Xanthippe (père de Périclès)
Xanthippe (en grec ancien Ξάνθιππος / Xánthippos) est un riche homme politique athénien et général de la fin du VIe et du début du Ve siècle av. J.-C. (c. 525 - -475).
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Stratège athénien |
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Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Ξάνθιππος |
Activités | |
Famille |
Bouzyges (d) |
Père |
Ariphron (d) |
Conjoint | |
Enfants |
Conflits |
Bataille du cap Mycale Siège de Sestos (d) |
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Biographie
Issu de la vieille famille des Bouzyges, fils d'Ariphron et père de Périclès, il est associé au clan Alcméonide, il n'est pas né dans cette famille : il a épousé la nièce de Clisthène, Agaristé, et finit par représenter leurs intérêts au gouvernement. Il se distingue dans l'arène politique athénienne en étant un champion du parti aristocratique. Sa rivalité avec Thémistocle conduisit à son ostracisme en -484, mais il est rappelé d'exil quand les Perses envahissent la Grèce, au cours de la seconde guerre médique. Il se distingue en ayant une contribution décisive lors de la victoire des Grecs à la bataille du cap Mycale (-479), et reprend ensuite une place prépondérante dans l'empire athénien.
Débuts de la carrière politique et ostracisme
En tant que citoyen-soldat et membre de l'aristocratie, Xanthippe a très probablement combattu pendant la bataille de Marathon en -490 ; sa première occurrence qui nous est parvenue a lieu l'année suivante, quand il conduisit les poursuites contre Miltiade le Jeune, le général qui avait convaincu les Athéniens de résister aux Perses puis les avait conduits à la victoire à Marathon. Miltiade avait en effet demandé une flotte de 70 navires et un renfort de troupes à sa disposition, comme récompense pour sa victoire, disant qu'il ne voulait pas révéler ses intentions mais que ce qu'il projetait aurait un grand bénéfice pour toute la cité. Les Athéniens accédèrent à son vœu, mais Miltiade attaqua alors Paros et rencontra des obstacles qui le firent revenir les mains vides et grièvement blessé[1]. Beaucoup d'Athéniens s'estimèrent alors trompés. Les Alcméonides étaient les rivaux politiques traditionnels du clan de Miltiade, les Philaïdes : ils conduisirent un procès contre le héros de Marathon, Xanthippe défendant leur cause et demandant la peine de mort contre Miltiade. Miltiade, grièvement blessé, ne put se défendre pendant le procès, bien que ses amis réussirent à lui faire éviter l'exécution. Il est condamné à une lourde amende de cinquante talents et, incapable de payer, il meurt en prison des suites de ses blessures en -489 (version contestée par Hérodote[2], qui est sous le patronage de Périclès, fils de Xanthippe. Platon, dramatisant ce procès, rapporte dans son Gorgias que Miltiade aurait été condamné à être précipité dans une fosse sans l'intervention du premier prytane et seulement emprisonné. Les Athéniens regrettèrent plus tard le traitement réservé à leur héros, mais le procès servit en tout cas à Xanthippe, qui succéda immédiatement à Miltiade en tant qu'homme politique prééminent dans la cité[3].
Cette prééminence de Xanthippe fut courte, du fait de l'émergence de Thémistocle, un homme politique chef du parti populaire des démocrates : il était opposé à Xanthippe qui représentait l'aristocratie. Xanthippe se joint à Aristide le Juste, un allié politique, pour lutter contre les ambitions de Thémistocle[4] mais Thémistocle court-circuita leurs manœuvres avec une série d'ostracismes. Les classes sociales inférieures adhérèrent à son populisme et cinq ostracismes d'aristocrates importants furent prononcés pendant les années 480, dont Xanthippe et Aristide furent entre autres victimes, respectivement en -484 et -483.
Retour à Athènes
Un ostracisme conduisait normalement à un exil de 10 ans; cependant, en 480 ou 479 av. J.-C., lorsque les Perses envahirent à nouveau la Grèce, Thémistocle rappela à Athènes à la fois Xanthippe et Aristide afin d'aider à la défense de la cité. Les rivaux politiques abandonnèrent momentanément leurs différends pour préparer la guerre : la cité fut désertée pour organiser la défense depuis les îles voisines (Athènes, vidée de ses habitants, fut d'ailleurs incendiée par Xerxès).
Plutarque relate un conte populaire au sujet du chien de Xanthippe, laissé par son maître quand les Athéniens se mirent à l'abri dans les îles de Salamine : selon cette légende, le chien était si loyal qu'il sauta dans l'eau et nagea dans le sillage du bateau de Xanthippe, réussissant à atteindre l'île avant d'y mourir d'épuisement. À l'époque de Plutarque (né en 46 apr. J.-C. et mort en 125), il existait encore un endroit à Salamine appelé « la tombe du chien[5] ».
Bien que cela ne soit pas mentionné directement, il semblerait que Xanthippe fut au moins présent, ou même peut-être combattit, à la bataille de Salamine en -480, bataille qui sauva les Athéniens et fit commencer le reflux des envahisseurs perses.
Il prend en tout cas part, en tant que stratège, aux côtés du roi spartiate Léotychidas II à la bataille du cap Mycale qui, selon Hérodote, se déroule le même jour que la bataille de Platées. En cette même année 479 av. J.-C., il est élu archonte éponyme. Il succède également à Thémistocle en tant que commandant de la flotte athénienne tandis qu'Aristide le Juste est nommé à la tête des forces terrestres et remporte l'éclatante victoire de Platées (les raisons de l'écartement de Thémistocle, pourtant grand vainqueur de Salamine, restent obscures)
Siège de Sestos
Après la bataille du cap Mycale, les Spartiates suggérèrent d'abandonner la défense des colonies ioniennes d'Asie Mineure, qu'il était difficile de protéger des Perses voisins. Xanthippe refusa cette proposition : Athènes était la « cité-mère » de beaucoup des colonies d'Ionie et la ville demandait au contraire une défense commune. Les Grecs se dirigèrent donc vers l'Hellespont (actuel détroit des Dardanelles) afin de détruire le pont qui s'y trouvait, mais quand les Spartiates découvrirent que le pont avait été détruit, ils rentrèrent dans leur cité. Xanthippe demeura et mena les forces restantes à l'assaut contre la ville de Sestos en Chersonèse, qui avait été conquise par les Perses et laissée sous la gouvernance du tyran Artayctès. Sestos contrôlait la partie européenne de l'Hellespont ainsi que tous les navires qui y circulaient : dans la mesure où Athènes était très dépendante du grain importé du sud de l'actuelle Russie, le commerce avec la mer Noire était stratégiquement essentiel et Xanthippe était déterminé à ramener la voie maritime sous la protection athénienne.
Après un siège hivernal, Artayctès et son fils tentèrent de s'enfuir, ils furent capturés. Artayctes offrit 200 talents à Xanthippe pour qu'il épargne sa vie - une somme considérable ; Xanthippe refusa et fit lapider son fils devant ses yeux avant de le crucifier. Hérodote, qui écrivait sous le patronage de Périclès, interrompt là son récit des guerres médiques.
Notes et références
- Hérodote, Livre VI, p.132-135
- Hérodote, Histoires, Livre VI (lire en ligne), p. 132 sq.
- (en) Sacks, Murray, Ibid, (2009)
- (en) Evelyn Abbott, Pericles and the Golden Age of Athens, G. P. Putnam's sons,, (1892), p.17
- Plutarque, Les Vies parallèles : Thémistocle-Camillus.-Périclès.-Fabius.-Alcibiade
Bibliographie
- (grc + fr) Platon (trad. du grec ancien par Louis Méridier, préf. Jean-François Pradeau), Ménexène, Paris, Les Belles Lettres, , 2204 p. (ISBN 2-251-79913-3), p. 7.
- Luc Brisson (dir.) et Monique Canto-Sperber (trad. du grec ancien), Gorgias : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9), p. 497.
- Luc Brisson (dir.) et Daniel Loayza (trad. du grec ancien), Ménexène : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9), p. 1037.
Sources
- Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne]
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne]
- M. C. Howatson (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité : Mythologie, Littérature, Civilisation, Paris, Robert Laffont, 1993.
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], I, 25, 1.
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