Hydrogénoarsénite de cuivre

L’hydrogénoarsénite de cuivre est un sel de cuivre et d'arsenic, surtout connu comme pigment, sous le nom de ou « vert de Scheele » ou « vert suédois. » Il est communément confondu avec l'arsénite de cuivre(II) Cu3(AsO3)2.

Pour les articles homonymes, voir Arsénite de cuivre.

Hydrogénoarsénite de cuivre
Identification
Nom UICPA hydrogénoarsénite de cuivre(II)
Synonymes

arsonate de cuivre
vert de Scheele
vert suédois

No CAS 10290-12-7
No ECHA 100.030.573
No CE 233-644-8
PubChem 25130
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule HAsCuO3CuHAsO3
Masse molaire[1] 187,474 ± 0,004 g/mol
H 0,54 %, As 39,96 %, Cu 33,9 %, O 25,6 %,
Précautions
Transport[2]
   1586   

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le pigment vert de Scheele n'est pas un composé clairement identifié et sa composition dépend de la manière dont il est fabriqué[3]. Une étude indique que le composé serait de l'arsénite de cuivre(II) dans une solution chaude, du métaarsénite de cuivre(II) lorsque la solution contient beaucoup d'arsenic et du diarsénite de cuivre (Cu2As2O5) lors d'une préparation à froid.

La composition standard associée à ce nom reste toutefois l'hydrogénoarsénite de cuivre[3],[4],[5], même si d'autres sources considèrent que ce nom correspond au métaarsénite de cuivre(II)[6].

Utilisation

Papier peint au vert de Scheele dans la « Femme à sa broderie » de Georg Friedrich Kersting (1812).

Pendant la plus grande partie du XIXe siècle, le vert de Scheele, plus éclatant et stable que les carbonates de cuivre de Proust, fut utilisé comme agent de teinture des papiers et cartons (notamment les papiers peints et les tentures), les pigments de peinture, les bougies en cire et même certains jouets d'enfant[7],[8]. On s'en servait aussi pour les textiles en coton et laine[9]. Par delà sa toxicité, la présence de cuivre fait qu'il perd de son éclat et noircit en présence de sulfures, transportés soit par l'air pollué au sulfure d'hydrogène, ou par d'autres pigments contenant du soufre.

La première alternative pour améliorer la stabilité de l'éclat cette teinture a été le vert de Paris, ou vert de Schweinfurt, qui cependant noircissait lui aussi à la longue. Les peintres impressionnistes paraissent l'avoir souvent utilisé[10]. Vers la fin du XIXe siècle, ces deux pigments furent remplacés par le vert de cobalt, bien moins toxique.

Comme le vert de Scheele, le vert de Paris a été utilisé comme insecticide dans les années 1930[6],[11],[12].

Malgré le nombre d'empoisonnements, le vert de Scheele a été employé comme colorant alimentaire pour bonbons[13], par exemple dans le blanc-manger de Greenock : depuis, les bonbons de couleur verte ne se vendent plus en Ecosse[14].

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Entrée « Copper(II) arsenite » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 29 septembre 2011 (JavaScript nécessaire)
  3. (en) David A. Scott, Copper and bronze in art : corrosion, colorants, conservation, Los Angeles, Getty Publications, , 515 p. (ISBN 0-89236-638-9), p. 306-310
  4. (en) Thomas B. Brill, Light, its interaction with art and antiquities, New York, Plenum Press, , 287 p. (ISBN 0-306-40416-8, lire en ligne), p. 226-227
  5. (en) Richard P. Pohanish, HazMat data : for first response, transportation, storage, and security, Hoboken, John Wiley & Sons, (réimpr. 2) (ISBN 0-471-27328-7), p. 272-273
  6. « Scheele's green », sur Cameo – cameo.mfa.org
  7. M. Cloez, « Sur les couleurs inoffensives pour la décoration des jouets d'enfants », Bull. Soc. d'Encouragement pour l'Ind. Nat., 3e série, vol. V, , p. 465-467
  8. (en) Pye Henry Chavasse, Advice to a Mother on the Management of her Children, Toronto, Willing & Williamson, (ISBN 0-659-99653-7, lire en ligne)
  9. (en) Kassia St. Clair, The Secret Lives of Colour, Londres, John Murray, (ISBN 9781473630819, OCLC 936144129), p. 224–226
  10. Jakob Povl Holck, « Au Danemark, le mystère des livres empoisonnés », Ouest-France, (lire en ligne)
  11. « Early Insecticides Used Against Insects in the 1930s », sur Living History Farm
  12. « Dangers in the Manufacture of Paris Green and Scheele's Green », Monthly Review of the U.S. Bureau of Labor Statistics, vol. 5, no 2, , p. 78–83 (JSTOR 41829377)
  13. John Timbrell, The Poison Paradox: Chemicals as Friends and Foes, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-280495-2), « Butter Yellow and Scheele's Green »
  14. « Media Release », sur Aberdeen Web Team, University of Aberdeen Web Team
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