Vitriol
Le vitriol, mot issu d'ancien français vedriol « sulfate de fer », attesté dans Les Gloses de Rachi au XIe siècle, souvent synonyme de couperose, qualifiait un composé dit sulfaté, à base d'anions sulfates.
Sulfates
Il pouvait s'agir suivant le contexte ou le lieu :
- de sulfate ferreux, appelé aussi sulfate de protoxyde de fer, couperose, couperose verte, vitriol martial, vitriol vert, mars vitriolé, etc. ;
- de sulfate de zinc, appelé aussi vitriol blanc, couperose blanche, vitriol de zinc, zinc vitriolé, etc. ;
- de sulfate de cuivre, appelé aussi sulfate de deutoxyde de cuivre, couperose bleue, cuivre vitriolé, vitriol bleu, vitriol de cuivre, vitriol de Chypre, etc. ;
- de sulfate d'ammonium ou vitriol ammoniacal ;
- de sulfate d'aluminium ou vitriol d'argile ;
- etc.
Vitriol fumant
Le vitriol fumant, populairement abrégé en vitriol ou formé par ellipse savante, est un terme ancien qui correspond à l'acide sulfurique. Ce liquide dense est un acide fort d'aspect huileux, fumant, très corrosif et agressif. L'acide sulfurique était autrefois nommé par les alchimistes ou les vieux chimistes avec les termes d'huile de vitriol ou d'esprit de soufre.
Le sulfate de cuivre, de zinc ou de fer peuvent être produits au laboratoire par réaction d'oxydation ou attaque respective des métaux cuivre, zinc et fer, avec l'acide sulfurique.
Alchimie
En alchimie et en Franc-maçonnerie, l'acronyme V.I.T.R.I.O.L. se décrypte Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem, c'est-à-dire : « Visite l'intérieur de la terre et, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée »[1].
L'acronyme apparaît pour la première fois, et sous une forme un peu plus longue, dans le Traité de chimie paracelsique sur la transmutation des métaux de Gérard Dorn sous la forme V.I.T.R.I.O.L.V.M. : Visitabitis Interiora Terrae Rectificando, Invenietis Occultum Lapidem Veram Medicinam : « Vous visiterez les intérieurs de la terre en rectifiant, vous trouverez la pierre cachée, vraie médecine »[2],[3].
On trouve encore l'acrostiche V.I.T.R.I.O.L.E.V.M. (... Et Veram Medicinam), le mot vitrioleum signifiant « l'huile (oleum) du verre (vitri) ».
Dans sa préface au Message Retrouvé de Cattiaux, Lanza del Vasto modifie ainsi la formule : « Et toi, Cattiaux, mon ami, as-tu trouvé la Pierre ? [...] As-tu visité les intérieurs de la terre, et rectifiant, trouvé l'occulte joyau et la vraie médecine ? »[4],[5]
Notes et références
- Kerbellec 1988, p. 237.
- (la) G. Dorn, Congeries Paracelsicae chemiae de transmutationibus metallorum, Francfort, , 277 p. (lire en ligne), p.144.
- C. Thuysbaert, Paracelse, Dorn, Trithème, Éditions Beya, , 613 p. (ISBN 978-2-9600575-7-7), p.359.
- « Préface − Le message retrouvé », sur http://lemessageretrouve.net (consulté le )
- L. Cattiaux, Le Message Retrouvé, Grez-Doiceau, Beya / diff. Edidit, , 417. (ISBN 978-2-9600575-0-8), Préface.
Bibliographie
- Jean-Sébastien-Eugène Julia de Fontenelle et Henri Tollard, Manuel de l'herboriste, de l'épicier-droguiste et du grainier-pépiniériste horticulteur : contenant la description des végétaux, les lieux de leur naissance, leur analyse chimique et leurs propriétés médicales, t. 2, Paris, (lire en ligne)
- Philippe G. Kerbellec, Comment lire Raymond Roussel : Cryptanalyse, Paris, Jean-Jacques Pauvert, , 264 p. (ISBN 978-2-87697-035-9)