Vicente Antonio García de la Huerta
Vicente Antonio García de la Huerta est un poète dramatique espagnol, né à Zafra, en , et mort en .
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(à 53 ans) Madrid |
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Serafín García de la Huerta (d) (petit-fils) |
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Genre artistique |
Pour les articles homonymes, voir Vicente García, García et Huerta (homonymie).
Le rôle de ce poète, plein de feu et de génie, mais inégal, le Crébillon espagnol, fut de réagir contre l’invasion de la littérature française, funeste, suivant lui, à l’art national, et ne pouvant qu’en activer la décadence. Pendant que Luzan, Yriarte, Cadalso, Jovellanos prêchaient, de leurs conseils et de leurs exemples, la croisade contre le vieux romantisme des Càlderon et des Lope de Vega, adjuraient les poètes d’observer les règles d’Aristote, calquaient Corneille, Racine et Molière, La Huerta, seul contre tous, tenait le drapeau de la vieille école. Ce qu’il y a de plaisant, et ce qui prouve bien la nécessité d’une rénovation littéraire à cette époque, c’est que La Huerta fit plutôt des tragédies que des drames. Rachel, son chef d’œuvre, est bien un drame, mais les unités y sont observées scrupuleusement ; Agamemnon est une tragédie entièrement dans le goût classique.
La tendance littéraire était donc invincible, puisque son seul adversaire s’y trouvait entraîné malgré lui. Ce fut plutôt par ses manifestes, ses critiques, ses poésies qu’il se sépara de ses rivaux ; sur le théâtre, il employait leurs procédés, quoiqu’il les combattit en théorie. Ce classique malgré lui a quelque chose de singulier. Son style seul, plus nerveux, plus coloré, plein d’inégalités et de soubresauts, atteste sus études approfondies des vieux maîtres. Dans quelques-unes de ses poésies, composées sans doute exprès et pour soutenir sa thèse, il se rattache à l’école de Gongora. Sa Rachel, ou la Juive de Tolède, dramatique épisode du règne d’Alphonse VI, est de 1778.
On lui doit, de plus, deux volumes de poésies, quelques ouvrages de critique, et un recueil très-estimé du vieux théâtre espagnol (17 vol. in-8°). Il était membre des trois Académies de Madrid, et mourut directeur de la Bibliothèque royale.
Avant d’être académicien et bibliothécaire, il avait eu une vie fort agitée. Il séjourna en Afrique (à Oran), peut-être un peu contre son gré ; mais on n'a sur cette période de sa vie que des renseignements confus. À partir du jour où, rentré en Espagne, ayant conquis la notoriété par un chef-d’œuvre, il entreprit cette fameuse campagne contre les novateurs, il fut criblé d’épigrammes par tout le monde. « Écrire mal comme La Huerta » était un proverbe, absolument faux du reste, parmi les lettrés. Quintana disait de lui, dédaigneusement « Assez de talent, peu de science, aucun goût. »
Il avait le tort de rester Espagnol, quand tout le monde était Français. Jovellanos lui-même, de relations si douces, le fit le héros de deux romances burlesques. Il passait, paraît-il, pour un peu fou, et, le jour de sa mort, il circula un quatrain, où il est dit qu’il laissait deux places vides en Espagne : sa place au Parnasse et une cellule à Saragosse, le Charenton de l’Espagne.
Source
- Grand dictionnaire universel du XIXe siècle
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