Vilbrun Guillaume Sam
Jean Simon Vilbrun Guillaume Sam, né le à Ouanaminthe et mort assassiné le à Port-au-Prince, est un homme politique et militaire qui fut président de la République du au [1].
Vilbrun Guillaume Sam | |
Vilbrun Guillaume Sam. | |
Fonctions | |
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Président de la République d'Haïti | |
– (4 mois et 18 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Joseph Davilmar Théodore |
Successeur | Edmond Polynice |
Secrétaire d'État de la Guerre et de la Marine | |
– | |
Président | Tirésias Simon Sam |
Prédécesseur | Septimus Marius |
Successeur | Pierre Nord Alexis |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean Simon Vilbrun Guillaume Sam |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ouanaminthe (Haïti) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Port-au-Prince (Haïti) |
Parti politique | Parti national |
Père | Tirésias Simon Sam |
Conjoint | Lucie Parisien |
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Présidents de la République d'Haïti | |
Fils du président Tirésias Simon Sam, Vilbrun Guillaume Sam accède à son tour à la présidence devenant le cinquième président en cinq années de turbulences. Pro-américain contrairement à ses prédécesseurs, Sam fut contraint de faire face à une révolte contre son propre régime, dirigée par le révolutionnaire Rosalvo Bobo, opposant aux gouvernements liés aux intérêts commerciaux et stratégiques des États-Unis. Pour conserver le pouvoir, Sam réagit durement contre ses adversaires politiques. Cela entraîne de violentes contestations et même des révoltes[2].
La présidence de Sam a été marquée par le chaos et la violence qui plus-tard entraîneront l'occupation du pays par les États-Unis. Répondant à la pression des États-Unis pour organiser un syndicat douanier similaire à ce que les Américains avaient créé pour la République dominicaine, Sam a passé la plupart de son temps à lutter contre ses ennemis politiques, dont Rosalvo Bobo et Oreste Zamor. En , lors de la révolte populaire menée par Zamor, Sam fait arrêter puis massacrer tous ses opposants, Zamor lui-même est fusillé. Cet acte unifie ses opposants qui se réunissent et déclenchent une nouvelle révolution. Sam ordonne la répression mais les soldats de l'ordre sont vaincus et le président est lynché par la foule[3]. Après cela, ses rares partisans encore en vie prennent la fuite.
Biographie
Carrière militaire
Jean Vilbrun Guillaume Sam est le fils du président Tirésias Simon Sam, c'est ainsi qu'il commence sa carrière en tant que commandant de la division nord d'Haïti. Par la suite, il est secrétaire d'État à la guerre sous le mandat de son père. En 1911, il aide Cincinnatus Leconte à accéder à la présidence avant de se détourner de ce dernier. Certains l'accuse même d'être à l'origine de l'attentat de 1912 ayant causé la mort du président Leconte, de membres de sa famille et de plusieurs ministres.
Ensuite, il se soulève contre le président Oreste Zamor avec le général Joseph Davilmar Théodore. Ces derniers poussent Zamor à la démission ce qui permet, le , l'élection de Théodore à la présidence.
Sous le mandat de Théodore, Sam change de camp et se détourne de ce dernier à cause de sa politique anti-américaine. Sam réuni un groupe d'opposants et se proclame "chef des mécontents". Avec une armée d'environ 1 000 hommes, il a commencé à marcher vers Port-au-Prince. Mais la démission de Théodore a permis d'empêcher le coup d'État.
Président de la République
Après la démission de Théodore, Sam est élu président de la République pour un mandat de sept ans[4]. Dès son accession à la présidence il est confronté à l'opposition du chef révolutionnaire Rosalvo Bobo.
Afin de consolider son pouvoir et d'imposer sa politique pro-américaine, le nouveau président a commencé à arrêter tous ses opposants politiques potentiels ainsi que leurs familles. Certains ont interpréter cet événement comme le début d'une dictature. À la fin du mois d' , environ 200 des personnes les plus éminentes d'Haïti sont retenues captives au pénitencier national. Tous avaient été détenus sans ordonnance d'un tribunal et sans aucune preuve d'avoir conspiré contre le gouvernement.
Ces mesures impopulaires pousse l'ancien président Oreste Zamor à soutenir l'action de Rosalvo Bobo. Cela aboutit à un violent mouvement populaire qui fragilise la position du président.
Révolution
Zamor, qui n'approuve la politique pro-américaine du président, organise un important soulèvement populaire qui menace de renverser le gouvernement. Mais Sam garde le contrôle de la situation et fait exécuter 167 prisonniers politiques, tous issus de riches familles mulâtres ayant une descendance et des liens avec la communauté allemande.
Sous ordre du président, le chef de la police Charles Oscar Etienne fait tuer tous les prisonniers politiques et fait même exécuter l'ancien président Zamor.
Le matin du , avant l'aube, quelqu'un tire sur le président Sam. Il est touché à la jambe. Pris de panique, il quitte le Palais national et se rend à l'ambassade de France, où il a obtient l'asile. Les chefs révolutionnaires font irruption dans l'ambassade, s'emparent du président, le traînent dehors, le battent à mort puis jettent son corps sur la clôture de fer de l'ambassade où la population était en attente. Pendant les deux semaines suivantes, le pays est dans le chaos.
Mort et conséquence
La nouvelle de l'exécution du président Sam atteint les navires de la marine américaine ancrés dans le port de la ville. Le président Woodrow Wilson, qui se méfie de la tournure des événements en Haïti, et en particulier de la possibilité que Rosalvo Bobo pourrait prendre le pouvoir, ordonne aux troupes américaines de prendre le contrôle de tous les ports haïtiens. Ils débarquent le lendemain de la mort du président, le . Commence alors une occupation du pays qui va durer pendant dix-neuf ans, jusqu'en .
Notes
- Chef du Pouvoir exécutif du au , puis président de la République.
- « HaitianTV | Vilbrun Guillaume Sam », sur www.haitiantv.com (consulté le )
- « Éphéméride du Jour…27 juillet 1915, Lynchage du 26e Président d’Haïti, Vilbrun Guillaume Sam », sur Radio Vision 2000, (consulté le )
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