Achoura

Achoura (arabe : عَاشُورَاء, ʿāšūrāʾ), ou Tamkharit[1] (wolof) au Sénégal, Taâchourt en kabyle, est un événement religieux en islam, qui a lieu le 10e jour de mouharram, le premier mois de l'année dans le calendrier musulman. Il s'agit d'une commémoration très importante pour les sunnites et les chiites.

Cet article possède un paronyme, voir Achour.

Achoura
Nom officiel arabe : عَاشُورَاء (ʿāšūrāʾ)
Autre(s) nom(s) Hosey, Tabuik, Tabot.
Observé par Tous les musulmans mais la commémoration n'a pas la même signification pour chiites que pour les sunnites.
Type Célébration religieuse
Signification Les sunnites jeûnent comme Moïse jeûna pour remercier Dieu d'avoir libéré les enfants d'Israël d'Égypte.

Les chiites commémorent également le martyre de Hussein à la bataille de Kerbala.

Date 10 mouharram
Date 2021 19 août
Date 2022 9 août
Observances Les sunnites jeûnent 2 jours (les 9 et 10 mouharram). Les chiites pleurent le martyre de Hussein.

Étymologie

Le nom d'Achoura est dérivé du mot ʿašara (عَشَرَة) signifiant « dix »[2].

Achoura dans le sunnisme

Achoura commémore le jour où Moussa (Moïse) traversa la Mer Rouge avec son peuple, et fut sauvé du Pharaon qui se fit engloutir avec ses troupes, grâce à l'aide d'Allah, pour le remercier Moussa jeûna ce jour, en effet dans un récit rapporté par Ibn Abbas (رضي الله عنه) : Lorsque le Prophète (ﷺ) arriva à Médine, les Juifs observaient le jeûne du jour de ‘Achoura (10ème de Muharram) et ils dirent: « C’est le jour où Moïse fut victorieux de Pharaon ». Sur ce, le Prophète (ﷺ) dit à ses compagnons: « Vous (les musulmans) avez plus le droit de célébrer la victoire de Moïse qu’ils n’en ont, alors observez le jeûne ce jour-là ». [Sahih al-Bukhari 4680][3].

Pour les sunnites, Mahomet pratiquait le jeûne le jour de Achoura. Depuis l'introduction du jeûne du ramadan, ce jeûne est devenu surérogatoire et l'évènement est aujourd'hui l'occasion d'un jour de jeûne purificateur dans le monde musulman, il est recommandé d'ajouter un jour de jeûne avant ou après le jour d'Achoura afin de se distinguer des juifs qui jeûnent également ce jour (Yom Kippour, qui a également lieu le 10e jour de l'année dans le calendrier hébraïque[4]). Selon la sunna (tradition prophétique) le jeûne du jour de Achoura expie les péchés d'une année[5].

Achoura est aussi le jour où certains s’acquittent de la zakat al-mal (aumône légale), sur la base d’une confusion avec le nom arabe du taux de cette zakat : 2,5 % soit le quart du dixième : « rob el achour »[6] (ربع العشر) ; en réalité la zakat al-mal peut être payée à n'importe quel moment de l'année.

Au Maroc, pendant deux jours, les enfants sont mis à l’honneur. Le premier jour, la tradition veut qu’on leur offre des cadeaux, des friandises, et que des spectacles viennent égayer les rues. Le deuxième jour, les enfants s’amusent à asperger d’eau les passants et leurs proches, une pratique connue de tous les Marocains sous le nom de zem-zem[7].

Achoura dans le chiisme

Pour les chiites, le jour de Achoura est le jour de la commémoration du massacre de l'imam Hussein et de 72 membres de sa famille et partisans par le califat omeyyade lors de la bataille de Kerbala en 680. Progressivement, l'Achoura a symbolisé la lutte contre l'oppression et les injustices dans le chiisme par référence à cet évènement historique[8]. La célébration a lieu le 10e jour du mois de mouharram (calendrier hégirien) et le deuil se poursuit pendant 40 jours jusqu'à l'Arbaïn. C'est à Kerbala en Irak qu'a lieu le pèlerinage principal.

Dans son Itinéraire de Moscou au royaume de Perse, le marchand russe Fédot Afanassiévitch Kotov, décrit en 1624, avec force détails, la fête d'Achoura à Ispahan, alors capitale prestigieuse de la Perse[9].

Notes et références

  1. Bathie Ngoye Thiam, Le parricide, L'Harmattan, coll. « Encres noires » (no 262), , 200 p. (ISBN 2-7475-8546-8), p. 38.
  2. Mouna Hachim, « Survivances carnavalesques au Maroc », Horizons/Théâtre, nos 8-9, (lire en ligne).
  3. Salimoto, « Le jeûne de 'Achoura et son immense mérite », sur Hisnii, (consulté le )
  4. Kamel Meziti, « Achoura, trait d’union entre judaïsme et islam », sur Saphirnews, .
  5. « Le jeûne de Achoura », sur www.hadithdujour.com (consulté le )
  6. émission Islam, France 2, 7 mars 2004.
  7. Lettre d'Afrik, 16 février 2005
  8. Matthieu Mégevand, « La fête chiite de l'Achoura », Le Monde des religions, .
  9. Jacques La Besse Kotoff, Itinéraire de Moscou à Ispahan par Fédot Afanassiévitch Kotov, 1624, Paris, L'Harmattan, , illustrations, 122 (ISBN 978-2-343-22189-2, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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