commander
Français
Étymologie
Verbe
commander \kɔ.mɑ̃.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se commander)
- Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu’un.
- Deux d’entre eux voulaient absolument qu'il s'agenouillât, les autres lui commandaient au contraire de se mettre à plat ventre. — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- (Par civilité) — N’avez-vous rien à me commander pour votre service ? - Vous n’avez qu’à commander, etc.
- (Absolument) C’est à vous de commander, à moi d’obéir.
- Imposer, rendre obligatoire.
- L’honneur vous commande ce sacrifice.
- Les circonstances commandaient ces mesures.
- (Figuré) Inspirer un sentiment dont il est difficile de se défendre.
- En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 45)
- Commander le respect, l’estime, l’admiration, etc. - Cette conduite commande l’admiration.
- Donner ordre à un ouvrier, à un artisan, à un fournisseur, etc., d'exécuter un travail, de fournir une marchandise.
- Les deux hommes consultèrent la carte : ils commandèrent chacun une douzaine d’escargots qu’ils arrosèrent de muscadet. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Vous devriez commander une provision de cierges de tout calibre qu’on allumerait devant le tabernacle ou la statue du Saint. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Tonton Mbagnick appelle le serveur et commande un ballon de Kir Royal et demande à Meïssa Bigué ce qu’il voulait prendre. — (Ameth Guissé, Femmes dévouées, femmes aimantes, L’Harmattan, 2011, p. 46)
- A l'hôpital, soigné à la morphine, il en était devenu dépendant, ne pouvait plus s'en passer, l'appelait sa fée grise. « En voulez-vous ? proposa-t-il à Verlaine qui commandait une énième absinthe. Ça vous changera de la fée verte. » — (Jean Teulé, Ô Verlaine, Éditions Julliard, 2010, chap. 59)
- (Figuré) Maîtriser, dominer, en parlant de l’âme, des sentiments, des passions.
- Ce sentiment, cette passion ne se commande pas.
- Dominer par son élévation.
- Cette possession se composait d’une vingtaine de cabanes […] à l’abri d’un fortin armé de quatre petits canons, qui commandait le cours de la rivière. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Le plateau sur lequel est assise la cité de Carcassonne commande la vallée de l’Aude, qui coule au pied de ce plateau, et par conséquent la route naturelle de Narbonne à Toulouse. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- […] et il s’avança jusque vers le milieu du pont de Goat Island, d’où son regard commandait tout un hémisphère de ciel. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 306 de l’éd. de 1921)
- Ici même, sur ce dernier ourlet du plateau de Lorette, qui commande la plaine de Douai-Liévin et le bassin de Lens […] la lutte fut infernale. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p. 199)
- (Militaire) (Marine) Diriger en vertu d’une autorité qui a été déléguée.
- Le 16 mars, pendant qu'on se fusillait à Léchelle, le duc de Reggio, qui devait défendre le passage du ravin de Richebourg et le duc de Tarente, qui commandait (ou devait commander en chef de bataille), jouaient au « trente et quarante » dans la chambre de M. Saussier, fermier à Cormeron. — (Louis Rogeron, Les Cosaques en Champagne et en Brie : Récits de l'invasion de 1814, racontés d'après les contemporains, les auteurs modernes, des documents originaux et des notes inédites de témoins oculaires, aux éditions Émile Gaillard à Paris, 1905, p. 155)
- Le général Sarrail commande la place de Verdun. Le 44e régiment de R.A.T. occupe la ville. Le général exige une discipline stricte, prescrit les marques extérieures de respect […] — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p. 93)
- (En particulier) Mener à la guerre une troupe du commandement de laquelle on est chargé.
- Ce coin de campagne agricole était tombé au pouvoir d’une bande de malandrins que commandait un certain Bill Gore […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 428 de l’éd. de 1921)
- Il commandait les dragons.
- Faire exécuter par un ordre ; ou donner l’ordre d’exécuter.
- Il commanda le feu. - Il commanda l’attaque, la retraite.
- Le onzième régiment fut commandé pour ouvrir la tranchée.
- Le colonel commanda un capitaine et un lieutenant par bataillon.
- (Mécanique) (Industrie) Entrainer dans un mouvement.
- Le volant balourdé est commandé par une courroie actionnée elle-même par une poulie motrice. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, p. 37)
- (Intransitif) Avoir droit et puissance de commander, avoir autorité, empire.
- Carcassonne alors fit partie du domaine royal, et un sénéchal y commandait pour le roi de France. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Le père commande à ses enfants, le maître à ses domestiques, le capitaine à ses soldats, etc. - Il commande dans la ville, dans la citadelle.
- (Pronominal) (Architecture) En parlant de pièces d’habitation, être en communication l’une avec l’autre.
- Dans l’appartement de ma grand-mère, toutes les pièces se commandaient. — (André Gide, Si le grain ne meurt, p. 26)
Dérivés
- commandable
- commandant
- commande
- commandement
- commander à la baguette
- commander à ses passions
- commanderie
- commandeur
- commandite
- commanditer
- décommander
- recommandable
- recommandation
- recommander
- se commander à soi-même
- télécommande
- télécommander
Traductions
Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu’un. (Sens général).
- Afrikaans : bepaal (af), bestel (af)
- Allemand : befehlen (de), anordnen (de)
- Anglais : command (en), tell (en), dictate (en), book (en), procure (en)
- Breton : urzhiañ (br)
- Catalan : manar (ca), ordenar (ca), encarregar (ca)
- Danois : bestille (da)
- Espagnol : mandar (es), ordenar (es), encargar (es)
- Espéranto : ordoni (eo), mendi (eo)
- Féroïen : skipa fyri (fo), biðja um (fo), bíleggja (fo)
- Finnois : käskeä (fi), tilata (fi)
- Frison : befelje (fy), oanfreegje (fy)
- Hébreu ancien : חקק (*)
- Ido : imperar (io)
- Italien : ordinare (it)
- Néerlandais : bevelen (nl), gelasten (nl), sommeren (nl), verordenen (nl), voorschrijven (nl), aanvragen (nl), bestellen (nl)
- Occitan : ordenar (oc)
- Polonais : rozkazywać (pl), zamawiać (pl)
- Portugais : dar ordem (pt), mandar (pt), ordenar (pt), prescrever (pt), encomendar (pt), pedir (pt), reservar (pt)
- Roumain : ordona (ro), comanda (ro)
- Russe : приказывать (ru), приказать (ru), велеть (ru)
- Same du Nord : gohččut (*)
- Suédois : befalla (sv), påbjuda (sv)
Donner ordre à un ouvrier, à un artisan, à un fournisseur, d'exécuter un travail, de fournir une marchandise.
Prononciation
- France : écouter « commander [ko.mɑ̃.de] »
Références
Voir aussi
- commander sur l’encyclopédie Wikipédia
Anglais
Étymologie
- De l’ancien français comandeor.
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
commander \kəˈmɑːn.də\ |
commanders \kəˈmɑːn.dəz\ |
commander \kəˈmɑːn.də\
- Commandant.
- Grade dans la marine équivalent à capitaine de frégate.
Apparentés étymologiques
Dérivés
- wing commander
Prononciation
- États-Unis : écouter « commander [kəˈmɑːn.də] »
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