perdre
: pèrdre
Français
Étymologie
- (Siècle à préciser) Du latin perdere (« détruire, ruiner, corrompre ; faire une perte »).
Verbe
perdre \pɛʁdʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se perdre)
- Être privé de quelque chose qu’on avait, qu’on possédait.
- Cependant, il convient de retenir que les honoraires du radiesthésiste ne doivent pas être excessifs, sans quoi il perdrait rapidement sa clientèle. — (Olivier Schmitz, Soigner par l'invisible : Enquête sur les guérisseurs aujourd'hui, Éditions Imago, 2006, chap. 4, §. 4)
- Perdre son bien. — C’est un homme qui n’a rien à perdre.
- Les ennemis perdirent leurs meilleures troupes dans cette bataille.
- Perdre sa bourse. — Perdre son argent au jeu.
- Être privé d’un avantage ou d’un profit.
- 1° Le sieur Normand (Désiré-Joseph), demeurant à Saint-Michel-d'Halescourt (Seine-et-Inférieure), né le 15 août 1850 à Blaton (Belgique), d'un père ayant perdu la qualité de Français à la suite du traité de 1814. — (Bulletin des lois de la République française, n° 2801-2862, Paris : Imprimerie nationale, 1895, p. 1958)
- C'est qu'il a une faveur à me demander : celle d’intercéder pour lui auprès de l’omnipotent grand vizir. Car il paraît qu'il est assez mal noté en haut lieu et il craint de perdre son poste. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 52)
- Il perdit les bonnes grâces du président. — Perdre l’estime, la bienveillance, la faveur, la confiance de quelqu’un.
- Perdre sa réputation, son crédit, son honneur. — Perdre de son crédit, de sa réputation.
- Être privé, par la mort ou autrement, d’une personne qu’on aimait, qu’on a sujet de regretter.
- Toujours positionnés sur leur ligne, les héros ne reculent jamais devant l'ennemi. Entre le 23 et le 25 mai 1940, le 6e RSA perd 99 spahis à Sy, parmi lesquels figurent des tués tels que Saïd Ben Dechina, Mohamed Djoudi, les admirables Hamadi et Lambarek... — (Rachid Bouamara, Le silence tiraillé: À ces guerriers bannis de l’Histoire..., Publishroom, 2017)
- Ce père a perdu depuis peu un de ses enfants. — Il a perdu son père et sa mère.
- Il a quitté Paris, et nous avons perdu ainsi un bon ami.
- Être privé de quelque partie de soi, subir la perte ou la diminution sensible de quelque faculté, de quelque avantage physique ou moral que l’on possédait.
- Perdre un bras, une jambe. — Perdre la santé.
- Perdre la vue. — Perdre connaissance.
- Perdre la raison, l’esprit, le jugement. — Perdre la mémoire.
- Perdre le repos, le sommeil, l’appétit. — Perdre sa gaieté.
- Perdre courage. — Perdre l’usage de ses sens.
- (En particulier) (Ironique) Ne plus être capable de suivre l’enchaînement des événements.
- Et voilà ! Une explication technique, et on l’a perdu.
- Cesser d’avoir, n’avoir plus.
- Bien qu’il eût perdu de sa première violence, le vent soufflait encore assez fort pour rendre très dangereux l’atterrissage […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 264 de l’éd. de 1921)
- Les arbres ont perdu leurs feuilles. — Cette pierre a perdu de sa dureté.
- La cuisson fait perdre à ces fruits leur âpreté.
- Cette étoffe a perdu sa couleur, a perdu son lustre, a perdu de son lustre.
- Cette action perd son prix, perd beaucoup de son prix.
- Perdre l’aplomb, l’équilibre.
- J’ai perdu la bonne opinion que j’avais de lui.
- Perdre l’estime, l’amitié qu’on avait pour quelqu’un.
- Il y a de quoi perdre contenance.
- Cesser de suivre ou d’occuper, laisser échapper ou laisser prendre.
- Perdre son chemin.
- Il s’arrêta pendant que le cortège marchait, et il perdit son rang.
- Perdre la file.
- Les chiens ont perdu la piste, la trace, la voie, les voies de la bête.
- Égarer un objet, ne plus savoir où il est.
- J’ai perdu mon chapeau, mes gants.
- Laisser quelqu’un s’égarer ou l’égarer ; le détourner de sa route.
- Nous nous perdîmes dans le bois.
- Ce guide nous a perdus.
- (Figuré) Embrouiller l'esprit, ne plus rien comprendre.
- Je m’y perds, on s’y perd, l’esprit s’y perd.
- Faire un mauvais emploi, un emploi inutile de quelque chose, manquer à en profiter.
- Perdre le temps.
- Perdre son temps.
- Perdre sa peine, ses soins, ses pas.
- Perdre sa jeunesse.
- Perdre l’occasion.
- J’ai perdu ma journée.
- Il m’a fait perdre toute la matinée.
- Être vaincu en quelque chose par un autre, avoir du désavantage contre quelqu’un ou quelque chose.
- Perdre une gageure, un pari, un dédit.
- Qui quitte la partie la perd.
- Perdre partie, revanche et le tout.
- Il a perdu son procès.
- Perdre son avantage, sa supériorité.
- (Absolument) Ne pas obtenir le gain, le profit, l’avantage qu’on désirait ou qu’on espérait.
- Ils avaient joué à des jeux divers : aux billes d’abord, mais comme Camus et Lebrac avaient perdu beaucoup et qu’ils étaient, autant dire pannés puisqu’il ne leur en restait plus que deux ou trois à chacun, on ne put continuer. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après le souper elle joua au quinze, elle perdit de mauvaise grâce , paya de plus mauvaise grâce encore , & se coucha de fort méchante humeur. — (Pierre-François Godard de Beauchamps, Funestine, dans Le cabinet des fées, ou collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, Genève : Barde, Manget & Cie & Paris : Cuchet, 1786, vol.31, p.35)
- (Intransitif) (Commerce) (Familier) Vendre moins cher qu’on a acheté, en parlant d'une marchandise.
- (Intransitif) Diminuer de valeur, de qualité.
- Ce genre de valeurs a beaucoup perdu ces temps derniers.
- Ce vin perd à être gardé longtemps.
- Cet homme, cet ouvrage a beaucoup perdu, on en fait beaucoup moins de cas qu’auparavant.
- (Figuré) Ruiner, déshonorer, discréditer; causer du préjudice à la fortune de quelqu’un, à sa réputation, à sa santé, etc.
- L'envieux fut heureux pour la première fois de sa vie. Il avait entre les mains de quoi perdre un homme vertueux et aimable. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV. L'envieux, 1748)
- Bob n’allait-il pas croire que je travaillais à le perdre ? — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il a perdu tous ceux qui se sont opposés à ses desseins.
- Son inexactitude l’a perdu dans l’esprit de ses chefs.
- Cette parole imprudente le perdit.
- Ses débauches le perdront. — Vous vous perdrez d’honneur, de réputation.
- Il se perd par ses folles dépenses. — Être perdu de dettes.
- Être perdu de goutte, de rhumatismes.
- Gâter l’esprit, le jugement; Corrompre les mœurs, débaucher.
- Il a perdu par ses maximes une infinité de jeunes gens.
- Vous le perdez par vos flatteries. — Il s’est perdu par ses fréquentations.
- Cette jeune fille risque de se perdre.
- Gâter, endommager quelque chose.
- La nielle a perdu les blés.
- La rivière a débordé et a perdu toutes les récoltes.
- Un moment, une indiscrétion peut tout perdre, peut compromettre le sort de l’entreprise, pour la faire manquer.
- Ne pas entendre, ne pas voir.
- Il a l’oreille dure et perd une partie de ce qui se dit dans la conversation.
- J’étais mal placé et j’ai perdu une part du jeu des acteurs.
- Je l’observais bien et je n’ai pas perdu un seul de ses mouvements.
Dérivés
- à perdre haleine
- avoir du temps à perdre
- jouer à qui perd gagne
- jouer à tout perdre
- ne perdre rien pour attendre
- ne pas en perdre une miette (avoir tout bien enregistré)
- ne rien avoir à perdre
- perdant
- perdeur
- perdre de vue
- perdre du temps
- perdre du terrain
- perdre haleine, perdre l’haleine,
- perdre la boule
- perdre la boussole
- perdre la carte
- perdre la face
- perdre la parole
- perdre la raison
- perdre la respiration
- perdre la tête
- perdre la tramontane
- perdre la vie
- perdre le boire et le manger
- perdre le fil
- perdre le nord
- perdre les pédales
- perdre l’honneur
- perdre pied
- perdre sa peine
- perdre ses billes
- perdre ses moyens
- perdre son chemin
- perdre son latin
- perdre son temps
- perdre terre
- perdu
- reperdre
- se perdre en conjectures
- se perdre dans des digressions
- se perdre dans les nues
- se perdre dans les nuages
Proverbes et phrases toutes faites
Traductions
Être privé de quelque chose qu’on avait, qu’on possédait (1)
- Allemand : verlieren (de)
- Anglais : lose (en)
- Bambara : tukun (*)
- Bachkir : юғалтыу (*)
- Basque : galdu (eu)
- Breton : koll (br)
- Catalan : perdre (ca)
- Chaoui : ibennen (*)
- Croate : gubiti (hr)
- Espagnol : perder (es)
- Finnois : menettää (fi)
- Gagaouze : kaybetmää (*)
- Gallo : adirer (*)
- Iakoute : сүтэр (*)
- Italien : perdere (it)
- Karatchaï-balkar : тас этерге (*)
- Kazakh : жоғалту (kk)
- Kirghiz : жоготуу (ky)
- Kotava : drasú (*)
- Koumyk : тас этмек (*), ёкъ этмек (*)
- Occitan : pèrdre (oc)
- Persan : گم کردن (fa) gom kardan
- Plodarisch : vliern (*)
- Portugais : perder (pt)
- Russe : терять (ru)
- Same du Nord : láhppit (*), manahit (*)
- Shingazidja : ulatsa (*)
- Tatar de Crimée : coymaq (*), ğayıp etmek (*)
- Tatare : югалту (tt)
- Tchouvache : çухат (*)
- Turc : gayıp etmek (tr)
- Turkmène : ýitirmek (tk)
Être vaincu (11)
- Kazakh : жеңілу (kk)
- Kotava : tazdá (*)
- Russe : проигрывать (ru)
- Same du Nord : vuoittáhallat (*)
(Figuré) Ruiner, déshonorer, discréditer ; causer du préjudice à la fortune de quelqu’un (15)
- Allemand : ins Verderben stürzen (de)
- Kotava : griporá (*)
- Shingazidja : hwangamiza (*), urotsa (*)
Traductions à trier
- Afrikaans : verloor (af)
- Breton : diankañ (br)
- Catalan : perdre (ca)
- Espéranto : perdi (eo)
- Féroïen : missa (fo)
- Finnois : kadottaa (fi)
- Frison : ferlieze (fy), weislepe (fy)
- Gaélique écossais : caill (gd)
- Ido : perdar (io), egarar (io)
- Italien : perdere (it)
- Maya yucatèque : saatik (*)
- Néerlandais : kwijtraken (nl), opgeven (nl), verbeuren (nl), verliezen (nl), verspelen (nl)
- Papiamento : perdè (*)
- Polonais : gubić (pl), tracić (pl)
- Portugais : perder (pt)
- Roumain : pierde (ro)
- Sranan : lasi (*)
- Suédois : förlora (sv), mista (sv)
- Turc : kaybetmek (tr)
Prononciation
- France : écouter « perdre [pɛʁdʁ] »
- France (Lyon) : écouter « perdre [Prononciation ?] »
- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « perdre [Prononciation ?] »
Anagrammes
Voir aussi
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (perdre), mais l’article a pu être modifié depuis.
Catalan
Étymologie
- Du latin pĕrdĕre (« perdre »)
Verbe
perdre 2e groupe (voir la conjugaison)
Apparentés étymologiques
Prononciation
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