Offre d'électricité renouvelable (France)

Les offres d’électricité renouvelable  souvent appelées, de façon inappropriée, « offres d’électricité verte »  sont des contrats de fourniture d'électricité conçus de façon à valoriser le développement d’une électricité produite à partir de sources renouvelables (hydraulique, solaire, éolien…). Elles connaissent un succès certain (près de quatre millions d’abonnements en France fin 2020) et font l'objet de rapports d'évaluation de l'Ademe et de la CRE.

Pour fournisseur d'électricité, voir Fournisseur d'électricité (France).

L’encadrement légal de ces offres est déterminé par la directive de l'Union européenne 2018/2001, pour laquelle le caractère « renouvelable » de chaque mégawatt-heure produit (MWh = 1 000 kWh) est attesté par un certificat dit « garantie d’origine » dont le prix est faible (quelques pourcents du prix de l’électricité) et qui peut être vendu indépendamment de l'électricité elle-même. Pour prouver que son offre est renouvelable, un fournisseur doit ainsi acquérir autant de certificats qu'il vend de mégawatts-heures ; le consommateur est alors assuré que sa consommation d’électricité correspond à une production renouvelable injectée sur le réseau électrique européen.

L’Ademe et la CRE indiquent que le développement récent de ces énergies est surtout dû aux aides publiques et plaident, dans le but de stimuler les fournisseurs, pour que le consommateur sache, à travers sa facture, s’il finance réellement les énergies renouvelables. Dans cette perspective, l’Ademe a créé le label « Vervolt », qui distingue les offres suivant deux niveaux : « choix engagé » et « choix très engagé ».

Description

Les offres d'électricité « verte » fournissent, pour la plupart, une électricité « classique » (voir ci-dessous) qui est complétée par un nombre de certificats égal au nombre de mégawatts-heures vendus[1]. Le prix des certificats étant inférieur au coût de production de l'électricité, une faible part du prix de l'énergie revient effectivement aux énergies renouvelables[2]. Ce type d'offres est qualifié par l'Ademe de « standard »[3]. Dans d'autres offres, les certificats et l’électricité associée sont achetés ensemble : ces offres rémunèrent mieux les producteurs d'énergies renouvelables[3],[4]. Elles nécessitent cependant des échanges sur les marchés de l'électricité, très majoritairement non renouvelables, pour trouver un équilibre entre l’offre des producteurs renouvelables et la demande des consommateurs (voir Responsable d'équilibre). Enfin, de nouvelles offres, apparues à la fin des années 2010, utilisent, en complément des certificats de garantie d'origine, des moyens techniques tels que la blockchain, qui permettent d’associer plus clairement chaque consommation à une production identifiée afin de mieux informer le consommateur[4],[5].

Les offres d’électricité renouvelable sont difficiles à comprendre par le public[1],[6] et certains organismes[Lesquels ?] apportent des éclairages sur les différentes offres[7],[8]. Ces offres permettent au consommateur de connaître l'origine de l'électricité qu'il paye suivant le principe des garanties d'origine de la directive européenne 2018/2001 alors que l’électricité réellement consommée par le consommateur provient du réseau public d’électricité qui reçoit toute l'électricité produite, sans distinction entre renouvelable ou non-renouvelable[1],[2]. Ces offres permettent aussi d'apporter une rémunération complémentaire (quoique souvent jugée marginale) aux producteurs d'électricité renouvelable. Ainsi, le prix de la garantie d'origine en Europe n'a pas permis d'assurer le développement des énergies renouvelables, un développement qui a surtout été soutenu par les politiques publiques et la forte baisse des prix des nouvelles installations de production. Des offres innovantes et des labels émergent dans le but d'aider le consommateur à pouvoir choisir une offre plus adaptée à ses souhaits. La Commission de régulation de l'énergie considère nécessaire d’améliorer la transparence et l'information : « En particulier, l’articulation entre offres vertes, GO et contribution au développement et au financement des énergies renouvelables doit être décrite de façon claire »[4].

Électricité renouvelable

Pour un article plus général, voir Électricité renouvelable.

La directive européenne 2018/2001 du relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables établit le cadre du segment renouvelable des offres d'électricité[9]. Elle est transposée en droit français dans le code de l'énergie (articles L314-14 à L314-17)[10] et retient la forme abrégée « énergie renouvelable » pour « énergie produite à partir de sources renouvelables » de même que « électricité renouvelable » pour « électricité produite à partir de sources renouvelables ». La directive retient comme énergies renouvelables les sources solaires (photovoltaïque et thermique), éolienne, marémotrice, houlomotrice, hydroélectrique, géothermie et biomasse[9].

La directive (UE) 2018/2001 vise d'abord, « la réduction des émissions de gaz à effet de serre » et à « se conformer aux engagements pris par l'Union au titre de l'accord de Paris de 2015 sur le changement climatique ». Elle ne couvre que la promotion des énergies renouvelables : ainsi l'intitulé « électricité verte » employé couramment[3],[11] (ou « électricité propre ») est inadapté car non défini et soulevant la question du caractère écologique de certaines productions renouvelables (par exemple de grands barrages), ou inversement des productions non renouvelables (nucléaires) qui peuvent revendiquer un caractère « propre » car elles sont peu émettrices de gaz à effet de serre.

La plupart des fournisseurs d'énergie utilisent en argument commercial l'expression « électricité verte » pour toute électricité produite à partir d'une source d'énergie renouvelable (EnR), notamment en Belgique[12]. Pourtant, selon l'Ademe, « pour proposer une offre d’électricité verte, un fournisseur peut acheter de l’électricité auprès de n’importe quelle installation (EnR ou non EnR) et sa seule obligation légale est de détenir une quantité de GO [garantie d'origine] égale à la consommation annuelle de ses clients en offre verte »[3],[13].

Marché de l’électricité renouvelable

Pour un article plus général, voir Marché de l'électricité en France.

Depuis 1946, la vente d’électricité en France s’appuyait un quasi-monopole de EDF. À partir de 2007, l’ouverture du marché de l’électricité est effective et les offres d’électricité renouvelable se sont développées. Elles se sont appuyées sur une demande croissante de consommateurs (individuels, entreprises, collectivités), désireux de participer à la transition énergétique, et sur la volonté de la France et de l’Union européenne de développer les énergies renouvelables par création de nouvelles installations de production sur leurs territoires. Un rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) indique que : « au , 3,9 millions de clients résidentiels ont souscrit une offre 100 % verte en électricité. (…) Cela représente une augmentation de 152 % depuis le , tandis que le nombre de souscriptions d’une offre qui n’est pas 100 % verte est resté stable »[6],[4]. La pénétration de ces contrats est bien supérieure en Allemagne (près de 20 %) et en Espagne. Le principal obstacle à leur développement reste le poids toujours très dominant des tarifs réglementés : 69 % à la fin de . Le baromètre du médiateur de l'énergie constate que sept personnes sur dix sont favorables à l'électricité renouvelable, mais ils sont seulement 16 % à être prêts à souscrire à une telle offre si elle est plus chère que les autres[14].

Les trois métiers de base du marché de l’électricité en France sont[15] :

  • le producteur d’électricité (domaine privé) : il produit l’électricité et l’injecte sur les réseaux électriques ;
  • le gestionnaire de réseau électrique (mission de service public) : il assure la collecte, le transport et la distribution de l’électricité sur ses réseaux, il entretient ces réseaux. Les deux principaux gestionnaires de réseau en France sont RTE pour le réseau de transport et Enedis pour le réseau de distribution ;
  • le fournisseur d’électricité (domaine privé) : c’est à lui que le client s’adresse pour obtenir une offre d’électricité et à lui qu’il doit payer ses factures, comprenant la consommation d’électricité et les frais du fournisseur, les taxes et contributions associées et l’acheminement (frais de réseau). Le fournisseur achète l’électricité au producteur d’électricité et la revend aux consommateurs.

Production, transport et distribution de l’électricité

Chaque année, RTE publie un bilan résumant, entre autres, le mix énergétique français de production électrique. Pour 2019, la production d'électricité totale s'élève à 538 TWh. Le mix électrique se décompose ainsi[16] :

Source Production (TWh) Pourcentage
Nucléaire 379,5 70,6 %
Hydraulique 60,0 11,2 %
Gaz 38,6 7,2 %
Éolien terrestre 34,1 6,3 %
Solaire 11,6 2,2 %
Bioénergies (biogaz, biomasse, incinération) 9,9 1,8 %
Charbon 1,6 0,3 %
Fioul 2,3 0,4 %

La part des énergies renouvelables dans le mix électrique français en 2019 était de 20,2 %, dont 10,3 % d'hydraulique (hors Pompage-turbinage).

Chaque unité de production est reliée aux réseaux publics. Ainsi, les différentes productions d'électricité sont « mélangées » pour transiter, via des câbles électriques, vers chaque consommateur qui soutire les quantités d’électricité dont il a besoin. Il n’y a donc pas de lien direct entre une production d’électricité et le consommateur, à l'exception de cas comme l’autoconsommation. Ce système évite de développer et d'entretenir des réseaux secondaires. En revanche, il ne permet pas de distinguer la provenance physique de l'électricité consommée[6],[13].

Le mix électrique est l’intégration des différentes sources d’électricité consommées sur une zone géographique donnée et cette électricité est appelé « électricité grise »[17].

Particularités des offres d’électricité renouvelable

Tous les consommateurs reçoivent donc la même électricité. Et ce qui rend « renouvelable » une offre d’électricité, c’est que l’achat d’électricité finance les énergies renouvelables, au moins un peu, à travers l’achat de « garanties d’origine » par le fournisseur. Car ce sont les fournisseurs d’électricité, sociétés privées en concurrence, qui ont pour rôle de faire le lien entre les producteurs et les consommateurs, à travers leurs contrats, ainsi qu’avec les gestionnaires des réseaux.

En particulier, les fournisseurs doivent acheter (ou produire), puis mettre à disposition sur les réseaux publics, autant d’électricité que leurs clients en demandent, et cela en « temps réel » (au pas d’une demi-heure). Ainsi, le fournisseur renouvelable dispose-t-il à chaque instant de productions d’électricité. Il peut y en avoir trop (par exemple : l’hydroélectricité en fin d’hiver), le surplus est alors revendu sur le marché non renouvelable de l’électricité, ou il peut en manquer (par exemple : l’hydro-électricité en fin d’été), auquel cas le complément doit être recherché sur le marché non renouvelable de l’électricité. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) note qu’il n’y a pas d’« adéquation temporelle » consommation / production à partir d’énergie renouvelable et quelques fournisseurs ont commencé à développer des systèmes d’offres, sur des périmètres limités, qui cherchent à faire correspondre une production renouvelable avec une consommation, en temps réel. Le travail d’ajustement entre l’offre et la demande, aussi appelé équilibrage, est une responsabilité qui incombe au fournisseur d'électricité. Celui-ci peut réaliser l'équilibrage lui-même ou l'externaliser auprès d'un responsable d’équilibre. Au niveau national, l’équilibre entre l'offre et la demande d’électricité est de la responsabilité de RTE et s’appuie sur l’ensemble des moyens de production disponibles, ainsi que sur des capacités de production de pointe, d’effacement, de stockage.

Le fournisseur d’électricité renouvelable doit, en plus et tous les mois, garantir à ses clients qu'il a injecté sur les réseaux électriques l’équivalent renouvelable de leur consommation d’électricité. Suivant l'Ademe[3] : « cette garantie est apportée par l’achat de garanties d'origine auprès de n’importe quelle installation EnR située au sein de l’Union européenne, ou de pays ayant un accord avec l’Union Européenne (principalement la Norvège et la Suisse ». Les garanties d'origine sont des certificats électroniques, 1 certificat correspondant à la production de 1 000 kWh (MWh) d’électricité renouvelable. Le Médiateur de l'énergie note : « IMPORTANT : Les Garanties d’Origine peuvent être échangées indépendamment de l’électricité qu’elles certifient »[18]. Ainsi, l'électricité que le fournisseur achète et injecte réellement dans les réseaux pour ses clients est indépendante de ces « garanties d'origine » : cette électricité peut être renouvelable (solaire, éolienne...) ou non (centrale thermique à gaz, à charbon ou nucléaire, électricité du marché...).

Les garanties d’origine associées à l'électricité renouvelable injectée sur le réseau proviennent le plus souvent de centrales très éloignées du lieu de consommation : le plus grand émetteur de garanties d’origines vendues en Europe est la Norvège (25 %), et l’Islande est émettrice de garanties d’origine, alors que ce pays n’a aucune interconnexion avec le réseau de transport d’électricité européen[1]. De plus, la loi française interdit à tout développeur d’un nouveau projet de production renouvelable qui profite d’un mécanisme de soutien de profiter également du revenu de la vente des garanties d’origines ; seuls les sites de production les plus anciens profitent d’une rente avec la vente de garanties d’origines alors qu’ils sont amortis depuis longtemps ; l’achat de garanties d’origines auprès d’un producteur n’encourage donc pas le développement de nouveaux moyens de production d’électricité d’origine renouvelable en France. Ce système des garanties d’origines favorise les grands acteurs à la fois producteurs et fournisseurs d'électricité, qui peuvent ainsi verdir leur production d’origine fossile ou nucléaire, en utilisant des certificats émis par les sites de production d’énergie renouvelable les plus anciens[19].

Types d’offres d’électricité renouvelable

Il est possible de distinguer les offres d’électricité en fonction de leurs apports (conséquents ou pas) au financement du développement des productions renouvelables. En complément, quelques offres mettent en avant d’autres caractéristiques qui les différencient.

Rappels sur les offres d’électricité classique

Dans les offres classiques, le fournisseur achète l’électricité, au moins cher, sur le marché de gros (« électricité grise ») ou sur le marché de l’Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH). L'origine de l'électricité fournie est alors souvent proche du « mix résiduel français » (soit le mix de consommation moins les garanties d’origine utilisées en France), composé, en 2019, de 82,0 % d'énergie nucléaire, 9,6 % d'énergies fossiles et 8,4 % d'énergies renouvelables[20].

La contribution au service public de l'électricité (CSPE) est payée par tous les consommateurs d’électricité pour 2,25 c€/kWh en 2021, dont environ 62 % (1,40 c€/kWh) finance une partie de l’aide de l’État aux installations d’électricité renouvelable ayant bénéficié de l’obligation d’achat[4].

Électricité classique et garanties d'origine

Les offres d’électricité renouvelable les plus courantes sont dénommées « offres standard » par l’Ademe[3]. Dans ces offres, le fournisseur achète suffisamment de certificats (« garanties d’origine ») pour couvrir la consommation de ses clients. L’électricité est achetée au meilleur prix, quelle que soit son origine. Les apports du fournisseur aux producteurs d'énergies renouvelables se situent alors au prix des garanties d’origine, qui est très bas du fait d'un développement plus rapide de l'offre de certificats (production d'électricité renouvelable) que de la demande en certificats (souscription des consommateurs européens à des offres vertes). L'offre en certificats de Garantie d'Origine s'accroît rapidement grâce aux nouvelles installations renouvelables qui disposent de soutiens financiers de la part des états membres.

Dans l’exemple de l’Ademe (« Quelle part de la facture revient aux producteurs renouvelables ? »)[3], pour une offre « standard » type, l'achat d'électricité classique représente 126 €/an, les garanties d'origine €/an ; ainsi, cette offre apport aux producteurs renouvelables 4 % du prix de l'électricité, celle-ci étant revendue sur les marchés comme toute électricité.

Il est a noter qu'en 2019, 91,6 % des garanties d'origine utilisées en France ont été produites par la filière hydroélectrique, dont 63,2 % émises en France (EDF et CNR pour l'essentiel) et 28,4 % émises à l'étranger. Le reste des garanties d'origine émises en France (8,5 % en 2019) est issu des installations à biomasse, éoliennes, hydroélectriques ou photovoltaïques soutenues par l'état[4]. Les offres d'électricité renouvelables les plus courantes sont indéniablement 100 % renouvelable d'un point de vue légal[21], mais favorisent-elles le développement des énergies renouvelables ? (voir § ci-dessous à ce sujet).

Offres rémunérant mieux les productions renouvelables

Plusieurs types d’offres permettent aux consommateurs qui le souhaitent de favoriser plus réellement le développement de la production d’électricité renouvelable.

Électricité renouvelable et électricité d'équilibrage

A titre d’illustration, un schéma indicatif des achats d’électricité (c€ / kWh) dans les types d'offres sachant que chaque offre a ses particularités et que les proportions des différentes sources d'électricité varient tous les ans. Il est possible de questionner un fournisseur sur ses achats réels d'électricité des années passées et, souvent, d'accéder à ses bilans annuels.

L'Ademe[3] parle d’« offres premium » pour un type d’offres créé[4] par Enercoop en 2007 et pour lesquelles le fournisseur achète conjointement les GO et l’électricité renouvelable à des producteurs identifiés[1]. Les apports aux énergies renouvelables peuvent être alors bien plus conséquents, si le prix d'achat proposé par le fournisseur au producteur est supérieur au prix de marché de l'électricité, et peuvent soutenir de nouvelles installations.

La CRE, dans son rapport (p. 153)[4], indique que les offres de ce type « sont probablement aujourd’hui les offres les plus vertueuses du point de vue de la contribution au maintien ou au développement des énergies renouvelables, mais cela tient davantage au montant de la rémunération offerte aux installations qu’à la forme de l’approvisionnement ». La CRE considère qu’un label soutenu par les pouvoirs publics « devrait permettre aux consommateurs de connaître les caractéristiques des installations qu’ils soutiennent ainsi que la hauteur de leur contribution en comparaison à une offre standard ».

Enfin, il y a un côté illusoire à cet achat conjoint des GO et de l’électricité renouvelable car, quand la production d'électricité est excédentaire vis-à-vis de la demande des clients, cet excédent (réellement acheté au producteur) doit être immédiatement revendu sur les marchés de l'électricité. Et quand la production renouvelable est insuffisante pour faire face à la demande des clients, le fournisseur doit trouver des compléments sur les marchés (voir : Particularités des offres d’électricité renouvelable).

Association fine entre production renouvelable et consommation

En utilisant des technologies novatrices, par exemple de « base de données distribuée » (blockchain), il est possible de faire correspondre la consommation du moment d’un client (au pas d’1/2 h par exemple) avec une production renouvelable et, si nécessaire, d’indiquer les périodes où cette correspondance ne peut pas se faire (achats d’électricité sur les marchés). Il est alors possible d'envisager une plus grande transparence sur l’électricité réellement affectée à un client (quand elle est d'origine renouvelable ou pas, de quel lieu de production elle vient ; voir le rapport CRE[4] p. 150).

Offres présentant des caractéristiques complémentaires

En complément de la fourniture d'offres renouvelables, les fournisseurs peuvent mettre en avant différentes caractéristiques, susceptibles de répondre aux attentes de certains clients[4] :

  • caractère coopératif du fournisseur et orientation vers l’investissement citoyen ;
  • proximité de la consommation et de la production ;
  • production labellisée de l'électricité achetée par le fournisseur, par exemple les labels EKOénergie[22] ou EVOC[23] ;
  • investissements du fournisseur lui-même dans la production d’électricité renouvelable.

Comparateurs d'offres

Le comparateur d’Énergie-info permet d’obtenir une évaluation neutre du prix des offres de l’ensemble des fournisseurs dont les fournisseurs d’« électricité verte »[8],[24]. Noter que, pour ces fournisseurs, Énergie-info parle d'une offre « 100 % verte » si elle est couverte à 100 % par des garanties d’origine. Des précisions sont données sur les garanties d’origine associées à chaque offre (origine France ou Europe, production hydraulique, éolienne…).

Pour identifier les offres qui favorisent réellement le développement des énergies renouvelables[1], les sites des associations de consommateurs[25] ou de Greenpeace proposent des comparateurs selon des critères propres[26],[27].

Alimentation en électricité nucléaire pour les offres « 100 % vertes »

Pour un article plus général, voir ARENH.

Les fournisseurs d'électricité renouvelable ont toujours recours aux marchés de l'électricité (voir ci-dessus), ce qui implique l'achat d'électricité nucléaire dans l'électricité achetée. Ils ont aussi eu la possibilité d'acheter de l'électricité nucléaire dans le cadre de l'ARENH. En , la coopérative Enercoop, qui revendique environ 100 000 clients, annonce qu'elle pourrait recourir pour la première fois, en 2023 et pendant trois ans maximum, à l'électricité nucléaire, dans le cadre du mécanisme de l'ARENH ; le petit fournisseur d'énergie verte Ilek commence à acheter de l'électricité nucléaire dès 2022 et devrait réitérer en 2023. En effet, les fournisseurs d'électricité subissent une forte augmentation du prix de l'électricité renouvelable car les producteurs ont largement ajusté leurs prix pour profiter de la flambée des marchés de l'électricité liée au manque de nucléaire et aux tensions sur les approvisionnements en gaz. Quand les prix des marchés sont hauts, il n'est pas possible d'être compétitif sans recourir à l'ARENH, qui assure, au début 2022, un accès à de l'électricité au prix régulé de 42 €/MWh, contre un prix de marché à court terme proche de 200 €/MWh[28],[29].

Achats directs d’électricité renouvelable par les professionnels dits (PPA)

Les consommateurs professionnels peuvent acheter directement de l’électricité renouvelable sans l’intermédiaire d’un fournisseur, par le système de vente directe d'électricité (en anglais : Power Purchase Agreement ou PPA). Les PPA sont des contrats de long terme qui portent, généralement, à la fois sur l’énergie et sur les garanties d’origine. Ces contrats permettent au producteur de vendre son électricité renouvelable de façon rentable tandis que le consommateur bénéficie d'une visibilité à long terme sur le prix de son énergie tout en participant à une réduction des gaz à effet de serre[30]. Le cabinet Bloomberg NEF recense à fin 2019 une puissance cumulée de 19,5 GW de capacité renouvelable ayant fait l’objet d’un PPA dans le monde, dont plus de 80 % aux États-Unis. En Europe, des PPA ont été signés surtout dans les pays scandinaves, suivis par les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Espagne puis, dans une moindre mesure, la France et la Pologne. Trois PPA ont été signés en France en 2019 : Metro (25 GWh/an d'éolien d'Eurowatt sur trois ans) ; Boulanger (MW de photovoltaïque de Voltalia sur 25 ans) et SNCF (143 MW de photovoltaïque de Voltalia sur 25 ans)[4]

Critiques

Le système légal des garanties d’origine qui cadre les offres renouvelables est le seul système permettant d’identifier les énergies renouvelables dans le marché de l’électricité de l’union européenne. Cependant, les principaux acteurs[3],[31],[32] reconnaissent que, de par son principe même, ce sont essentiellement les anciennes installations hydroélectriques amorties qui sont les bénéficiaires des quelques ressources de ce système. Le système n’apporte donc pratiquement rien, pour l’instant, en faveur du développement des énergies renouvelables, contrairement au but affiché[1]. D'autre part, si ces énergies se sont développées, c’est d’abord dû aux aides que l’État a apportées aux nouvelles installations ou a mobilisées via la taxe CSPE. Tandis que les coûts, toujours en diminution pour les nouvelles installations de production, permettent aujourd’hui d’envisager leur développement avec plus de sérénité.

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) considère que la promesse faite aux consommateurs par les fournisseurs d'électricité renouvelable nourrit « une image trompeuse » : « en souscrivant une offre d'électricité verte, on pense qu'on va acheter des électrons produits par un parc éolien ou solaire alors que dans la majorité des cas seule une part très infime de la facture d'électricité rémunère ces installations renouvelables et contribue à financer la transition énergétique, à travers l'achat de certificats de garantie d'origine renouvelable ». Les consommateurs doivent donc être clairement informés de l’impact de leurs choix sur le développement des énergies renouvelables. L’Ademe a préparé un label, en relation avec un groupe de travail comprenant les principaux acteurs concernés (fournisseurs, associations de consommateurs, administrations, associations…). Le résultat de ce travail a du mal à faire consensus[4],[2],[6]. Le lancement du label « VertVolt » est annoncé par l'Ademe en . Il se décline en un niveau « choix engagé » (offres proches des offres « premium » ci-dessus) et en un niveau « choix très engagé » (qui impose en plus qu'au minimum 25 % des installations de production d'électricité soient « récentes et sans soutien public ou « à gouvernance partagée » »)[33],[34],[35].

Enfin, des offres reposant sur la blockchain sont en développement[36],[5]. Elles ouvrent la voie à des certifications différentes pouvant sourcer des garanties d'origine et devant permettre au consommateur de mieux savoir quelle production d'électricité a été associée à sa consommation.

Notes et références

  1. Nabil Wakim, « Électricité : l’imposture des « offres vertes » », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  2. Sharon Wajsbrot, « Electricité : comment l'Ademe fait le tri dans la jungle des offres vertes » , sur Les Échos, (consulté le )
  3. Les offres d’électricité verte, Ademe, (lire en ligne).
  4. Le fonctionnement des marchés de détail français de l’électricité et du gaz naturel, Commission de régulation de l'énergie, (lire en ligne), « Dossier sur les offres vertes d'électricité », p. 142-160 et synthèse pages 7-8.
  5. La Poste, « Comment la Blockchain favorise les Smart grids communautaires ? », Énergies communes, Le Monde et La Poste.
  6. Jean-Claude Bourbon, « Dans l’électricité, il y a beaucoup de nuances de vert », La Croix, (lire en ligne).
  7. Faisons baisser la facture d'électricité et de gaz, UFC-Que choisir, le 21 juin 2016 (consulté le 19 mars 2021).
  8. énergie-info, Le site d'information du médiateur national de l'énergie, autorité publique indépendante, « Comparateur et outils ».
  9. Directive (UE) 2018/2001 du relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables, Journal officiel de l'Union européenne, , sur EUR-Lex, p. 102 notamment.
  10. Articles L314-14 à L314-17 du code de l'énergie, sur Légifrance.
  11. Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, « Énergie : les offres vertes », (consulté le ).
  12. « Électricité : l’illusion des contrats « 100 % vert » », sur Le Soir Plus, (consulté le ).
  13. Grégoire Lecalot, « Électricité : les "offres vertes" se développent mais n'ont pas toutes les mêmes effets sur l'environnement », sur francetvinfo.fr
  14. Électricité : la vague grandissante des offres « vertes », Les Échos, 16 novembre 2020.
  15. « Les acteurs du marché », sur énergie info (consulté le ).
  16. RTE, « Bilan électrique 2019, production », sur rte-france.com (consulté le ).
  17. « Une déclaration obligatoire intégrale pour éliminer l’électricité grise », communiqué, sur Conseil fédéral (Suisse), (consulté le ).
  18. « Qu’est-ce qu’une offre d’électricité "verte" ? », sur énergie-info (consulté le ).
  19. Électricité verte : des garanties d'origine qui ne garantissent rien, Les Échos, 10 avril 2019.
  20. « EEX publie le mix résiduel français pour 2019 » [PDF], sur powernext.com, (consulté le ).
  21. Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, « Energie : les offres vertes », sur DGCCRF, (consulté le ).
  22. « EKOénergie, premier label pour l'électricité verte en France », sur energies-renouvelables.org (consulté le )
  23. Guillaume JOLY, « L’électricité verte d’origine contrôlée, un label pour les énergies renouvelables », sur leshorizons.net, (consulté le ).
  24. « Gaz et électricité – Les dessous des comparateurs de prix », sur www.quechoisir.org (consulté le ).
  25. « Comparateur Gaz & Électricité gratuit – Faites baisser votre facture… », sur www.quechoisir.org (consulté le )
  26. « Électricité : le guide vert des fournisseurs », sur greenpeace.fr.
  27. « Les meilleurs fournisseurs d’électricité « verte », selon Greenpeace », LE MONDE, (lire en ligne)
  28. Sharon Wajsbrot, « Électricité : les fournisseurs 100% verts se convertissent discrètement au nucléaire », Les Échos, 10 juin 2022.
  29. Adrien Pécout, « Pour traverser la « crise énergétique », Enercoop lorgne aussi le nucléaire », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  30. Baptiste Clarke, « Le corporate PPA : « Avec un prix de l'énergie très volatile, c'est une garantie de stabilité » », sur actu-environnement.com,
  31. « La Commission de régulation de l'énergie veut améliorer les offres "vertes" », sur linfodurable.fr.
  32. « Électricité Choisir son fournisseur d’électricité », sur quechoisir.org.
  33. « Energie : l'Ademe lance VertVolt, un label pour noter les offres d'électricité « verte » », sur lesechos.fr
  34. Sarah Corbeel, « Electricité verte : l’Ademe lance le label VertVolt pour mieux comparer les offres », sur dossierfamilial.com (consulté le )
  35. Communiqué de presse Ademe, « L’Ademe lance son label Vertvolt distinguant les offres d'électricité les plus vertes », .
  36. ENGIE, « Tout comprendre à la Blockchain appliquée à l’énergie », (consulté le ).

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ademe, Les Offres d’électricité verte, coll. « Expertises », décembre 2018, [lire en ligne]
  • Le fonctionnement des marchés de détail français de l’électricité et du gaz naturel, Commission de régulation de l'énergie, (lire en ligne), « Dossier sur les offres vertes d'électricité », p. 142-160 et synthèse pages 7-8.

Annexes

Articles connexes

Lien externe

  • Portail des énergies renouvelables
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