fardeau de l’homme blanc
Français
Étymologie
- (XXe siècle) Calque de l’anglais white man’s burden, lui-même utilisé dans un poème par Rudyard Kipling en 1899, Le Fardeau de l'homme blanc.
Locution nominale
fardeau de l’homme blanc \faʁ.do də lɔm blɑ̃\ masculin singulier
- (Politique) (Vieilli) Responsabilité supposée des Européens pour civiliser les peuples non-européens.
- Kipling, qui a célébré dans ses vers l'audace et l'esprit d'entreprise de la « race impériale », lui a aussi solennellement prescrit son code de devoirs, qu'il a désigné par la belle formule : le « Fardeau de l'Homme blanc ». — (Charles Cestre, L'Angleterre et la guerre, Paris : chez Henri Didier, 1916, p. 218)
- Le débat oppose les défenseurs d’un impérialisme classique fondé sur le fardeau de l’homme blanc et les tenants d’un « nouvel impérialisme » qui passerait par une dévolution rapide des pouvoirs aux autorités locales tout en assurant la conservation des intérêts vitaux britanniques. — (Henry Laurens, John Tolan etGilles Veinstein, L’Europe et l’Islam : Quinze siècles d’histoire, 2009, ISBN 9782738122193, p. 392)
- Chacun avait, chacun a encore à l'esprit la célèbre formule de Kipling sur le « fardeau de l'Homme blanc ». Mais cette notion était considérée comme une couverture quelque peu hypocrite, un écran (auto) justificatif d'un phénomène plus profond qu'il appartenait aux historiens d'éclairer. — (Alain Ruscio, Le credo de l'homme blanc: regards coloniaux français XIXe-XXe siècles, Éditions Complexe, 2002, p. 13)
- Déjà en 1938, avec sa « biguine à BONGO », une joyeuse mélodie dont il avait le secret, il brocarda la « joie enfantine » du Noir. La France supportait alors « le lourd fardeau de l'homme blanc » : la colonisation battait son plein... — (Dieudonné Zoa, « Charles TRENET et le monde noir », dans Renaissance panafricaine des peuples nègres: éléments de réponse à la question posée en 1948 par Cheikh Anta DIOP, Éditions Menaibuc, 2004, p. 59)
- Il y a dans le texte de Kagan un écho certainement délibéré de la formule fameuse de Kipling, annonçant, dès la fin du XIXe siècle ([…]) que les Américains, représentants jeunes et dynamiques de la race anglo-saxonne, reprendraient aux Britanniques défaillants « le fardeau de l'homme blanc » qui est de tenir le monde en ordre. — (Étienne Balibar, L'Europe, l'Amérique, la guerre: Réflexions sur la médiation européenne, La Découverte, 2005, note n° 19)
Vocabulaire apparenté par le sens
- mission civilisatrice
Traductions
- Anglais : white man’s burden (en)
- Japonais : 白人の責務 (ja) hakujin no sekimu
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