filiale moscovite de la compagnie des Frères Pathé, et celle de la société Gaumont en Russie.

Son premier succès, avec la filiale russe de Pathé, est Le Joyeux Marchand, premier film russe en couleur[2]. Il retrouve Khanjonkov en 1911 pour le tournage d'un film sur la guerre de Crimée, La Défense de Sébastopol, film présenté à l'empereur lui-même et qui fut le premier long-métrage russe. Il utilisa des maquettes, fit des prises de vue de haut et des montages parallèles, marquant ainsi son goût pour l'innovation.

Il tourna ensuite en 1913 un film avec Tchardynine sur le règne de la maison des Romanov, puis d'autres films, plutôt conservateurs en comparaison avec ceux qui étaient montrés au public. il poursuit alors sa carrière au sein de la Société A. Khanjonkoff et compagnie dans des emplois administratifs et meurt prématurément, le .

Vassili Gontcharov a réalisé en tout plus de trente films, un tiers seulement ayant été conservé. Le cinéaste Evgueni Bauer réalise en 1916 Nina ou la Tragédie d'une jeune fille, sur un scénario de Gontcharov, lui rendant ainsi un hommage posthume[2].

Filmographie

Notes et références

  1. Ce film ne s'est pas conservé.
  2. Rachit Ianguirov, « Vassili Gontcharov », p. 39.

Voir aussi

Bibliographie

  • Rachit Ianguirov, « Vassili Gontcharov », dans Le Cinéma russe avant la révolution, ouvrage collectif, Éditions Ramsay / Réunion des musées nationaux, coll. « Ramsay Cinéma », 1989.

Liens externes

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