Zek
Le mot Zek (parfois écrit Zeka ou Ze-ka[1]) est une abréviation du terme russe заключённый каналоармеец (zaklioutchonniï kanaloarmeyets), abrégé en з/к (z/k), qui signifie littéralement « détenu-combattant du canal »[2].
Pour les articles homonymes, voir Zek (homonymie).
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Zech.
Historique
Origine
Le terme désigne à l'origine les détenus affectés au creusement du canal de la mer Blanche reliant la mer Baltique à la mer Blanche[3]. L'utilisation de ce terme s'est étendue par la suite pour désigner tous les prisonniers du Goulag[4].
Retour à la liberté
En , après la mort de Staline, la moitié des 1,5 million de prisonniers du Goulag sont libérés et confrontés à une forte discrimination à l'embauche, que le pouvoir tenta de corriger afin de faciliter leur réinsertion dans la société soviétique[5].
Zeks notables
- Margarete Buber-Neumann, écrivain allemand auteur de Prisonnière de Staline et d'Hitler.
- Varlam Chalamov, auteur des Récits de la Kolyma.
- Gueorgui Demidov, écrivain russe, auteur entre autres de Doubar et autres récits du Goulag.
- Evguénia Guinzbourg, auteur de Le vertige et de Le Ciel de la Kolyma.
- Julius Margolin, auteur du Voyage au pays des Ze-ka.
- Jacques Rossi, auteur de Qu'elle était belle cette utopie ! et du Manuel du Goulag.
- Alexandre Soljenitsyne, auteur entre autres des romans L'Archipel du Goulag et Le Premier Cercle.
Zeks dans la culture
- Le « Zek » (joué par Werner Herzog), ancien prisonnier des goulags soviétiques devenu chef de gang, est l'antagoniste principal du film Jack Reacher, sorti en [6].
Notes et références
- Julius Margolin, Voyage au pays des Ze-ka. Le Bruit du temps, 2010. (ISBN 978-2-35873-021-1). p. 17, note 6 : « Ze-ka (ou Zek), abréviation pratiquée par l'administration des camps, écrite sous la forme z/k. Initialement zaklioutchonny kanaloarmeets, c'est-à-dire « détenu-combattant du canal », le terme, apparu au début des années 1930 sur le canal mer Blanche-Baltique, l'un des premiers grands chantiers du Goulag, désigne par la suite tout détenu des camps. »
- Jean-Christophe Buisson, Le siècle rouge : Les mondes communistes 1919-1989, Place des éditeurs, , 290 p. (ISBN 978-2-262-08314-4 et 2262083142, lire en ligne), p205
- Antoine Perraud, « La traversée du goulag », sur La-Croix.com, (consulté le )
- Suivant ce qu'avance Varlam Chalamov dans une lettre écrite à ce sujet à Alexandre Soljenitsyne, le mot zeka ne se déclinait pas avant 1939 . Voir Mariusz Wilk , Portage, Traduit du polonais par Robert Bourgeois, Les éditions noir sur blanc, Lausanne 2005, (ISBN 978 2 88250 235 3)p. 48 note 2./ (Le livre de M. Wilk est un récit de son voyage en bateau sur le trajet du canal de la mer Blanche au lac Ladoga)
- Marc Elie, « Les politiques à l’égard des libérés du goulag », Cahiers du monde russe, nos 47/1-2, (lire en ligne), consulté le 10 avril 2017.
- « "Jack Reacher" : recette de héros à l'ancienne sur lit de méchants réduits en bouillie », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Julius Margolin Voyage au pays des Ze-Ka, [« Путешествие в страну зэ-ка »] (1947), trad. de Nina Berberova et Mina Journot, révisée et complétée par Luba Jurgenson, Paris, Éditions Le Bruit du temps, 2010, 781 p. (ISBN 978-2-35873-021-1)
Articles connexes
- Portail de l’URSS
- Portail de la prison