Xcacau Corona

Xcacau Corona (prononcé /ʃkakau kɔʁɔna/ ) est une corona  formation géologique en forme de couronne  sur la planète Vénus par 56° S et 131° E. Elle est située dans le quadrangle d'Henie.

Xcacau Corona
Xcacau Corona par Magellan, bordée par la plaine de Laimdota.
Géographie
Astre
Coordonnées
Diamètre
200 km
Quadrangle
Géologie
Type
Nature
Exploration
Éponyme
Localisation sur la carte de Vénus

Géographie et géologie

Située au sud-est d'Aphrodite Terra, la plus vaste terra vénusienne, Xcacau Corona est bordée par deux grandes plaines, Laimodata Planitia au nord-ouest et Imapinua Planitia au sud-est. Elle est reliée à une autre corona située sur son flanc sud-ouest, Latmikaik Corona, par une vallée longue de 600 km, Tellervo Chasma[1]. Elle couvre une surface circulaire d'environ 200 kilomètres de diamètre[2].

Xcacau Corona présente les caractéristiques morphologiques structurelles générales d'une corona, à savoir un anneau de crêtes, relativement modeste par rapport à celui de diamètre d'Artemis Corona, la plus grande corona de Vénus avec un diamètre exceptionnel de 2 600 km, encerclant une région centrale riche en structures volcaniques. Une fois gravie la pente extérieure et franchie la couronne tectonique, le relief intérieur d'une corona commence par descendre en une fosse périphérique qu'on dénomme « les douves », puis resurgit généralement en un bombement central. Au centre du bombement, des dépressions de type caldera parachèvent souvent le tableau[3]. Une petite caldera est ainsi visible sur le bord sud de Xcacau Corona.

Extrait (simplifié) de la carte structurale détaillée à grande échelle régionale de la région Niobe-Aphrodite (NAMA).

L'image radar prise par la sonde spatiale Magellan fait apparaître des striures sensiblement rectilignes qui traversent Xcacau Corona, orientées dans le sens SE-NO, ainsi que des rides ressemblant à des vaguelettes orientées sensiblement perpendiculairement aux striures précédentes. L'explication de ces éléments structuraux peut être trouvée dans l'étude publiée en par V.L. Hansen[Note 1] et I. López[Note 2] ayant pour objet d'établir une cartographie structurale détaillée à grande échelle régionale, celle de la région Niobe-Aphrodite, apportant un éclairage nouveau sur l'évolution historique des changements de régimes tectoniques de la planète Vénus dans cette zone. La région couverte, dénommée NAMA (pour Niobe-Aphrodite map area) s'étend sur 120 000 000 km2, soit 25 % de la surface de Vénus, correspondant au quadrangle de coordonnées (57N-57S, 60E-180E). Elle englobe Aphrodite Terra, longeant l'équateur par le sud sur une quinzaine de milliers de kilomètres avec une altitude moyenne de 3 000 m, l'autre « continent » vénusien étant Ishtar Terra, près du pôle nord, et les basses terres qui l'entourent. Xcacau Corona se trouve dans la partie sud-est de cette carte[4].

Deux types d'éléments géologiques structuraux caractérisent l'environnement de Xcacau Corona : les striures orientées SE-NO sont des fractures appartenant à un ensemble homogène de fractures radiantes dénommé « Artemis Chasma radial fractures » (ARF), les rides sensiblement perpendiculaires appartiennent quant à elles à un ensemble de rides concentriques autour d'Artemis Corona dénommé « Artemis Chasma concentric wrinkle ridges » (ACWR). La nature des motifs d'ARF et de ACWR diffère entre le nord et le sud de la NAMA. Au sud de NAMA (où se trouve Xcacau), les fractures ARF sont plus longues, plus fines et plus développées que dans le nord. De même le tracé des ACWR est moins interrompu dans le sud qu'au nord[5].

Les auteurs de l'étude distinguent ainsi trois ères géologiques se succédant dans le temps pour la formation de la croûte vénusienne dans la région NAMA : l'ère ancienne (« ancient era »), puis l'aire de la structure Artemis, où se forme Artemis Corona et tous les éléments structuraux associés (chasmata, ARF et ACWR), et enfin l'ère FZC (« fracture zone complex ») où diverses fracturations apparaissent[6].

L'origine et la nature géologiques des coronæ de Vénus ne sont pas bien comprises. Selon l'hypothèse jugée la plus probable[7], il s'agirait de la manifestation en surface, sous une croûte fine et plastique, de la remontée de panaches mantelliques provoquant un renflement localisé avec expansion centrale et compressions latérales[8],[9],[10], analogue à un point chaud. Cette activité tectonique toujours en cours pourrait constituer une alternative à la tectonique des plaques, probablement absente sur Vénus actuellement[10].

Nom

Xcacau Corona a été nommée en 1997 en référence à Xcacau, déesse quiché du cacao[2] et de la fertilité[11].

Notes et références

Notes

  1. V.L. Hansen exerce dans le département des sciences de la Terre et de l'environnement de l'université Duluth du Minnesota
  2. I. López exerce dans le département de biologie et de géologie, de physique et de chimie inorganique de l'université Rey Juan Carlos de Madrid.

Références

  1. (en) Union astronomique internationale, « Planetary Names: Chasma, chasmata: Tellervo Chasma on Venus », sur planetarynames.wr.usgs.gov, (consulté le ).
  2. (en) USGS — Gazetteer of Planetary Nomenclature.
  3. Frankel 1993, p. 197.
  4. (en) V. L. Hansen et I. López, « Mapping of geologic structures in the Niobe‐Aphrodite map area of Venus: unraveling the history of tectonic regime change », Journal of geophysical research, (DOI 10.1029/2018JE005566), Chap.4 - The Niobe-Aphrodite Map Area (NAMA)
  5. (en) V. L. Hansen et I. López, « Mapping of geologic structures in the Niobe‐Aphrodite map area of Venus: unraveling the history of tectonic regime change », Journal of geophysical research, (DOI 10.1029/2018JE005566), Chap. 5.4 Artemis Radial Fracture Suite and Artemis Concentric Wrinkle Ridge Suite
  6. (en) V. L. Hansen et I. López, « Mapping of geologic structures in the Niobe‐Aphrodite map area of Venus: unraveling the history of tectonic regime change », Journal of geophysical research, (DOI 10.1029/2018JE005566), Chap. 6 Evolution of Tectonic Régimes in the Niobe-Artemis Map Area
  7. (en) Ellen R. Stofan, Duane L. Bindschlader, James W. Head et E. Marc Parmentier, « Corona Structures on Venus: Models of Origin », Journal of Geophysical Research, vol. 96, no E4, , p. 20 933–20 946 (DOI 10.1029/91JE02218, lire en ligne).
  8. (en) R. E. Ernst et D. W. Desnoyers, « Lessons from Venus for understanding mantle plumes on Earth », Physics of the Earth and Planetary Interiors, vol. 146, nos 1-2, , p. 195–229 (DOI 10.1016/j.pepi.2003.10.012).
  9. (en) Vicki L. Hansen, « LIPs on Venus », Chemical Geology, vol. 241, nos 3-4, , p. 354–375 (DOI 10.1016/j.chemgeo.2007.01.020).
  10. (en) Simone Ulmer, « Hotspot Venus », sur www.ethz.ch, (consulté le ).
  11. (en) Thomas Athol Joyce, Mexican Archaeology, Books on Demand, 2012 (première édition 1914), 458 p. (ISBN 978-3-8460-0417-3, lire en ligne), Tha Maya religion, page 221.

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Frankel, Les volcans du système solaire, Paris, Armand Colin, , 294 p. (ISBN 2-200-21137-6)
  • (en) A.S. Krassilnikov, V.-P. Kostama, M. Aittola, E.N. Guseva et O.S. Cherkashina, « Relationship of coronae, regional plains and rift zones on Venus », Planetary and Space Science (en), vol. 68, no 1, , p. 56–75 (DOI 10.1016/j.pss.2011.11.017)

Articles connexes

Liens externes

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