Kouban

Le Kouban ou Koubane (en russe et en ukrainien : Кубань ; en adyguéen : Пшызэ) est une zone géographique du Sud de la Russie, correspondant au bassin du fleuve du même nom et riverain de la mer Noire et de la mer d'Azov, entre la steppe pontique, le delta de la Volga et la Ciscaucasie.

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Kouban

Carte de l'oblast, 1900

Pays Russie
Villes principales Taman, Temriouk, Slaviansk-na-Koubani, Krasnodar, Stavropol
Coordonnées 45° 02′ nord, 38° 58′ est

Histoire

Le territoire du Kouban recèle des traces de peuplement néandertalien, mises en évidences par des ossements et des outils retrouvés sur plusieurs sites, notamment la grotte de Mezmaiskaïa.

De nombreux sites datés de la fin de l'âge de bronze, certains reliés entre eux par des routes, témoignent d'une occupation liée à la culture de Maïkop.

À partir de la fin du XVIIIe siècle, la région, jusque là contrôlée par les Adyguéens (ou Tcherkesses) et les khans de Crimée, commence à passer sous le contrôle de l’Empire russe, motivé notamment par le besoin de sécuriser ses frontières après la guerre russo-turque de 1787-1792. Ainsi, le , Catherine II octroie par oukase le territoire aux Cosaques du Kouban, orthodoxes en récompense de leur services, créant ce qui va devenir l’oblast du Kouban. Il s'ensuit toutefois une oppression croissante des autochtones quant à eux non-orthodoxes, qui atteint son paroxysme en 1864 sous la forme d'expulsions qui entraînent un exil massif jusqu'en 1867[1].

En 1862, 47 % des habitants parlent ukrainien et 43 % la langue russe selon le géographe russe A. Zachtchouk[2] (voir l'article Nouvelle Russie).

La république populaire du Kouban est proclamée après la révolution russe en 1918. La région reste pourtant pendant un temps un lieu de rassemblement pour les armées blanches durant la guerre civile russe.

Bien qu’elle soit administrativement rattachée à la république de Russie, sa population est majoritairement de « nationalité » ukrainienne lorsque surviennent les grandes famines des années 1930[3]. En 1932-1933, elle est soumise, comme l’Ukraine, à une politique particulièrement répressive, et la surmortalité due à la faim y atteint 80 à 90[4].

La péninsule du Kouban est le cadre du film Croix de fer de Sam Peckinpah, situé durant la retraite allemande de 1943.

Galerie

Voir aussi

Notes et références

  1. Eric Hoesli (postface Thierry de Montbrial), À la conquête du Caucase : Épopée géopolitique et guerres d'influence, Paris, Éditions des Syrtes, (1re éd. 2006), 690 p. (ISBN 2-84545-130-X, BNF 40920244)
  2. Защук А., Материалы для географии и статистики России, собранные офицерами Генерального штаба, Тип. Э. Веймара, Saint Petersbourg 1862, sur .
  3. Werth 2020, p. 3.
  4. Werth 2020, p. 75.

Bibliographie

  • Nicolas Werth, Les Grandes Famines soviétiques, Humensis, coll. « Que sais-je ? » (no 4113), , 128 p. (ISBN 978-2-13-080000-2).
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