Nancy

Nancy (prononcé : /nɑ̃.si/[1]) est une ville française située en Lorraine sur les rives de la Meurthe à quelques kilomètres en amont de son point de confluence avec la Moselle, un affluent du Rhin. Localisée à 47 km au sud de sa voisine régionale, Metz, à 75 km des massifs vosgiens et à 281 km à l'est de Paris, c'est l'ancienne capitale du duché de Lorraine[2], l'actuelle préfecture du département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est et le chef-lieu de la Métropole du Grand Nancy, une des 21 métropoles de France.

Cet article concerne la ville française. Pour les autres significations, voir Nancy (homonymie).

Nancy
De haut en bas, de gauche à droite : Place Stanislas, la gare de Nancy et la tour Thiers, Musée des Beaux-Arts de Nancy, salle de l'Opéra national de Lorraine, Palais du gouvernement de Nancy, Basilique Saint-Epvre, Porte de la Craffe, Arc Héré.

Blason

Logo
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
(préfecture)
Métropole Métropole du Grand Nancy
(siège)
Arrondissement Nancy
(chef-lieu)
Maire
Mandat
Mathieu Klein (PS)
2020-2026
Code postal 54000 et 54100
Code commune 54395
Démographie
Gentilé Nancéien ou Nancéen[Note 1]
Population
municipale
105 058 hab. (2019 )
Densité 6 999 hab./km2
Population
agglomération
286 818 hab. (2019)
Géographie
Coordonnées 48° 41′ 37″ nord, 6° 11′ 05″ est
Altitude 271 m
Min. 188 m
Max. 353 m
Superficie 15,01 km2
Unité urbaine Nancy
(commune-centre)
Aire d'attraction Nancy
(commune-centre)
Élections
Départementales Cantons de Nancy-1, Nancy-2 et Nancy-3
(bureau centralisateur)
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Nancy
Géolocalisation sur la carte : France
Nancy
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Nancy
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Nancy
Liens
Site web nancy.fr

    La ville, qui compte 105 058 habitants en 2019[3], appelés nancéiens, est au cœur d'une agglomération de 287 000 habitants[4], elle-même pôle d'une aire métropolitaine de 511 000 habitants[5]. Nancy, seconde ville la plus peuplée de Lorraine après Metz, est par contre la première agglomération de Lorraine en nombre d'habitants devant celles de Metz, Thionville et Épinal avec lesquelles elles forment le Pôle métropolitain du Sillon Lorrain[6]. Nancy est démographiquement la seconde agglomération de la région Grand Est, après celle de Strasbourg, et la 16e de France.

    Nancy a la particularité d’être une des villes les plus denses de France[7]. Enclavée entre la forêt périurbaine de Haye à l’ouest et la Meurthe à l’est, elle est en 2019 avec ses 6 999 hab/km2, la 75e commune la plus densément peuplée de France, la 8e hors Île-de-France et la 1re du Grand Est. Cette importante densité s’illustre notamment à travers la forte concentration d’immeubles de grande hauteur (IGH) dans son hypercentre.

    Nancy est une des principales villes universitaires de France grâce à ses 52 000 étudiants en 2020[8], ses nombreuses facultés, son campus universitaire ARTEM et ses neuf écoles d'ingénieurs de l'Université de Lorraine (dans le top 300 du classement de Shanghai)[9]. En 2018, elle est à la première place des grandes villes de France en nombre d'étudiants par habitant[10]. L'agglomération abrite un des principaux pôles de santé et de technologie en Europe avec son CHRU réputé sur le plan international pour ses innovations en robotique chirurgicale[11] et son technopôle de Brabois. Siège de plusieurs directions régionales de l'État, de grands groupes comme EDF et de centres d'affaires bancaires, Nancy constitue la 5e place financière de France[12]. Également ville thermale depuis le début du XXe siècle, Nancy aspire à devenir une des plus grandes stations thermales urbaines mondiales avec son projet Grand Nancy Thermal[13].

    Cité fortifiée fondée au début du XIe siècle avant de devenir capitale du duché de Lorraine jusqu'à son annexion à la France en 1766[14],[15], Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe à partir de 1790, puis de Meurthe-et-Moselle depuis 1871. De son passé de capitale ducale, Nancy bénéficie aujourd'hui d'une renommée pour son nombre important de monuments historiques[16], ses nombreuses portes fortifiées faisant jadis partie des remparts entourant la ville médiévale, et pour ses trois places classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment sa place Stanislas, du nom du dernier duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski.

    Ville d’art, elle est l'un des berceaux européens de l'Art nouveau grâce à l'École de Nancy de l'artiste et industriel Émile Gallé, l'architecte Jean Prouvé ou encore la cristallerie Daum. Avec l'Opéra National de Lorraine, Nancy compte un des cinq opéras nationaux de France[17].

    La ville est contournée par une rocade périphérique constituée d'un réseau routier urbain et autoroutier comprenant l’A31, une autoroute à débit important reliant Nancy à Metz et au Luxembourg, l'A33, l'A330 et la RN4. Sa gare ferroviaire assure des liaisons TER et TGV avec de nombreuses destinations nationales et européennes. Le Lorraine Aéroport situé à 32 km au nord et l’aéroport de Nancy-Essey constituent les principales infrastructures aériennes commerciales à proximité de la ville. Aussi, son port de plaisance accueille chaque année des milliers de bateaux[18]. Les médias L'Est Républicain et France 3 Lorraine, dont les sièges sociaux sont situés à proximité de Nancy, couvrent l’actualité de la ville et de la région.

    Géographie

    Localisation

    Nancy se situe dans le Grand Est, au sud du département de Meurthe-et-Moselle et au centre de la région Lorraine. La cité se trouve au croisement de deux grands axes européens de circulation : l’axe nord-sud Bruxelles-Luxembourg-Metz-Nancy-Lyon-Marseille, qui relie directement la mer du Nord à la mer Méditerranée en traversant la Lorraine par le Sillon mosellan ; l’axe est-ouest entre Paris et Strasbourg.

    Par distance orthodromique :

    Communes limitrophes

    Nancy est limitrophe de huit communes, toutes situées dans le département de Meurthe-et-Moselle et membres de la métropole du Grand Nancy. Ces localités sont réparties géographiquement de la manière suivante :

    Topographie

    Nancy est située au cœur des côtes de Moselle, dans une demi-cuvette entre plusieurs collines formant des petits plateaux souvent boisés, aux coteaux parfois abrupts[20] (altitude variant entre 200 m et 400 m). La plaine dans laquelle se place la cité est sans ouverture à l'ouest et au nord-est. Nancy possédait au Moyen Âge une valeur défensive topographique médiocre du fait de sa situation en cuvette. Frouard, qui possédait d'ailleurs un château, et sa position au point de confluence, ou Saint-Nicolas-de-Port par exemple, auraient sans doute été des choix géographiques plus stratégiques pour une place-forte. Cependant, lors de la création de la ville, le site de Nancy était une plaine au cœur du duché de Lorraine permettant un développement urbain peu contraignant.

    Hydrographie

    Nancy est située à quelques kilomètres en amont du point de confluence de la Moselle et de la Meurthe. Les alentours de la plaine nancéienne sont traversés par différents cours d'eau, naissant sur les hauteurs avoisinantes et se jetant dans la Meurthe, comme le Grémillon, le Boudonville, la Villette, le Nabécor, le Brichambeau, le Frahaut, l'Asnée[21] et l'Amezule[22]. La Meurthe n'occupe pas une position centrale dans la ville puisqu'elle marque la frontière est de la commune, à l'écart de la ville-vieille. Les cours d'eau nancéiens, après une longue période de relatif délaissement, tendent à redevenir depuis les années 1990 des éléments attractifs vers lesquels se tourne la cité comme les jardins d'eau dessinés par Alexandre Chemetoff.

    Le risque d’inondation existe, en cas de ruissellement trop important, malgré les 31 bassins de rétention d'une capacité totale de 260 000 m3[23] présents sous l'agglomération. Du 21 au , la ville a été victime des plus violentes inondations de son histoire depuis celles de 1949[24]. Elles ont submergé plusieurs rues et entrainé plusieurs millions d'euros de dégâts[25].

    Géologie

    Nancy se trouve dans une cuvette comportant quatre grandes couches de roches[26],[27] :

    Climat

    Au plus proche et à vol d'oiseau, Nancy est située à 630 km au nord-est de l'Océan Atlantique, 555 km au nord de la mer Méditerranée et 374 km au sud-est de la mer du Nord. Aussi le climat est de type semi-continental (Cfb selon la classification de Köppen). Les températures sont contrastées, à la fois en journée et entre les saisons. Les hivers sont froids et secs par temps de gels. Les étés ne sont pas forcément pleinement ensoleillés mais souvent chauds. Les brouillards peuvent être fréquents à la fin de l'automne et les vents sont généralement peu violents. Les précipitations sont moins abondantes que sur les villes de la façade atlantique du pays[28].

    Météo-France utilise les relevés de la station de l'aéroport de Nancy-Essey pour ses prévisions locales[29]. Cette station est située à l'est de l'agglomération nancéienne, à une altitude de 210 mètres et à trois kilomètres de la place Stanislas par distance orthodromique.

    Nancy connaît en moyenne 8 jours de fortes chaleurs et 73 jours de gel par an. La température moyenne annuelle est de 10,5 °C. La température la plus élevée jamais enregistrée à Nancy fut de 40,1 °C le [30] et la température la plus froide de –24,8 °C le [31], bien que certaines sources indiquent une température de –30 °C les 8 et [32]. Le jour le plus arrosé[33], lié à un orage diluvien engendrant une pluviométrie de 103 mm, eut lieu le [34]. L'année la plus arrosée a été 1930 avec un cumul annuel de précipitations de 1 048 mm et la plus sèche 1949 avec un cumul annuel de 465,8 mm. Nancy enregistre un ensoleillement de 1 638 heures d'ensoleillement par an en moyenne. Nancy reçoit de fréquentes chutes de neige en hiver : l'hiver 2010/2011 on a relevé 80 cm de neige cumulée.

    Statistiques 1981-2010 et records Station NANCY-OCHEY (54) Alt: 336m 48° 34′ 48″ N, 5° 57′ 30″ E
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −1 −0,7 2,1 4,3 8,3 11,3 13,4 13,1 10 7 2,7 0,2 5,9
    Température moyenne (°C) 1,5 2,5 6,1 9,1 13,3 16,4 18,8 18,4 14,7 10,7 5,5 2,4 10
    Température maximale moyenne (°C) 4 5,7 10,1 13,9 18,3 21,6 24,2 23,7 19,3 14,4 8,2 4,7 14,1
    Record de froid (°C)
    date du record
    −19,1
    12.1987
    −16,2
    07.2012
    −15,5
    06.1971
    −7,2
    12.1986
    −1,6
    06.1979
    0,8
    01.1975
    4,5
    17.1980
    4
    25.1980
    −0,3
    17.1971
    −4,7
    29.2012
    −13,2
    23.1998
    −15,8
    03.1973
    −19,1
    1987
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    16
    05.1999
    21,2
    27.2019
    25,7
    31.2021
    27,3
    21.2018
    32,2
    28.2017
    36,6
    26.2019
    39,6
    25.2019
    38,4
    12.2003
    34,2
    15.2020
    26
    03.1985
    22
    02.2020
    18,4
    16.1989
    39,6
    2019
    Précipitations (mm) 69,4 59,3 64,7 55 77,4 68,6 70,8 74,7 70,4 80 72,1 84 846,4
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 11,8 10,1 11,1 9,9 11,2 10,3 9,5 9,5 9,4 12 11,9 12 128,7
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 4,7 3,9 4,4 3,7 5,5 4,6 5 4,8 4,7 5,2 5 5,4 57
    dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 1,8 1,5 1,4 1,5 2,2 2,1 1,9 2,5 2,2 2,3 2 2,7 24,1
    Nombre de jours avec neige 6,9 7,1 4,6 1,7 0,1 0 0 0 0 0,1 2,5 5,9 28,9
    Nombre de jours avec grêle 0 0,3 0,2 0,3 0,3 0,1 0,1 0,2 0 0 0 0,1 1,5
    Nombre de jours d'orage 0,2 0,3 0,3 0,9 2,7 4,1 4,3 4,1 1,6 0,6 0,1 0,1 19,3
    Nombre de jours avec brouillard 7,7 4,9 3,2 2,5 2,5 2,1 1,9 2,6 4,8 7,9 8,6 7,2 56,1
    Source : [MétéoFrance] « Fiche 54405001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/07/2021 dans l'état de la base
    Ville Ensoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    Médiane nationale 1 852835162550
    Nancy 1638846291956
    Paris 1 66263712178
    Nice 2 7247331271
    Strasbourg 1 693665262851
    Brest 1 5301 21071276
    Bordeaux 2 03594433169

    Voies routières

    Schéma du périphérique nancéien.

    La rocade périphérique permet de contourner la ville de Nancy et sa proche banlieue. La ville est contournée à l'ouest par l'autoroute A33 (Nancy/Gentilly - Nancy/Brabois - Lunéville), permettant de relier l'autoroute A31 (Luxembourg - Metz - Nancy - Dijon), la RN 4 (Paris - Nancy - Strasbourg), ainsi que l'autoroute A330 (Périphérique Sud de Nancy), qui fait la jonction entre la RN 57 vers Mulhouse au sud, et la RN 74 vers Sarreguemines à l'est. La rocade est (Voie de l'Amezule) permet de relier directement le nord de l'agglomération (A31) à la rocade sud. À seulement une heure et demie de route de la Belgique, une heure et quart du Luxembourg et de l'Allemagne, elle possède aussi une ouverture intéressante sur l'international. L'autoroute A31 est fréquemment saturée ; ce problème aurait pu être réglé par la réalisation de l'A32, mais ce projet a été abandonné en 2010[35].

    Pistes cyclables et Vélostan

    carte des pistes cyclables à Nancy [36]

    Au sein de la métropole, 124 kilomètres de pistes cyclables sont aménagées [36], dont la moitié sont situées dans le périmètre de la cité ducale. Sont comptées dans ce total les simples délimitations sur la chaussée, réservant aux vélos une bande le long des véhicules en stationnement. Il existe des « voies vertes » adaptées aux piétons et aux vélos le long de la Meurthe.

    Depuis 1999[37], une association d'insertion (Cyclotop) louait des vélos longue durée en plusieurs points de l'agglomération. Renommé en 2007 VélOstan'boutic, ce système coexiste depuis 2008 avec un système de vélos en libre-service : VélOstan'lib, qui complète cette offre de cycles à la location. Nancy est désormais une des rares agglomérations de France à proposer à la fois de la location ponctuelle de courte durée en libre service et de la location longue durée en boutique.

    Voies piétonnes

    Nancy compte un secteur piétonnier qui s'est étendu en 2000 avec l'arrivée du tramway sur pneu. Le secteur piétonnier comprend notamment le quartier du marché central de Nancy, où il est possible de circuler à pied de la rue de la Primatiale jusqu'à l'avenue Foch, en passant par la rue de la Faïencerie, la place Charles III, la rue des Ponts ou la rue Notre-Dame puis la place André-Maginot. Depuis 2005, il inclut la place Stanislas et plusieurs rues adjacentes[38],[39].

    Transport ferroviaire

    En 1852, la ligne de Paris à Strasbourg met Nancy à huit heures de la capitale, contre trente à quarante heures de diligence. Jusqu'à l'ouverture de la LGV Est européenne en juin 2007, les trains Corail mettaient près de trois heures pour effectuer la liaison ; aujourd'hui, Nancy se trouve à 90 minutes de Paris en TGV.

    Pour les grandes lignes, la ville de Nancy et son agglomération sont desservies par la gare de Nancy-Ville, pôle multimodal et principale gare de l'agglomération ; la gare de Lorraine TGV, ouverte en 2007 et commune aux villes de Nancy et Metz, ainsi qu'à tout le territoire voisin, est située à proximité de l'aéroport régional. Cette dernière est spécialisée notamment dans les dessertes vers la province.

    Depuis 1989, la tarification est identique dans toute la métropole du Grand Nancy, sans distinction du mode de transport. Par exemple un trajet Nancy - Jarville revient donc au même prix en train et bus urbain. Le trafic ferroviaire péri-urbain est en très forte augmentation et s'appuie sur une vingtaine de gares autour de Nancy. La SNCF et la communauté urbaine souhaitent encore le développer[40].

    Le réseau ferré régional Métrolor (nom commercial du TER Lorraine) a été refondu au cours des années 2000 pour améliorer les déplacements entre Nancy et Metz. La tarification régionale est à prix réduit, 46 trains par jour aller-retour circulent entre Nancy et Metz, dont la plupart relient également Luxembourg. Les nouvelles rames climatisées sont à deux niveaux. Cet axe ferroviaire fort se poursuit au sud en direction d'Épinal sur le sillon mosellan et au sud-est en direction de Lunéville avec 36 trains par jour. Entre Nancy et Luxembourg, ainsi qu'entre Nancy et Lunéville, les voyageurs peuvent compter en moyenne sur un train tous les quarts d'heure en heure de pointe[41].

    Pour le trafic TER, l'agglomération dispose de plusieurs autres gares comme celles de Champigneulles et Frouard, qui dessert aussi le port de Nancy, toutes deux situées sur la ligne Paris - Strasbourg. Les autres gares de l'agglomération desservies au départ de Nancy-Ville sont les gares d'Houdemont, Jarville, Laneuveville, Liverdun, Ludres et Pompey.

    Le terminal de transport combiné de Nancy-Champigneulles, mis en service dans les années 1990, a remplacé l'ancienne gare aux marchandises de Nancy-Saint-Georges.

    Pour les développements ultérieurs, le plan de déplacements urbains de la ville projette une série d'améliorations à propos du réseau ferroviaire nancéien, avec la rénovation du nœud ferroviaire de Nancy - Jarville, la création d'une ligne de tram-train sur l'ancienne ligne Champigneulles - Nancy Saint-Georges - Jarville, et la construction de nouvelles haltes ferroviaires au sein de l'agglomération, à Maxéville, Vandœuvre, Heillecourt, Nancy-Hôpital-central et La Madeleine.

    Transports en commun

    Le réseau de tramway de Nancy vers 1923[42].

    Le tramway de Nancy est « sur pneu à guidage central ». Après une mise en circulation difficile en raison de nombreuses pannes et incidents, il répond difficilement à la demande de déplacements au sein de l'agglomération et s'accompagne d'une gêne sonore et visuelle des riverains. Il transporte quotidiennement 60 000 voyageurs sur ses 11 kilomètres de ligne. Le choix de la ville de Nancy pour un modèle de tramway sur pneumatiques conçu par Bombardier s'explique par la topographie de la ville, en cuvette. Un véhicule sur pneumatique propose une adhérence supérieure à un véhicule ferré, le tram sur pneus peut desservir les plateaux de la ville, comme celui de Brabois (à 400 mètres d'altitude). Mais cet argument avancé par les tenants du projet peut être discuté, en effet, dans la première moitié du XXe siècle, un tramway « classique », sur rails, circulait sur un trajet similaire (Ce même argument est actuellement avancé (début 2017) pour envisager la réalisation d'un téléphérique[43]). Les rames circulent sur la ligne T1 entre 4 heures 30 et 1 heure du matin. Une prolongation du service jusque 2 heures 30 du jeudi au samedi a été expérimentée à partir de la rentrée scolaire 2013 avant d'être arrêtée l'année suivante[44].

    En 2013, deux autres lignes de transport en commun à haut niveau de service devaient être ouvertes, avec un équipement comprenant des bus nouvelle génération avec guidage optique. Le groupe Bombardier a définitivement interrompu la construction et la commercialisation du tramway sur pneu[45],[46].

    Avec un titre de transport appelé « PASS », il est possible d'utiliser les lignes de tramway et de bus et une partie du Réseau TER, dans les limites de la métropole du Grand Nancy. Nancy, en 1989, a été la première ville à proposer ce ticket combiné train+bus.

    Nancy est également desservie par le TER - Métrolor (trains régionaux de Lorraine).

    La région Lorraine et le Sillon lorrain (groupement des agglomérations de Thionville, Metz, Nancy et Épinal sous une même entité, représentant près de 900 000 habitants le long de la Moselle) réfléchissent à la mise en place d'une carte à puce commune, sorte de Carte Orange, donnant accès aux réseaux de transports en commun des quatre villes mais aussi aux musées, aux activités diverses. Une première version de cette carte, du nom de Simplicités, a vu le jour en 2007. Elle est valable pour les abonnements travail et étudiant TER Metrolor. Destinée à être compatible avec les réseaux de transports en commun des agglomérations du Sillon lorrain, elle a été mise en service en 2008 sur les transports urbains et suburbains nancéiens qui ont été les premiers réseaux interopérables de la région[47].

    Des abonnements permettent de circuler en train à l'intérieur de la Lorraine, également au Luxembourg et en Sarre (Allemagne) (partenariat Saar-Lor-Lux) et d'utiliser les réseaux de transports (bus, tram, tram-train) de Nancy, Metz, Luxembourg ou Sarrebruck. D'autres titres permettent également des liaisons vers Strasbourg et l'accès à son réseau urbain (bus, tram).

    Un service d’auto-partage est disponible depuis février 2012 dans l'agglomération sous le nom d'Autopi. D'autres communes de l'agglomération proposent des services du même type.

    En 2017, le projet UrbanLoop a été lancé. Ce nouveau moyen de transport appartient à la catégorie des PRT (personal rapid transit), c'est-à-dire que c'est un système de transport de point à point sans arrêt intermédiaire ni correspondance. Il devrait permettre à terme de fournir une alternative ultra-rapide, sécurisée et écoresponsable aux moyens de transports déjà en service dans l'agglomération nancéienne.

    Transport par bus

    Nancy est aussi un point de départ, arrivée et passage de nombreux bus intercités et internationaux. Les plus importantes routes sont :

    • Nancy-Reims-Paris, Nancy-Strasbourg, Nancy-Metz-Luxembourg avec des départs quotidiens
    • Nancy-Lyon-Marseille avec des départs nocturnes et journaliers
    • Nancy - Bruxelles, Nancy - Bonn - Cologne - Dusseldorf
    • Nancy - Prague, Nancy - Amsterdam

    Deux stations de bus y sont présentes : la première se situe au CHU de Brabois pour départ de OuiBus/Eurolines/IsisLines, et la deuxième à la porte Sainte Catherine notamment pour le FlixBus.

    Transport aérien

    Situé à 32 kilomètres du centre-ville, l’aéroport régional Metz-Nancy-Lorraine, créé au début des années 1990, est commun aux deux métropoles de Nancy et Metz. Fortement concurrencé par la proximité relative de plusieurs aéroports de taille supérieure, comme ceux de Luxembourg, Bâle, Charleroi, Francfort, Francfort-Hahn, ainsi que Roissy, il affiche une activité réduite, aux alentours de 200 000 passagers par an.

    En proche banlieue, l’aéroport de Nancy-Essey, à Tomblaine, accueille des avions d'affaires et sert d'aéroport de délestage en cas d’intempéries. Un plan d’agrandissement datant de 2012 envisage un allongement de sa piste de 1 400 à 1 650 mètres[48].

    Transport fluvial

    Port de plaisance de Nancy.

    L'agglomération nancéienne est au cœur d'un nœud fluvial, à la confluence de la Moselle, de la Meurthe et du canal de la Marne au Rhin, en connexion avec le canal de l'Est. Le canal de la Marne au Rhin traverse l'est de la cité du nord au sud. Son tracé est parallèle au cours de la Meurthe, qui n'est pas aménagée pour le transport fluvial, il permet un trafic fluvial de petit tonnage au gabarit Freycinet.

    Un quart des échanges de la Lorraine avec l'étranger passe par voie fluviale. La Moselle canalisée, qui accueille 95 % du trafic fluvial de la région, assure la desserte du port autonome de Frouard. Ce port est situé dans la périphérie nord de Nancy et est exploité sous le nom de « Nancyport »[49]. Le port de Frouard possède sept hectares de terrains le long de 700 mètres de quais. Le site est géré par la chambre de commerce et d'industrie de Meurthe-et-Moselle et a traité 3,5 millions de tonnes de fret en 2006[50].

    En ce qui concerne l'activité touristique, Nancy est accessible aux embarcations par la Moselle et le canal de la Marne au Rhin, le port de plaisance étant situé sur ce dernier, en lisière du centre-ville et au sein du quartier Stanislas - Meurthe.

    Urbanisme

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (96,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (75,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (18,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3 %), forêts (1,7 %), eaux continentales[Note 2] (1,1 %), prairies (0,6 %)[51].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[52].

    Nancy possède une origine médiévale : la particularité de son développement est donc directement liée à l'essor du Duché de Lorraine dont elle devint la capitale. Ainsi, un château édifié peu après l'an mille, à proximité d'un village nommé Nanceiacum, donnera naissance à une cité médiévale fortifiée ; l'adjonction, fait quasi unique en Europe, d'une ville-neuve à la Renaissance ; l'urbanisation des Lumières ; l'accroissement effréné du XIXe siècle ; la prospérité de la Belle Époque ; l'urbanisme sans limites du XXe siècle en ont fait la vingtième agglomération de France.

    Panorama sur le centre-ville de Nancy :
    Le cours Léopold • la basilique Saint-Epvre • le parc de la pépinière • la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation • la ville-neuve et l'église Saint-Nicolas
    Au premier plan : clochers de l'église Saint-Sébastien et le marché couvert de Nancy.
    Vue rapprochée sur le quartier gare et le centre-Est de Nancy, comprenant une grande densité d'Immeubles de Grande Hauteur.

    Tissu urbain

    Nancy est l'exemple même d'une agglomération qui s'est développée de manière radio-concentrique autour de la ville-centre, aujourd'hui densément peuplée, avec une moyenne supérieure à 7 000 habitants au km2. La première couronne périphérique concentre l'habitat collectif de l'agglomération, sous forme de grands ensembles, bâtis dans les années 1960 et 1970, dans des localités limitrophes de Nancy comme Jarville, Tomblaine, Essey, Saint-Max, Malzéville, Maxéville, Champigneulles, Laxou et surtout Vandœuvre. La deuxième couronne, plus lointaine, est marquée par l'étalement de l'habitat individuel dans de vastes zones pavillonnaires que le développement de l'automobile a permis dans les années 1980 et 1990, phénomène concernant principalement les communes de Bouxières, Heillecourt, Houdemont, Ludres, Dombasle, Saint-Nicolas, Varangéville, Pulnoy, Liverdun et Seichamps.

    Avec une population municipale de 30 646 habitants au [53], Vandœuvre-lès-Nancy est la deuxième commune la plus peuplée de Meurthe-et-Moselle et donc le second pôle de l'agglomération. Viennent ensuite Laxou (14 681 habitants) et Villers-lès-Nancy (14 451 habitants), puis Saint-Max (9 707 habitants), Maxéville (9 661 habitants), Jarville-la-Malgrange (9 415 habitants), Malzéville (8 070 habitants) et enfin Tomblaine (7 661 habitants)[54].

    Autour de l’agglomération de Nancy se trouvent trois communautés de communes péri-urbaines : la communauté de communes du Bassin de Pompey avec la ville de Pompey ; la communauté de communes Moselle et Madon autour de Neuves-Maisons ainsi que la communauté de communes des Pays du Sel et du Vermois avec Saint-Nicolas-de-Port. Les villes et villages de ces communautés de communes, intégrées dans l'aire urbaine de Nancy, sont généralement considérées comme des villes-dortoir, avec une majorité d'actifs travaillant au sein de l'agglomération nancéienne.

    Quartiers

    À la suite de l'élection de Laurent Hénart en 2014, la ville est découpée en sept quartiers, et propose quatre mairies annexes[55]. Le découpage de la ville retenu par la mairie pour les conseils de quartier de juin 2008[56] comptait onze quartiers. Chacun d'eux était doté d'une mairie annexe, d'un bureau de poste, et pour certains d'un poste de police.

    Quartier Jeanne d'Arc.
    Villa les Glycines, dans le quartier de Saurupt.
    1. Plateau de Haye : Haut-du-Lièvre - Parc des Carrières - Gentilly
    2. Beauregard - Boufflers - Buthegnémont - Boudonville - Scarpone - Libération
    3. Poincaré - Foch - Anatole France - Croix de Bourgogne
    4. Haussonville - Blandan - Mon Désert - Saurupt
    5. Saint Pierre - René II - Bonsecours
    6. Saint Nicolas - Charles III - Ville Vieille - Trois Maisons - Léopold
    7. Rives de Meurthe

    Bien qu'il ne fasse pas partie de Nancy, le technopôle de Nancy-Brabois peut également être ajouté à cette liste.

    En place de 2002 à 2008, l'ancien découpage, comptait douze quartiers[57].

    Beauregard, Boudonville, Buthégnemont, Haussonville, Haut-du-Lièvre, Saint-Nicolas, Saint-Jean, Saurupt, Trois-Maisons sont tous des lieux-dits et anciens faubourgs « hors-les-murs » intégrés à la ville au fur et à mesure de sa croissance et de son histoire. La ville se développe désormais à l'est, dans le quartier Stanislas - Meurthe, sur les anciennes friches industrielles comprises entre la Meurthe et le canal de la Marne au Rhin.

    Toponymie

    Formes anciennes

    La plus ancienne attestation du nom de la ville apparaît sur une monnaie mérovingienne, un triens (tiers de sou) en or daté du début du VIIe siècle et trouvé au XIXe siècle à Nancy, en un lieu exact inconnu. La monnaie a été frappée au nom de MEDOALD et porte à l'avers la légende NANCIACO[58]. Elle est conservée au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Un exemplaire identique, aujourd'hui conservé au musée de Metz, a été mis au jour à Woippy, et un autre est au musée d'Épinal.

    Ce n'est que plusieurs siècles plus tard que l'on trouve les formes écrites Nanceiacum, en 896, puis Nanceio, en 1073 dans une charte de l'évêque Pibon de Toul portant la signature suivante : « Odelrici advocati de Nanceio »[Note 3]. On trouve ensuite Nancei dès 1138/1176, puis la forme moderne Nancy en 1594. L'orthographe Nanci est également utilisée au début du XIXe siècle[59].

    Nancy est également nommée Nanzeg en luxembourgeois[60] et Nanzig en allemand[61]. En lorrain roman Nanceye.

    Étymologie

    La première attestation « Nanciaco » est clairement formée avec le suffixe locatif d'origine gauloise « -(i)aco » (latinisé en « -(i)acum »). Ce suffixe était très généralement associé à un nom de personne pour former des noms de lieu du type « le domaine de... ». Il a été très utilisé à la fin de la période gallo-romaine et pendant la période mérovingienne[62],[63] et a produit des milliers de noms de localité en France. D'après Monika Buchmüller-Pfaff[64], ce type de toponyme pourrait être lié au régime domanial romain et pourrait s'interpréter comme issu du jargon fiscal de l'Antiquité tardive, où pour asseoir l'impôt foncier, on aurait désigné les propriétés d'après le nom des propriétaires[65].

    Xavier Delamarre propose ici le nom de personne gaulois attesté « Nantios »[66], Nancy serait alors un ancien Nantiaco : le « domaine de Nantios ».

    Il existe d'autres noms de localités d'étymologie similaire comme Nantiat (Haute-Vienne), Nanthiat (Dordogne), Nancy-sur-Cluses (Haute-Savoie), Nançay (homonyme de Nancy, « Nanciacum », 1239) (Cher), Nançois-le-Grand (Grand-Nancy en 1700)[67], Nance (Jura) ou Nances (Savoie).

    Cependant, le nom propre « Nantios » est lui-même probablement formé sur le gaulois « nanto » qui désignait une vallée (encaissée), un torrent ou une rivière[68], pouvant être associé à une zone marécageuse. « Nantios » pourrait donc être traduit par « Duval »[68]. Or, le terme « nanto » correspond parfaitement à la situation de Nancy, dans la vallée de la Meurthe, au bord d'une zone marécageuse dominée de 100 à 150 mètres par la côte de Moselle.

    La celticité et le sens de « nanto » sont assurés : on retrouve le même terme « nanto » sous la forme « nant » en gallois et en breton avec le sens de « vallée », et dans le nom d'un peuple gaulois des Alpes, les Nantuates ceux-du-val »)[69]. Par ailleurs, « nanto » (ou « nantu ») est à l'origine de plusieurs noms de localités en France, souvent situées dans des vallées encaissées ou bien marquées, comme Nantua (Ain), les nombreux Nanteuil, Nans-sous-Sainte-Anne (Doubs), Les Nans (Jura), Nans (Var) ou encore Nant (Aveyron)[Note 4],[66].

    Ceci amène à pousser plus loin l'interprétation en formulant une autre hypothèse : ou bien le propriétaire portait si bien son nom que celui-ci provenait lui-même du lieu, ou bien « Nanciaco » a été formé directement sur « nanto » : « Nanciaco » est-il « le domaine de Duval », ou bien « le domaine du val », c'est-à-dire « [le lieu de] la vallée » ? Cette dernière alternative implique que le suffixe « -(i)aco » ait pu aussi être utilisé sur des noms communs (ici « nanto » [« la vallée »] + « -iaco » = « Nantiaco » [« le lieu de la vallée »]), ce qui n'est pas exclu par les spécialistes[62], bien que sans doute moins fréquent (voir le cas de Nantua, ancien « Nantoaci », qui semble bien formé directement sur « nanto »). Le fait que la zone marécageuse toute proche ne soit pas propice à l'installation d'un domaine agricole et qu'aucun reste de cette nature n'ait jamais été retrouvé à l'endroit même, à la différence des alentours où les villages et fermes étaient nombreux (Essey-lès-Nancy, Saint-Max, Maxéville, Malzéville, Boudonville, Tomblaine), renforce ici cette hypothèse qui ne serait pas la plus probable dans le cas général.

    Histoire

    Bien que de nombreux sites préhistoriques (sites néolithiques dans la côte de Boudonville, les carrières de Monbois, à Vandœuvre-lès-Nancy et Villers-lès-Nancy[70]) aient été découverts sur les plateaux entourant la ville, comme la Cité d'Affrique (Ve siècle av. J.-C.) au sud-ouest et des habitats celtiques des Leuques sur la butte Sainte-Geneviève, le site historique de la ville ne semble pas avoir été vraiment occupé avant l'époque mérovingienne, vers la fin du VIIe siècle. On mentionne l'existence d'un gué sur la Meurthe au VIIIe siècle.

    Fondation

    La naissance de Nancy est liée à l'édification d'un château féodal, au cours du XIe siècle, par Gérard d'Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au XIVe siècle. En 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc Thiébaud Ier, la ville est totalement incendiée par l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.

    Moyen Âge et Renaissance

    René prend la ville de Nancy. Les Bourguignons la restituent (). Gravure représentant la bataille de Nancy (bibliothèque diocésaine de Nancy).

    C'est lors de la bataille de Nancy, qui fut précédée par un siège, que Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, meurt en janvier 1477 face au duc René II à l'étang Saint-Jean[Note 5]. René II est également considéré comme le premier duc bâtisseur : il fait reconstruire le palais ducal et fait ériger à côté l'église des Cordeliers ainsi qu'un lieu de culte à Notre-Dame-de-Bonsecours (notons également la construction d'une basilique gothique flamboyante à Saint-Nicolas-de-Port, d'où le duc est parti pour entamer la reconquête de sa capitale).

    Sous le règne du duc Charles III (1545-1608), la ville bénéficie de nombreuses extensions matérialisées par la naissance de la ville-neuve créée par Hieronimo Citoni en 1596.

    À la mort d'Henri II le , sa fille Nicole de Lorraine devait être héritière du duché de Lorraine. Mais, en raison de la découverte d'un testament de René II de Lorraine précisant que les femmes n'ont pas droit à la succession, son mari Charles de Vaudémont revendique la couronne pour son père, François de Vaudémont. Les députés acceptent, instaurant ainsi la loi salique. François II abdique fin novembre 1625 et Charles IV devient ainsi duc de Lorraine[71]. Charles IV témoigne à de nombreuses reprises de sa préférence envers le Saint-Empire romain germanique par rapport à la France : réception de Marie de Rohan, exilée par Richelieu à la suite de sa compromission dans le complot de Chalais entre 1626 et 1628 et de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et en révolte contre Richelieu ; mariage de celui-ci avec Marguerite de Lorraine, sœur de Charles IV ; soutien militaire de l'Empire en Franconie contre la Suède ; enfin, en violation avec le traité de Vic et celui de Liverdun, aide à l'empereur Ferdinand II pour libérer Haguenau des Suédois. Le roi de France, sur le conseil de Richelieu, décide alors d'assiéger Nancy[72].

    En septembre 1633 commence le siège de Nancy[73] : Louis XIII ordonne de brûler les moulins, occuper les châteaux, couper les ponts et construire retranchements et forts en mobilisant six mille soldats et dix mille paysans de Lorraine et de Champagne[74]. Malgré la résistance, menée notamment par Henriette de Lorraine, sœur du duc de Lorraine restée à Nancy, Henri de Mouy, gouverneur de la cité, Nancy n'a pas d'autre choix que de capituler et Nicolas-François de Lorraine se charge des négociations. Le traité de Charmes, signé le , prévoit notamment le désarmement des troupes du duc de Lorraine et l'occupation d'une grande partie de la ville, de ses points-clés et de ses alentours par les troupes françaises. De nombreux membres de la maison de Lorraine fuient à Bruxelles ou en Italie et Charles IV, dans l'espoir d'une alliance avec l'Empire lui permettra plus tard de récupérer la Lorraine[75].

    En 1661, dix compagnies du régiment des Gardes françaises se rendent à Nancy pour contribuer à la démolition des fortifications de la ville.

    Les Lumières (1697-1789)

    Léopold Ier souhaite redonner à Nancy la grandeur qu'elle avait au temps de Charles III ; son projet ne prend vraiment forme qu'après 1714 et la fin de l'occupation française[76]. Il commence par prendre, un an après le début de son règne, une ordonnance libérale permettant à quiconque d'exercer le métier de son choix, même s'il n'a pas fait d'apprentissage ou de chef-d'œuvre, ceci dans le but d'attirer des artisans étrangers et de fournir du travail à la population touchée par la pauvreté[76]. Cette politique, efficace, permet l'installation de manufactures : une de tissus dans l'ancien hôpital Saint-Charles ; une autre rue Saint-Thiébaut ; une de bas de laine à l'emplacement de l'asile des pestiférés qui employait les enfants indigents de la ville ; deux manufactures de soie ; et, surtout, un atelier de tapisserie, dirigé par Charles Mité et installé dans le palais ducal[76].

    Déçu par la France, il se rapproche de l'Empire et envoie son fils parfaire son éducation à Vienne dans l'espoir de lui voir épouser la fille aînée (et héritière) de l'empereur. Il meurt en 1729 et son fils, âgé de 20 ans, lui succède sous le nom de François III. Le jeune duc, de retour de Vienne, se prépare à son Grand Tour. Confiant la régence à sa mère, Élisabeth-Charlotte d'Orléans, il part sillonner l'Europe. L'empereur le nomme vice-roi de Hongrie en 1731. La Guerre de succession de Pologne sonne le glas de la Lorraine indépendante.

    Placé sur le trône de Pologne par les suédois en 1704, chassé par les russes en 1709, Stanislas Leszczyński avait trouvé refuge en France et vivotait avec sa femme et ses deux filles dans la bourgade de Wissembourg. Le sort lui prit sa fille aînée qui mourut dès 1717 mais offrit à la cadette un destin inespéré en lui donnant pour époux le roi Louis XV de France en 1725. Le roi méprisait son beau-père, souverain fantoche mais débonnaire qui vivait à ses crochets dans l'immense et coûteux château de Chambord. En 1733 mourut le roi Auguste II de Pologne, candidat des russes et des autrichiens. La monarchie polonaise étant élective, le couple royal français y vit un moyen de redorer le blason de leur beau-père et père et Stanislas présenta sa candidature. Peu soutenu par son gendre, il fut rapidement écarté du trône de Pologne. La paix tourna au jeu de chaise musicale. Au traité de Vienne, le jeune duc de Lorraine échangea bien malgré lui la terre de ses ancêtres contre la Toscane dont le grand-duc n'avait pas d'héritier, et épousait enfin la fille aînée de l'empereur. Stanislas reçut Lorraine et Barrois en viager tout en cédant la réalité de l'exercice du pouvoir à son gendre. À sa mort, Lorraine et Barrois deviendrait français. Surnommé le "roi bienfaisant", Stanislas, âgé de 60 ans, n'en reste pas moins un souverain fantoche. S'il règne, il n'a que peu de pouvoir de décision : l'intendant dépêché par le roi de France gère les affaires du duché, préparant sans ménagement pour les populations l'intégration à la France. De son côté, Stanislas, n'ayant pas de pouvoir politique, s'applique à améliorer la qualité de vie de ses nouveaux sujets et à faire du duché un pôle culturel. Libéré de la pression militaire française, le duché, qui a perdu toute importance politique et stratégique, connaît alors une sorte d'apogée mondaine, en plein siècle des Lumières. Bien qu'étant le souverain d'un état indépendant, Stanislas fait édifier en l'honneur de son gendre une place Royale de belles proportions où trône une statue du roi de France (et qui recevra plus tard son nom et sa statue). À la mort de Stanislas en 1766, le duché revient à la couronne de France. Nancy perd son statut de capitale.

    Devenue française, Nancy est le siège d'un évêché depuis 1778, diocèse créé aux dépens de celui de Toul (qui lui sera rattaché par Napoléon). La ville possède également une cour d'appel. elle hérite également de l'Université de Pont-à-Mousson.

    Sous deux Républiques, deux empereurs et trois rois (1792-1871)

    En , la ville connaît une révolte militaire réprimée sévèrement par les troupes du marquis de Bouillé : le régiment des hussards de Lauzun charge dans les rues de la ville. Cet événement, connu sous le nom d' « affaire de Nancy », est le principal épisode de la période révolutionnaire à Nancy.

    Le , alors que la Patrie est en danger, et les troupes ennemies à proximité, sous l'impulsion du maire Adrien Duquesnoy, les nancéiens s'engagent en masse[77] dans les armées, dépassant le contingent requis[78].

    En 1793, Pierre-Auguste Mauger, nommé commissaire du conseil exécutif par le ministre Garat, fédère les classes populaires de la ville contre la Municipalité, jugée trop "tiède"[79]. Mauger est rapidement arrêté et envoyé au Tribunal Révolutionnaire par le conventionnel Faure[80] mais une tradition populaire (se qualifiant de "sans-culotte") se perpétue au delà du 9 thermidor an II[81].

    Proche des frontières en guerre, Nancy est soumise à des réquisitions de fourrages, grains, et autres subsistances servant à alimenter les armées de la République ; ajouté à cela des récoltes limitées par la météo, la ville est quasiment en état de famine mais fait front[79].

    Au début du XIXe siècle, l'ancienne capitale ducale est devenue simple chef-lieu provincial. Elle a perdu de sa superbe, et connaît un relatif assoupissement. Arrière-petit-fils du roi Stanislas, le comte d'Artois[82] fait son entrée à Nancy le , sur le chemin qui le mène à Paris pour la Restauration de la monarchie.

    Et surtout, en 1852, le baron Prosper Guerrier de Dumast obtient le rétablissement de l'Université de Nancy, qui avait été supprimée par la Révolution en 1793, rétablissement qui aura une importance décisive pour le développement de la ville et le maintien de son rang parmi les métropoles françaises.

    Capitale de l'Est de la France (1871-1914)

    Vue générale de Nancy en 1838.

    En 1871, la ville reste française tandis que l'Alsace et la Moselle, avec Strasbourg et Metz, sont rattachées à l'Allemagne par le traité de Francfort. Nancy connaît alors une période de prospérité et un nouvel âge d'or culturel. En effet, de nombreux optants (Alsaciens et Mosellans refusant la nationalité allemande) choisissent de s'y installer, parmi lesquels un grand nombre d'intellectuels et d'industriels.

    Nancy devient alors la principale ville de l'est de la France et sa population augmente de façon considérable passant de 50 000 habitants en 1870 à 120 000 habitants en 1914. Mais avec l'annexion, Nancy devient un symbole et sombre, peu à peu, dans une crise nationaliste à partir de 1889 qui voit arriver parmi les conseillers municipaux, sur les bancs de l'Assemblée, des élus antisémites. Ville de sidérurgie depuis les années 1880, Nancy se rêve aussi en ville charbonnière tout à la fin du XIXe siècle. Le projet, dû à l'impulsion de maîtres de forges (Cavallier, Lespinats, Saintignon, Villain), d'ingénieurs des Mines, de banquiers et d'hommes d’affaires locaux, restera cependant sans lendemain.

    À cause de la poussée démographique des années 1870-1900, l'urbanisation à Nancy sera pour le moins anarchique. Une ville en pleine expansion verra la naissance, en 1894, de la Société des arts décoratifs lorrains, future École de Nancy, dont les chefs de file seront Émile Gallé, Antonin Daum, Louis Majorelle, Victor Prouvé ou encore Eugène Vallin. L'exposition de cette société, créée sur l'initiative de l'architecte Charles André, a le mérite de faire connaître, au côté d’Émile Gallé, d'autres artistes nancéiens. Parmi eux, l'ébéniste Eugène Vallin expose, dans la section consacrée à l'architecture, un plafond de salle à manger pour la demeure qu'il est sur le point de construire boulevard Lobau. C'est l'une des premières réalisations architecturales de l'art 1900 à Nancy.

    À la suite du fort accroissement de la population, les besoins en eaux de la ville de Nancy augmentent considérablement. Édouard Imbeaux est chargé de la réalisation d'une galerie de captation des eaux souterraines du plateau de la Forêt de Haye[83]. Abandonnées dès les années 1930, ces galeries développant environ 6,6 km sont réhabilitées pour la pratique de la spéléologie par l'Union spéléologique de l'agglomération nancéienne (USAN) en 1991[84] et sont gérées par la Ligue spéléologique lorraine (LISPEL)[85]. Désormais appelées le spéléodrome de Nancy, elles servent de lieu de formation à la spéléologie et la plongée souterraine. Chaque année le site est ouvert au grand public par l'USAN à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.

    Affiche pour l'exposition internationale de l'Est de la France par Pierre-Roger Claudin. Collection Pierre Boyer.
    Tramway, rue Saint-Jean, vers 1912.
    La Villa Majorelle, emblématique de l'École de Nancy.

    La ville se dote en 1874 du premier réseau de tramway nancéien, tout d'abord à traction hippomobile, puis, à compter de 1899, à traction électrique, concédé à la Compagnie générale française de tramways (CGFT) qui l'exploitera jusqu'en 1958.

    L'Alliance provinciale des industries d'art, ou École de Nancy, dont le but est la renaissance et le développement des métiers d'art en Lorraine, va institutionnaliser ce mouvement en 1901. Les statuts de cette association, son but, et la composition de son comité directeur sont révélateurs des liens étroits existant entre les industriels, et les artistes locaux. L'exposition internationale de l'Est de la France de 1909, sera la dernière manifestation collective de l’École de Nancy. Eugène Vallin en construira le pavillon. Entre 1891 et 1911, sur 3 500 édifices construits, 250 sont influencés par l'Art Nouveau, et une cinquantaine d'édifices se démarquent.

    Les commanditaires d'édifices de style Art nouveau sont des particuliers, des industriels ou des notables, souvent originaires des territoires annexés d'Alsace-Moselle. Les maîtres d'œuvre, architectes, ingénieurs, ou entrepreneurs, viennent d'horizons différents. La plupart des architectes, comme Lucien Weissenburger, Henry Gutton, ou Émile André, ont une formation classique : ils sont diplômés de l'École des beaux-arts de Paris ou sortent de l'atelier de Victor Laloux. Les ingénieurs, tels le polytechnicien Henri Gutton ou Frédéric Schertzer, ont une formation plus souple, ouverte aux innovations techniques. Enfin, nous trouvons l'ébéniste Eugène Vallin, le premier semble-t-il à traduire dans l'architecture, les principes de l'Art nouveau à Nancy.

    Première Guerre mondiale

    Place Stanislas pendant l'hiver 1915 sous les bombardements allemands. Lithographie de Léopold Poiré, (Centre Image Lorraine).

    Lors de la déclaration de guerre de Première Guerre mondiale, le , la ville de Nancy est proclamée en état de siège, ce qui perturbe la vie quotidienne[86]. Des flux de réfugiés arrivent à partir du . La panique gagne la ville et ne se calme qu'à la fin de la bataille du Grand Couronné[87]. Fin 1914, la moitié des habitants a quitté la ville, qui accueille sept mille réfugiés, dont plus de la moitié à la caserne Molitor[87]. Le , les Allemands commencent à bombarder Nancy afin d'en terroriser les habitants[88]. La carte de pain est établie fin 1917 et la ville est évacuée début 1918[88]. Nancy fait partie des 69 communes françaises décorées de la Légion d'honneur (Ville dont l'ardent patriotisme s'est affirmé magnifiquement au cours des épreuves de la guerre. Directement menacée, a assisté avec le plus beau courage à la bataille du Grand Couronné, livrée pour la défendre, bombardée par avions, prise par canons à longue portée, n'a jamais, malgré les souffrances, perdu son sang-froid. A bien mérité du pays.).

    Entre-deux-guerres

    En 1926, un meeting aérien est organisé en juin.

    Christian Moench, pilote local.

    Seconde Guerre mondiale

    Place Stanislas occupée par des soldats allemands avec camions de ravitaillement en juin 1940.

    L'armée allemande entre à Nancy sans combattre le [89]. Camille Schmitt, alors maire, reste sur place et tente de faire la liaison avec le gouvernement de Vichy, mais, Nancy se trouvant en zone interdite, la communication est très difficile[89]. L'Est républicain et L'Éclair de l'Est ne paraissent pas ; les locaux de L'Est Républicain servent à la parution de L'Écho de Nancy[89]. Lors de l'instauration du Service du travail obligatoire, une partie de la jeunesse va travailler en Allemagne tandis qu'une autre entre dans la clandestinité : 300 d'entre eux sont raflés par la Gestapo et envoyés à Mauthausen où les trois-quarts meurent[90].

    La communauté juive de Nancy, composée de 3 800 membres et environ 160 entreprises en partie venues de l'immigration de Pologne et d'Europe centrale, subit discriminations, port de l'étoile jaune et, à partir de 1942, arrestations, transferts au camp d'Écrouves puis déportations. Parmi elle se trouvent des personnalités comme Gustave Nordon (1877-1944, fondateur de l'entreprise Nordon frères) et le grand rabbin Haguenauer. Toutefois, en , des policiers nancéiens ont permis à plus de 350 Juifs de fuir en leur fournissant tickets et laisser-passer, de sorte que seuls 32 sur les 385 menacés par l'opération Vent printanier sont arrêtés lors de la rafle manquée.

    Le , le maréchal Pétain en visite à Nancy est accueilli[91] par une foule qui chante Maréchal nous voilà[92]. Dans son discours Pétain annonce : « Acceptez les épreuves qu'on nous envoie ; ces épreuves seront terribles, mais elles le seront d'autant moins terribles que vous n'y prendrez pas part. Ayez confiance dans l'avenir de la France »[93].

    Nancy, occupée, est une ville de garnison, siège du quartier général de la 1. Fallschirm-Armee de juillet à .

    La libération de Nancy de l'occupation allemande est menée par la troisième armée américaine du général Patton pendant la campagne de Lorraine en . Les troupes alliées arrivent par l'actuelle avenue de la Libération. La Gestapo est installée au carrefour de la rue de Boudonville et du boulevard Albert-Ier ; on peut lire une plaque en commémoration des nombreuses victimes de ce service devant le bâtiment.

    Le , le général de Gaulle est accueilli à Nancy, place Stanislas, par une foule dense[94].

    Après 1945

    Le , une violente mutinerie à la prison Charles-III à Nancy fait découvrir au grand public la réalité de la prison (mauvaise hygiène, sévices et brimades)[95].

    Des années 1960 aux années 1980, la ville de Nancy procède à des rénovations urbaines importantes et parfois décriées :

    • Le quartier Saint-Sébastien, érigé sur d'anciens taudis, composé de plusieurs tours d'environ 15 à 20 étages et du vaste centre commercial Saint Sébastien.
    • La construction en 1975 de la tour Thiers qui culmine à plus de 100 mètres de hauteur, dans le quartier gare. Cette tour fut l'objet de vives critiques parce qu'elle jouxte des immeubles datant de l'époque Art nouveau et qu'elle bouche la perspective vers l'ouest depuis la place Stanislas.

    Les quartiers Croix-de-Bourgogne et Saint-Léon à l'ouest de la gare sont les dernières opérations d'urbanisme de grande ampleur qui ont lieu dans l'hypercentre de la ville.

    Depuis le milieu des années 1990, le Grand Nancy s'est engagé dans une vaste et progressive réhabilitation des rives de Meurthe dans l'est de la ville. Près de 400 hectares sont concernés dans l'un des plus grands chantiers qu'a connu Nancy, les objectifs sont multiples, exploiter le peu de place encore disponible sur le territoire de la ville, étendre le centre-ville et reconquérir les berges de la Meurthe jusqu'ici mise à l'écart de Nancy.

    Le quartier de la gare est également engagé depuis 2005 dans une opération d'urbanisme dont le but est d'embellir ce quartier, y construire des immeubles de bureaux ainsi qu'un nouveau palais des congrès incluant partiellement l'ancien centre de tri postal, labellisé « Patrimoine du XXe siècle », les colonnes de courrier, une des trois tours et les galeries côté voies ferrées seront néanmoins démolies. Ce nouveau quartier de la ville s'étendra de la gare jusqu'à l'emprise de l'ancienne prison Charles III démolie à la suite de la construction d'un nouveau centre de détention dans le quartier du Haut-du-Lièvre.

    En 2006, 2007, 2008 et 2010, Nancy a été élue « ville la plus agréable de France » par le magazine Le Nouvel Observateur.

    Politique et administration

    La ville est le siège de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, du conseil départemental, du rectorat de l'académie de Nancy-Metz, de la métropole du Grand Nancy et du diocèse de Nancy-Toul. En 2007, la commune de Nancy a été récompensée par le label « Ville Internet @@@@ »[96].

    Tendances politiques et résultats

    Nancy est une ville traditionnellement de droite. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tous les maires de la ville ont été de ce bord politique. Le même phénomène se retrouve pour les résultats aux élections nationales, à l'exception de l'élection présidentielle de 2012, où Nancy a placé François Hollande en tête avec 55 % des suffrages exprimés. Cependant, lors des élections municipales de 2020 la ville bascule à gauche avec l'élection du socialiste Mathieu Klein à la tête de la ville.

    À l'élection présidentielle de 2002, Jacques Chirac (RPR) obtient 88,57 % des suffrages à Nancy face à Jean-Marie Le Pen (FN)[97], un score supérieur de plus de 6 points à celui du niveau national[98]. Notons que les Nancéiens avaient placé Lionel Jospin (17,05 %) (PS) devant M. Le Pen (11,24 %) au premier tour[97]. En 2007, Nicolas Sarkozy (UMP) emporte 50,31 % des suffrages à Nancy contre Ségolène Royal (PS)[99], au niveau national, M. Sarkozy arrive à 53,06 %[100]. En 2012, c'est M. Hollande (PS) que les électeurs nancéiens préfèrent à 55 % face à M. Sarkozy[101], score nettement supérieur au niveau national : 51,64 %[102].

    Aux élections législatives de 2002, la partie de Nancy incluse dans la 1re circonscription, élit Laurent Hénart (UMP) à 55,13 % des voix face à Jean-Jacques Denis (PS)[103] contre 54,31 % pour l'ensemble de la circonscription[104] et Nancy-ouest, incluse dans la 3e circonscription, attribue 63,85 % à Claude Gaillard (UMP) face au candidat écologiste[105], score nettement plus élevé que celui de l'ensemble de la circonscription (57,43 %)[104]. En 2007, la partie de Nancy de la 1re circonscription élit Mathieu Klein (PS) à 50,22 % des voix face à Laurent Hénart (UMP)[106] mais la circonscription préfère ce dernier à 50,8 %[107] et celle de la 3e circonscription attribue 57,73 % des voix à Valérie Rosso-Debord (UMP) face à Pascal Jacquemin (PS)[108], score nettement supérieur à celui de l'ensemble de la circonscription (51,37 %)[107]. En 2012, enfin, la nouvelle 1re circonscription vote pour Chaynesse Khirouni (PS) à 52,23 % contre Laurent Hénart (PR-UMP), score inférieur à celui de la partie de Nancy s'y trouvant (55,86 %)[109] et Nancy-ouest, désormais dans la 2e circonscription, attribue 50,98 % à Valérie Rosso-Debord (UMP) face à Hervé Féron (PS)[110] mais la circonscription vote pour ce dernier à 54,15 %.

    Aux élections européennes de 2004, à Nancy, la liste de Pierre Moscovici (PS) arrive en tête à 29,81 % des voix devant celle de Joseph Daul (UMP) à 21,05 % et celle de Nathalie Griesbeck (UDF) à 14,36 %[111]. En 2009, c'est la liste de Joseph Daul (UMP) qui arrive en tête à Nancy avec 28,78 % des voix devant celles de Sandrine Bélier () à 20,15 % et de Catherine Trautmann (PS) à 16,76 %[112]. En 2014, les électeurs nancéiens préfèrent la liste de Nadine Morano (UMP) à 19,68 % puis, en seconde position, celle de Édouard Martin (PS-PRG) à 18,22 % et enfin, celle de Nathalie Griesbeck (UDI-MoDem) à 16,63 %[113].

    Aux élections régionales de 2004, la liste de Jean-Pierre Masseret (Gauche) emporte, à Nancy, au second tour, 50,65 % des suffrages devançant celle de Gérard Longuet (Droite) à 41,01 % et celle de Thierry Gourlot (FN) à 8,35 %[114]. En 2010, une nouvelle fois, les nancéiens préfèrent Jean-Pierre Masseret (Gauche) à 51,68 % contre 39,25 % pour Laurent Hénart (Droite) et 9,07 % pour Thierry Gourlot (FN)[115]. En 2015, cette fois, Philippe Richert (Droite) arrive largement en tête à Nancy avec 63,74 % des voix contre seulement 18,37 % pour Jean-Pierre Masseret (DVG) et 17,89 % pour Florian Philippot (FN)[116].

    Aux cantonales de 2004, Nancy-est bascule en faveur de Dominique Olivier (PS) avec 55,27 % des voix face à Jean-Marie Schléret (UMP), Nancy-nord tombe entre les mains de Mathieu Klein (PS) qui obtient 60,7 % des voix contre Philippe Nachbar (UMP) et Nancy-sud vote pour Nicole Creusot (PS) à 53,69 % face à Patrick Baudot (DVD). En 2008, Nancy-ouest réélit Jean-François Husson (UMP) à 58,07 % face à Daouïa Bezaz (PS). En 2011, à Nancy-est, Dominique Ovilier (PS) est réélue avec 58,82 % des voix contre Valérie Levy-Jurin (UMP), à Nancy-nord, Mathieu Klein (PS) est également réélu en emportant 61,66 % face à Jérôme Marchand-Arvier (UMP) et à Nancy-sud, Nicole Creusot (PS) obtient un second mandat et 55,05 % des voix contre Patrick Baudot (UMP). En 2015, Patrick Blanchot et Sophie Mayeux (LR) sont élus avec 55,9 % des voix dans le nouveau canton de Nancy-1 face à Françoise Simonin et Abdennour Slimani (PS), à Nancy-2, ce sont Véronique Billot et Mathieu Klein (PS) qui y sont élus avec 56,66 % des voix contre Chantal Carraro et Thierry Coulom (UDI-MoDem) et à Nancy-3, Nicole Creusot et Frédéric Maguin (PS) sont élus avec 50,81 % face à Patrick Baudot et Valérie Jurin (UDI-MoDem).

    Aux municipales de 1995, André Rossinot (UDF) est réélu avec sa liste du centre droit avec 45,22 % des voix face à la liste de M. Lefevbre (DVD) qui arrive seconde avec 28,08 % des suffrages et la liste de M. Thiebert (PS-MRG) obtient 26,7 %. En 2001, André Rossinot (UDF) est réélu pour la quatrième fois avec 50,81 % des voix face à la liste de Jean-Yves Le Déaut (Gauche plurielle) qui obtient 35,78 % et qui devance celle de Mme Hervé (DVD) à laquelle on a attribué 13,41 % des voix. En 2008, André Rossinot (PR) triomphe (50,74 %) face à Nicole Creusot (PS) (40,56 %) et Françoise Hervé (MoDem) qui emporte 8,71 % des voix. En 2014, c'est Laurent Hénart (UDI) qui l'emporte avec 52,91 % des voix face à Mathieu Klein (PS). En 2020, renversement de situation : Mathieu Klein (PS) allié à Laurent Watrin (EEVL) l’emporte avec 54,53 % des voix face à Laurent Hénart (UDI)

    Administration territoriale

    Nancy est divisée en trois cantons, selon un découpage différent de celui des quartiers de la ville. La sociologie politique varie fortement entre les quartiers, certains votant plus à gauche, ce qui explique que deux cantons sur trois le sont alors que la mairie, jusqu'en 2020, est acquise à la droite.

    Conseillers départementauxPartiCantonCode cantonalPopulation (2013)
    Patrick Blanchot, Sophie MayeuxLRCanton de Nancy-154 1235 332 hab.
    Véronique Billot, Mathieu KleinPSCanton de Nancy-254 1333 066 hab.
    Nicole Creusot, Frédéric MaguinPSCanton de Nancy-354 1435 674 hab.

    Les électeurs de Nancy sont répartis sur deux circonscriptions législatives, dont les limites incluent également des communes de la petite et grande couronne de l'agglomération.

    Administration municipale

    Le conseil municipal actuel a été élu lors des élections municipales de 2014, le tableau ci-dessous reprend le partage des sièges au sein du conseil municipal de Nancy

    GroupePrésidentEffectifStatut
    Rad-UDILaurent Hénart42majorité
    PS-PCF-EELVBertrand Masson13opposition

    Liste des maires

    Le logo de la ville de Nancy utilise la police Bodoni, avec la patte du y final ayant subi une symétrie verticale.

    Juridictions

    Les principales juridictions sont la Cour d'appel de Nancy, la Cour administrative d'appel de Nancy, le Tribunal administratif de Nancy et le Tribunal de Grande Instance de Nancy.

    Espaces verts - fleurissement

    La ville a été récompensée par quatre fleurs avec la distinction Grand Prix au palmarès 2007 du concours des villes et villages fleuris[117].

    40 parcs urbains répartis sur 300 ha, dont le parc de la Pépinière, situé en plein centre de la Ville, est un des plus vastes de France en centre ville avec près de 22 hectares d'espaces vert, d'arbres centenaires, un petit zoo, et la présence de nombreuses perruches à collier en liberté.

    3 jardins remarquables labellisés.

    Ces espaces verts - véritables poumons de verdure – sont listés dans le tableau parcs et jardins de Nancy et Meurthe & Moselle

    Avec la Forêt de Haye, Nancy a la 2e forêt périurbaine de France après Fontainebleau.

    Jumelages

    Après la Seconde Guerre mondiale, Nancy a développé de nombreux jumelages avec des localités européennes, puis avec des villes d'Asie et d'Amérique du Nord. À ce jour, la commune compte dix jumelages actifs[118], symbolisés par des échanges réguliers et des manifestations temporaires :

    ainsi qu'un partenariat avec :

    En 1969, Nancy et Karlsruhe, sa ville jumelle, sont récompensées du prix de l'Europe, pour leur apport à la réconciliation franco-allemande.

    La nomenclature des voies municipales rend hommage à certaines villes jumelées. On trouve ainsi à Nancy une place de Padoue, non loin du Campus Artem, et une place de Karlsruhe, à proximité du parc Sainte-Marie et de la cité judiciaire. Le , a eu lieu à la Pépinière l’inauguration d’une allée au nom de Kiryat Shmona, en présence du maire de la cité israélienne et de l’ambassadeur d’Israël en France[125].

    Le jumelage avec la ville grecque du Pirée a été abandonné pour cause d'arrêt des relations communes.

    Garnison

    Nancy est l'une des sept villes françaises disposant d'un Gouverneur militaire.

    Jusqu'à sa dissolution en 2010, l'état-major de la 4e brigade aéromobile (ancienne 4e division aéromobile) était stationné dans la commune voisine d'Essey-lès-Nancy.

    La garnison de Nancy comprend[126] la base aérienne 133 Nancy-Ochey, la direction de l’exploitation et de la logistique pétrolières interarmées (DELPIA), le centre expert des ressources humaines et de la solde (CERHS), le centre interarmées de la solde (CIAS), une unité du service d'infrastructure de la Défense (USID), le groupement de soutien de la base de Défense de Nancy (GSBdD), un centre information recrutement des forces armées (CIRFA), un centre du service national (CSN)[127] et le groupement de recrutement et de sélection de la région terre nord-est (GRS NE).

    Le , le groupement de recrutement et de sélection de la région terre nord-est de Vandœuvre-lès-Nancy reçoit la garde du drapeau du 8e régiment d'artillerie[128].

    Autres unités militaires ayant tenu garnison à Nancy :

    Nancy disposait également d'un hôpital militaire, l'hôpital Sédillot.

    Population et société

    Démographie

    La ville, d'une superficie relativement modeste de 1 501 hectares, est densément peuplée : 6 999,2 habitants/km2. Nancy a rejoint les communes voisines de la première couronne périphérique sous une forme d’urbanisation continue. À la différence de la plupart des villes d’importance au moins égale, Nancy n’a pas connu d’extension de son territoire par annexion des localités limitrophes. Les recensements effectués par l'Insee donnent :

    Par ailleurs Nancy fait partie d’une association appelée Sillon lorrain, qui regroupe les principales villes et agglomérations du Sillon mosellan à l'exception de Luxembourg. Cependant cette association n’a que très peu d’influence sur la politique d’aménagement du territoire en Lorraine.

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[131],[Note 6]

    En 2019, la commune comptait 105 058 habitants[Note 7], en augmentation de 0,95 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    29 14128 22730 53229 24129 12231 44535 90138 79540 289
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    48 19949 30552 97866 30373 22579 03887 11096 306102 559
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    110 570119 949113 226114 491120 578121 301113 477124 797128 677
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2019
    123 428107 90296 31799 351103 605105 468105 382104 592105 058
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[132] puis Insee à partir de 2006[133].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Après 1962, la population de la commune décline rapidement au profit de la première puis de la seconde couronne par un phénomène d'étalement urbain. La population de l’agglomération ne cesse de s’accroître, passant de 270 000 habitants en 1962 à plus de 285 000 en 2011. Parallèlement, la ville centre regagne des habitants depuis 1982 grâce à des opérations de réhabilitations urbaines qui laissent une large place à l'habitat, notamment dans le quartier Meurthe-Canal[134], autrement dénommé Rives de Meurthe[135].

    Avec 286 041 habitants, au dernier recensement INSEE de 2018, Nancy est la première unité urbaine de Lorraine, juste devant Metz (285 651 habitants) ainsi que la principale aire d'attraction (pôle métropolitain) de la région avec 511 257 habitants en 2017[5], devant celles de Metz (367 851 habitants), Thionville pour sa partie française et Épinal (119 955 habitants).

    Par la proportion d'étudiants résidents de 18 à 24 ans dans sa population totale (la densité étudiante) au recensement de 2008, l'aire urbaine de Nancy se classe à la troisième place des aires urbaines françaises étudiantes[136],[137].

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 48,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,8 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 18,8 % la même année, alors qu'il est de 25,4 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 50 006 hommes pour 54 879 femmes, soit un taux de 52,32 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,43 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[138]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5 
    90 ou +
    1,8 
    4,3 
    75-89 ans
    7,2 
    10,9 
    60-74 ans
    12,6 
    14,8 
    45-59 ans
    14,8 
    19,4 
    30-44 ans
    16,5 
    36,6 
    15-29 ans
    35,6 
    13,5 
    0-14 ans
    11,5 
    Pyramide des âges du département de Meurthe-et-Moselle en 2018 en pourcentage[139]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,6 
    90 ou +
    1,6 
    6,4 
    75-89 ans
    9,4 
    15,7 
    60-74 ans
    16,7 
    19,6 
    45-59 ans
    19,2 
    19 
    30-44 ans
    18 
    20,7 
    15-29 ans
    18,9 
    17,9 
    0-14 ans
    16,1 

    Établissements éducatifs

    Nancy relève de l'académie de Nancy-Metz. Celle-ci évolue sous la supervision de l'inspection départementale de l'Éducation nationale.

    Une centaine de laboratoires y abritent 2 500 chercheurs. Les sites de l'Université de Lorraine présents à Nancy comptent près de 52 000 étudiants au total[8].

    Ci-dessous la liste exhaustive des établissements scolaires de la commune :

    Établissements supérieurs

    Palais de l'Université à Nancy, actuelle Faculté de droit

    Une première université est créée par les Jésuites dans le duché de Bar à Pont-à-Mousson en 1572 (voir aussi la page dédiée à l'Histoire des universités lorraines.

    La Lorraine et le Barrois devenus français, l'université est déménagée sur ordre de Louis XV et s’installe à Nancy en 1768. À la suite de la Révolution française, l’université est supprimée.

    Elle rouvre ses portes en 1854 avec la création des facultés des Sciences et des Lettres.

    Entre 1870 et 1919, la guerre franco-prussienne, l'annexion de Metz et de Strasbourg à l'Empire allemand, la Première Guerre mondiale et la révolution industrielle contribuent à l’essor de l’université. Dès lors, le public universitaire se diversifie et augmente. À la suite des crises de 1968, l’université se divise en trois entités (Nancy-1, Nancy-2 et l’INPL) aujourd'hui regroupées par fusion au sein de l'Université de Lorraine.

    Entre 1871 et 1918, Nancy était la seule grande ville de Lorraine à rester française. Son université recueillit alors par patriotisme et pour son plus grand profit plusieurs établissements situés auparavant à Strasbourg. C'est dans ce contexte que le Strasbourgeois Hippolyte Bernheim rejoint Ambroise-Auguste Liébeault à la faculté de médecine de Nancy. Ils seront les deux piliers de l'École hypnologique de Nancy. Ils s'opposeront notamment à Jean-Martin Charcot qui considérait l'hypnose comme pathologique. Leurs travaux influencent encore de nombreux psychiatres. C'est aussi dans ce contexte qu'Albin Haller fait ses études, puis ses recherches de pharmacie et de chimie qui le conduiront à la fondation et à la création de l'Institut chimique de Nancy, puis à la présidence de l'Académie des Sciences.

    C'est à Nancy que le chimiste Victor Grignard conduit ses recherches qui le mèneront au Prix Nobel de chimie en 1912 et à Nancy que Jean Delsarte fonde l'association Bourbaki et où de nombreux « bourbakistes » enseignent dans les années 1950.

    Pôle universitaire européen depuis 1993, la ville forme plus de 52 000 étudiants[8],[140] chaque année et le pôle technologique Nancy-Brabois, l'un des tout premiers de France rassemble quelque 1 500 chercheurs (plus de 3 000 chercheurs sur l'ensemble de l'agglomération). Nancy est une ville très étudiante, à l'instar de Grenoble ou Toulouse, et le plus grand centre universitaire de la région.

    Nancy constitue un pôle géologique parmi les plus importants d'Europe et réputé dans le monde[141]. Il comprend l'ENSG et le cursus géologique de la faculté des sciences de Vandœuvre-lès-Nancy géré par le département des sciences de la terre de la faculté (certains cours communs et étroitement liés entre l'ENSG et la faculté des sciences en master) qui proposent chacun des formations de qualité ainsi que les Laboratoires de géologie ou liés aux géosciences de l'agglomération nancéienne (au sein de la fédération de recherche EST (eau, sol, terre) notamment qui regroupe l'UPR CNRS CRPG, les UMR LEM, LIMOS et G2R associée avec le LSE, le BEF et le LCPME (laboratoire de chimie) et le LEMTA, laboratoire de génie civil traitant de la géologie). Le BRGM, installé à Brabois, fait partie intégrante de ce pôle. De plus l'ENSAIA et l'École des mines de Nancy sont liés sur certaines formations au pôle géologique.

    Le campus ARTEM est, lors de sa construction, un des plus grands projets de chantier universitaire européen. L'objectif du campus est de regrouper sur un même site trois champs de compétence et d'enseignement distincts (la création artistique, l'ingénierie et le management) afin de créer une synergie commune dans des domaines aussi variés que le design, la communication ou les transports. ARTEM est le fruit du regroupement de trois grandes écoles nancéiennes (l'École des mines de Nancy, l'École nationale supérieure d'art et l'ICN Business School) sur les anciennes casernes Molitor situées rue du Sergent-Blandan au Sud-Ouest de Nancy, sur une surface au sol de 10 hectares pour plus de 70 000 m2 de planchers.

    Plusieurs écoles d'ingénieurs :

    • l'École d'ingénieur du Conservatoire national des arts et métiers ;
    • l'EEIGM (École européenne en génie des matériaux) ;
    • l'ENSAIA (École nationale supérieure d'agronomie et des industries alimentaires) ;
    • l'ENSEM (École nationale supérieure d'électricité et de mécanique) ;
    • l'ENSG (École nationale supérieure de géologie) ;
    • l'ENSGSI (École nationale supérieure en génie des systèmes et de l'innovation) ;
    • l'ENSIC (École nationale supérieure des industries chimiques) ;
    • l'ENSMN (École nationale supérieure des mines de Nancy)
    • l'ENGREF (École nationale du génie rural, des eaux et des forêts) ;
    • l'EI.CESI (Centre des études supérieures industrielles) ;
    • Polytech Nancy (Ex-ESSTIN, École supérieure des sciences et technologies de l'ingénieur de Nancy) ;
    • Télécom Nancy (Ex-ESIAL, École supérieure d'informatique et applications de Lorraine).

    Une école de commerce :

    Et d'autres écoles :

    Parmi les personnalités ayant enseigné à Nancy on peut citer :

    Établissements spécialisés

    Santé

    Nancy est le premier pôle de santé du nord-est de la France[143] avec le CHRU de Nancy (centre hospitalier régional universitaire) qui comporte plusieurs sites dont le site de Brabois (Adultes, Enfants, Philippe Canton, Louis Mathieu), l'Hôpital Central proche du centre de la ville ainsi que la Maternité Régionale Universitaire et le Centre Émile Gallé. Le centre hospitalier universitaire de Nancy (CHU) est le premier employeur du département[144] et figure depuis plusieurs années dans les 10 premiers établissements de France au classement du Point[145]. L'agglomération possède de nombreuses cliniques privées issues du groupe Elsan et du groupe Pasteur. La ville, selon une étude nationale datant de 1999[146], serait le troisième pôle médical de France derrière Paris et Lyon.

    Principales animations

    • Presque chaque année, la ville articule une série d'événements culturels autour d'un thème principal :
    • tous les ans depuis 2003 : Anim'Est, une convention sur la culture japonaise entièrement organisée par des étudiants nancéiens
    • Biennale internationale de l'image :
      • thème 2006 : les sept péchés capitaux - la mode
      • thème 2008 : la rue
      • thème 2010 : les quatre éléments
    • Festival international de chant choral (avril-mai)
    • Musique Action, festival international de musiques expérimentales à Vandœuvre-lès-Nancy, a lieu en mai.
    • Le festival Passages (festival sur les théâtres d'Europe de l’Est et au-delà) a lieu en mai, tous les deux ans.
    • Le festival Traverses (festival sur les théâtres universitaires d'Europe de l’Est) est organisé par la théâtre universitaire de Nancy, en mai.
    • la foire de Nancy est la seconde foire attractive de France après la foire du Trône[149], en avril.
    • 24 heures de Stan (manifestation étudiante organisée par l'ENSAIA) a lieu en mai, tous les deux ans, en alternance avec Aquacité (manifestation organisée par l'ENSGSI).
    • Tous à la barre (Centre chorégraphique nationalBallet de Lorraine[150]), en juin.
    • Les Yeux de L'Ouïe, nuit de la vidéo, chaque année en juin[151].
    • Teranga Festival (festival de solidarités locales et internationales, concerts musique du monde, ateliers, palabres), a lieu en septembre ou juillet tous les ans.
    • Nancy côté scène (festivités et concert gratuits), en juillet-août[152].
    • Nancyphonies, festival de musique classique, également en juillet-août[153].
    • Le Aye Aye Film Festival (qui inclut une compétition internationale[154] de courts métrages et des séances en plein air) a lieu en septembre. En 2013, il est renommé Festival international du film Nancy-Lorraine[155].
    • Le Livre sur la place (salon littéraire de rentrée), en septembre.
    • Jardin éphémère, parterres floraux place Stanislas, de septembre à novembre.
    • Nancy Jazz Pulsations, a lieu chaque mois d'octobre.
    • Les Nocturnes étudiantes, manifestation étudiante organisée par la Fédération des étudiants nancéiens (FéDEN), puis par la Fédération des étudiants de Lorraine (Fédélor). Les « clés » de la ville sont offertes aux étudiants qui profitent de la culture, et des animations dans la ville, musées, concerts, etc. À la fin du mois de la rentrée, en septembre.
    • Fête de la Saint-Nicolas - procession, festivités et feu d'artifice, premier weekend de décembre.
    • Le Rendez-Vous Place Stanislas Place Stanislas Son et Lumière qui a lieu chaque année de mi-juin à mi-septembre.

    Sorties, restaurants et bars

    Nancy est une ville réputée pour son dynamisme nocturne[156], en partie grâce à la présence de plus de 50 000 étudiants. On compte environ 300 restaurants, 140 bars et une vingtaine de discothèques dans l'agglomération.

    Depuis les rénovations de la place Stanislas et de la Ville-Vieille de Nancy effectuées entre 2004 et 2007, on assiste à une concentration d'établissements autour du quartier de la place Stanislas et le long des ruelles de la Ville-Vieille.

    Sports

    Nancy était une des 12 villes candidates retenues pour accueillir l'Euro 2016, mais un désaccord avec les partenaires financiers a fait annuler le projet.

    Nancy accueille du au le tour préliminaire et le tour principal du Championnat d'Europe féminin de handball France 2018, où la France, la Russie, le Monténégro et la Slovénie s'affrontent au Palais des Sports Jean Weille.

    Chaque année au début du mois d'octobre est organisé le semi-marathon de la Métropole du Grand Nancy.

    Course cycliste du Tour de France

    En 1962 et 1966, le grand départ du Tour de France se fait depuis Nancy.

    Entre 1903 et 2019, Nancy s'est retrouvée 16 fois (1905, 1906, 1949, 1952, 1954, 1969, 1971, 1973, 1976, 1978, 1982, 1985, 1988, 2005, 2014 et 2019) ville d'arrivée d'une étape, soit au 34e rang des villes ayant accueilli une étape (ex æquo avec Morzine, Mulhouse, Rouen et Versailles).

    Clubs

    La ville compte plus de 700 associations[157], dont 168 associations sportives référencées auprès de l'Office municipal des sports[158] pour environ 80 disciplines.

    En 2022, Nancy compte cinq clubs de sport professionnels répartis dans quatre disciplines :

    Enceintes sportives

    Presse

    Radio

    Télévision

    Les bureaux de France 3 Lorraine se trouvent à Vandœuvre-lès-Nancy. Elle possède des bureaux permanents à Metz, Bar-le-Duc, Épinal et Sarreguemines. Elle diffuse depuis l'émetteur de Malzéville.

    Internet

    La ville est dotée d'un réseau Internet très haut débit par fibre optique, disponible sur la plupart des parcs d'activités. Des espaces Wi-Fi sont disponibles depuis la gare jusqu'au port de plaisance (via les rues Saint-Jean et Saint-Georges), rue des Dominicains et place Stanislas.

    Économie

    Nancy est la cinquième place financière de France[12] ; elle possède entre autres les sièges « régionaux » des principales banques françaises. Une « maison de la Finance » a ouvert ses portes dans une partie du bâtiment de Saint-Gobain (PAM) le , à proximité du campus lettres et sciences humaines de l'Université de Lorraine.

    Nancy est également le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Meurthe-et-Moselle, qui gère le port de Frouard, ainsi que de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Lorraine.

    La ville abrite également le quotidien L'Est républicain, qui fait partie du groupe EBRA, anciennement Groupe Est républicain, qui est le premier groupe de presse quotidienne régionale française.

    Le technopôle de Nancy-Brabois, situé sur un plateau au sein de la commune de Vandœuvre-lès-Nancy, est l'un des plus importants du pays[161] et l'un des trois premiers aménagés avec ceux de Sophia Antipolis à Nice et de Meylan à Grenoble. En 2007, près de 300 entreprises y emploient plus de 15 000 personnes et 17 000 étudiants sont présents sur le site.

    Une monnaie locale alternative, le florain, existe depuis 2017 sur l'agglomération. Sa valeur est de 1 florain pour 1 euro[162].

    Emploi

    Évolution de l'emploi salarié
    Emplois salariés19892000
    Agriculture538698
    Industrie30 23923 386
    Construction9 6388 545
    Commerce19 42420 680
    Services95 113110 048
    Totaux154 952163 357

    La zone d'emploi rassemble un total de près de 168 000 emplois, ce qui en fait la première zone d'emploi de Lorraine selon les chiffres du recensement de 1999. Le bassin d'emploi affiche également un pourcentage d'emplois stables parmi les plus élevés en permettant à 88 % des actifs résidents de trouver leur emploi sur place[163].

    Avec 13 000 emplois métropolitains supérieurs, Nancy se classe au 16e rang[164] des aires urbaines françaises. Elle apparaît particulièrement bien positionnée sur les domaines de l'information, de la recherche et des télécommunications.

    Entreprises de l'agglomération

    Avec plus de 23 000 entreprises[165], le tissu économique est essentiellement composé de PME-PMI sans qu'on puisse réellement parler de secteur industriel dominant. Elle a ainsi été relativement préservée des crises du textile, de l'industrie minière, de la sidérurgie ou encore de l'activité brassicole (la Brasserie de Champigneulles est la dernière grande brasserie de Lorraine et l'une des plus importantes de France) qui ont successivement touché la région.

    Tourisme

    Avec plus de 3 millions de touristes par an, Nancy se place dans les premiers villes en matière de tourisme urbain[166]. En raison de sa proximité avec Paris, le Luxembourg, les frontières belge et allemande, la ville accueille de nombreux visiteurs pour des courts séjours.

    Comme pour la plupart des villes de France, le chiffre d'affaires du tourisme provient à 60 % du tourisme d'affaires et 40 % du tourisme de loisirs. 38 % des touristes sont étrangers[167].

    Les principales attractions de la ville sont ses trois places classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, dont la célèbre place Stanislas, son patrimoine du XVIIIe siècle, sa vieille ville, son quartier (Saurupt en particulier) et ses nombreux bâtiments de style Art nouveau. Le tourisme culturel (manifestations culturelles, musées, opéra national, ballet national, salles de spectacles et théâtres) tient une place importante. Les fêtes de Saint Nicolas accueillent chaque année début décembre plus de 100 000 visiteurs (25 à 30 000 personnes pour le feu d'artifice place Stanislas, 100 à 150 000 pour le défilé dans les rues de la ville[168],[169],[170]).

    Nancy dispose de son propre organisme touristique dénommé Nancy Tourisme et Événements[171], chargé à la fois de la promotion et de développer l'attractivité du territoire, au niveau du tourisme de loisirs avec l’Office de tourisme et pour le tourisme d'affaires avec le Bureau de l'événementiel.

    En outre, il est possible de faire de nombreuses excursions à vélo dans les alentours de la ville [172],[173],[174],[175] ainsi qu'à travers toute la région Lorraine [176],[177].

    Culture locale et patrimoine

    Panorama de la place Stanislas de Nancy.

    Lieux et monuments

    Trois places du XVIIIe siècle (places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance) sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983. En 2006, Nancy aurait accueilli plus de deux millions de touristes étrangers[178]. La ville compte de nombreux édifices classés aux monuments historiques.

    Patrimoine civil

    Relativement préservés par les siècles et les guerres, les différents quartiers possèdent toujours une architecture et une ambiance caractéristique, ainsi que les faubourgs environnants.

    Les plus anciennes constructions de la ville datent du haut Moyen Âge, la tour de la Commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître, datant du XIIe siècle, est le bâtiment visible le plus ancien de la ville.

    Nancy possède un vaste secteur sauvegardé de 166 hectares[179]. Il correspondait initialement au centre historique de la ville (ville-vieille et ville-neuve) et fut créé en 1976 avec 132 ha[180] puis révisé en 1996[181]. Une extension a été réalisée en 2011[182] incorporant le cours Léopold et les faubourgs au nord de la porte de la Craffe. Une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) avait déjà permis la protection de l'avenue de Strasbourg, un faubourg édifié au XVIIIe siècle.

    Si le patrimoine ancien est protégé de manière efficace et ne suscite pas de débat, il en va autrement du patrimoine contemporain, comme ce fut le cas pour l'ancien tri postal, l'ancien magasin de fleurs Christophe en 2017[183],[184],[185] et comme c'est le cas en 2019 pour l'immeuble du CIC, avenue de la Libération, emblématique des années 1970, situé dans un quartier sujet à d'importants bouleversements[186]. Le premier a été partiellement préservé et a été intégré au nouveau centre des congrès[187], le second a trouvé un nouvel usage en l'état, le troisième est menacé de destruction malgré son classement au patrimoine[188].

    Ville-Vieille (XIIe siècle-XVIe siècle)
    Les « deux villes » de Nancy en 1645 sur un plan de Matthäus Merian.

    Premier site bâti de la ville, on peut encore y contempler quelques vestiges des anciennes fortifications qui entouraient la ville médiévale, dont la porte de la Craffe datant du XIVe siècle. Le Palais ducal est un bâtiment du XVIe siècle. Avec sa porterie, typique du style gothique flamboyant, il abrite aujourd'hui le Musée historique lorrain.

    Jouxtant le palais, l'église des Cordeliers renferme les tombeaux des ducs de Lorraine.

    La Ville-Vieille conserve également de nombreux hôtels particuliers Renaissance (hôtel de Lillebonne, hôtel d'Haussonville…) ainsi que quelques hôtels classiques (hôtel Ferraris, hôtel des Loups…).

    Il faut également citer la place Saint-Epvre, au centre du quartier que la basilique du même nom domine.

    Ville-Neuve (XVIIe siècle)

    Les quartiers édifiés sous Charles III constituent la ville-neuve. À la demande du duc, l'Italien Girolamo (ou Hieronimo, ou Jérôme) Citoni trace des rues larges et droites sur un plan en damier en vogue à l'époque pour les villes nouvelles, exception faite de la rue Saint-Nicolas (ancien faubourg) qui garde son tracé préexistant. Des fortifications (portes Saint-Nicolas, Saint-Georges et Saint-Jean) protègent cette ville neuve, qui ne communique que par une esplanade avec la « vieille ville » au tracé irrégulier.

    Reconstruction sous Léopold

    Le duc Léopold entreprend la reconstruction de sa capitale après les destructions de la guerre de Trente Ans. Il débute la reconstruction de la primatiale (future cathédrale).

    De nombreux hôtels particuliers sont construits dans la ville, ainsi que des édifices civils, dans un style qui essaie d'assimiler les nouvelles conceptions classiques à une tradition Renaissance.

    Ensemble Stanislas

    Place Stanislas : fontaines d'Amphitrite.
    Porte Héré depuis la place Stanislas.

    Devenu duc de Lorraine, le roi Stanislas veut moderniser sa capitale ; il a l'idée de relier la vieille-ville médiévale à la ville-neuve de Charles III par un système de places urbaines, en marquant la transition par un arc de triomphe.

    Cet ensemble, constitué par la place Royale, rebaptisée place Stanislas, et la place de la Carrière, articulées par l'arc de Triomphe (porte Héré), combine avec grâce des bâtiments majestueux et les fameuses portes d'or du serrurier Jean Lamour. Hôtel de ville, palais de l'Intendance (palais du Gouvernement), hôtels particuliers de la haute noblesse en font la grandeur ; la place d'Alliance complète ce dispositif par un square plus intimiste.

    La place Stanislas donne aussi accès au parc de la Pépinière créé par Stanislas, d'une superficie de 23 hectares en plein centre-ville, avec ses jardins à l'anglaise.

    Cet ensemble du XVIIIe siècle est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Après restauration, la place Stanislas fête ses 250 ans en 2005 en devenant entièrement piétonne.

    La ville se pare également à la même époque de nombreux hôtels particuliers construits, entre autres, par Germain Boffrand et son élève lorrain Emmanuel Héré, l'architecte de Stanislas.

    Après la mort de Stanislas, le cours Léopold est créé au-delà du rempart ; la longue perspective, fermée par la porte Désilles en direction de Metz, sera ensuite plantée de marronniers. Malgré le mélange des styles architecturaux sur trois siècles, le cours conserve aujourd'hui son ordonnance originelle calme et majestueuse.

    Art nouveau (École de Nancy)

    À l'ouest de la ville, le quartier Saint-Léon date de la transition XIXe et XXe siècle et contient de somptueuses demeures de style Art nouveau, telle la villa Majorelle (rue Louis-Majorelle), que l'on trouve également très répandues dans le quartier de Saurupt, ainsi que dans le quartier Nancy-Thermal (parc Sainte-Marie).

    Plus généralement, l'École de Nancy a laissé de nombreux édifices civils dans le centre historique (chambre de commerce, BNP, verrière du Crédit lyonnais) ou privés conservés (parc de Saurupt, et répartis dans toute la ville : ateliers d'Émile Gallé et d'Eugène Vallin, immeuble France-Lanord, maison Bergeret, maisons Huot…).

    Du Moyen Âge au siècle des Lumières
    Le grand orgue de la cathédrale de Nancy (buffet de 1763).
    Basilique du Sacré-Cœur.

    La Révolution française a vu la vente ou destruction de nombreuses[191] églises de la ville.

    Période moderne

    La ville possède également de nombreux autres édifices religieux récents, nouvelles paroisses ou églises remplaçant des édifices plus anciens :

    Monuments religieux

    L'évêché du diocèse de Nancy-Toul est situé dans la ville, à côté de la cathédrale. Parmi les bâtiments religieux de la ville on peut citer :

    Patrimoine militaire

    Les différentes portes de la ville, vestiges des différentes époques de fortification :

    Parcs et espaces verts

    Maison Alsacienne au parc Sainte-Marie.

    Gastronomie

    Les bergamotes de Nancy.

    La bergamote de Nancy, un petit bonbon rectangulaire doré, est une spécialité nancéienne bien connue, parfumée à l’essence de bergamote[194]. Ce fruit proche du citron est originaire de Calabre, qui faisait partie du Royaume de Sicile, possession du duc de Lorraine René Ier.

    On peut également citer la quiche lorraine, le baba au rhum inventé pour le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski[195], la bouchée à la reine, le pâté lorrain, la madeleine, la mirabelle, le saint-epvre, la duchesse[196], et les macarons produits depuis le XVIIe siècle, bien que les villes de Toul et de Boulay produisent également cette spécialité depuis le XIXe siècle dans la région, et ailleurs.

    En 2016, le record du monde du plus grand plateau de fromage a été battu à Nancy[197].

    Littérature

    Cinéma

    Nancy a prêté son décor à plusieurs films et téléfilms français :

    Chanson

    • En 1976, Joe Dassin choisit Nancy comme décor à une ballade amoureuse pour une de ses chansons : Le Café des Trois Colombes.
    • En 1994, C. Jérôme consacre lui aussi une ballade à la cité ducale : Nancy.
    • En 2009, Stéphane Cadé décrit la forte émotion ressentie dans cette ville qu'il découvre : L'hiver à Nancy.
    • En 2011, Oldelaf lui consacre une chanson où la ville est décrite comme le comble du sinistre et de l'ennui.
    • Le 29 avril 2018, le rappeur nancéien Kikesa a sorti, pour son DDH 21 (Dimanche de Hippie no 21), une chanson consacrée à sa ville natale : Nancy. Ce son le fera connaître du grand public. Ce clip a aujourd'hui plus de 7,6 millions de vues[199].
    • D’autres chanteurs locaux (Chellaps, Souf, etc.) évoquent Nancy ou tournent leurs clips dans les rues de la ville ou de l’agglomération.

    Bande dessinée

    Astronomie

    L'astéroïde (9378) Nancy-Lorraine a été nommé en honneur de la ville.

    Patrimoine culturel

    Musée de l'École de Nancy.

    Musées

    Salles de spectacles

    Le foyer de l'opéra.

    Autres infrastructures culturelles

    Héraldique

    D'argent à la tige de chardon arrachée de sinople, fleurie de pourpre, chargée de deux feuilles piquantes au naturel ; au chef coupé d'un et parti de trois : au premier fascé d'argent et de gueules de huit pièces, au deuxième d'azur semé de fleurs de lys d'or brisé en chef d'un lambel de gueules, au troisième d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même, au quatrième d'or à quatre pals de gueules, au cinquième d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure cousue de gueules, au sixième d'azur au lion contourné d'or à la queue fourchue, armé, lampassé et couronné de gueules, au septième d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au huitième d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or aux deux bars adossés du même brochant sur le tout, sur le tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent.



    Blason déterminant le chef du blason de Nancy.

    Le chardon rappelle la devise « non inultus premor » (« qui s'y frotte s'y pique » ou littéralement « on ne me touche pas sans impunité[Note 8] »), allusion à la victoire de 1477 contre Charles le Téméraire. Charles III autorisa la ville à utiliser les armoiries des ducs de Lorraine en 1575. Le chardon est ainsi surmonté d'un chef aux armes des quatre royaumes (Hongrie, Naples, Jérusalem et Aragon) et des quatre duchés (Anjou, Gueldre, Juliers et Bar) sur lesquels les ducs de Lorraine exerceraient leurs droits. Ils sont chevauchés par les armes de la Lorraine[201].

    Sous le règne de Stanislas, Nancy, pour plaire à ce prince, avait pris pour devise : « Aculei mei acuti in corda inimicorum regis »[202].

    En 1699, au mépris des armes historiques de Nancy, le juge d'armes français Charles d'Hozier attribue à la ville de Nancy un blason « d'or, à deux canons d'azur, posés en sautoir »[203].

    On suspend généralement à l'écu les décorations reçues par la ville, dont la Légion d'honneur, qui lui fut décernée en .

    D'argent au chardon de pourpre tigé arraché et feuillé de sinople, au chef des bonnes villes de l'Empire (de gueules à trois abeilles d'or) était le blason de Nancy sous le Premier Empire.


    Voir aussi

    Bibliographie

    • Christian Pfister, Histoire de Nancy, Berger-Levrault & Cie, Nancy-Paris, en trois volumes : 1902, tome 1, 1909, tome 2, 1908, tome 3
    • David H. Barry, Les industries alsaciennes-lorraines émigrées à Nancy après 1870, dans Le Pays lorrain, 1989, no 1, p. 33-41, no 2, p. 86-94
    • Alexandre Gady, Jean-Marie Pérouse de Montclos, et al., De l'esprit des villes. Nancy et l'Europe urbaine au siècle des Lumières, 1720-1770 (exposition, Musée des beaux-arts de Nancy), Versailles, éditions Artlys, 2005
    • François Nourissier et al., Nancy, éditions Pierron, Sarreguemines, 2005, 157 p. (ISBN 2-7085-0330-8)
    • Paulette Choné et Brigitte Heckel (dir.), Le Goût de Nancy, Mercure de France, Paris, 2005, 142 p. (ISBN 2-7152-2582-2)
    • Jean-Marie Cuny, Les rues de Nancy, texte, documents et cartes postales anciennes, éditions du Mot passant, Villeurbanne, 2005, 126 p. (ISBN 2-912506-77-8)
    • Michel Caffier, L'Excelsior : un siècle d'art de vivre à Nancy, éditions Place Stanislas, Nancy, 2007, 117 p. (ISBN 978-2-355-78009-7)
    • Christophe Belser (et al.), Nancy d'antan : Nancy à travers la carte postale ancienne, HC éd., Paris, 2008, 108 p. (ISBN 978-2-911207-87-7)
    • Claude Seyer et al., Nancy aérienne : paysages, patrimoine, urbanisme, Gérard Louis, Haroué, 2008, 110 p. (ISBN 978-2-914554-92-3)
    • David Betzinger, Retour à Nancy : les mêmes lieux photographiés d'un siècle à l'autre, les Beaux jours, Paris, 2008, 215 p. (ISBN 978-2-35179-022-9)
    • Françoise Boquillon, Catherine Guyon et François Roth, Nancy 1000 ans d'histoire : Du bourg castral à la communauté urbaine, éditions Place Stanislas, , 286 p. (ISBN 978-2-35578-010-3)
    • Pierre Gras (texte) et Olivier Dancy (phot.), Grand Nancy, l'ambition urbaine : les grands projets qui métamorphosent l'agglomération, S. Domini, Ars-sur-Moselle, 2009, 126 p. (ISBN 978-2-354-75017-6)
    • Pierre Gras (texte) et Olivier Dancy (phot.), Le Patrimoine du Grand Nancy. Les lieux, les époques, les hommes, éditions du Patrimoine, Paris, 2012, 180 p. (ISBN 978-2-7577-0238-3)
    • Frédéric Maguin (dir.), Femmes célèbres de Nancy, éditions Koidneuf, Nancy, 2007, 36 p. (ISBN 2-9515687-8-9)
    • Frédéric Maguin, Les plus beaux hôtels particuliers de la Ville-Vieille de Nancy, éditions Koidneuf, Nancy, 2008, 47 p. (ISBN 978-2-9532025-0-2)
    • Frédéric Maguin, Nancy de A à Z, éditions Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009, 192 p. (ISBN 978-2-8138-0084-8)
    • Frédéric Maguin, Nancy à l'époque de Gallé, promenade proposée par Frédéric Maguin, éditions Koidneuf, Nancy, 2009, 38 p. (ISBN 978-2-9532025-2-6)
    • Albert Bergeret, Nancy Monumental et Pittoresque, édition commentée et annotée, éditions Jalon, 2018, 190 p., (ISBN 978-2-9564752-5-5)
    • Histoire de Nancy, à l'usage des écoliers et de leurs parents, éditions Jalon, 2019, 32 p., (ISBN 978-2-9564752-8-6)

    Articles connexes

    National
    Département
    Métropole du Grand Nancy et la ville de Nancy
    Monuments historiques
    Art nouveau à Nancy
    Histoire
    Administration

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'on trouve la variante Nancéen, gentilé répandu quoique contesté. Le Bon usage de Grevisse (14ème édition, 2007, 35 R4) considère que Nancéen tient de l'hypercorrectisme.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. « Odelric, avoué de Nancy » ; Odelric est le frère et le représentant du duc de Lorraine Gérard d'Alsace).
    4. Ce cas est intéressant car Nant est situé de manière très semblable à Nancy, au bord de la Dourbie, dans une zone initialement marécageuse, et au pied du plateau du Larzac qui le domine de 500 mètres. Le Larzac correspond même à la même couche géologique du Dogger que les côtes de Moselle.
    5. actuellement place de la Croix de Bourgogne - une inscription dans les pavés de la Grand-Rue atteste de l'endroit où fut provisoirement déposée la dépouille de Charles le Téméraire, traînée par les loups de l'étang Saint-Jean à l'actuelle Grande-Rue
    6. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    8. Devise reprise par l'équipe de football de Nancy, l'ASNL, depuis 2006.

    Références

    1. Prononciation en français de France standardisé retranscrite phonémiquement selon la norme API.
    2. « Nancy », sur universalis.fr (consulté le )
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