Arctico-alpin

Un taxon arctico-alpin (ou arcto-alpin ou arctique-alpin) se caractérise par une distribution naturelle qui comprend les régions arctiques et plus au sud les chaînes de montagnes, en particulier les Alpes[1].

Exemples de plantes arctico-alpines.
Oxyria digyna poussant dans l'archipel du Svalbard (arctique ; 78° N ; proche du niveau de la mer).
Oxyria digyna poussant dans la Sierra Nevada californienne (alpine ; 38° N ; altitude 3 300 m).
Silene acaulis poussant dans le Grand Nord norvégien (arctique ; 67° N ; altitude 100 m).
Silene acaulis poussant dans les Alpes autrichiennes (alpine ; 47° N ; altitude 2 200 m).

La présence de taxons identiques ou similaires dans la toundra du Grand Nord et dans l'étage alpin de chaînes de montagnes élevées situées bien plus au sud témoigne de conditions environnementales similaires observées dans les deux situations. Les plantes arctico-alpines doivent, par exemple, être adaptées aux basses températures, aux températures extrêmes, aux vents forts et à la courte saison de croissance. Elles ont donc généralement une croissance faible et forment souvent des tapis ou des coussins permettant de réduire la perte d'eau par évapotranspiration[2].

On suppose que les organismes qui ont actuellement une distribution arctico-alpine étaient, pendant des périodes plus froides de l'histoire de la Terre (par exemple pendant les glaciations du Pléistocène), répandues dans les régions situées entre la région arctique et les Alpes. Cela est vérifié, par exemple, pour Dryas octopetala, à partir des restes de pollen fossile. Dans d'autres cas, la distribution disjointe peut être le résultat d'une dispersion à longue distance.

Exemples d'espèces de plantes arctico-alpines

Notes et références

  1. (en) Thomas Schmitt, Christoph Muster et Peter Schönswetter, Relict Species : Phylogeography and Conservation Biology, Heidelberg, Springer Science+Business Media, , 451 p. (ISBN 978-3-540-92160-8, BNF 44697413, présentation en ligne), « Are disjunct alpine and arctic–alpine animal and plant species in the Western Palearctic really "relics of a cold past"? ».
  2. (en) Heather Pardoe, Mountain Plants of the British Isles : An Introduction to Our Native Arctic-Alpine Flora, National Museums and Galleries of Wales, , 54 p. (ISBN 978-0-7200-0423-6).
  3. (en) Harry Godwin, The History of the British Flora : a Factual Basis for Phytogeography, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 444.
  4. (en) Inger Skrede, Pernille Bronken Eidesen, Rosalía Piñeiro Portela et Christian Brochmann, « Refugia, differentiation and postglacial migration in arctic-alpine Eurasia, exemplified by the mountain avens (Dryas octopetala L.) », Molecular Ecology, vol. 15, no 7, , p. 1827–1840 (DOI 10.1111/j.1365-294X.2006.02908.x).
  5. (en) Barbara Jones et C. Gliddon, « Reproductive biology and genetic structure in Lloydia serotina », Plant Ecology, vol. 141, nos 1–2, , p. 151–161 (DOI 10.1023/A:1009805401483).
  6. (en) Hajime Ikeda, Kei Denni, Noriyuki Fujii et Hiroaki Setoguchi, « High mountains of the Japanese archipelago as refugia for arctic-alpine plants: phylogeography of Loiseleuria procumbens (L.) Desvaux (Ericaceae) », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 97, no 2, , p. 403–412 (DOI 10.1111/j.1095-8312.2009.01177.x).
  7. (en) Norman Dignard, « Micranthes stellaris (Saxifragaceae), new to Québec », Rhodora (journal), vol. 108, no 933, , p. 72–75 (DOI 10.3119/05-13.1).
  8. (en) S. R. Hagen et G. G. Spomer, « Hormonal regulation of growth form in the Arctic-Alpine cushion plant, Silene acaulis », Arctic and Alpine Research, vol. 21, no 2, , p. 163–168 (JSTOR 1551628).

Voir aussi

Articles connexes

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