Amis du manifeste et de la liberté

Les Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) est un mouvement de masse fondé par Ferhat Abbas en Algérie, pendant la colonisation française, le [1], autour de son texte publié le "Le Manifeste du peuple Algérien".

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L'objectif était de rassembler toutes les tendances du nationalisme algérien et de promouvoir une République Algérienne fédéraliste et liée à la France sans colonialisme impérialiste[2].

Histoire

Les Américains qui libèrent l'Algérie fin 1942 encouragent les velléités indépendantistes en Algérie. Dans ce contexte le 10 février 1943 Ferhat Abbas rédige le Manifeste du Peuple Algérien qui réclame l'indépendance. Cela lui vaut l'emprisonnement à partir de juin de la même année[3].

Pour répondre à ces attentes, le 7 mars 1944, De Gaulle accorde par décret le droit de vote à 63.000 musulmans d'Algérie. Ferhat Abbas, qui réclame l'indépendance, s'oppose à ce qu'il voit comme une dangereuse opération de séduction du colonisateur vers les musulmans. Avec l'aide des docteurs de la foi islamique, les oulémas, il fonde le mouvement des Amis du Manifeste de la Liberté ("liberté" pour ne pas dire indépendance et éviter la censure) en réponse au décret. Ce mouvement est un succès puisqu'il réunit très vite 500.000 membres.[3] Il est en réalité infiltré par Messali Hadj et ses partisans. Ces derniers sont beaucoup plus violents et clandestinement regroupés au sein du Parti du Peuple Algérien. Armés et déterminés, ils réclament une "action directe" lors du congrès AML de mars 1945[3]. Plus modéré Ferhat Abbas organise des manifestations où seront exhibé des drapeaux algériens et des pancartes aux slogans nationalistes. Les AML défilent par exemple le 1er mai à Alger, Bougie, Guelma, Oran en faisant front au défilé de la CGT majoritairement européen. La police les disperse. Le PPA demande alors à ses partisans de recommencer les provocations en venant troubler le défilé de la victoire, le 8 mai 1945. Les PPA sont armés et les affrontements tournent à la tuerie à Sétif. Ce qui entrainera une sévère répression. Le PPA ne s'en remettra pas. Ni les AML d'ailleurs. Le mouvement nationaliste est déséquilibré et 10 ans plus tard le FLN un parti beaucoup plus sournois et meurtrier déclenchera la guerre d'Algérie (1954-1962)[3].

Notes et références

  1. Benjamin Stora et Zakya Daoud, Ferhat Abbas, une autre Algérie, Alger, Casbah éditions, , page 407
  2. Algérie Histoire
  3. Pierre Larneuil, "Les prodromes de l'insurrection 1954-1962", Historama n°328, mars 1979, p.31-36.

Annexes

Article connexe

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