Ioánnis Metaxás

Ioánnis Metaxás (en grec : Ιωάννης Μεταξάς), né le à Ithaque et mort le à Athènes, est un militaire et homme politique grec. Il fut Premier ministre du Royaume de Grèce de 1936 à sa mort, durant la période de dictature appelée régime du 4-Août.

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Ioánnis Metaxás
Ιωάννης Μεταξάς
Fonctions
120e Premier ministre grec

(4 ans, 9 mois et 16 jours
Monarque Georges II
Prédécesseur Konstantínos Demertzís
Successeur Aléxandros Korizís
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ithaque (Grèce)
Date de décès
Lieu de décès Athènes (Grèce)
Nationalité Grecque
Parti politique Parti de la Libre Opinion
Conjoint Lela (1883-1984)
Profession Militaire
Religion Christianisme orthodoxe (Église de Grèce)

Premiers ministres grecs

Biographie

Famille et formation

Ioánnis Metaxás et ses parents, vers 1875.

Il appartenait à une des branches d'une grande famille de Céphalonie, les Metaxás. Il naquit à Ithaque où son père était préfet. En 1885, il entra à 14 ans à l'École des Évelpides dans la région d'Athènes, la principale académie militaire grecque, dans le corps du génie, et en sortit en 1890 avec le grade de sous-lieutenant. En 1897, il rejoint le Ministère de la Guerre, aux côtés d'un de ses parents, Nicolas Metaxás, alors ministre.

Il se distingua[réf. nécessaire] lors de la guerre de 1897 contre l'Empire ottoman. Il suivit ensuite les cours de l'Académie militaire prussienne de Berlin. De retour en Grèce, il entra à l'état-major où il s'employa à moderniser l'armée de son pays. Il la trouvait très indisciplinée comparée à l'armée allemande qu'il admirait. Son action permit les victoires grecques[réf. nécessaire] lors des guerres balkaniques. Il devint général et chef d'état-major.

Franc-maçon, il fut membre de la loge Esiode[1].

Schisme national et exil

Monarchiste fervent, il soutint le roi Constantin Ier lorsque celui-ci cherchait à maintenir la neutralité grecque lors de la Première Guerre mondiale. Il démissionna de l'état-major en signe de protestation contre les projets d'intervention du Premier Ministre Elefthérios Venizélos dans les Dardanelles aux côtés de l'Entente. La victoire définitive d'Eleftherios Venizelos dans le conflit - désigné sous le nom de Schisme national - qui l'opposait au souverain en obligea Constantin à fuir le pays. Metaxás l'accompagna en exil.

Retour en Grèce

Il ne revint en Grèce qu'en 1920 et démissionna alors de l'armée. Il critiqua le déroulement des opérations en Asie Mineure. Il entra en politique à l'abolition de la monarchie. Il fonda en 1923 un petit mouvement d'extrême-droite : le Parti de la Libre Opinion.

À la suite d'un plébiscite contesté, Georges II, fils de Constantin, revint sur le trône en 1935. Les élections à la proportionnelle de janvier 1936 aboutirent à une impasse parlementaire entre Panagis Tsaldaris et Themistoklis Sophoulis. Le Parti Communiste (KKE), quant à lui, ne cessait de gagner du terrain politiquement. En mars, le roi nomma Metaxás ministre de la guerre d'un gouvernement de transition, puis Premier Ministre le à la mort du premier ministre Demertzís.

Régime du 4 août

L'agitation sociale permit à Metaxás de déclarer l'état d'urgence. Il suspendit ensuite, sine die, le Parlement et divers articles de la constitution. Le , Metaxás était, dans les faits, dictateur. Il s'inspira alors des formes autoritaires du régime fasciste italien de Mussolini. Il interdit les partis politiques. Il fit arrêter les opposants : près de 15 000 Grecs furent arrêtés et torturés durant les cinq ans de la dictature de Metaxás. Il déclara les grèves illégales et instaura la censure. Il n'avait cependant que peu de soutien populaire. Surtout, son idéologie, nommée metaxisme par la suite, explicitait surtout de grandes lignes générales et restait floue pour le reste. Il insistait sur le concept de Troisième Civilisation Hellénique, combinant les splendeurs de la Grèce antique païenne et de la Grèce byzantine chrétienne. Il avait chargé son Organisation Nationale de la Jeunesse (EON) de diffuser cette idéologie. Il chercha à se concilier la population en améliorant les conditions de travail : augmentation des salaires et limitation de la durée du travail.

Seconde Guerre mondiale

Ioánnis Metaxás, au centre du groupe, en 1938.

Malgré sa fascination pour les régimes fascistes, Metaxás était plus proche des démocraties occidentales sur le plan diplomatique. En effet, si l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste étaient pour lui des alliées naturelles, il craignait l'expansionnisme italien en Méditerranée. La flotte britannique devenait alors une garantie pour l'indépendance grecque. En , Metaxás choisit la neutralité. Le , un sous-marin italien coula le croiseur grec Elli dans le port de Tinos lors du pèlerinage pour l'Assomption. Mussolini envoya en suivant un ultimatum prévu pour être inacceptable : la Grèce devait autoriser l'occupation par les armées italiennes de tous ses sites stratégiques. Metaxás se rendit alors extrêmement populaire en disant en français : « Alors, c'est la guerre ». La légende remplace cette phrase par le mot grec: « Ὄχι » (« Non »), d'où l'appellation du « Jour du Non ». L’Italie envahit le la Grèce depuis son protectorat albanais, déclenchant la guerre italo-grecque. La défense grecque fut héroïque, repoussant les Italiens en Albanie.

Metaxás mourut à Athènes, le d'un abcès au pharynx.

Jugement d'un contemporain

Le poète Georges Séféris fut aussi consul et ambassadeur de Grèce, et tint un Journal politique. Son jugement sur Metaxás est celui d'un haut fonctionnaire d'une lucidité sans concession sur la machine fasciste et l'avilissement du régime : « Le seul appui populaire dont disposa Metaxás fut la lassitude générale [...] Metaxás était le plus fort de ce qu'il restait de politiciens connus. Il était, certes, autoritaire, égocentrique, fanatique et caractériel, mais il avait la tête politique et de la vigueur. Il se servait de ceux qui l'entouraient — de purs médiocres se précipitant pour lui baiser la main — comme de larbins[2]. »

Notes et références

  1. Ioannis Metaxas Biographie sur le site officiel de la Grande Loge de Grèce.
  2. Georges Séféris, Manuscrit de 41, extrait cité par Denis Kohler, Georges Séféris qui êtes-vous ?, La Manufacture, 1989, p. 168-169.

Articles connexes

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