Sihanoukville

Sihanoukville (Khmer : ក្រុងព្រះសីហនុ, Krong Preah Sihanuk) est une ville du sud du Cambodge, capitale de la province de Sihanoukville. Donnant sur le golfe de Thaïlande, la ville est le seul port maritime en eau profonde du pays. Auparavant désignée Kampong Saom (littéralement « port agréable »), elle est rebaptisée en 1958 en l'honneur de Norodom Sihanouk, ancien roi du Cambodge.

Sihanoukville
Administration
Pays Cambodge
Province Province de Sihanoukville
Gouverneur Eav Chanvatanak
Démographie
Population 156 691 hab. (2021[1])
Densité 1 959 hab./km2
Géographie
Coordonnées 10° 38′ nord, 103° 30′ est
Altitude 15 m
Superficie 8 000 ha = 80 km2
Localisation

L'aire urbaine de la ville (jaune) est comprise dans le district de Mittakpheap (rouge), l'une des trois subdivisions de la province de Sihanoukville (mauve)
Géolocalisation sur la carte : Cambodge
Sihanoukville

    Sihanoukville se situe au carrefour de deux grandes initiatives d'infrastructures majeures.


    Toponymie

    Dans Kampong Saom, saom est issu du sanskrit saumya.

    Son nom actuel lui a été donné en 1958 par le roi Sihanouk lui-même, à la demande du Conseil national du royaume khmer qui voulait ainsi honorer celui qui avait présidé à la construction de ce nouveau port[2].

    Infrastructures

    La ville est reliée à Phnom Penh par une voie ferrée (230 km). En octobre 2015, il n'y avait que des trains de fret. Depuis 2016 le trafic de voyageurs a repris les weekends.

    De plus en plus, la majorité du transport de marchandises se fait par camions sur la route nationale 4 qui relie Phnom Penh et Sihanoukville en 4-h de temps.

    L'aéroport international de Sihanoukville, situé 12 km à l'Est de la ville, héberge également la première ligne régulière entre Sihanoukville et Siem Reap, ouverte en décembre 2011.

    Changement


    Depuis 2016, les investissements du gouvernement cambodgien et d'investisseurs chinois ont métamorphosé Sihanoukville en un centre urbain[3]. Cela s'explique à la fois par le démarrage de nombreux projets d'infrastructures dans le cadre de la nouvelle route de la soie comprenant : des logements, des routes, des écoles, des parcs industriels, des hôtels, des casinos, des bureaux, des commerces de détail et deux centres commerciaux géants : le Prince Mall et le FURI Times Square Mall[4],[5].


    Le 18 août 2019, la décision prise par le Premier Ministre Hun Sen, d'interdire les jeux d'argent en ligne dans les casinos du Cambodge pour arrêter les fraudes et la délinquance, a entraîné la fermeture d'une bonne partie de ceux-ci et le renvoi des délinquants étrangers[6]. Avant 2020, le recensement indiquait que les expatriés chinois et leurs familles, représentaient un tiers de la population à Sihanoukville[7]. Depuis la crise du coronavirus au début de l'année 2020, on a vu s'amplifier un phénomène de retour en Chine d'une grande partie des travailleurs et investisseurs[8].


    Sur le plan urbanistique, les transformations de cette ville portuaire ont été plus profondes. Touchée par une "frénésie immobilière"[9], la station balnéaire a vu se multiplier les projets de construction dû aux offres d'emplois, avec la venue d'une nouvelle population originaire de toute la région de Sihanoukville, ainsi que d'autres provinces du Cambodge[10].


    Lors du Forum public sur la gestion macroéconomique et la loi budgétaire du 06 février 2020[11], Vongsey Visoth a déclaré que le gouvernement royal du Cambodge a confirmé son projet de transformer Sihanoukville en une ville polyvalente industrielle similaire à Shenzhen en Chine.

    • Des zones économiques spéciales se spécialisant en services et technologies en plus du tourisme, capable de produire davantage de produits à valeur ajoutée pour les exportations cambodgiennes.
    • L'équipe d'urbanisation chinoise qui avait planifié le plan de développement de la ville de Shenzhen participe également à cette modernisation. Elle étudie et aide à former professionnellement les Cambodgiens sur place et en Chine, aux métiers de l'urbanisme.

    Organisation urbaine

    Ville provinciale, elle connaît un développement important. Ses grandes plages sont fréquentées par les Cambodgiens, alors que les touristes séjournent plutôt autour des îles. La ville est schématiquement découpée en trois quartiers :

    • le centre-ville est le quartier central, loin des plages, regroupant les habitations, les écoles, les principales activités commerciales et administratives, des stations de bus, le marché principal, et les restaurants pour la population cambodgienne.
    • le quartier de Victory-Hill, comme son nom étranger l'indique, est en majorité destiné aux touristes ; il abrite hôtels, bars-restaurants, les plages de Victory et de Hawaï, ainsi que le grand port. Une route mène au lieu de vie des cambodgiens, où se situe le Wat Krom, la plus importante pagode de la ville. Il y a aussi le village d'Enfants d'Asie.
    • le quartier d'Occheutal Beach regroupe les plus belles plages de Sihanoukville, autour du rond-point des Lions d'Or. C'est le quartier visé par les promoteurs locaux et étrangers en raison de la beauté des sites et de l'étendue des constructions possibles. La rue Serendipity regroupe l'essentiel des activités nocturnes du quartier, mais est malheureusement moins fréquentée par les locaux du quartier que les touristes occidentaux.
    • le quartier d'Otres Beach dans la continuité d'Occheutal Beach a beaucoup de guesthouses.


    Expulsion illégale de 2007

    En mars 2015, le géographe Simon Springer indique dans son livre Violent Neoliberalism : Development, Discourse, and Dispossession in Cambodia, comment des pratiques spéculatrices dans le quartier du Mittapheap District, ont abouti à l'expulsion illégale de 105 familles le 20 avril 2007, au profit de réseaux clientélistes, sous prétexte de politiques de "beautification" censées attirer les investisseurs étrangers. La ville de Sihanoukville a ainsi été montrée comme un cas exemplaire au Cambodge, où se passait des pratiques pro-business de quelques politiciens locaux et complices étrangers, que Springer qualifie de "néolibérales"[12]. La partie civile a ensuite été défendue devant la justice par la LICADHO.

    Galerie

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Bibliographie

    Notes et références

    1. (en) « Population of Cities in Cambodia (2021) », sur worlpopulationreview.com (consulté le ).
    2. Serge de Labrusse, « Communications maritimes et fluviales du Cambodge », sur www.persee.fr, Politique étrangère, 1959, volume 24, numéro 3, p.340 (consulté le )
    3. « Sihanoukville : OPA chinoise sur le Cambodge », sur Les Echos, (consulté le )
    4. https://www.khmertimeskh.com/50810348/34-roads-in-preah-sihanouk-to-open-in-april/#:~:text=The%20inauguration%20ceremony%20is%20planned,face%20of%20this%20beach%20city
    5. https://www.construction-property.com/more-than-1000-building-projects-to-build-in-sihanoukville-in-two-years/
    6. (en) « Thousands lose jobs, casinos shut as Cambodia bans online gambling », sur reuters.com (consulté le ).
    7. Bangkok Post Public Company Limited, « Huge Chinese influx divides Sihanoukville », sur https://www.bangkokpost.com (consulté le )
    8. (en) « Virus deals new blow to Cambodian city bound to China », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
    9. Arnaud Vaulerin, « Au Cambodge, macadam et nouveau Macao », sur Libération.fr, (consulté le )
    10. « Au Cambodge, Pékin tente de nettoyer les écuries d’Augias. - Informations et actualité Chine - QuestionChine.net », sur www.questionchine.net (consulté le )
    11. (en) « Governement to transform Sihanoukville to be a second Shenzhen », sur construction-property.com (consulté en ).
    12. (en) « Illegal Forced Eviction of 105 Families in Sihanoukville Fact Sheet », sur licadho-cambodia.com (consulté le ).
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