Armée byzantine

L'armée byzantine était le corps militaire terrestre des forces armées byzantines, servant côte à côte avec la marine byzantine. Descendante directe des légions et de la marine romaine de l'ancien Empire romain, l'armée byzantine maintint un niveau similaire de discipline, de prouesse stratégique et d'organisation. Pour une grande part de son histoire, l'armée byzantine fut la plus puissante et la plus performante force militaire de toute l'Europe. La tactique militaire byzantine commença à évoluer de manière autonome après la chute de l'Empire romain d'Occident et la disparition des légions romaines.

Fresque provenant du monastère de Saint-Lucas en Grèce

La langue utilisée dans l'armée était au départ toujours le latin. Cependant, progressivement, et particulièrement à partir du VIe siècle, le grec a commencé à s'imposer, de la même façon qu'à la même époque il est devenu la langue officielle de tout l'empire.

À la différence des légions romaines, sa force résidait dans l'utilisation d'une cavalerie lourde, appelée kataphractos (cataphractaire), qui était une évolution des clibanarii utilisés dans l'Empire romain dès le règne d'Hadrien. L'infanterie était encore employée mais principalement dans un rôle de soutien et comme base de manœuvre pour la cavalerie. La plus grande partie des fantassins de l'empire constituait ce que l'on pourrait appeler « l'infanterie lourde » — Skutatoi et plus tard, Kontarioi (pluriel de Kontarios) —, le reste formant « l'infanterie légère », avec les archersPsiloi.

Le « Ρωμαίοι στρατιώται » était une force fidèle constituée de citoyens prêts à mourir pour défendre leurs maisons et leur État, et elle était renforcée par des mercenaires. La conscription était encore pratiquée pour l'infanterie, comme dans l'armée romaine, chaque citoyen étant susceptible d'être appelé pour servir. La formation était très poussée, comme celle des légionnaires, avec les soldats enfermés dans des casernes, apprenant les techniques de combat avec leurs épées. Mais comme vers la fin de l'Empire romain, le tir à l'arc était intensivement pratiqué.

Histoire

Armées de l'époque protobyzantine

Étant donné que l'Empire byzantin (en grec Βυζαντινή Αυτοκρατορία, ou plus exactement Βασιλεία Ρωμαίων) était la continuation de l'Empire romain, l'armée byzantine était héritée de l'ancienne armée romaine. Les provinces étaient auparavant sous juridiction civile, avec des gouverneurs nommés par le sénat romain ou par l'empereur romain lui-même ; l'armée était constituée d'une trentaine de légions basées le long des frontières inhabitées de l'empire. L'ancien système romain dura jusqu'au début du VIIe siècle.

Réformes de l'armée sous Dioclétien et Constantin

L'Empire romain d'Orient date de la création de la tétrarchie (sorte de quadrumvirat) par l'empereur Dioclétien en 293. Son projet pour la succession ne survit pas à sa mort, mais sa réorganisation de l'armée demeura pendant des siècles. Plutôt que de maintenir des légions traditionnellement fortes en infanterie, Dioclétien la réforma en la divisant entre limitanei (sur les frontières) et comitatenses (sur les champs de bataille). Il y eut une expansion de l'importance de la chevalerie, bien que l'infanterie demeurât la composante essentielle des armées romaines, contrairement à l'idée générale. Ainsi, en 478, une armée de limitanei d'Orient se constituait de 8 000 cavaliers et 30 000 fantassins, et on peut évaluer l'armée dont disposait en 357 l'empereur Julien à Strasbourg à 10 000 fantassins et 3 000 cavaliers. Mais l'importance de la cavalerie augmenta chez les officiers, bien que leur nombre n'augmenta pas, et sous Justinien, leur nombre augmenta même. L'introduction de la selle et de l'étrier au haut Moyen Âge, bien que l'on ne sache ni le lieu ni la date de ces inventions, participa sans doute à cette augmentation, de même que l'élevage de plus en plus étendu de chevaux assez solides pour supporter un homme en armure, sur le plateau iranien.

Les troupes de garde-frontières, ou limitanei, étaient chargées de défendre le limes, ligne de fortifications le long des frontières de l'empire. Les troupes de combat, les comitatenses, en revanche, demeuraient à l'intérieur de l'empire et devaient pouvoir se déplacer rapidement là où l'on avait besoin d'elles, pour des opérations défensives ou offensives ; elles servaient aussi au besoin d'armée pour vaincre les usurpateurs. Les troupes de combat étaient bien entretenues, et avaient préséance sur les limitanei tant pour la solde que pour le ravitaillement.

La cavalerie représentait environ un tiers des unités, mais parce qu'elle était formée d'unités plus petites, elle ne représentait en réalité qu'un quart des effectifs des armées romaines. La cavalerie lourde représentait la moitié de cette cavalerie, et portait divers noms : les scutarii (littéralement les « porteurs de boucliers »), les promoti ou les stablesiani, pour n'en nommer que quelques-uns. Ces cavaliers lourds étaient ordinairement armés d'un javelot ou d'une lance, ainsi que d'une épée, et portaient une cotte de mailles. Quelques-uns avaient un arc, mais étaient censés protéger la charge et non combattre par eux-mêmes. Parmi ces armées de combat, 15 % étaient des cataphractaires ou des clibanarii, cavalerie lourdement armée, qui utilisaient des tactiques de choc. Figuraient aussi des archers montés (equites sagitarii), et différents types de cavalerie légère. La cavalerie légère était nombreuse parmi les limitanei, et constituait des troupes très utiles pour les patrouilles. L'infanterie des comitatenses était divisée en régiments d'environ 1 200 hommes, les légions. Il s'agissait toujours de la traditionnelle infanterie lourde, dont les soldats portaient chacun un javelot, une épée, une armure et un casque. Mais désormais, chaque régiment était accompagné d'un détachement d'archers et de quelques tirailleurs. Au besoin, les fantassins pouvaient abandonner leur armure pour pouvoir combattre plus agilement, comme le fit Modarès, si l'on en croit Zosime, durant la guerre contre les Goths des années 370. Les légions étaient dirigées par un tribun, et allaient par paire, de même que les troupes de cavalerie, sous l'autorité d'un comte. Ces brigades de deux légions étaient sans doute seulement des unités tactiques et stratégiques, car on n'a gardé aucune trace d'un quelconque état-major de brigade.

Cependant, on a peu de renseignement sur les limitanei. Les légions traditionnelles, les cohortes, et les ailes de la cavalerie (alae) ont survécu à ces réformes, et de nouvelles unités ont été créées dans la cavalerie, les troupes auxiliaires (auxilia) et les vexillations. Il est possible que l'infanterie des garde-frontières ait été équipée plus légèrement que celle des troupes de combat, mais là encore, on n'en a gardé aucune preuve. Les limitanei étaient moins bien payés que les comitatenses, et recrutés localement, contrairement à eux. En conséquence, leur efficacité était moindre. Ils étaient néanmoins en première ligne, et comptaient davantage d'incursions et attaques. On peut donc penser que leur expérience du combat était généralement plus grande (hormis lorsque les comitatenses partaient pour de longues campagnes), bien que cette expérience ne s'étendît pas aux batailles rangées ou aux sièges.

Les unités des scholes (en latin Scholae protectores domestici) et l'obsequium, escorte impériale, constituaient la garde personnelle de l'empereur, qui fut créée pour remplacer la garde prétorienne dissoute par Constantin Ier.

Aux IVe et Ve siècles, les légions n'étaient plus celles de la République ou du Haut-Empire, et elles étaient essentiellement, voire exclusivement constituées de cavaliers, et tendaient à avoir un effectif bien inférieur à celui de la légion augustinienne, qui comportait 5 000 hommes en moyenne.

L'armée sous Justinien et ses successeurs

L’armée sous Justinien Ier (emp. 527-565) est le résultat des différentes réorganisations qui eurent lieu au Ve siècle afin de faire face aux menaces croissantes que faisaient peser sur l’empire divers peuples à ses frontières, notamment les Perses[1]. Les imposantes légions, cohortes et troupes auxiliaires des époques précédentes ont disparu pour faire place à de plus petits bataillons d’infanterie ou de cavalerie appelés tagma (pl. tagmata) ou numerus. Un tagma comptait entre 300 et 400 soldats et était commandé par un tribun militaire. Deux tagmata ou plus formaient une brigade ou moira; deux brigades ou plus formaient une division ou meros.

On comptait six genres de formations différentes.

1. La garde stationnée à Constantinople ou dans ses abords immédiats.
2. Les comitatenses des anciennes armées de campagne, appelés plus fréquemment au temps de Justinien, stratiotai (en grec : στρατιῶται). Soldats réguliers de l’armée romaine, les stratiotai se recrutaient principalement parmi les sujets de l’empire, sur les hauts plateaux de Thrace, d’Illyrie et d’Isaurie.
3. Les limitanei. Composante de l’armée romaine demeurée pratiquement intacte, les limitanei continuaient leur rôle traditionnel de gardiens des frontières dans les postes de garnisons du limes.
4. Les foederati. Nouvellement intégrés dans l’armée, ils furent recrutés à partir du Ve siècle parmi les peuples barbares ayant conclu des traités avec Rome. Ils étaient formés de troupes de cavalerie commandées par des officiers romains. Au VIe siècle, on leva l’interdiction faite aux citoyens romains de se joindre à eux et ces troupes devinrent mixtes.
5. Les alliés. Ils étaient recrutés parmi les peuples barbares non fédérés, comme les Huns, les Hérules, les Goths ou autres qui avaient conclu des ententes pour fournir à l’armée romaine des troupes commandées par leurs propres chefs en contrepartie de terres ou de subventions annuelles.
6. Les bucellaires. Armée privée de généraux, préfets du prétoire, officiers de rangs divers ou riches personnages, les bucellaires formaient souvent une composante significative des troupes de cavalerie. Leur importance numérique dépendait de la richesse de leur employeur. Leurs soldats étaient appelés hypaspistai ou « porte-boucliers » et leurs officiers « doryphoroi » ou « porte-lances ». Les doryphoroi juraient fidélité à leur patron et loyauté à l’empereur. C’est ainsi que Bélisaire, qui deviendra l’un des généraux les plus importants de l’époque, avait été doryphore dans la suite de Justinien avant que celui-ci ne devienne empereur. Les bucellaires étaient généralement des cavaliers recrutés principalement parmi les Huns, les Goths et les peuples montagnards de Thrace et d’Asie mineure.

Selon les spécialistes contemporains, l’armée impériale aurait compté sous Justinien entre 300 000 et 350 000 hommes. Les armées de campagne comprenaient généralement de 15 000 à 25 000 soldats et étaient formées principalement de comitatenses et de foederati, renforcées par les soldats privés de leurs commandants et par des alliés barbares.

C’est ainsi que l’armée de Bélisaire partie reconquérir Carthage alors aux mains des Vandales en 533, comptait une infanterie composée de 10 000 comitatenses et foederati et une cavalerie de 3 000 soldats composée de la même manière. Il y avait 600 Huns et 400 Hérules, tous archers à cheval, et 1 400 ou 1 500 bucellaires à cheval. Cette force peu imposante de moins de 16 000 hommes voyagea du Bosphore à l’Afrique du nord à bord de 500 bateaux protégés par 92 dromons ou navires de guerre.

La tactique, l’organisation et l’armement furent profondément modifiés pour faire face aux Perses. Les Romains adoptèrent l’imposante armure défensive des Perses, soit la cotte de mailles, la cuirasse, le casque et les jambières de fer pour les tagmata des troupes de choc de la cavalerie. Appelés cataphractaires, ces soldats étaient armés d’arcs et de flèches aussi bien que d’épées et de lances.

Une bonne partie des soldats de l’infanterie légère étaient munis d’arcs pour appuyer l’infanterie lourde dont les soldats étaient appelés scutarii. Ceux-ci portaient un casque de fer et une cotte de mailles; ils étaient munis d’une lance, d’une hache et d’une dague. Ils formaient généralement le centre de la ligne de combat. Dans les régions montagneuses, on utilisait des fantassins armés de javelots.

Les principales batailles qui eurent lieu sous le règne de Justinien comprennent celle de Dara, en 530, lorsque Bélisaire avec une troupe de 25 000 hommes vainquit l’armée perse comprenant 40 000 hommes. En plus de reconquérir Carthage, Bélisaire reprit la Sicile, Naples, Rome et le reste de l’Italie sur les Goths au cours d’une guerre qui dura de 536 à 540. Un autre général célèbre de l’époque, Narsès, défit l’armée goth à Busta Gallorum sur la côte est de l’Italie en 552.

Les thèmes

Le système des thèmes en 750.

Ordinairement attribués à Héraclius, mais en réalité fondés à l'initiative de son successeur, Constant II, sur le modèle des exarchats d'Italie et d'Afrique, les thèmes (en grec θέματα) étaient les circonscriptions administratives de l'empire. Ils étaient dirigés par un général, le stratège (en grec στρατηγός), qui cumulait à la fois le pouvoir civil et le pouvoir militaire. L'origine du terme est obscure. Il pourrait venir du turc toumen, qui désignait une division de 10 000 hommes, et qui serait entré dans l'empire par l'intermédiaire des Khazars.

Les cinq premiers thèmes étaient tous situés en Asie Mineure, et avaient pour rôle de faire face au djihad arabe, qui avait déjà causé la perte des provinces syrienne et égyptienne. Il s'agissait :

Dans chaque thème, les hommes choisis comme soldats se voyaient offrir des terres pour nourrir leur famille, et pour s'équiper, les pronoiai(πρόνοια). La population des quatre premiers thèmes était dirigée vers l'armée ; ainsi, le corps des Caravisiens recrutait les hommes pour la flotte byzantine, bien que la construction navale fût subventionnée (de façon intermittente) par différents offices du Trésor impérial. Ce modèle d'organisation en thèmes fut rapidement étendu à tout l'empire, les régions de l'Ouest comprises.

Le système des thèmes en 950.

À la suite de révoltes aristocratiques que venait renforcer la grande taille de ces circonscriptions, Léon III l'Isaurien, Théophile et Léon VI le Sage prirent des mesures pour affaiblir les thèmes en les divisant en thèmes plus petits, et en répartissant le contrôle des armées dans chaque thème entre des tourmes. De même, au lieu d'étendre les thèmes existants sur les terres qu'il conquéraient, les empereurs de la dynastie macédonienne renaissante préférèrent souvent créer de nouveaux thèmes. À l'époque de la rédaction du De Thematibus (Xe siècle), Constantin VII Porphyrogénète établit une liste de trente-huit thèmes.

La Sicile fut perdue au profit des Arabes au début du règne de Constantin VIII -- l'expédition entreprise pour la reconquérir en 964 fut un échec --, et Chypre était un condominium administré conjointement avec le califat musulman jusqu'à sa reconquête par Nicéphore II Phocas en 965. Constantinople, quant à elle, était sous la domination d'un éparque (autrefois appelé préfet de la ville, en latin praefactus urbis) et était protégée par de nombreuses tagmata et forces de police.

Les tourmarques, placés sous la direction des chefs de thème, les stratèges, avaient la charge de deux à trois divisions armées, qui correspondaient aussi à des subdivisions territoriales appelée les tourmes. Sous leur commandement se trouvaient les drongaires, eux-mêmes à la tête de territoires appelés drongoi, dont chacun était constitué d'un millier de soldats. Sur le champ de bataille, ces unités étaient divisées en bandes, ou banda (singulier: bandon) de 300 hommes environ, bien que parfois réduites à tout juste un peu plus de 50 hommes. Là encore, la charge de soumettre les révoltes éventuelles incombait à ces subdivisions[2].

Le tableau suivant illustre la structure thématique telle qu'on pouvait la voir dans le thème des Thracésiens entre 902 et 936.

Nom Effectif Nombre d'unités subordonnées Chef de troupe
Thème 9 600 4 mérè Stratège
Tourma, Méros 2 400 6 Drongoi Tourmarque
Drongos 400 2 banda Drongaires
Bandon 200 2 centuries Comte
Centurie 100 10 contubernia Hécatontarque
50 5 contubernia Pentecontarque
Contubernium 10 1 avant-garde* + 1 arrière-garde* Décarque
Avant-garde* 5 aucune Pentrarque
Arrière-garde* 4 aucune Tétrarque
  • Note: ces termes sont des traductions directes en français.

Les tagmata impériaux

Mosaïque montrant l'empereur Justinien entouré d'officiers et d'une unité de tagmata.

Les tagmata (en grec τάγματα, « bataillon ») était l'armée permanente de l'empire, ordinairement basée à Constantinople ou dans les alentours, même si dans les derniers temps, des détachements furent envoyés dans les provinces. Ce qu'il restait des armées de Dioclétien devint les premières tagmata, qui furent converties en armées de thème sous les Héraclides. À peu près à la même époque, quelques tagmata furent formées qui constituaient des sortes de clubs sociaux pour les grands nobles de la capitale. Ainsi, Justinien lui-même se serait amusé en intégrant l'une de ces unités, les scholes, dans de faux exercices de déploiement armé, causant par là la panique dans la classe la plus élevée des soldats aristocrates, qui n'avaient aucun désir d'abandonner la sécurité de Constantinople pour l'inconfort et le danger d'une campagne militaire imminente.

Après les premières révoltes des armées thématiques, les empereurs se souvinrent de l'utilité de posséder une armée de campagne loyale, et les tagmata furent placées sous la direction d'une administration séparée, leur équipement et leur entraînement furent améliorés, et elles furent désormais utilisées jusqu'à la fin de l'empire.

Les quatre tagmata les plus prestigieuses étaient, dans l'ordre :

  • Les Scholai (en grec Σχολαί, « les écoles »), descendantes directes des gardes impériales de Constantin ;
  • Les Exkoubitoi (en grec Εξκούβιτοι, « les vigiles »), établis par Léon Ier ;
  • Les Arithmoi (en grec Αριθμός, « les nombres ») ou Vigla (en grec Βίγλα, « la veille »), établis sans doute entre la fin du Ve et le début du VIe siècle ; et
  • Les Hikanatoi (en grec Ἱκανάτοι, « les capables »), établis par l'empereur Nicéphore Ier.

Tous ces bataillons étaient des unités de cavalerie, comprenant chacune entre 1 000 et 6 000 hommes. Quatre mille semble avoir été leur nombre moyen. Les Noumeroi (en grec Νούμεροι, « Garçons des bains », appelés ainsi pour la situation de leur base dans la ville), les Optimatoi (en grec Οπτιμάτοι, « les meilleurs »), et la tagma ton Teikhon (en grec Τειχών, « des murs ») étaient des tagmata d'infanterie. La Vigla et les Noumeroi aidaient à la police de Constantinople ; la tagma des murs, comme son nom l'indique, défendait les murs de Théodose et était plus généralement responsable de la défense de la capitale.

En plus de ces unités plus ou moins stables, quelques tagmata éphémères furent formées en tant qu'unités dévouées aux empereurs. Michel II créa les tessarakontarioi, unité spéciale de marine, et Jean Ier Tzimiskès les Athanatoi (en grec Αθάνατοι, les « Immortels ») d'après l'ancienne unité perse.

Les unités tagmatiques étaient dirigées par un domestique, qui avait pour lieutenant le topotérétès, hormis pour la Vigla, commandée par un drongaire. Les banda qui formaient ces unités étaient dirigés par un comte (komes en grec). Le domestique des Scholes, commandant du régiment des Scholes, devint peu à peu de plus en plus important, jusqu'à devenir l'officier le plus important au Xe siècle.

Instauration et succès

L'empereur Jean II Comnène acquit une grande renommée en tant que général et dirigea de nombreux sièges réussis. Sous sa direction, l'armée byzantine reconquit d'importants territoires sur les Turcs.

À l'avènement de la dynastie Comnène, en 1081, l'Empire byzantin avait été réduit à sa plus faible extension depuis le début de son histoire. Cerné par des peuples hostiles et ruiné financièrement par une longue période de guerre civile, l'empire semblait destiné à un avenir bien sombre. Mais, grâce à une politique hardie et déterminée, et à des années de campagnes militaires, Alexis, Jean et Manuel Comnène parvinrent à restaurer le pouvoir de l'empire en mettant en place une nouvelle armée sur de nouvelles bases. Cette force armée était à la fois professionnelle et disciplinée. Elle était constituée de puissantes unités telles que les gardes des Varanges et des Immortels (unité de cavalerie lourde), stationnées à Constantinople, et d'autres unités légères des provinces. Ces dernières incluaient la cavalerie des cataphractaires de Macédoine, Thessalie et Thrace, et d'autres forces régionales des côtes asiatiques de la mer Noire.

Sous Jean II, une unité macédonienne fut maintenue, et de nouvelles troupes de citoyens byzantins furent désormais recrutées dans les provinces. L'Asie Mineure commençant à prospérer sous les règnes de Jean II et Manuel Ier, on recruta davantage de soldats dans les provinces asiatiques de Néokastra, Paphlagonie et Séleucie (au Sud-Est). Des soldats furent aussi recrutés parmi les peuples vaincus, tels les Petchénègues (cavaliers archers), ou les Serbes, qui étaient utilisés comme colons stationnés à Nicomédie. Les troupes locales étaient organisées en unités régulières et basées à la fois dans les provinces asiatiques et européennes. Les armées comnèniennes étaient aussi souvent renforcées par des contingents venus d'Antioche, Serbie et Hongrie, bien qu'elles fussent formées aux deux tiers de troupes byzantines, contre seulement un tiers de troupes étrangères. Les unités d'archers, d'infanterie et de cavalerie étaient associées pour combiner l'utilisation de leurs différentes armes.

Cette armée comnènienne était très efficace, bien entraînée et bien équipée. C'était une force capable de combattre en Égypte, en Hongrie, en Italie et en Palestine. Cependant, comme c'était le cas de nombreux aspects de l'État byzantin sous les Comnène, la plus grande faiblesse de l'armée était que son organisation reposait sur un chef, qui devait être assez puissant et compétent pour pouvoir diriger et mener à bien les opérations. Pendant les règnes d'Alexis Ier, Jean II et Manuel Ier, entre 1081 et 1180 environ, l'armée comnènienne garantit à l'empire une période de sécurité qui permit à la civilisation byzantine de s'épanouir. Mais à la fin du XIIe siècle, le commandement compétent sur lequel l'efficacité de l'armée des Comnène se basait disparut en grande partie. La conséquence de cette crise d'état-major devait se révéler désastreuse pour l'Empire byzantin.

Négligence sous les Ange

Carte de l'Empire byzantin sous Manuel Comnène, vers 1180.

En 1185, l'empereur Andronic Ier Comnène mourut. Avec lui disparaissait la dynastie Comnène, qui avait procuré à l'empire une série d'empereurs aux grandes qualités militaires pendant près d'un siècle. Elle fut remplacée par la famille des Ange, réputée la dynastie la plus incompétente ayant régné sur l'Empire byzantin.

L'armée byzantine est à ce moment un organisme très centralisé. Elle reposait sur le système selon lequel l'empereur rassemblait ses troupes et les conduisait, personnellement, sur le champ de bataille ou à l'assaut des forteresses ennemies. Les généraux étaient étroitement contrôlés et toute instruction et récompense provenait de Constantinople.

Toutefois, l'inaction et l'inaptitude des Ange conduisit rapidement à une décadence de la puissance militaire byzantine, à la fois sur terre et sur mer. Entourés d'une foule d'esclaves, maitresses et courtisans, ils permirent à des favoris indignes de gouverner l'empire, alors qu'eux-mêmes engloutissaient l'argent extorqué aux provinces dans de coûteuses constructions et des dons dispendieux aux églises de la métropole. Ils éparpillèrent tant les richesses que le trésor se trouva épuisé, et leur permissivité à l'égard des officiers de l'armée laissa l'empire pratiquement sans défense. Ensemble, ils consommèrent la ruine financière de l'État.

Les ennemis de l'empire ne perdirent pas de temps pour profiter de cette situation nouvelle. À l'Est, les Turcs violèrent les frontières de l'empire, érodant graduellement le contrôle qu'exerçait Byzance sur l'Asie Mineure. Dans le même temps, à l'Ouest, les Serbes et les Hongrois rompirent définitivement avec l'empire, alors qu'en Bulgarie, la pression fiscale des Ange provoquait une rébellion valaquo-bulgare en 1185. Cette révolte conduisit à l'établissement du Second Empire Bulgare sur des territoires vitaux pour la sécurité de l'empire dans les Balkans. Kaloyan de Bulgarie annexa plusieurs cités importantes, alors que les Ange consumaient le trésor public en palais et jardins, et tentaient de résoudre la crise par des moyens diplomatiques. L'autorité de Byzance en sortit sévèrement amoindrie, et l'absence de pouvoir au centre de l'empire encouragea sa dislocation, alors que les provinces prirent l'habitude de se tourner vers des puissants locaux pour assurer leur protection. Ceci réduisit d'autant plus les ressources nécessaires à l'empire et à son armée que de larges régions s'émancipèrent de l'autorité du pouvoir central.

Faiblesses structurelles

C'était dans ces circonstances que la désintégration du système thématique militaire, qui fut le fondement du remarquable succès de l'empire du VIIIe au XIe siècle, se révéla être une vraie catastrophe pour l'État byzantin.

Le premier avantage du système thématique avait été sa force numérique. On pense que l'armée byzantine de Manuel Comnène (r. 1143-1180) comptait dans ses rangs environ 40 000 hommes. Néanmoins, il est évident que les armées thématique des siècles précédents assuraient l'empire d'une force numérique supérieure. L'armée du thème de Thrakesion à elle seule fournissait 9 600 hommes dans la période 901-936, par exemple. De plus, les armées thématiques étaient placées dans les provinces, et leur indépendance supérieure par rapport au commandement central signifiait qu'elles pouvaient traiter avec des menaces rapidement à un niveau local. Cela, combiné à leur plus grand nombre, leur permit de munir l'empire d'une meilleure défense.

L'autre avantage clé du système thématique était qu'il offrait à l'Empire byzantin une bonne valeur de l'argent. Il fournit les ressources de ce grand nombre d'hommes mobilisés à bon marché. La cessation du système signifiait que les armées devenaient plus chères à la longue, ce qui réduisit le nombre de troupes que les empereurs pouvaient se permettre d'employer. La richesse considérable et l'habileté diplomatique des empereurs Comnène, leur constante attention aux questions militaires, et leurs fréquentes et énergétiques campagnes ont largement pesé dans la balance. Mais la chance pour l'empire d'avoir les talentueux Comnène pour un commandement compétent n'était pas une solution à long terme pour un problème structurel dans l'État byzantin lui-même. Après la mort de Manuel Ier Comnène en 1180, les Ange n'ont pas porté le même soin à la situation militaire que l'ont fait les Comnène, et le résultat fut tel que ces faiblesses structurelles commencèrent à se manifester d'elles-mêmes dans le déclin militaire. À partir de 1185, les empereurs byzantins trouvaient de plus en plus difficile de rassembler et payer des forces militaires suffisantes, alors que leur incompétence montra les limites du système militaire byzantin tout entier, dépendant qu'il était d'une direction personnelle compétente de l'empereur. Le sommet de la désintégration militaire de l'empire sous les Ange fut atteint le , quand les armées de la quatrième croisade pillèrent Constantinople et démantelèrent l'Empire byzantin. L'ancien Empire byzantin approchait de sa fin.

Conclusion

Le problème n'était donc pas tant lié au fait que l'armée des Comnène était moins efficace au combat (le taux de succès de l'armée thématique était aussi varié que celui de la contrepartie Comnène) ; le problème se présente plutôt ainsi : parce qu'elle était une force plus petite et centralisée, l'armée du XIIe siècle avait besoin d'un degré plus élevé de direction compétente de l'empereur afin d'être efficace. Quoique formidable sous un meneur énergique, l'armée Comnène n'a pas aussi bien fonctionné sous le contrôle d'empereurs incompétents ou indifférents. La plus grande indépendance et flexibilité de l'armée thématique a fourni à l'ancien empire un avantage structurel qui, à partir du XIIe siècle, était perdu.

Il est ainsi possible d'affirmer que la fin du système thématique fut une grande perte pour l'Empire byzantin. Quoiqu'il fallût des siècles pour s'en rendre compte totalement, l'une des forces institutionnelles principales de l'Empire byzantin avait maintenant disparu. Ce n'était donc pas l'armée qu'il fallait blâmer pour le déclin de l'empire, mais le système qui soutenait tout cela. Sans les fortes institutions sous-jacentes qui ont pu perdurer au-delà du règne de chaque empereur, l'État était extrêmement vulnérable dans les temps de crise. Byzance en vint à trop faire confiance aux seuls empereurs, et sa survie ne fut plus certaine.

Armées des royaumes en exil et des Paléologue

Carte de l'Empire byzantin en 1270.

Après l'année 1204, les empereurs de Nicée gardèrent certains aspects du système établi par les Comnène. Toutefois, malgré la restauration de l'Empire byzantin en 1261, les Byzantins n'ont plus jamais possédé les mêmes niveaux de prospérité, de territoires et de main-d'œuvre dont pouvaient disposer les empereurs Comnène et leurs prédécesseurs. En conséquence, la gent militaire était constamment à court de fonds. Après la mort de Michel VIII Paléologue en 1282, des mercenaires peu fiables comme ceux de la Compagnie catalane formèrent en outre une proportion des forces restantes jamais atteinte jusque-là.

À la chute de Constantinople en 1453, l'armée byzantine s'élevait à environ 7 000 hommes, dont 2 000 mercenaires étrangers. Les chances étaient quasiment inexistantes contre les 85 000 soldats composant les troupes ottomanes assiégeant la ville. Les Byzantins réussirent pendant un temps à retenir la troisième attaque des Janissaires de l'élite du sultan, mais un général génois chargé de la défense, Giovanni Giustiniani, fut grièvement blessé pendant l'attaque, et son évacuation, le long des remparts, causa une panique dans les rangs des défenseurs. Certains historiens suggèrent que la porte Kerkoporta, de la section des Blachernes, était déverrouillée, et que les Ottomans ont fini par découvrir cette erreur. Les Ottomans s'y ruèrent. L'empereur Constantin XI Paléologue guida lui-même la dernière défense de la ville, et jetant de côté ses insignes royaux, il plongea tête la première sur les Ottomans qui chargeaient, et périt durant la bataille qui s'ensuivit, sur la rue, avec ses soldats. La chute de la capitale signifiait la fin de l'Empire byzantin. L'armée byzantine, dernière descendante de la légion romaine, n'existait plus.

La cavalerie

L'infanterie

Après la disparition de la légion, l'infanterie ne servit plus que comme unité de soutien pour la cavalerie. Néanmoins, l'Empire byzantin continua à utiliser l'infanterie, bien qu'elle ne soit pas la seule et que ses fantassins ne soient pas les plus polyvalents. Il y avait deux catégories de troupes à pied : tout d'abord l'infanterie lourde, équipée d'une lance, d'un bouclier et d'une cuirasse, qui servait de force d'appoint face aux unités montées tandis qu'un deuxième groupe, l'infanterie légère, appelée la « garde byzantine », était armée d'arcs, était moins protégée mais plus mobile. Elle est utilisée dans le but d'affaiblir l'ennemi avant la charge de la cavalerie ou pour harceler les soldats en déroute, mais elle était aussi généralement employée sur les remparts des villes. Dans un premier temps, elle était chargée d'affaiblir l'ennemi avec des flèches, avant de le rencontrer directement. Les latinikons, troupes expérimentées et moins nombreuses, étaient constitués de vétérans et nobles byzantins. Armée d'une épée, de javelots et d'un bouclier, protégée par une lourde cotte de mailles, elle était une troupe de choc pouvant tenir les rangs même dans les cas les plus critiques.

Les pronoiaires

Les troupes pronoiaires apparurent au XIIe siècle, en particulier durant le règne de l'empereur Manuel Ier Comnène (1143-1180). Il s'agissait de soldats payés par octroi de terres au lieu de réception d'une solde en argent, mais ils n'opéraient pas au sein du vieux système des thèmes de la période mésobyzantine. Les pronoiai consistaient essentiellement en un droit de taxer les citoyens qui vivaient à l'intérieur des terres concédées (les parèques). Les pronoiaires (ceux à qui avait été concédée cette pronoia) devinrent alors en quelque sorte des collecteurs d'impôts, qui étaient autorisés à garder une partie des revenus qu'ils prélevaient. Ces hommes ont été par conséquent souvent comparés aux chevaliers occidentaux : en partie soldats, en partie des dirigeants locaux. L'empereur demeurait néanmoins le propriétaire légal des terres des pronoiaires. Cavaliers pour la plupart, les pronoiaires étaient équipés de cottes de mailles, de lances et de bardes pour leurs chevaux. Manuel rééquipa sa cavalerie lourde à la façon occidentale durant son règne. Il est fort probable que beaucoup de ces troupes étaient des pronoiaires. Ces troupes devinrent fréquentes après 1204, au service de l'Empire de Nicée, à l'Ouest de l'Asie Mineure.

Soldats étrangers et mercenaires

Pièce de l'empereur Basile II, fondateur de la Garde varangienne.

Pendant ses 1 123 années d'existence, depuis la fondation de Constantinople comme capitale de l'empire le , jusqu'à la prise de la cité par les Ottomans le , l'armée byzantine recruta des troupes de diverses nationalités et groupes ethniques (Francs, Turcs, Grecs, Slaves, Normands, Saxons, Huns et Sarmates...). Souvent, ces troupes complétaient ou assistaient les forces régulières de l'empire ; parfois, elles formaient même la plus grande part de l'armée byzantine. Mais pour la plupart de la longue histoire de l'armée byzantine, les soldats étrangers et militaires reflétaient la prospérité et la puissance de l'Empire byzantin, pour l'empereur qui était capable de rassembler des armées de tous les coins du monde connu. Il était fréquent que des chefs de guerre nordiques (angles, saxons, slaves) recherchent l'appui de Byzance contre un autre peuple, ou des richesses voire des territoires, en s'intégrant dans l'armée byzantine.

Les troupes étrangères durant la période tardive de l'Empire romain étaient connues sous le nom de Fœderati (les « alliés » ou les « fédérés »), et continuaient à être connues comme telles jusqu'aux environs du IXe siècle, bien que le titre qu'elles tenaient ait été hellénisé en Phoideratoi (Φοιδεράτοι). À partir de ce moment, les troupes étrangères (principalement des mercenaires) furent connues comme Hetaireiai (Εταιρείαι, les « Compagnons ») et recrutées le plus fréquemment dans la garde impériale. Cette force fut à son tour divisée en « Grands Compagnons » (Μεγάλη Εταιρεία), « Compagnons Moyens » (Μέση Εταιρεία), et « Compagnons Mineurs » (Μικρά Εταιρεία), commandés par leurs Hétaïréïarches respectifs. Ceux-ci pourraient avoir été divisés sur une base religieuse séparant les sujets chrétiens, les étrangers chrétiens, et non-chrétiens respectivement[3].

En outre, durant la période comnénienne, les unités mercenaires vont simplement être divisées par l'ethnie et nommées d'après leurs pays d'origine : les Inglinoi (Anglais), les Phrankoi (Francs), les Skythikoi (Scythes), les Latinikoi (Latins), etc. Même les Éthiopiens ont servi durant le règne de Théophile. Ces unités mercenaires, particulièrement les Skythikoi, furent aussi souvent utilisées comme force policière à Constantinople.

Le plus célèbre de tous les régiments byzantins fut la légendaire garde varangienne. Cette unité trouve ses racines dans les six mille Rus' envoyés à l'empereur Basile II par Vladimir de Kiev en 988. L'habileté terrible de ces barbares nordiques manieurs de haches, et leur intense loyauté (achetée avec beaucoup d'argent), les établissaient comme un corps d'élite, qui bientôt accéda au grade de garde personnelle de l'empereur. On le voit dans le titre même que porte leur commandant, l'akolouthos (Ακόλουθος, « Acolyte » de l'empereur). Tout d'abord les Varanges furent surtout d'origine russe, mais par la suite, de nombreux Scandinaves et Anglo-Saxons (après la conquête normande de l'Angleterre) entrèrent dans la garde. La garde des Varanges se distingua à la bataille de Beroia en 1122, et était présente lors de la bataille de Sirmium en 1167, durant laquelle l'armée byzantine écrasa les forces du royaume de Hongrie. On suppose que la garde des Varanges a été congédiée après le sac de Constantinople par les forces de la Quatrième croisade en 1204 ; ils furent la dernière unité à avoir défendu avec succès une partie de la ville contre l'assaut des croisés.

Tactique et stratégie militaire

La cavalerie pouvait se disposer de différentes façons : sur dix rangs, quatre de lanciers, quatre d'archers, deux de lanciers ; sur cinq rangs, deux de lanciers, deux d'archers et un de lanciers.

Les unités de fantassins avaient une profondeur variable selon la nécessité.

Lors des combats, les unités de recrues étaient moins étirées, plus profondes. Cela renforçait leur moral. Les unités n'étaient pas forcément mixtes. Ainsi, certaines unités n'étaient constituées que d'archers, d'autres de lanciers. Les généraux devaient, dans ce cas-là, améliorer la coordination de l'armée. Pour ce faire, les boucliers, fanions de lances et autres décorations de casques sont de même couleur au sein d'une même unité.

L'unité de base, formée de dix hommes, est appelée dekarchiai au sein de la cavalerie, et formée de seize fantassins, locharghiai, dans l’infanterie. Il s'agit là d'une rupture d'avec la tradition romaine décimale et d'une restauration du système hellénistique (comme la recréation d'un mérarche, commandant de 2 000 soldats, soit une « mérarchie » de la phalange macédonienne).

Philosophie militaire byzantine

Malgré l'importance que l'Empire byzantin attachait à sa position de protecteur du véritable christianisme orthodoxe, tant contre les musulmans que contre les catholiques, l'empire n'a jamais développé ou compris le concept de « guerre sainte ». Les concepts similaires du djihad et de la croisade lui semblaient être de grossières perversions des textes sacrés ou de simples excuses pour le pillage et la destruction. Les empereurs, généraux ou théoriciens militaires, trouvaient que la guerre était un échec du gouvernement et des relations politiques, à éviter de préférence. C'est seulement en faisant la guerre défensivement ou pour venger une injustice qu'on la considérait comme juste, et dans de tels cas, les Byzantins croyaient que Dieu les protègerait.

Principales batailles de l'Empire byzantin

Cette gravure de Gustave Doré représente l'embuscade tendue par les Turcs lors de la bataille de Myriokephalon (1176).

Époque protobyzantine

Époque mésobyzantine

Époque tardive

Notes et références

  1. Ce chapitre est tiré principalement de J.B. Bury, History of the Later Roman Empire : From the Death of Theodosius I to the Death of Justinian I. London, 1923, Dover Publications reprint, 1958
  2. Treadgold.
  3. Constantin VII, Le Livre des Cérémonies.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Sources primaires
Sources secondaires
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  • (fr) Stavros Lazaris, "Essor de la production littéraire hippiatrique et développement de la cavalerie : contribution à l’histoire du cheval dans l’Antiquité tardive", in: Actes du colloque international sur la médecine vétérinaire dans l’Antiquité (Brest, 9-11 septembre 2004), M.-Th. Cam (éd.), Rennes, 2007, p. 87-108
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  • (en) Simon MacDowall, Late Roman cavalryman, 236-565 AD, Londres, Osprey, coll. « Warrior series » (no 15), (ISBN 978-1-85532-567-8).
  • (en) Irina Moroz, « The Idea of Holy War in the Orthodox World », dans Quaestiones medii aevi novae v. 4
  • (en) David Nicolle et A. McBride, Romano-Byzantine armies 4th-9th centuries, Londres, Osprey, coll. « Men-at-Arms » (no 247), , 48 p. (ISBN 978-1-85532-224-0).
  • (en) David Nicolle, Yarmuk, 636AD : the Muslim conquest of Syria, Londres, Osprey, coll. « Military campaign series » (no 31), , 96 p. (ISBN 978-1-85532-414-5).
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  • (en) Warren Treadgold, Byzantium and its army, 284-1081, Stanford, Calif, Stanford University Press, , 284 p. (ISBN 978-0-8047-3163-8, lire en ligne).
  • (en) Warren T. Treadgold, A history of the Byzantine state and society, Stanford, Calif, Stanford University Press, (ISBN 978-0-8047-2421-0 et 978-0-804-72630-6, lire en ligne).
  • (en) Terence Wise, Armies of the Crusades, Londres, Osprey Pub, coll. « Men-at-arms series » (no 75), , 40 p. (ISBN 978-0-85045-125-2).
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