Chakhrisabz

Chakhrisabz, également écrit Shahr-e Sabz ou encore Shakhrisyabz (en ouzbek : Shahrisabz ou Shaxrisabz), signifiant « ville verte » en persan (شهرسبز), est une ville de l'Ouzbékistan, terre natale de Tamerlan, située au sud de la ville de Samarcande. Son nom ancien était Kesh.

Centre historique de Chakhrisabz *

Vue générale du complexe Dorut Tilavat avec la mosquée Kok Gumbaz, le mausolée Shamseddin Kulal et le mausolée Gumbaz-Sayyidan.
Coordonnées 39° 03′ 00″ nord, 66° 50′ 00″ est
Pays Ouzbékistan
Subdivision Kachkadaria
Type Culturel
Critères (iii) (iv)
Superficie 240 ha
Numéro
d’identification
885
Zone géographique Asie et Pacifique **
Année d’inscription 2000 (24e session)
Classement en péril 2016
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le centre historique de Chakhrisabz compte des édifices monumentaux exceptionnels et des quartiers anciens témoignant du développement séculaire de la ville, et tout particulièrement de son apogée, sous le règne de Tamerlan (Amir Timour) et des Timourides, du XVe au XVIe siècle.

Depuis 2000, Chakhrisabz fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire

Anciennement connue sous le nom de Kash, Shahrisabz compte parmi les villes les plus anciennes de l'Asie centrale. Elle a été fondée il y a plus de 2 700 ans. Du VIe au IVe siècle, elle faisait partie de l'empire achéménide.

Ptolémée, général d'Alexandre le Grand, y capture Bessos, le satrape de Bactriane et prétendant au trône de Perse, mettant ainsi fin à l'Empire achéménide. Alexandre le Grand passait certains hivers à Kash ; il y rencontra son épouse Roxane en 328-327 av. J.-C.

En 710, la ville a été conquise par les Arabes.

Shahrisab, la ville verte, est le nom que Tamerlan donna à l'ancienne Kash[1] où il était né le . Durant les premières années de la dynastie timouride, la ville était un lieu apprécié ; cependant, au cours de la période timouride, le centre d'activité se déplaça à Samarcande.

Selon la légende, le khan de Boukhara Abdullah Khan II aurait détruit la ville dans un accès de colère à la suite de la mort de son cheval, pour cause d'épuisement, à l'approche de la ville[réf. nécessaire].

La ville a lutté pour son autonomie lors de la domination de Boukhara. Les Russes ont aidé l'émir de Boukhara à conquérir la ville en 1870.

Monuments

Ak Saray

Ak Saray (ou Aq Saray, littéralement le palais blanc) est un palais réalisé au début de la période timouride, entre 1380 et 1396 et 1404, sous les ordres de Timur.

Dorout Tilavat

Cet ensemble comprend :

Mosquée Kok Gumbaz

La mosquée Kok Gumbaz a été construite en 1437 par Ulugh Beg pour rendre hommage à son père, Shah Rukh. Son nom signifie Dôme bleu, en référence au dôme immense, recouvert de carreaux de céramique bleue, qui coiffe le bâtiment[2].

Le bâtiment principal est constitué d'une salle carrée d'environ 12 mètres de côté, qui soutient la coupole par l'intermédiaire de trompes d'angles. Entre les trompes d'angles, la forme des écoinçons est caractéristique de cette période. Trois des axes de la salle donnent sur des ouvertures, le quatrième étant constitué par le mihrab[3]. Le tambour de la coupole porte l'inscription en carreaux émaillés blancs : « La souveraineté appartient à Allah, la richesse appartient à Allah ».

Mausolée Chamseddin Kulal

Le mausolée Chamseddin Kulal a été édifié en 1372-1374 par Timur. Chamseddin Kulal était un soufi, conseiller spirituel de Taragay, le père de Timur[3].

Le mausolée Goumbazi-Sayyidan

Le mausolée Goumbazi-Sayyidan, (1437-1438), avait pour fonction d'abriter les sépultures des parents et descendants d'Ulugh Beg. Il a la forme d'un cube surmonté d'une coupole reposant sur un tambour. Sur la façade principale, on peut voir des restes de mosaïques en briques bleues et blanches, sur un fond de briques ordinaires de couleur ocre.

Dorus Saodat

L'ensemble Dorus Saodat, le siège de la souveraineté, est un ensemble aujourd'hui partiellement détruit ; on estime que le bâtiment principal était de dimensions 70 x 90 m. Le portail était flanqué de deux piliers. Le pilier gauche abrite le mausolée de Djahangir, mort en 1376, tandis que le piler droit, qui a été détruit, aurait abrité le tombeau d'Omar Cheikh, le deuxième fils de Timur, mort en 1391. Le site comprend aujourd'hui :

Mausolée de Djahangir

Le mausolée de Djahangir abrite le tombeau du fils aîné  et fils préféré  de Tamerlan, décédé à 22 ans à la suite d'une chute de cheval. Un dôme conique repose sur un tambour à seize côtés.

Crypte de Tamerlan

La crypte de Tamerlan a été découverte par des archéologues soviétiques en 1943. La salle est constituée d'un sarcophage de marbre sur lequel les inscriptions révèlent l'utilisation prévue du tombeau pour Tamerlan (Timour en langues turques). Le sarcophage est recouvert d'une plaque tombale en marbre de 11 cm d'épaisseur, avec cinq anneaux fixés aux coins et au milieu. La pièce est simple, à l'exception de citations coraniques sur les arcs : La suprématie appartient à Allah seul. Il est éternel et Tout bien est entre les mains d'Allah, il est tout puissant.

En fait, Tamerlan fut enterré à Samarcande, au mausolée Gour Emir. Son tombeau à Shahrisabz contenait deux corps, ceux d'un homme et d'une femme, qui n'ont pas encore été identifiés.

Mosquée Hazrat-i Imam

La mosquée Hazrat-i Imam, adjacente au mausolée de Djahanjir, tient son nom d'une personne vénérée ayant vécu au VIIIe siècle et dont le corps aurait été ramené de Bagdad par Timur.

La statue de Tamerlan

La statue de Tamerlan est située derrière l'Ak Saray. Son édification ne date que de 2003.

Références

La partie "histoire", dans sa version du 28 août 2012, s'appuie, sauf une exception mentionnée, sur l'article de Wikipédia en anglais de la ville de Shahrisabz à cette même date.

  1. D. et J. Sourdel, Dictionnaire historique de l'Islam, éd. PUF, 1996, (ISBN 978-2130-4-7320-6), page 750.
  2. Selon la version anglaise de l'article au 26 août 2012.
  3. Markus Hattstein, Peter Dellus (dir.), Arts et Civilisations de l'Islam, éd. Könemann, 2000, (ISBN 3-8290-2556-4), page 424.

Bibliographie

  • (ru) Galina Pougatchenkova, Termez. Chahr-é Sabz. Khiva, collection « Les chefs-d'œuvre architecturaux et artistiques des villes d'URSS », Moscou, éd. Iskousstvo, 1976, 207 pages
  • S. Daniyarov, B Daniyarova et T. Tochtemirova, Ouzbekistan, Paris, Guides peuples du monde, , 478 p. (ISBN 9 782907629 867), p. 265-270
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