Villa Ehret

La Villa Ehret est une villa se situant en Alsace, sur le territoire de la commune de Natzwiller dans le Bas-Rhin. La villa fait partie du Camp de concentration de Natzwiller-Struthof dans elle était la Kommandantur (siège du commandement du camps).

Villa Ehret

La villa et sa piscine en 2018
Nom local Zubring
Période ou style néo régional, alsacien
Type Villa, maison de chasse
Début construction début du XXe siècle
Propriétaire initial Ehret (banquier strasbourgeois)
Destination initiale maison de chasse
Propriétaire actuel Office National des Anciens combattants et victime de Guerre (ONAVG)
Ministère des Armées
Destination actuelle Lieu de mémoire et du souvenir
Protection  Classé MH (2011)
Coordonnées 48° 27′ 17″ nord, 7° 15′ 06″ est
Pays France
Région historique Alsace
Département Bas-Rhin
Localité Natzwiller
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Géolocalisation sur la carte : Alsace
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

Dès le dernier quart du XIXe siècle, le site du Struthof était très fréquenté par les randonneurs en été et les pratiquants de sports d'hiver. En patois, on appelait l'endroit également « Zubring » ou « Zybrink », (Aux Genêts), nom qui fut donné à la villa par son propriétaire. Le lieu-dit « Tête des Genêts », d'où partaient les pistes de luge et de ski, fut par la suite retenu pour l'implantation du camp de concentration. La villa fut construite début du XXe siècle pour un banquier strasbourgeois du nom d'Albert Ehret (créateur de la société alsacienne de banque , Sogenal)[1]. La piscine attenante a été aménagée en 1931.

En 1941, la villa fut réquisitionnée. Située à proximité de l'entrée du futur camp et en bordure du chemin de liaison entre le camp-bas et celui des détenus, la villa possédait tous les critères pour être utilisée comme poste de commandement du camp. Les anciennes photos permettent de se rendre compte de la totale nudité des lieux entre le camp du haut, la villa Ehret et le camp du bas (hôtel et annexes).

La surveillance de tous les mouvements pouvait donc parfaitement s'exercer, notamment depuis la villa. Le bâtiment resta toujours à l'extérieur de la clôture du camp des détenus. Plusieurs bureaux, un étage de dortoir, et un centre de communications radio y furent aménagés. Le service du poste était composé de six gradés SS dont trois femmes SS pour le service téléphonique et dactylographique. Le 3e commandant du camp, Josef Kramer[2], y occupait un logement pendant ses fonctions au camp entre et [3].

Le , la villa est classée au titre des monuments historiques[4].

La villa vue de l'Ouest. On distingue en bas à gauche la piscine

Description de la villa

La villa est construite de type « néo-régionaliste », utilisant des matériaux censés évoquer une certaine rusticité, comme les pierres de grès traitées en "façon rustique", les tavaillons de bois ou la couverture en tuile plate traditionnelle dite "Biberschwantz". Installée sur un versant à forte pente, la villa a son entrée par le mur-gouttereau sud, seule façade accessible de plain-pied. Les façades ouest et nord du rez-de-chaussée surélevé sont recouvertes d'un essentage en plaques de tôles aux motifs d'écailles pressées.

La piscine en béton offre une surface au sol quasi équivalente à celle de la villa. De plan rectangulaire, orientée d'Est en Ouest, elle se présente dans le prolongement visuel des grandes baies du salon du rez-de-chaussée. Cinq degrés d'un escalier faisant toute la largeur de la structure permettent d'accéder au bas de la piscine qui s'enfonce progressivement jusqu'à près de 2,50 m environ à son extrémité Ouest. A la surface du sol, le pourtour est pourvu d'une large rigole de débordement. Il subsiste encore la tuyauterie d'amenée de l'eau, ainsi que le système de siphon et de bouchage du fond de la piscine. Tout le tour de cette piscine était en fait une rigole en escargot , l'eau se chauffait ainsi par le soleil et venait à réchauffer la piscine , un System ingénieux pour l'époque .

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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