Loi-cadre Defferre

La loi n° 56-619 du 23 juin 1956, dite loi-cadre Defferre, autorisant le Gouvernement français à mettre en œuvre les réformes et à prendre les mesures propres à assurer l’évolution des territoires relevant du ministère de la France d’outre-mer, est adoptée sur l'initiative de Gaston Defferre, ministre français d'outre-mer et maire de Marseille, et Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire et maire d'Abidjan.

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Loi-cadre Defferre
Présentation
Titre Loi relative aux mesures propres à assurer l'évolution des territoires relevant du Ministère de la France d'Outre-Mer
Référence Loi no 56-619
Pays  France
Langue(s) officielle(s) Français
Branche Droit colonial
Adoption et entrée en vigueur
Adoption
Promulgation JORF du

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Loi n° 56-619 du 23 juin 1956 sur Légifrance

Présentation

On l'appelle « loi-cadre » car elle habilite le Gouvernement à statuer par décret dans un domaine réservé en principe à la loi.

Elle crée dans les territoires d'outre-mer des Conseils de gouvernement élus au suffrage universel, ce qui permet au pouvoir exécutif local d'être plus autonome vis-à-vis de la métropole. Elle crée aussi le collège électoral unique alors que jusque-là les habitants étaient répartis en deux collèges selon leur statut civil (de droit commun ou de droit local). Toutefois le mode de scrutin reste défavorable aux habitants locaux selon une frange des responsables politiques : Senghor par exemple dénonce le caractère "balkanisateur" de cette loi qui maintient la dispersion des territoires, et douche tous les espoirs panafricanistes ou simplement de réalisation de la communauté noire[1].

Les auteurs du livre Kamerun ! notent que « Dans l’esprit de ses concepteurs, la loi-cadre Defferre est d'abord un dispositif visant à faire émerger dans chaque territoire des élites africaines dociles, susceptibles de devenir les agents et les défenseurs locaux des intérêts de la France[2]. »

La loi-cadre sera complétée par plusieurs décrets d'application concernant les territoires d'outre-mer. Le décret pour le territoire des Comores publié le . Elle ne s'applique pas à l'Algérie française, qui relève du ministère de l'intérieur, où le double collège, défavorable aux indigènes, est supprimé en 1958.

Notes et références

  1. Léopold Sédar Senghor, « Indépendance ou Fédération », France-Observateur, no 404, , p. 13-14
  2. Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte,

Voir aussi

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