Guerre djibouto-érythréenne

La guerre djibouto-érythréenne a opposé l'Érythrée à Djibouti du 10 au autour du cap (ras) Douméra.

Guerre djibouto-érythréenne
Forces de l'Armée de terre de Djibouti avec des Panhard AML à la frontière et un Humvee au premier plan.
Informations générales
Date juin 2008
Lieu Frontière entre Djibouti et l'Érythrée
Issue Victoire djiboutienne, retrait érythréen.
Belligérants
Érythrée Djibouti
Commandants
Isaias Afwerki Ismaïl Omar Guelleh
Forces en présence
 ? ?
Pertes
100 morts (revendication djiboutienne)

200 blessés.

21 déserteurs.
12 morts
60 blessés
~ 20 prisonniers
Coordonnées 12° 42′ 30″ nord, 43° 08′ 00″ est

Contexte

Les relations se sont tendues entre l'Érythrée et Djibouti pour plusieurs raisons :

Des tensions ont déjà eu lieu en 1994, lorsque l'Érythrée a semblé revendiquer cette zone[1].

Chronologie

  •  : Djibouti accuse Asmara d'avoir installé des fortifications à la frontière des deux pays, au cap Douméra, et d'avoir édité des cartes indiquant ce lieu en territoire érythréen. Djibouti porte plainte auprès de l'ONU.
  • Nuit du 9 au  : Désertion de soldats érythréens vers Djibouti.
  • Du 10 au  : Douze soldats djiboutiens sont tués et soixante blessés par l'armée érythréenne, qui aurait également subi des pertes (cent morts selon l'armée djiboutienne).

La France, sollicitée au nom de l'accord de défense, refuse une intervention directe de ses troupes stationnées sur le territoire djiboutien. Elle met cependant à la disposition des forces djiboutiennes des moyens logistiques (transport de troupes et de matériel, évacuation de blessés, etc.) et de renseignements (imagerie satellitaire, survols aériens, etc.)

Suites

En , par la Résolution 1862 du Conseil de sécurité des Nations unies[2], le Conseil de sécurité des Nations unies impose des sanctions contre l'Érythrée.

À la suite d'un accord entre les deux pays, des troupes du Qatar s'interposent à Douméra en , en attendant l'issue d'une médiation par le même État. Elles se retirent à partir de [3].

Djibouti reconnaît détenir des prisonniers de guerre érythréens[4]. En revanche, l'Érythrée dit ne pas détenir de prisonniers djiboutiens, alors que deux se seraient évadés en de la prison de Sabay-Mandar où il s'en trouveraient encore dix-sept[5]. En , le chiffre de treize prisonniers djiboutiens est avancé[6].

Le , le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution élaborée par le Royaume-Uni et levé l'embargo sur les armes, toutes les interdictions de voyage, les gels d'avoirs et les autres sanctions visant l'Érythrée. Le texte appelle aussi Asmara et Djibouti à poursuivre les efforts en vue de régler leurs différends.

Notes et références

  1. Voir la déclaration française au conseil de sécurité de l'ONU du 24 juin 2008, consultable sur le site du ministère des affaires étrangères.
  2. Résolution 1862 (2009)
  3. « Le Qatar retire ses troupes de la frontière entre l’Érythrée et Djibouti », sur Radio France International, (consulté le ).
  4. François Soudan, « Ismaïl Omar Guelleh : « En 2016, je m’en irai. Cette fois, je peux vous le jurer » », Jeune Afrique,
  5. Déclaration d'Ismaïl Omar Guelleh, sur le site de Djibtalk.
  6. Patrick Forestier, « France-Éthiopie : ce que contient l'accord de défense signé par Macron et Ahmed », Le Point, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Simon Imbert-Vier, «Retour sur Douméra», Human Village, no 21, septembre-, p. 46-52, lire en ligne.
  • Jean-Pierre Turquoi, « Un différend territorial menace de tourner au conflit armé entre Djibouti et l'Erythrée », Le Monde, (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Turquoi, « Conflit frontalier entre l'Erythrée et Djibouti : l'ONU appelle au dialogue », Le Monde, (lire en ligne).

Articles connexes

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