Vol SilkAir 185

Le vol SilkAir 185 était un vol de la compagnie aérienne SilkAir entre Jakarta et Singapour. Le , le Boeing 737-36N assurant le vol s'écrase dans le fleuve Musi, à proximité de la ville de Palembang, en Indonésie. Les 97 passagers et sept membres d'équipage périssent dans l'accident.

Vol SilkAir 185

Représentation de l'avion en chute.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeDislocation en vol et collision avec le sol
CausesCause contestée :
SiteMusi (Indonésie)
Coordonnées 2° 27′ 30″ sud, 104° 56′ 12″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBoeing 737-36N
CompagnieSilkAir
No  d'identification9V-TRF
Lieu d'origineAéroport international Soekarno-Hatta (Indonésie)
Lieu de destinationAéroport de Singapour Changi (Singapour)
Passagers97
Équipage7
Morts104 (tous)
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : Indonésie

Ce crash, qui a fait l'objet de plusieurs enquêtes, a provoqué une immense controverse dans le monde de l'aviation[1].

Déroulement du vol 185

Le vol 185 devait relier Jakarta et Singapour. Le Boeing 737 qui assure le vol n'est au moment des faits en service que depuis 11 mois[2], ce qui en faisait un avion quasiment neuf.

À 15 h 37 heure locale, l'appareil décolle de l'aéroport international Soekarno-Hatta et obtient l'autorisation du contrôleur aérien de monter à 35 000 pieds. À 16 h 5, alors que l'avion chemine vers Palembang, l'enregistreur de conversations du poste de pilotage s'arrête, pour une raison indéterminée[2]. À 16 h 10, le contrôleur aérien informe le vol 185 de sa position et lui donne des instructions à suivre pour contacter la tour de Singapour[2]. L'équipage accuse réception de l'appel. À 16 h 11, c'est cette fois l'enregistreur des données du vol qui s'arrête.

À 16 h 12, le vol est toujours à 35 000 pieds lorsqu'il plonge soudainement en spirale vers le sol[2]. L'avion finit par se disloquer en vol et s'écrase dans le delta de la rivière Musi[2]. Parmi les morts figure la mannequin et femme de lettres singapourienne Bonny Hicks[3].

Les boîtes noires du Boeing sont assez rapidement récupérées mais on constate que toutes deux ont été déconnectées peu avant le piqué de l'avion. Le NTSC (Bureau d'enquête indonésien sur les accidents de transport) et le NTSB (Bureau d'enquête américain) vont lancer chacun une enquête sur le crash, qui vont aboutir à une controverse.

Enquêtes

Conclusions du NTSC

Débris récupérés du vol 185 SilkAir.

Les enquêteurs du Comité national pour la sécurité dans les transports (NTSC) indonésien et du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) américain ont partagé la même conclusion[réf. nécessaire] : un suicide du pilote.

Seulement, le directeur du NTSC, souhaitant éviter un scandale et estimant que les preuves n'étaient pas suffisantes a refusé cette conclusion et l'a modifié par « Indéterminé » dans le rapport.[réf. nécessaire]

[précision nécessaire]

Conclusions du NTSB

Le NTSB a lui livré un rapport d'enquête différent du NTSC. Selon le bureau américain, aucune défaillance mécanique n'a été détectée, et il estime donc que les boîtes noires ont été débranchées volontairement[2]. Le NTSB a estimé en utilisant des modélisations informatiques que le commandant de bord aurait volontairement manipulé les commandes de manière à provoquer la spirale mortelle de l'avion[1], afin de faire écraser l'avion et de se suicider, en emportant tous les passagers avec lui[1]. Il aurait personnellement éteint les boîtes noires dans ce but. L'élément décisif de l'enquête est qu'il fut démontré, simulateur à l'appui, que le piqué très abrupt de l'avion ne pouvait avoir été effectué que par une manœuvre manuelle car aucune panne possible ne pouvait provoquer une trajectoire en piqué aussi courte que celle enregistrée par les radars par rapport au point d'impact où furent récupérés 75 % des débris de l'épave.

Le NTSB a estimé pouvoir prouver cette théorie par le fait que le pilote connaissait à l'époque de l'accident des difficultés financières importantes[2], point contesté par les enquêteurs indonésiens, qui auraient motivé un suicide. Néanmoins, cette théorie a été beaucoup critiquée par des experts, qui ont estimé que le comportement du commandant de bord le jour du crash ne ressemblait pas du tout à celui de quelqu'un qui va se suicider : il avait fait une annonce de départ tout à fait normale aux passagers et semblait avoir demandé à sa femme de venir le chercher à son arrivée à l'aéroport.

Conclusions de la Cour suprême de Californie

En 2004, la Cour suprême de Californie a jugé le cas du vol 185 à la suite d'une plainte de familles de victimes du crash.

La cour a estimé suivant les enquêtes d'autres experts que le crash était dû à une servo-valve défectueuse de l'unité de commande de l'alimentation contrôlant la gouverne de direction de l'avion[1].

Les experts ont trouvé que les derniers instants du vol 185 présentaient les mêmes caractéristiques que celles de deux crashs antérieurs dus à de telles défaillances, les vols 585 United Airlines et 427 US Air. Une telle défaillance bloque la gouverne dans le sens opposé de l'action des pilotes et rend ainsi l'avion incontrôlable. Parker-Hannifin, le fabricant de la gouverne, fut condamné à une amende de 43 millions de dollars US[4].

La FAA a ordonné une mise à niveau de tous les systèmes de gouverne de directions des Boeing 737 [5] (Voir : Accidents liés à la gouverne du Boeing 737).

Médias

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé Poussé à bout (saison 12 - épisode 13)[6].

Notes et références

Liens externes

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