Astor Piazzolla

Astor Piazzolla, né le à Mar del Plata et mort le à Buenos Aires, est un compositeur et bandonéoniste argentin. Il est considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXe siècle pour la musique de tango[1].

Pour les articles homonymes, voir Piazzolla (homonymie).

Astor Piazzolla
Astor Piazzolla en 1971.
Informations générales
Nom de naissance Astor Pantaleón Piazzolla
Naissance
Mar del Plata, Argentine
Décès
Buenos Aires, Argentine
Activité principale Bandonéoniste, compositeur
Genre musical Tango, tango nuevo
Instruments Bandonéon (par Alfred Arnold)
Années actives 1950 - 1990
Labels Divers
Site officiel Piazzolla.org

Biographie

Enfance

Astor Piazzolla, fils de Vicente Piazzolla et Asunta Manetti, immigrés italiens, est né à Mar del Plata[2], à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, un port de pêche qui n'est pas encore devenu une station balnéaire aristocratique. À l'âge de trois ans, il part avec ses parents pour New York[3].

Quand Astor Piazzolla a huit ans, son père, passionné de tango, lui offre un bandonéon. L'enfant est déçu, il aurait préféré un saxophone, car il est alors passionné par le jazz. Un jour, alors qu'il joue dans la cour de son immeuble, Astor découvre Jean-Sébastien Bach : c'est le pianiste Bela Wilda, ancien élève de Rachmaninoff, qui étudie neuf heures par jour. La musique de Bach l'impressionne tant, qu'il veut prendre des cours avec Bela.

Débuts musicaux

En 1936, la famille Piazzolla retourne à Mar del Plata. Astor, alors adolescent, ne sait pas quoi faire de sa vie. Parfois, il joue du bandonéon, mais sans conviction, parce qu'il ne s'intéresse toujours pas au tango. C'est un concert du violoniste Elvino Vardaro avec son Sexteto tīpico, à Mar del Plata, qui le fait finalement changer d'avis : Astor découvre une nouvelle manière de jouer le tango qui le passionne. Tout de suite, il forme son premier ensemble, le Cuarteto Azul, en copiant le style d'Elvino Vardaro.

En 1938, à dix-sept ans, il décide de devenir bandonéoniste professionnel et s'installe à Buenos Aires. Pendant un an, il joue dans des orchestres médiocres. Tous les soirs, il se rend au Germinal - le Broadway de Buenos Aires - où le célèbre bandonéoniste Aníbal Troilo joue avec son Orquesta típica. Quand un des bandonéonistes tombe malade, Astor demande à son ami le violoniste Hugo Baralis, qui fait partie de l'orchestre, de le présenter au maestro. Comme Astor connaît tout le répertoire par cœur, il est engagé le soir même dans l'orchestre, l'un des meilleurs de l'époque. Aníbal Troilo lui fait parfois des remontrances pour qu'il se cantonne dans les frontières strictes qui sont celles de l'orchestre.

À cette époque, les gens veulent oublier la misère des années 1930, ils ont envie de s'amuser et d'aller danser. Les salles de bal se multiplient, il y a des milliers d'orchestres de tango à Buenos Aires et un peu partout dans le pays.

Chaque orchestre a son style. Comme dans le jazz, tout le monde joue les mêmes morceaux, mais avec des arrangements particuliers. L'orchestre d'Aníbal Troilo utilise des arrangements très élaborés avec un style mélodique caractérisé par le jeu extraordinaire du bandonéoniste à la fois soliste et chef d'orchestre.

Très vite, Piazzolla commence à écrire des arrangements pour cet orchestre, et à composer des tangos. Mais le jeune bandonéoniste n'est pas satisfait de ce travail nocturne. Il veut être un « vrai » compositeur de musique classique. En 1941, le compositeur Juan José Castro le conseille d'étudier avec le jeune Alberto Ginastera. Celui-ci lui charpente une sérieuse culture néo-classique, nationaliste que Piazzolla va peu à peu introduire dans le tango. Il assiste souvent les après-midi aux répétitions de l'orchestre symphonique du théâtre Colón.

L'Orquesta Típica de 1944 à 1954

En 1944, il abandonne l'orchestre de Troilo et dirige celui qui accompagna le fameux chanteur Francisco Fiorentino. À partir de 1946, Piazzolla commence à lâcher la bride à sa créativité. Peu de temps après, il crée son propre orchestre typique. Le style est immédiatement identifiable et exigeant. Les musiciens ne parlent que de Piazzolla, il est déjà en avance sur son époque. Par manque de travail il est obligé de dissoudre la formation en 1949. Au début des années 1950, Astor Piazzolla, continue son activité d'arrangeur pour les orchestres d'Anibal Troilo, Osvaldo Fresedo, Francini-Pontier. Il écrit des tangos de belle facture : Preparense, Lo Que Vendra, Contratiempo, Triunfal, Tanguango, Fugitiva ou Con el cielo en la manos.

Au début des années 1950, il pense sérieusement à abandonner le tango pour se consacrer à une carrière de compositeur de musique savante et s'éloigner ainsi du tango, musique populaire. Sous la tutelle de Ginastera, Piazzolla écrit plusieurs œuvres de jeunesse dont Sinfonietta, Coral y Canyengue ou Tres Movimientos "Buenos Aires". C'est avec cette dernière œuvre qu'il reçoit le premier prix de composition Fabien-Sevitzky et une bourse pour étudier à Paris

Paris

Avant de partir pour l'Europe, Piazzolla ne voulait plus être un tanguero. Il est frustré. Il s'identifie plus à Bartók, Stravinsky, qu'à Anibal Troilo ou Julio De Caro. En 1954, avec son épouse Dédé Wolf, il arrive à Paris pour travailler avec Nadia Boulanger[4], grande pédagogue de son temps, directrice du Conservatoire américain de Fontainebleau. Il présente sa musique de chambre et ses œuvres pour orchestre à Nadia Boulanger. Elle étudie les œuvres du jeune compositeur et critique le manque de personnalité de ses compositions. Au bout de quelque temps, intriguée, elle lui demande ce qu'il faisait avant de venir chez elle. Honteusement, Piazzolla lui révèle qu'il est bandonéoniste et qu'il joue du tango. Elle lui demande de jouer une de ses compositions. Il joue Triunfal. Elle s'emploie alors à mettre en lumière chez lui un concept très à la mode à cette époque comme en d'autres : utiliser les musiques populaires comme un inépuisable vivier d'idées, tout en l'enrichissant d'un langage évolué et contemporain : la personnalité et la révélation.

Les paroles de Nadia Boulanger bouleversent tellement Astor Piazzolla qu'il se met à travailler comme un possédé. Piazzolla commence à appliquer à la lettre ce concept en 1955 avec l'enregistrement des sessions parisiennes avec les cordes de l'Opéra de Paris, Martial Solal et Lalo Schifrin au piano et lui-même au bandonéon. Il gravera environ 16 morceaux, pour la plupart écrits par lui (Chau Paris, Sens Unique, Picasso, Marron y Azul etc.).

Orquesta de Cuerdas y Octeto Buenos Aires

Quand Piazzolla retourne à Buenos Aires en 1957, il crée un projet autour d'un orchestre à cordes, piano et bandonéon qui rappelle les sessions Vogue à Paris. Il s'entoure des meilleurs solistes et musiciens de tango de la ville tels qu'Elvino Vardaro, Jaime Gossis et José Bragato qui seront des vecteurs importants de la musique de Piazzolla à cette époque. Avec cet orchestre, il montre toute son habileté à l'écriture pour cordes. Son répertoire comporte une moitié de compositions, parmi lesquels Tango del ángel (Tango de l'ange) et Tres minutos con la realidad Trois minutes avec la réalité »), Melancolico Buenos Aires, Lo que vendra Ce qui viendra »), tandis qu'il réinterprète certaines partitions créées par d'autres compositeurs (Sensiblero, Fuimos, la Cachila, la Cumparsita).

À la même époque, il fonde son fameux Octet Buenos Aires avec Mario Francini, Hugo Baralis (violon), Leopoldo Federico (bandoneon), Atilio Stampone (piano), José Bragato (violoncelliste), Eduardo Vasalo (contrebasse) et Horacio Malvicino (guitare électrique). Il n'est composé que de jeunes et grands leaders d'orchestres de l'époque, ce qui donne une légitimité supplémentaire à ce projet. Piazzolla introduit la guitare électrique, et les chorus bebop de Malvicino apportent une couleur des plus modernes à l'ensemble. L'Octeto Buenos Aires adopte une recette simple composée de 50 % de tangos traditionnels (Negracha, A fuego lento, Los mareados), 25 % de compositions de Piazzolla (Marron y azul, Tango Ballet), 25 % de composition des membres du groupe (Cabulero, Tangology, Haydee).

Il enregistre deux disques LP et un 78 tours avec cette formation qui suscitent la controverse, la polémique, un cataclysme et une guerre ouverte entre les tenants de la tradition et ceux qui se réclament de Piazzolla[réf. nécessaire]. Leopoldo Federico se souvient des répétitions prévues au dernier moment dans le secret car des hommes les attendaient devant leur local pour leur casser la figure[réf. nécessaire]. Il raconta qu'un jour tous les musiciens étaient prêts à commencer le concert ; on cherchait Piazzolla partout, jusqu'au moment où une émeute ronfla du fond de la salle. Piazzolla était au cœur de la mêlée. Il se battait avec rage contre ses détracteurs.

L'Octeto est dissous en 1958, il n'est pas viable et personne ne veut prendre le risque de programmer leur musique. Après cette expérience, Astor Piazzolla relègue la guitare à un rôle d'accompagnement dans le quintette.

New York

En 1958, il part à nouveau à New York avec toute sa famille. Il souhaite que sa carrière prenne les mêmes chemins que Lalo Schifrin. Il tente d'opérer une fusion entre tango et jazz qui échoue et qu'il critiquera vivement par la suite. C'est une période économiquement et artistiquement très compliqué. En 1959, Le père de Piazzolla meurt à Mar del Plata, Astor n'a pas l'argent pour rentrer en argentine. Il compose la pièce emblématique Adios Nonino. Cette œuvre l'accompagnera tout le reste de sa vie sous divers orchestrations et arrangements.

Le Quinteto Tango Nuevo (première époque)

Il retourne à Buenos Aires en 1960, et crée une autre formation, le Quinteto Nuevo Tango Il s'entoure de musiciens emblématiques et progressifs de la scène tanguera de Buenos Aires: Simon Bajour puis Elvino Vardaro au violon, Jaime Gossis au piano, Jorge Lopez Ruiz à la guitare électrique et Kicho Diaz à la contrebasse. Durant les années 1960, il écrit la majeure partie de son œuvre. Decarissimo, Adiós Nonino, Buenos Aires Hora Cero, Seria del Angel (Introducción al ángel, Milonga del ángel, Muerte del ángel et Resurrección del ángel), qui sont, parmi ses compositions, les plus enregistrés et interprétés dans les décennies suivantes. Ce quintette est la formation parfaite pour Piazzolla. Il y trouve un équilibre qui le galvanise et l'inspire. Piazzolla est aussi un interprète extraordinaire et un chef de groupe des plus inspirés. Son écriture est sans concession et sa musique se détache de plus en plus de la forme standard du tango populaire. Piazzolla fait une synthèse du tango des années 1940 et insère les éléments progressifs de la musique néoclassique de ces mêmes années (Bartok, Stravinsky) et du Jazz Hard-Bop.

En 1962, sur les conseils de Nito Farace, il incorpore le violoniste de Rosario Antonio Agri au violon et Oscar Lopez Ruiz à la guitare électrique.

Piazzolla enregistre en 1965 des tangos et milongas composés sur des poèmes de l'écrivain Jorge Luis Borges avec le chanteur Edmundo Rivero et l'acteur Luis Medina Castro. C'est un disque culte dans l'histoire du Tango, même si Borges n'est guère satisfait du résultat.

À partir de 1967, Osvaldo Manzi, Dante Amicarelli et Osvaldo Tarantino remplaceront tour à tour Jaime Gossis jusqu'en 1974, années où Piazzolla dissout le Quinteto de Tango Nuevo.

Maria de Buenos Aires

Piazzolla s'associe avec le poète uruguayen Horacio Ferrer (es). En 1968, Ils écrivent ensemble l'opérette Maria de Buenos Aires. Cette œuvre est un ovni dans la production piazzollienne. Écrite en deux parties, elle mêle pièces instrumentales, récitant, chansons, chœur monocorde enregistré. Maria de Buenos Aires anime la controverse en s'attaquant à la religion catholique. Elle rejette le tango traditionnel. Le texte surréaliste est sujet à la critique. C'est un désastre commercial, Piazzolla engloutie tout son argent dans ce projet. Cependant Piazzolla révèle Amelita Baltar qui deviendra l'égérie de toutes les chansons du binôme Piazzolla/Ferrer : Chiquilín de Bachín, Preludio el año 3001 et Balada para un loco, plus inspirées par la variété que par le tango.

El Conjunto Nueve

Astor Piazzolla et Horacio Ferrer en 1970

En 1970, Astor Piazzolla souhaite s'inspirer de Miles Davis, il veut innover chaque année. Piazzolla monte ainsi un nouvel ensemble le Conjunto 9 avec lequel il enregistre deux disques. Il complète son quintette avec un quatuor à cordes et une batterie. Très inspiré par ce nouveau projet, il compose Vardarito, Tristezas de un Doble A, 3X4, Homenaje a Cordoba, La serie 9 (Onda 9, Fuga 9, Preludio 9, Divertimiento 9). Pour le Conjunto 9, il crée en 1972 le Concierto de Nácar para 9 tanguistas y orquesta (concerto grosso).

Rome

En 1974, sous l'impulsion de son éditeur Aldo Pagani, Piazzolla part vivre à Rome avec Amélita Baltar. Il s'entoure de musiciens de circonstance pour produire une musique tournée vers le grand public. Le Jazz-Rock est clairement au centre de l'inspiration du compositeur argentin. Il souhaite encore une fois toujours plus se démarquer et s'imposer commercialement sur la scène européenne. La même année Piazzolla, enregistre l'album Libertango[5], qui est publié dans le monde entier, États-Unis compris. Piazzolla se rapproche à nouveau du jazz, par l'album Summit/Reunion Cumbre avec le saxophoniste Gerry Mulligan. En 1975 c'est à Rome qu'il apprend le décès d'Anibal Troilo, il lui dédie la Suite Troileana. Il écrit la suite Lumière, pour le film de Jeanne Moreau. En septembre 1975, il quitte Rome pour Buenos Aires. C'est avec l'Octeto Electronico qu'il fonde à son retour qu'il ira au plus loin dans une fusion entre tango et jazz-rock. Pour une tournée en Europe en 1978, Il s'entoure de jeunes musiciens de la scène rock argentine. Ils donneront pendant un mois des concerts mémorables en première partie de Georges Moustaki à l'Olympia.

Le Quinteto Tango Nuevo (seconde époque)

De 1979 à 1988, Astor Piazzolla renoue avec son quintette d'avant. Il convoque de jeunes musiciens de la scène de Buenos Aires avec Fernando Suárez Paz au violon, Pablo Ziegler au piano, Hector Console à la basse et Oscar Lopez Ruiz puis Horacio Malvicino à la guitare. Le succès est fulgurant. Il multiplie les tournées à l'étranger. Son écriture redevient exigeante. C'est à cette époque qu'il écrit Escualo, Biyuya, Milonga Loca, La suite Camorra, Contrabajissimo ou Tanguedia. Il reçoit le soutien de la scène jazz, l'improvisation s'installe de plus en plus dans sa musique (Tristezas de un doble A, Chin-Chin). En 1986, il invite régulièrement le vibraphoniste américain Gary Burton pour interpréter la suite pour vibraphone et quinteto.

C'est à cette époque que les commandes d'écriture affluent (films, Four For tango pour le Kronos quartet, l'Histoire du tangos, concertos Aconcagua et Homenaje a Liège, Five Tango Sensations et la sonate Le Grand Tango pour Mstislav Rostropovitch). Mais Astor Piazzolla n'est pas vraiment conscient de cette reconnaissance. Il devra se battre jusqu'au bout contre ses détracteurs alors que le tango nuevo reçoit enfin la considération qu'il mérite.

Le Sexteto Nuevo Tango

1988 est une année compliquée. Piazzolla est opéré d'un quadruple pontage coronarien et il décide de dissoudre le quintette qui lui donna une notoriété mondiale. Après dix années de concerts et de tournées internationales, il forme un groupe qui rappelle l'Octeto Buenos Aires, un sextuor qu'il organise dès 1989. C'est une remise en cause artistique importante pour lui. Piazzolla est encore affaibli par des problèmes de santé, pour le soutenir il ajoute un second bandonéon, Julio Pane (très vite remplacé par Daniel Binelli). Il conserve du quintette le contrebassiste Hector Console et le guitariste Horacio Malvicino. Il convoque Gerardo Gandini, pianiste-compositeur atypique et spécialisé dans les musiques contemporaines écrites ou improvisées. Il rappelle son vieux complice de toujours, José Bragato au violoncelle remplacé par Carlos Mozzi. Lors des premiers concerts, Piazzolla ressort de vieilles compositions de son vaste répertoire pour les adapter à cette nouvelle formation : Tres minutos con la realidad et Tango ballet (1956), Imagenes 676, un nouvel arrangement de Luna (retrato de Nilton) ou (Buenos Aires) Hora Cero. La musique est sombre et résolument contemporaine. Il écrit aussi de nouvelles pièces (sex-tet et Preludio y Fuga). Mais rapidement, la santé de Piazzolla se dégrade, ses rapports avec les musiciens sont de plus en plus compliqués et il n'est pas convaincu par ce projet, alors il dissout le Sexteto en 1990.

Maintenant il souhaite orienter sa carrière vers un rapprochement avec la musique classique, abandonnant ainsi l'idée de diriger des ensembles avec des musiciens de tradition tanguera. Mais dans un interview de la même année il n'abandonne pas totalement l'idée de reformer le quinteto.

Il passera le début des années 1990 en tournée avec le quatuor italien Montova Quartet ou en soliste jouant ses concertos et ses pièces avec orchestre. Le projet d'écrire un opéra sur la vie de Carlos Gardel ne verra pas le jour.

Épilogue

Astor Piazzolla

Le 5 aout 1990 il est victime à Paris d'une thrombose cérébrale qui le laissera paraplégique. Il meurt à Buenos Aires le 4 juillet 1992.

Astor Piazzolla s'est confié à Natalio Gōrin en ces termes : « J'écoute du Tango depuis l'âge de huit ans et je reconnais que certains de ces grands musiciens ont influencé ma musique. Je les respecte parce qu'ils ont trouvé un style propre. Quand on crée, il faut avoir son propre style. Sans style, il n'y a pas de musique. »

Lorsque les « tangueros » orthodoxes, dans les années 1950 et 1960, affirmèrent que ce qu'il faisait « n'était pas du tango », il répondit en formulant une définition nouvelle : « C'est la musique populaire et contemporaine de la ville de Buenos Aires » c'est-à-dire… du Tango. Mais un Tango nouveau et libéré. Piazzolla est le précurseur et principal représentant du tango d'avant-garde. La personnalité de Piazzolla, irrévérencieuse, passionnée jusqu'à l'intolérance, comportait sans aucun doute ces deux éléments, qu'il a parfois mêlés dans certains morceaux.

Discographie

Cette discographie ne comporte que les enregistrements produits de son vivant. Les disques posthumes ne sont pas mentionnés.

Disque 78 T odéon 279 983 : Astor Piazzolla orchestre typique

A : cargamento (vocal aldo campodamo) matrice c 16989

B : ahi val el dulce matrice 16990

  • Sinfonía de Tango (1955)
  • Tango Progresivo (Octeto Buenos Aires) (1957)
  • Tango Moderno (Octeto Buenos Aires) (1957)
  • Tango en Hi-Fi (1957)
  • Lo Que Vendrá (1957)
  • 5 año national (1960)
  • Piazzolla interpreta a Piazzolla (1960)
  • Piazzolla o no? Bailable y apiazolado (1961)
  • Nuestro Tiempo (1962)
  • Tango para una ciudad (1963)
  • Tango Contemporáneo (1963)
  • 20 años de Vanguardia (1964, Philips LP 85510 PY)[6]
  • Concierto en el Philharmonic Hall de New York (1965)
  • Historia del Tango Vol 1. La guardia Vieja (1967)
  • Historia del Tango Vol 2. Epoca Romántica (1967)
  • Maria de Buenos Aires (1968)
  • Amelita Baltar interpreta a Piazzolla y Ferrer (1969)
  • Adiós Nonino (1969)
  • Concierto para quinteto (1970)
  • Pulsación (1970)
  • Musica contemporanea de la Cdad, de Bs. As. Vol 1 (1971)
  • Musica contemporanea de la Cdad, de Bs. As. Vol 2 (1972)
  • Libertango (1974)
  • Reunión Cumbre (Summit) (1974) invité : Gerry Mulligan
  • With Amelita Baltar (1974)
  • Suite Troileana (1975)
  • Viaje de Bodas (1975)
  • Il Pleut Sur Santiago (1976) B.O.
  • Persecuta o Piazzolla 77 (1977)
  • Chador o Piazzolla 78 (1978)
  • Biyuya (1979)
  • Enrico IV (1984) B.O.
  • El Exilio De Gardel (1985) B.O.
  • Tango: Zero Hour (1986)
  • The New Tango (1987) invité : Gary Burton
  • Sur (1988) B.O.
  • La Camorra (1989)
  • Hommage a Liège : Double Concerto pour Bandonéon et Guitare/Histoire du Tango (1988) Avec l'Orchestre philharmonique royal de Liège dirigé par Leo Brouwer. Concerto interprété par Piazzolla et Cacho Tirao, l'Histoire du Tango par Guy Lukowski et Marc Grauwels.
  • The Rough Dancer and the Cyclical Night (Tango Apassionado) (1991)
  • Five Tango Sensations (1991) avec le Kronos Quartet.

Sa musique dans les films

Introduccion, extrait de la Suite Punta del Este, est utilisé comme un leitmotiv dans le film L'Armée des douze singes (Twelve Monkeys) de Terry Gilliam. Cette musique se retrouve au générique mais aussi tout au long des intrigues du film. Il s'agit également du générique de l'émission Rendez-vous avec X, sur France Inter. Ce thème est aussi utilisé dans Les Simpson, en effet, on peut entendre une partie de Introducción de la Suite Punta del Este dans l'épisode La Chorale des péquenots.

Astor Piazzolla compose Oblivion en 1984 pour le film Henri IV du réalisateur italien Marco Bellocchio[7].

Tango Apasionado est utilisé dans Happy Together de Wong Kar-wai en 1997.

Astor Piazzolla écrivit aussi la musique du film Tangos, l'exil de Gardel, pour laquelle il reçut un César en 1986.

Le documentaire de Parlez-moi du Che réalisé par Jean Cormier et Pierre Richard tourné à Cuba comporte Astor Piazzolla dans sa bande originale.

Bibliographie

Notes et références

  1. Stephen Holden, « Astor Piazzolla, 71, Tango's Modern Master, Dies », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) María Susana Azzi et Simon Collier, Le Grand Tango : The Life and Music of Astor Piazzolla, Oxford University Press, , 326 p. (ISBN 978-0-19-512777-5, présentation en ligne), p. 3.
  3. (en) María Susana Azzi et Simon Collier, Le Grand Tango : The Life and Music of Astor Piazzolla, Oxford University Press, , 326 p. (ISBN 978-0-19-512777-5, présentation en ligne), p. 5
  4. (en) María Susana Azzi et Simon Collier, Le Grand Tango : The Life and Music of Astor Piazzolla, Oxford University Press, , 326 p. (ISBN 978-0-19-512777-5, présentation en ligne), p. 50.
  5. « Astor Piazzolla – Piazzolla: Libertango CD », CD Universe (consulté le )
  6. (en) « Astor Piazzolla - 1944-1964 20 Años De Vanguardia Con Sus Conjuntos », sur Discogs.com (consulté le )
  7. https://www.youtube.com/watch?v=pINgVKrDHuE.
  8. (es) Diana Piazzolla, Astor, Emece�� Editores, (ISBN 978-950-04-0723-6, OCLC 18564575, lire en ligne)
  9. https://www.worldcat.org/title/astor-piazzolla-le-tango-de-la-demesure/oclc/758754226/.
  10. Se��bastien Authemayou et Marielle Gars, Astor Piazzolla: libertad : l'e��tonnant voyage d'un homme libre, (ISBN 978-2-37586-083-0, OCLC 1237148545, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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