Yves Martin (producteur)
Yves Martin est un auteur-compositeur-interprète et producteur québécois né à Montréal en 1948 et décédé dans la même ville le .
Pour les articles homonymes, voir Martin et Yves Martin.
Naissance |
à Montréal, Canada |
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Décès |
à Montréal, Canada |
Activité principale | Producteur de musique |
Genre musical | Musique de variétés, chanson québécoise, yéyé |
Années actives | 1965 à 1980 |
Labels |
Disques Campus (1971-1975) Disques Martin (1976-1980) |
Biographie
Début de carrière
Yves Martin débute comme interprète en 1965 et endisque quelques 45 tours, mais il se tourne rapidement vers une carrière d’auteur et de compositeur, en écrivant ou adaptant des succès pour les groupes des années 60 (Les Baronets, Les Mersey’s, etc.). À partir de l’année 1971, il s’associe avec le chanteur Gilles Brown et enregistre deux albums en duo avec lui. Ils connaissent d’importants succès avec « Il ne faut pas pleurer », « Il faut se dire adieu » et « Pardonne-moi ». La même année, il fonde la maison de disques « Campus » et devient le producteur de plusieurs artistes, notamment Nicole Martin, Jimmy Bond, Pierre Létourneau, Mimi Hétu et Michel Pilon.
En 1972, sur son label « Campus », Yves Martin produit le premier simple du clown Patof, un personnage pour enfants créé pour la télévision par le comédien Jacques Desrosiers. Pour que les enfants ne soient pas trop dépaysés, on affiche même l'effigie du clown sur le disque. La désormais célèbre chanson « Patof Blou » (une adaptation du grand succès « Mamy Blue » de Roger Whittaker) devient rapidement disque d'or (100 000 exemplaires vendus)[1] tout comme c'est aussi le cas du deuxième simple « Patof le roi des clowns »[2]. Jusqu'en 1976, Yves Martin fait paraître plus d'une vingtaine d'albums de Patof, dont « Patof en Russie », « Patof chez les esquimaux », « Patof chez les coupeurs de têtes », « Patof dans la baleine », « Patof chez les petits hommes verts », « Patof chez les cowboys », « Patof chante 10 chansons pour tous les enfants du monde » et « Patofville – Patof chante pour toi ».
En 1973, il produit les artistes de la compagnie « Nobel » de l’homme d’affaires Guy Cloutier avec qui il est associé. En 1975, il enregistre ses dernières chansons et décide de devenir exclusivement réalisateur et producteur de disques. Il fonde une autre compagnie de disques, « Pacha », pour produire trois autres artistes populaires : Jacques Salvail, Tony Massarelli et surtout Nanette Workman pour qui il produit le fameux disque « Lady Marmelade ». C’est en 1976 qu’il lance « Les Disques Martin » avec Nicole Martin comme artiste principale.
Auprès de Nicole Martin
C’est en 1971 que débute la collaboration de la chanteuse Nicole Martin avec son ami et producteur Yves Martin (aucun lien de parenté entre les deux artistes). Ce dernier lui fait enregistrer ses premiers succès en 1971 (« Une photo de toi » et « Tout tourne et tout bouge ») ainsi qu’un album en 1972 (« La Première Nuit d'amour »), le premier d’une longue série. À partir de 1974, Yves Martin écrit et/ou compose plusieurs chansons pour la chanteuse, notamment « On est fait pour vivre ensemble », qu’elle chante en duo avec Jimmy Bond sur l’album « Les cœurs n'ont pas de fenêtres ». L’année suivante, en 1975, Yves Martin écrit avec Pierre Létourneau un énorme succès pour Nicole Martin. En effet, la chanson « Oui paraît-il » extraite de l’album éponyme « Nicole Martin » se retrouve en première position des divers palmarès et bien des années plus tard, en 2011, la chanson est intronisée au Panthéon des Classiques de la SOCAN pour avoir été diffusée plus de 25 000 fois à la radio[3].
En 1976, Yves Martin lance la compagnie de disques « Les Disques Martin » expressément pour Nicole Martin. Certains des plus grands albums de la chanteuse paraissent sur cette étiquette, notamment « L'Hymne à l'amour » en 1976, « Je lui dirai » en 1977, « Ne t'en va pas » en 1978, puis « Laisse-moi partir » et « Noël avec Nicole Martin » en 1979. Pendant cette période, Yves Martin écrit plusieurs textes pour Nicole Martin, particulièrement sur l’album « L'Hymne à l'amour ». Parmi ceux-ci, on retient « Il suffit » et « Quand j’entends cette musique » ainsi que « Au nom de l’amour » et « C’est bon de faire l’amour » sur des musiques du compositeur québécois Angelo Finaldi. Plus tard, en 1979, il participe avec Pierre Létourneau, Angelo Finaldi et le compositeur Hovaness 'Johnny' Hagopian à l’écriture d’un autre très grand succès de Nicole Martin : la chanson « Tout seul au monde ».
Fin de carrière
Sur son étiquette « Les Disques Martin », Yves Martin ne produit pas que Nicole Martin. Il lance aussi plusieurs disques pour le chanteur Georges Thurston, alias « Boule Noire », dont les fameux albums « Aimer d’amour » en 1978, « Il me faut une femme » en 1979 et « Love Me Please » en 1980. Il travaille aussi auprès de Pierre Leduc (album « Renaître » paru en 1978), Michel Pagliaro, Donald Lautrec, Fernand Gignac, la choriste Louise Lemire et l’interprète Nicole Cloutier et publie l’album « La vie de ville » de Pierre Létourneau en 1979, un an après avoir produit « Quand on ne s’aime plus », une chanson que Létourneau enregistre en duo avec Nicole Martin sur une musique du compositeur Germain Gauthier. Toujours en 1979, Yves Martin publie l’album « Radio Star », une série de pots-pourris de Nicole Martin, Jean-Pierre Ferland, Robert Charlebois, Ginette Reno, Pierre Lalonde et autres artistes pour célébrer le 25e anniversaire de la station de radio CJMS et à l’automne de cette année-là, au tout premier gala de l’ADISQ, le producteur se voit décerner le Prix Félix du réalisateur de disques de l’année (l’album « Laisse-moi partir » de Nicole Martin ayant été rapidement certifié "disque d’or" et « Noël avec Nicole Martin » "disque triple platine").
Malheureusement, malgré tous ces succès et au beau milieu d’une belle carrière, c’est en 1980 qu’Yves Martin disparaît tragiquement en s’enlevant la vie à l’âge de 32 ans. Nicole Martin, devenue orpheline de producteur, décide de poursuivre sa carrière en se produisant elle-même. En association avec son conjoint Lee Abbott, elle crée sa propre maison de disques, les « Disques Diva ». Quant à Yves Martin, il laisse dans le deuil ses deux enfants : sa fille Karine et son fils Iohann Martin. Ce dernier connaîtra plus tard une belle carrière dans le monde des affaires et deviendra, en 1997, le conjoint de la chanteuse et actrice Mitsou Gélinas.
Discographie
Albums
- 1972 : Yves Martin et Gilles Brown (Campus, CAM-1651)
- 1973 : Il faut se dire adieu (avec Gilles Brown) (Campus, CAM-1661)
- 1974 : Disque d’or (Campus, CAM-39304)
Simples
- 1965 : Tu perdras tes amis / À bout de nerf (Première)
- 1966 : Pleure, pleure / Pour moi, c’est fini (Première)
- 1967 : Martine / Adieu (Capitol)
- 1967 : On m’appelle Don Juan / Sur cette terre (Capitol)
- 1968 : Ce soir je veux oublier (avec Marc Hamilton) (Carrousel)
- 1971 : Un souvenir / On est ben tannés (Trans-Canada)
- 1971 : Il ne faut pas pleurer / Non monsieur (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1972 : Il faut se dire adieu / Je t’invite à l’amour (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1972 : Ce soir / Pour tous les âges (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1972 : Alors pourquoi ne pas dire que tu m’aimes / La route est longue (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1973 : Pardonne-moi / Tant que l’on s’aimera (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1973 : Viens, viens / Prends mon cœur (avec Gilles Brown) (Campus)
- 1973 : Baby Love / Instrumental (avec Michèle Richard) (Trans-Canada)
- 1974 : Dieu m’a donné / Loin de vous (Pacha)
- 1975 : Entre nous / Instrumental (Pacha)
- 1975 : Mes mains / Avez-vous vu Lulu ? (Pacha)
Livres
- 1978 : Pierre Brousseau, Une étoile est née : Nicole Martin, Montréal, Héritage, , 93 p. (ISBN 0-7773-3820-3 et 978-0-7773-3820-9, OCLC 671925758)
- 1992 : Robert Thérien et Isabelle D’Amours, Dictionnaire de la musique populaire au Québec de 1955 à 1992, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, , 580 p. (ISBN 2-89224-183-9 et 978-2-89224-183-9, OCLC 27225192, BNF 37445657)
Notes et références
- Jacques-Charles Gilliot, Panorama du disque – Dans les coulisses, Photo-Journal, 25 septembre 1972, page 56.
- Photo-Journal, 26 mars 1973
- Le 22e gala de la SOCAN, article du Journal Le Devoir
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