Women House

Women House est une exposition d'art organisée par le National Museum of Women in the Arts (NMWA) et le Musée du 11 Conti, Monnaie de Paris. Elle a eu lieu du au à la Monnaie de Paris[1] et au National Museum of Women in the Arts à Washington D.C[2] du au . À l'occasion du 30e anniversaire du National Museum of Woman in the Arts, Women House commémore  Womanhouse, première installation artistique féminine dans le monde occidental[3].

Historique

Womanhouse (années 1970)

En 1969, Judy Chicago, artiste et enseignante à la California State University à Fresno à l'époque, permet dans son atelier l'usage de matériaux et techniques dites féminines à la suite de la demande de certaines étudiantes qui se sentaient plus à l'aise avec le fil et l'aiguille, le tissu et la couture [3].

En 1971, Paula Harper (en), une des premières historiennes de l'art féministe, propose un projet sur le thème novateur à cette époque là de l'espace domestique à Judy Chicago et ses étudiantes. Paula Harper leur propose une maison abandonnée dans laquelle elles présentent des projets divers notamment des performances comme  Cock and Cunt [Bite et con] de Judy Chicago. L'événement est un succès, visité par des milliers de personnes et devient mythique[3],[4],[5],[6],[7].

Women House

L'exposition Women House est une adaptation de l’exposition Womanhouse de 1972, et fait référence également à l’essai de Virginia Woolf, Une Chambre à soi, publié en 1929. L’exposition interroge la construction théorique et parfois politique de l'espace domestique, considéré comme le lieu de domination du corps féminin. Elle est placée sous le commissariat de Camille Morineau, Directrice des Expositions et des Collections de la Monnaie de Paris et de Lucia Pesapane, Commissaire d’exposition à la Monnaie de Paris[8],[9],[10],[11],[12]. Les artistes, dont les œuvres composent cette exposition, sont des femmes. Camille Morineau fut déjà il y a quelques années la commissaire générale d'une exposition consacrées aux femmes artistes, au centre Beaubourg, elles@centrepompidou, présentée de à , qui avait également marquée les esprits[13].

Cette exposition Women House présente la maison comme un refuge, parfois une prison, mais elle la présente surtout comme un espace de création [14],[15] « car les femmes sont restées assises à l'intérieur de leurs maisons pendant des millions d'années, si bien qu'à présent les murs mêmes sont imprégnés de leur force créatrice » (Virginia Woolf, Une chambre à soi, 1929[16]).

Elle est exposée au musée de la Monnaie de Paris, en 2017, puis au National Museum of Women in the Arts, un musée de Washington destiné à la production artistique féminine, fondé en 1981 et ouvert en 1987.

Les artistes

Références

  1. https://www.monnaiedeparis.fr/fr/expositions-temporaires/women-house
  2. « National Museum of Women in the Arts - site officiel », sur nmwa.org.
  3. Catalogue d'exposition, Women House, Manuella Editions, 2017, (ISBN 978-2-917217-92-4)
  4. Roxana Azimi, « Judy Chicago, artiste envers et contre tous », Le Monde, (lire en ligne)
  5. Fabienne Dumont et Séverine Sofio, « Esquisse d’une épistémologie de la théorisation féminine en art », dans Séverine Sofio, Perin Emel Yavuz et Pascale Molinier (coordonné par), Genre, féminisme et valeur de l'art, Éditions L’Harmattan, (lire en ligne), p. 25
  6. (en) William Grimes, « Miriam Schapiro, 91, a Feminist Artist Who Harnessed Craft and Pattern, Dies », The New York Times, (lire en ligne)
  7. (en) « The 25 Works of Art That Define the Contemporary Age », The New York Times, (lire en ligne)
  8. (en) Sarah Cascone, « Judy Chicago and Miriam Schapiro’s Epoch-Making Feminist Installation ‘Womanhouse’ Gets a Tribute in Washington, DC », artnet, (lire en ligne)
  9. Emmanuelle Lequeux, « Women House , la prison du foyer », Le Monde, (lire en ligne)
  10. Clémentine Mercier, « Women House, visions émancipées », Libération, (lire en ligne)
  11. « L’EAC a vu : Women House, l’art au féminin », Connaissance des arts, (lire en ligne)
  12. Isabelle Chenu, « Women House, le féminisme explore la maison », Radio France internationale, (lire en ligne)
  13. Valérie Duponchelle, « Portes ouvertes à Women House », Le Figaro, (lire en ligne)
  14. (en) « Women, Art, and the Houses they Built », The New York Times, (lire en ligne).
  15. (en) « Women House asks: Is the home a sanctuary or a prison », The Washington Post, (lire en ligne).
  16. Virginia Woolf, Une chambre à soi, 1929, (ISBN 978-2264033604)

Bibliographie

  • Virginia Woolf, Une chambre à soi, 1929, (ISBN 978-2264033604)
  • Camille Morineau (dir.) et Lucia Pesapane (dir.) (préf. Aurélien Rousseau, Susan Fisher Sterling (en)), Women house (catalogue d’exposition, Paris, Monnaie de Paris, 20 octobre 2017-28 janvier 2018 ; Washington, National Museum of Women in the Arts, 9 mars-8 mai 2018), Monnaie de Paris, Manuella, (ISBN 978-2-917217-92-4)
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