Parc national

Un parc national est une portion de territoire dans laquelle la faune, la flore et le milieu naturel en général sont protégés des activités humaines. Son intérêt peut être aussi touristique, car les parcs nationaux attirent chaque année de nombreux visiteurs. La notion de parc national renvoie à des définitions réglementaires différentes selon les États, mais qui ont toutes pour principe commun de protéger la nature sauvage pour la postérité et comme un symbole de fierté nationale[1].

Pour les articles homonymes, voir Parc (homonymie).

Hiver en Wattamolla au Parc national Royal en Australie.

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), au travers de la Commission mondiale des aires protégées, a défini une classification par catégorie des aires protégées selon le type de gestion, dont une « catégorie II » intitulée « Parc national ». Néanmoins, celle-ci ne concerne pas uniquement des parcs nationaux et toutes les aires protégées nommées « parcs nationaux » n'appartiennent pas forcément à cette catégorie. À titre d'exemple, le parc national des Poloniny est classé par l'UICN en « catégorie V Paysage terrestre ou marin protégé »[2], alors que la réserve écologique de Burnt Cape est classée « catégorie II Parc national »[3].

Histoire

Le plus ancien parc national du monde : le Yellowstone aux États-Unis.

La première vision « moderne » de l'idée de parc national semble revenir à un peintre américain, George Catlin, qui définit le concept de parc national en 1832 dans un article du New York Times. De retour d'un voyage dans l'Ouest, il y propose une politique de protection par le gouvernement d'un « parc où hommes et bêtes auraient conservé le côté sauvage et authentique de leur beauté naturelle »[4].

La première réserve naît aux États-UnisAbraham Lincoln, le , déclare terrain public inaliénable la vallée du Yosemite en Californie. C'est cependant Yellowstone, à cheval sur les États de l'Idaho, du Montana et du Wyoming, qui doit être considéré comme le premier parc national au monde, Yosemite ayant été déclaré parc national seulement en 1890[5]. Il a été créé par la loi du [6]. Le deuxième fut le parc d'État de Mackinac Island au Michigan en 1875, le troisième le parc national royal australien le [7], le quatrième le parc national de Banff au Canada en 1885 et le cinquième celui du Tongariro en Nouvelle-Zélande en 1887[8].

En Europe, c’est la Suède qui crée les premiers parcs nationaux en 1909 (parcs lapons de Sarek, Stora Sjöfallet, Abisko, Hamra, Ängsö, etc.) suivie par la France en 1913 (parc national français de la Bérarde à l'origine de l'actuel parc des Écrins)[9], la Suisse en 1914 (parc national suisse)[10].

Depuis 1966 avec le parc national du Peak District en Angleterre, certains parcs nationaux ont obtenu le diplôme européen du Conseil de l’Europe pour des actions de protection particulièrement remarquables[11].

En Europe, le concept de parc transfrontalier a été réalisé entre l'Italie et la France, en regroupant le parc national du Mercantour et le parc naturel des Alpes maritimes, ainsi que le parc national de la Vanoise avec le parc national Grand Paradis[12].

Dans le monde

En 2003, la liste des Nations unies comptait plus de 100 000 aires protégées dans le monde, dont 3 881 parcs nationaux (catégorie II de l'UICN)[13]. Certains sont tellement exceptionnels qu'ils peuvent être classés sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO à l'instar du parc national du Kilimanjaro en Tanzanie[14].

Superficie

La superficie des parcs nationaux est très variable, oscillant entre 550 ha (5,5 km2) pour le parc national des îles Ehotilé en Côte d'Ivoire et presque 100 millions d'hectares (972 000 km2) pour le parc national du Nord-Est-du-Groenland au Groenland.

Les parcs nationaux représentent à eux seuls une superficie supérieure à 4,4 millions de km2[13], soit un peu plus que la superficie de l'Union européenne.

Gestion

Tous les parcs nationaux dans le monde sont animés du même esprit et investis de trois types de missions : protéger la nature, soutenir les activités traditionnelles et gérer la fréquentation du public. En effet, tous les parcs nationaux et, de façon générale, les réserves naturelles ne contiennent pas exclusivement des animaux sauvages et des terres inviolées, mais sont pour partie habités et exploités ou gérés, font l'objet de recherches scientifiques, et sont ouverts au public.

Même si on tente de l'éviter, de nombreux parcs nationaux sont écologiquement fragmentés par des routes et autoroutes (par exemple le parc national Braulio Carrillo au Costa Rica). Les enjeux de la fragmentation écologique par les écoducs ou d'autres moyens (passage en tunnel, etc.) sont particulièrement élevés dans les parcs où les impacts des routes n'ont pas ou peu été compensés (Une étude faite auprès de 106 des 196 entités gestionnaires de parcs nationaux aux États-Unis[15] (2008) a montré que seulement 36 % des zones concernées avaient mis en place des mesures d'atténuation des impacts des routes sur la faune, et près de la moitié des parcs enquêtés s'attendaient à ce que cette situation de fragmentation empire dans les cinq prochaines années[15]).

Certains parcs sont partiellement exploités ou convoités par des paysans ou des entreprises (avec des impacts en termes de déforestation et d'artificialisation, par exemple dans la réserve de biosphère de Petén au Guatemala), ou par des sociétés pétrolières (par exemple la forêt pluvieuse de Yasina au Brésil) ou bien en France avec les exploitants de gaz de schiste dans le parc national des Cévennes[16]. C'est tout le défi que doivent résoudre les organisations qui gèrent ces territoires.

Certains parcs sont étroitement surveillés, d'autres sont si vastes que cela est impossible. C'est notamment le cas au Zimbabwe. Connu notamment pour ses célèbres Chutes Victoria, l'une des sept merveilles de la nature (107 m de hauteur, 1 700 m de longueur, pour un débit de plus de 9 000 m3/s), ce pays d'Afrique australe a créé des parcs nationaux pour protéger les espèces menacées tel le rhinocéros, l'éléphant et le buffle dont ce territoire constitue l'un des derniers sanctuaires.

Les autorités chargées de la préservation de ces réserves sensibilisent la population ; des guides, des gardes forestiers, des vétérinaires et des chercheurs expliquent aux habitants et aux touristes les avantages de préserver ces espèces et les risques que les braconniers encourent s'ils tuent ces animaux ou essaient de les vendre.

Ainsi, le parc national Hwange au Zimbabwe s'étend sur 14 620 km2, c'est l'un des plus vastes du monde. Il a acquis son statut de parc national dès 1930. Mais certains secteurs s'étendent sur plusieurs milliers d'hectares et ne sont surveillés que par cinq gardes, se déplaçant de surcroît à pied... Or, ce parc contient une forte concentration d'animaux avec 107 espèces de mammifères et 450 espèces d'oiseaux. Aujourd'hui, bien qu'officiellement la dernière fois qu'un rhinocéros blanc ai été abattu remonte en 1995, sa population continue de décroitre encore et l'espèce reste en voie d'extinction.[pas clair].

Parcs nationaux remarquables

Notes et références

  1. (en) Europarc Federation (eds.) 2009, Living Parks, 100 Years of National Parks in Europe, Oekom Verlag, Munchen
  2. « Poloniny », sur Protected Planet (consulté le )
  3. « Burnt Cape Ecological Reserve », sur Protected Planet (consulté le )
  4. Henri Jaffeux, « ci-joint : La longue et passionnante histoire des parcs nationaux français », Pour mémoire, no 9, , p. 139.
  5. John Wingfield, L'Amérique des Rocheuses, éditions Dursus (Larousse), 1986, (ISBN 2-03-503118-4), p. 118
  6. Sylvio Acatos, Maximilien Bruggmann, Parcs Nationaux des États-Unis, éditions Artis-Historia, 1977, p. 75
  7. (en) Digital Transformation Agency, « National parks | australia.gov.au », sur www.australia.gov.au (consulté le )
  8. (en) « Tongariro National Park - History and culture », sur www.doc.govt.nz (consulté le )
  9. Jean-Paul Zuanon, « Du parc de La Bérarde (1913) au parc des Écrins (1973) », Revue de géographie alpine, no hors série, , p. 144.
  10. Patrick De Wever et al, « Patrimoine géologique : notion, état des lieux, valorisation », Naturae, no 1, , p. 5 (lire en ligne).
  11. Diplôme européen des espaces protégés, Conseil de l'Europe, , 38 p. (lire en ligne), p. 37-38
  12. « espaces-transfrontaliers.org: Cartes », sur www.espaces-transfrontaliers.org (consulté le )
  13. « untitled »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  14. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Parc national du Kilimandjaro », sur whc.unesco.org (consulté le )
  15. (en) Ament, R., Clevenger, A.P., Yu, O., and A. Hardy. (2008). An Assessment of Road Impacts on Wildlife Populations in U.S. National Parks (en anglais). Environmental Management, 42(3), p. 480-96
  16. http://www.cevennes-parcnational.fr/Acces-directs/Toute-l-actualite/Le-Parc-national-s-oppose-au-gaz-de-schiste

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • C. Aubertin et E. Rodary, Aires protégées, espaces durables, éditions de l'IRD, Paris, 2008
  • S. Depraz, Géographie des espaces protégés. Genèse, principes et enjeux territoriaux, Armand Colin, Collection U, Paris, 2008
  • B. Gissibl, S. Höhler et P. Kupper, Civilizing Nature, National Parks in Global Historical Perspective, Berghahn, Oxford, 2012
  • S. Héritier et L. Laslaz, Les parcs nationaux dans le monde. Protection, gestion et développement durable, Ellipses, Paris, 2008

Textes juridiques

Liens externes

  • Portail de la conservation de la nature
  • Portail de l’environnement
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.