Zoulikha Bouabdellah

Zoulikha Bouabdellah est une artiste plasticienne et vidéaste franco-algérienne née en 1977. Elle vit et travaille entre Paris et Casablanca.

Zoulikha Bouabdellah
Zoulikha Bouabdellah (Sueraya Shaheen).
Naissance
Nationalité
Activités
Formation
Père
Distinctions
Villa Médicis hors les murs ()
Prix Le Meurice pour l'art contemporain ()
Abraaj Group Art Prize (d) ()
Site web

Biographie

Elle est née en 1977 à Moscou. Sa mère deviendra directrice du Musée national des beaux-arts d’Alger, après avoir fait notamment des études d’histoire de l’art à l’université Lomonossov, et son père, Hassen Bouabdellah, est écrivain et réalisateur, ancien étudiant de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques de Moscou. Elle grandit en Algérie. Puis sa famille s'installe en France dans les premières années de la décennie noire, en 1993[1],[2].

Diplômée de l'ENSAPC en 2002, Zoulikha Bouabdellah réalise en 2003 la vidéo Dansons, dans laquelle elle confond les archétypes des cultures française et algérienne en exécutant une danse du ventre sur l’air de La Marseillaise[2]. La même année, son travail fait partie de la programmation Expérimentations dans les avant-gardes arabes à la Cinémathèque française. En 2005, elle participe à l'exposition-événement Africa Remix au Centre Georges-Pompidou[2], et est sélectionnée trois ans plus tard par la Tate Modern à l'occasion du festival Paradise Now! Essential French. Avant-garde Cinema 1890-2008[3].

Le travail de Zoulikha Bouabdellah a été récompensé par l'Abraaj Group Art Prize, le prix Le Meurice pour l'art contemporain et la Villa Médicis Hors les Murs[3]. Sous la forme d'installations, de vidéos ou de dessins, ses œuvres interrogent les icônes, les représentations dominantes, les motifs et les ornements en les confrontant aux dynamiques géopolitiques et à des problématiques globales liées aux conflits, à la sexualité ou à la place des femmes. Cette déconstruction du regard s'opère à travers une réflexion qui questionne la culture et la création, la production et l'industrialisation. En 2015, une de ses installations, prévue dans l'exposition Femina ou la réappropriation des modèles à Clichy-la-Garenne, des paires d'escarpins posées sur des tapis de prières de couleurs bleu, blanc, rouge, fait l'objet de mises en garde par des organisations musulmanes. Elle envisage un moment de la retirer, puis la maintient, indiquant : « Je suis de culture musulmane. Mon intention n’est ni de choquer, ni de provoquer, mais plutôt de proposer une vision à partir de laquelle peut s’instaurer un dialogue. »[1],[4],[5],[6].

Les œuvres de Zoulikha Bouabdellah sont présentes dans plusieurs grandes collections dont celles du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, du Mathaf Arab Museum of Modern Art, du Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, du Mead Art Museum (en), ou de la Sindika Dokolo Foundation (en) en Angola[3].

Son travail est représenté par la galerie Sabrina Amrani à Madrid[7], la galerie Cadre à Casablanca et la galerie Mathias Coullaud à Paris[8]. Elle vit entre la France et l'Afrique du Nord.

Principales expositions personnelles

  • 2017 : Le Boudoir, Institut Français, Rabat.
  • 2016 : Lettre d'amour à un homme arabe, galerie Mathias Coullaud, Paris.
  • 2016 : Inverted, Centro Atlántico de Arte Moderno, Las Palmas de Gran Canaria.
  • 2016 : Objets de désir, galerie Sabrina Amrani, Madrid.
  • 2015 : Double Truth, galerie Isabelle van den Eynde, Dubaï.
  • 2014 : L’envers et l’endroit, galerie Anne de Villepoix, Paris.
  • 2013 : Bizarre, galerie Sabrina Amrani, Madrid.
  • 2013 : Elle et lui, galerie Venise Cadre, Casablanca.
  • 2012 : Any Resemblance To Actual Persons Living Or Dead Is Purely Coincidental, galerie Isabelle van den Eynde, Dubaï.
  • 2011 : Mirage, galerie Sabrina Amrani, Madrid.
  • 2010 : Set Me Free from my Chains, galerie Isabelle van den Eynde, Dubaï.
  • 2010 : CMOOA, Rabat.

Principales expositions collectives

Festivals vidéo

Distinctions

Références

  1. Joséphine Bindé, « Zoulikha Bouabdellah, une artiste face à l’autocensure », Télérama, (lire en ligne)
  2. Julie Creen, « L’Entre-deux : Zoulikha Bouabdellah », Africultures, (lire en ligne)
  3. (en) « Zoulikha Bouabdellah », sur Artnet
  4. « À Clichy, une exposition victime du climat post-attentat », L'Humanité, (lire en ligne)
  5. Frantz Durupt, « Escarpins sur tapis de prière: l'œuvre polémique sera bien exposée à Clichy », Libération, (lire en ligne)
  6. Seloua Luste Boulbina, « Corps de femme et champ de lutte. La vérité en pointure ? », Africultures, no 105, , p. 168-175 (DOI 10.3917/afcul.105.0168, lire en ligne)
  7. (en) « Zoulikha Bouabdellah », sur Sabrina Amrani
  8. Philippe Dagen, « Galerie à Paris : Zoulikha Bouabdellah », Le Monde, (lire en ligne)
  9. « Algérie mon amour », sur Institut du monde arabe, (consulté le )
  10. « Zoulikha Bouabdellah », sur le site de l'Institut des cultures d'Islam
  11. Roxana Azimi, « « Body Talk », l’art des féminismes en Afrique », Le Monde, (lire en ligne)
  12. « 2014 - Artistes », sur Fondation Villa Datris (consulté le )

Lien externe

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