Coloration de Ziehl-Neelsen
La coloration de Ziehl-Neelsen est une méthode de coloration permettant l'identification des mycobactéries au microscope. Elle fait partie des colorations qui mettent en évidence l'acido-alcoolo-résistance, caractère fondamental des mycobactéries, en prenant en compte la difficulté de pénétration des colorants.
Ce type de coloration comporte trois temps :
- l'application d'un colorant énergique à chaud ou à froid ;
- les décolorations successives par un acide fort puis à l'alcool à 90°;
- une recoloration de contraste.
Le premier colorant utilisé dans les techniques classiques est la fuchsine concentrée. Un fluorochrome, l'auramine, est quant à lui utilisé pour les techniques en fluorescence.
Manipulation
La technique décrite ici est la technique classique de référence. Cependant, elle est de moins en moins utilisée en raison des risques qu'elle fait prendre au manipulateur. En effet, les colorants tels que la fuchsine sont hautement toxiques et cancérigènes, tout particulièrement lorsqu'ils sont utilisés à chaud (à cause des vapeurs).
- 1er temps : coloration par la fuchsine à chaud
- On recouvre le frottis d'un papier filtre imprégné de fuchsine de Ziehl.
- Chauffage à émission de vapeur pendant dix minutes au moins, en veillant à ne pas laisser sécher le papier. Rinçage à l'eau distillée stérile.
- 2e temps : décoloration
- 3e temps : recoloration
- On recouvre la lame pendant deux minutes d'une solution de bleu de méthylène, puis on rince.
L'observation s'effectue au microscope optique, avec objectif à immersion. Les mycobactéries apparaissent alors comme des bacilles rouges sur fond bleu-gris.
Techniques de coloration alternatives
Il existe aujourd'hui des colorations alternatives inspirées de la technique de la coloration de Ziehl-Neelsen, mais présentant des risques moindres pour les manipulateurs :
- la coloration de Kinyoun (modifiée)
- la coloration de Ziehl-Armand (à froid et utilisant décolorants et bleu mélangés pour ne plus avoir qu'un temps pour décoloration et contre coloration)
- la coloration à l'auramine
Les méthodes d'examen direct des mycobactéries peuvent être remplacées aujourd'hui par des méthodes de diagnostic de biologie moléculaire permettant un diagnostic plus simple et plus efficace. Des automates sont utilisés. La coloration reste toutefois utile au diagnostic car son coût est faible et sa mise en œuvre facile.
Les sondes nucléiques permettent soit l’identification de l’espèce en culture (sans étape d’amplification génique préalable), soit la recherche des principales mutations dans les gènes codant la résistance aux antituberculeux (après une étape d’amplification génique)[1].
Articles connexes
Notes et références
- Diagnostic moléculaire des infections à mycobactéries S. Godreuil*, C. Carrière*, E. Jumas-Bilak**, D. Terru*, H. Marchandin* www.edimark.fr/Front/frontpost/getfiles/7160.pdf
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